Science & Sports (2014) 29S, S58—S59
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Session 8 — Philosophical and sociological considerations on children’s sport Session 8 — Réflexions philosophiques et sociologiques sur le sport chez l’enfant
Oral presentation/Présentations orales S8-1
Objects for a healthy lifestyle: Material culture and children’s competences P. Garnier Laboratoire EXPERICE, Sorbonne Paris Cité, université Paris 13, Paris, France Introduction All over the world, children’s physical activity is becoming a social problem, but it is still rarely investigated by sociological research, as opposed to the study of food and digital culture [1]. This paper emphasizes the role of objects for promoting a healthy and active lifestyle during childhood. Within a sociological framework, I choose to underline the relations between childhood, body and material culture. Methods My empirical study is based upon the construction of twelve series of different objects, such as scooter, racket, bicycle, rope-jump, in French context. Using a qualitative and reflexive categorization of objects, referring to the worlds of sports and games, I have selected 225 objects in total. The analysis of objects matches a technological and a semiotic approach, in order to understand what the object do to children, and not only what children can do with them [2]. Results I show how different categories of objects can put children in movement and also develop motor skills or not. I also show how objects introduce children into the different worlds of institutionalized sports, games and children mass culture, supporting children’s interpretative competences. Then, I analyze the relationships between the characteristics of objects and children’s identities, in terms of age, gender and spaces of socialization, between family and sports associations. Conclusion The tension between the categories of toys and real sports equipment is discussed, underlying a ‘‘sportification’’ of children mass culture and a ‘‘childification’’ of sports culture. So, the
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role of the objects is not only to provide imitations of future sports activities for young children. On one hand, objects are designed to enhance children’s competences in order to succeed in sports [3], empowering the child with real and specialized sports equipment. On the other hand, objects are designed for fun and inscribed in universes of childhood consumption. Keywords Childhood; Material culture; Physical activities Disclosure of interest The author has not supplied his/her declaration of conflict of interest. References [1] Buckingham D. The Material Child. Growing-up in a Consumer Culture. Cambridge: Polity Press; 2011. [2] Garnier P. La culture matérielle enfantine: categorisation et performativité des objets. Strenae 2012;3. [3] Garnier P. Le développement des pratiques sportives des plus jeunes. Eléments pour une histoire comparative en France. Sport History Rev 2005;36(1). http://dx.doi.org/10.1016/j.scispo.2014.08.117 S8-2
Le Kalos Kagathos et la Païda : le modèle éducatif grec et la place de l’éducation physique et du sport dans celui-ci P. Halleux Fédération d’éducation physique et sportive et ADEPS, Belgique Introduction On pourrait se demander en quoi les anciens Grecs ont encore quelque chose à nous transmettre sur le chapitre de l’exercice physique. En aucun cas ils n’ont été des modèles unanimes ; tandis que les uns exaltent les champions olympiques et la gloire nationale, la vigueur au combat, l’hyperspécialisation, les autres dénoncent le surentraînement destructeur des athlètes et prônent un épanouissement multidimentionnel holistique. Mais l’important est qu’ils nous renvoient à quelques questions essentielles, auxquelles toute société devrait répondre clairement, et
Session 8 — Philosophical and sociological considerations on children’s sport qu’on peut résumer sous la forme de : « quel développement de l’être humain souhaitons-nous ? ». Réflexion personnelle Portons-nous le principal effort public sur la sélection d’une élite glorieuse ou sur l’accès de tous à un bon développement général ? Estimons-nous que la meilleure motivation pour l’exercice physique est la rivalité et la concurrence, ou bien le désir de construction de soi alliant harmonieusement puissance et beauté ? Que faisons-nous pour rendre compatibles et complémentaires les développements physiques, intellectuels et artistiques de nos enfants ? Que faisons-nous pour que tous les enfants et tous les adultes aient accès à ces trois développements ? Il me semble que, du point de vue de l’individu, les notions d’épanouissement et d’accomplissement de soi sont des alternatives à la fois belles et efficaces pour motiver l’exercice physique, et, du point de vue de la société, la mise à disposition du public de gymnases ou de « palestres », et surtout la valorisation du sport amateur et de loisir seraient de bons stimulants pour répandre l’exercice physique dans toute la population. Les médias ont tendance à faire tout le contraire, en exaltant les performances exceptionnelles des professionnels, qui poussent à regarder le sport à la télévision plutôt qu’à le pratiquer soi-même. Conclusion Le fait est que nous devons décider clairement si nous sommes démocrates ou aristocrates, si nous pensons que chaque individu devrait réaliser le tout de l’humain ou au contraire doit être spécialisé à la manière d’un rouage dans un tout qui le dépasse. Déclaration d’intérêts de conflits d’intérêts.
L’auteur n’a pas transmis de déclarations
http://dx.doi.org/10.1016/j.scispo.2014.08.118 S8-3
De la psychomotricité à la corporéité P. Olislagers Haute École de la Province de Liège, Liège, Belgique Introduction Le nombre des « tribus de la psychomotricité » n’a fait que croître au cours du XXe siècle. Force est de constater que ce concept de « psychomotricité » est devenu une nébuleuse insaisissable, n’ayant ni centre précis, ni périphérie discernable. Cela paralyse le développement et la reconnaissance sociale d’une profession qui cherche à se construire comme un « système social autonome et intégré ». Réflexion Les mots « psychomotricité » et « éducation, rééducation, thérapie psychomotrices » sont entrés dans le langage courant, voire dans nos mœurs. Mais nous sentons qu’ils ne conviennent pas
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sur un plan épistémologique. Ils perpétuent, par ces deux termes accolés — « psyché » et « motricité » — ce que notre langue et nos structures mentales associées y lisent : ce « foutu dualisme », cette juxtaposition de deux domaines alors que la profession se bat pour démontrer le contraire et pour traduire une vision holistique de l’être humain. Même si la pensée phénoménologique nous invite à voir le « corps » comme « présence de la personne au monde », le terme « psychomotricité » véhicule encore, aujourd’hui, deux formes de dualisme : d’une part un dualisme « corps-esprit » qui distingue l’activité motrice de l’activité socio-affective et cognitive, et d’autre part un dualisme d’approche scientifique qui oppose de plus en plus la neurophysiologie de la motricité à la psychanalyse. Dans ce combat, nous ne pouvons que constater l’irrésistible glissement, voire la dérive, des pratiques psychomotrices du pôle moteur vers le pôle psychique. Comme plusieurs auteurs des années 1970, nous pensons qu’il serait judicieux d’abandonner ce terme de « psychomotricité » pour lui préférer, définitivement celui de « corporéité ». Le monde de l’« éducation physique », probablement dans une même démarche sémantique, est bien devenu, fin du XXe siècle, celui des « sciences de la motricité » ! Le terme « corporéité » se réfère à « avoir » un corps mais aussi « être » un corps. Cette polarité est au centre de l’analyse phénoménologique de la notion de « corps », qui vise à mettre l’accent sur l’expérience vécue par sa corporéité, par sa capacité à s’imposer comme conscience de notre « être » dans le monde. Si le paradigme « psychomotricité » se veut définir cette « interaction des différentes fonctions motrices et psychiques », il n’en reste pas moins qu’une simple juxtaposition de ces deux domaines de pratique et de recherche. Par contre, la « corporéité » conceptualise parfaitement le « corps vécu dans sa totalité, dans son unité », concept premier et holistique des métiers de la psychomotricité, dans leurs actions éducatives, ré-éducatives ou thérapeutiques. Cela nous parait à la fois plus claire et plus précise. Cela nous parait aussi plus adaptée à une profession qui cherche à se distinguer des professionnels de la « motricité » (éducation motrice et sportive, kinésithérapie, ergothérapie. . .) ou des professionnels de la « psychologie ». Conclusion Viendront peut-être des temps où les diplômés « spécialistes, maîtres, thérapeutes en psychomotricité » ou « Bachelors en rééducation psychomotrice ». . ., deviendront des diplômés « Spécialistes, maîtres, thérapeutes, bachelors en éducation ou en rééducation,. . . de la corporéité », voire, c’est une évidence, des « Masters en Sciences de la Corporéité ». Déclaration d’intérêts de conflits d’intérêts.
L’auteur n’a pas transmis de déclarations
http://dx.doi.org/10.1016/j.scispo.2014.08.119