Le grand philosophe grec Aristote (384–322) sur la respiration

Le grand philosophe grec Aristote (384–322) sur la respiration

Modele + ARTICLE IN PRESS PNEUMO-511; No. of Pages 2 Revue de Pneumologie clinique (2015) xxx, xxx—xxx Disponible en ligne sur ScienceDirect www...

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PNEUMO-511; No. of Pages 2

Revue de Pneumologie clinique (2015) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

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LETTRE À LA RÉDACTION Le grand philosophe grec Aristote (384—322) sur la respiration The eminent Greek philosopher Aristotle (384—322) on respiration Mots clés Aristote (384—322) ; Respiration ; Histoire de la médecine Keywords Aristotle (384—322); Respiration; History of medicine Aristote, le philosophe le plus célèbre de l’antiquité, naquit à Stagyre en 384 av. J.-C. Issu d’une famille de médecins, il est initié à la médecine par son père Nicomaque, médecin du roi de Macédoine Amyntas III. À 17 ans, Aristote vient à Athènes pour étudier la philosophie sous le successeur de Socrate, le fameux Platon dont il fut le disciple le plus assidu. Le « liseur » comme l’appelait Platon, étudie toutes les œuvres anciennes et contemporaines et il commence à écrire et enseigner lui-même. À la mort de Platon, affecté de ne pas être choisi comme son successeur et en butte aux attaques anti-macédoniennes de l’orateur Démosthène, Aristote quitte Athènes. Vers 345 Philippe II de Macédoine l’appelle à sa cour pour lui confier l’éducation de son fils Alexandre. En 335 av. J.-C., une fois sa mission remplie, Aristote regagne Athènes et y fonde le Lycée où il donne des conférences. Il meurt en 322 av. J.-C. à Chalcie, en Eubée, d’une maladie d’estomac. Un cinquième des ses œuvres nous est parvenu. Dans le domaine de la médecine, Aristote reste fidèle à la doctrine d’Hippocrate sur les quatre éléments qui postule que toute matière est constituée d’un mélange de quatre éléments primordiaux l’eau, la terre, l’air, le feu et en plus il ajoute l’élément céleste. Le corps de l’homme et ceux de tous les animaux sont l’objet commun de ces traités [1]. Pour les médecins et les naturalistes de l’Antiquité, la respiration est un processus indispensable pour le maintien de la vie et incompréhensible dans son essence. Aristote dans son œuvre Traité de la respiration souligne que plusieurs philosophes ont traité de la respiration mais ils ont erronément cru que tous les animaux respirent de

la même fac ¸on. Cependant, il reste fidèle à la perception commune de son époque qui conc ¸oit la respiration comme un refroidissement dont la fonction consiste à tempérer la chaleur innée [2]. Sur le mécanisme de la respiration il mentionne : « La respiration a lieu quand la chaleur augmente dans la partie où est le principe nutritif. En s’augmentant, elle dilate l’organe où elle est et le jeu des poumons ressemble à celui des soufflets de forge. Le poumon soulevé, soulève à son tour toute la partie du corps qui l’entoure. L’air alors peut entrer et comme il est froid, il apaise l’ardeur excessive du feu intérieur. Quand la chaleur diminue, le poumon rec ¸oit un mouvement inverse, il se contracte et l’air sort, échauffé par le feu intérieur avec lequel il a été en contact. L’entrée de l’air se nomme inspiration ; sa sortie, expiration ; et ce double mouvement se continue autant que la vie elle-même » [2]. En plus, Aristote a lié le comportement du sang à l’inspiration. Celle-ci rafraîchit le sang présent dans les poumons et c’est donc un sang rafraîchit qui parvient dans le cœur qu’il rafraîchit à son tour, provoquant sa contraction. Il en résulte à l’intérieur du cœur une compression du sang dans lequel pneuma est alors dissout et ce souffle de vie est générateur de chaleur. Ce sang vital stimule les battements du cœur, les battements du pouls et la respiration [3]. Après Aristote les philosophes et les médecins continuèrent l’étude de l’anatomie et de la physiologie de la respiration et l’impulsion qu’il avait donnée mit sur la voie des nouvelles découvertes.

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Références [1] Dupont M. Dictionnaire historique des médecins dans et hors de la médecine. Paris: Larousse/Bordas; 1999. p. 25. [2] Aristote. Opuscules (Parva naturalia), trad. franc ¸aise de J. Barthélémy St-Hilaire. Paris: Dumont; 1847. p. 329—71.

Pour citer cet article : Karamanou M, et al. Le grand philosophe grec Aristote (384—322) sur la respiration. Rev Pneumol Clin (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2015.03.011

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Lettre à la rédaction

[3] de Wit HCD. Histoire du développement de la biologie, Vol. 1. Lausanne: Presses polytechniques et universitaires romandes; 1992. p. 326.

M. Karamanou

a,∗

b

, E. Patsouris , G. Androutsos a

a Service d’histoire de la médecine, faculté de médecine, université d’Athènes, Athènes, Grèce b Département de pathologie, faculté de médecine, université d’Athènes, Athènes, Grèce

∗ Auteur

correspondant. 4, rue Themidos, 14564 Kifissia, Athènes, Grèce.

Adresse e-mail : [email protected] (M. Karamanou) http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2015.03.011 0761-8417/© 2015 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Pour citer cet article : Karamanou M, et al. Le grand philosophe grec Aristote (384—322) sur la respiration. Rev Pneumol Clin (2015), http://dx.doi.org/10.1016/j.pneumo.2015.03.011