10 Syndrome camptocormique et démence : place et apport de la psychomotricité dans le travail d’équipe

10 Syndrome camptocormique et démence : place et apport de la psychomotricité dans le travail d’équipe

A30 NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie (2008) Hors-série 2 10 Syndrome camptocormique et démence : place et apport de la psychomotricité dans ...

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A30

NPG Neurologie – Psychiatrie – Gériatrie (2008) Hors-série 2

10 Syndrome camptocormique et démence : place et apport de la psychomotricité dans le travail d’équipe

12 Enjeux et difficultés de l’interdisciplinarité en psychiatrie : observation et réflexion

S. Poux1, L. Guillerand1, A. Tacnet2 1Pole

de réadaptation intersectoriel, Centre hospitalier spécialisé, 51, rue des Hôtelleries, 58405 La Charité-sur-Loire. 2Pôle de gériatrie, Centre hospitalier de l’agglomération de Nevers, rue Bovet, 58000 Nevers. La rencontre d’une posture camptocormique chez un patient atteint d’une démence sévère, évoluant dans le cadre de troubles du comportement avec notamment une déambulation majeure, pose la question de sa prise en charge. La compréhension du symptôme nécessite une approche globale, à la fois médicale, environnementale, historique et psychique. Son observation, nécessairement pluridisciplinaire, nous permet d’évoquer l’hypothèse d’une réaction adaptative régressive. La psychomotricité porte son attention sur les manifestations corporelles des troubles psychiques. Cette lecture spécifique du symptôme a permis de faire les liens entre la posture et le vécu de la démence. Le travail en psychomotricité confirme l’hypothèse et permet une réflexion à la fois sur l’approche corporelle dans la prise en charge des syndromes démentiels et la place de la psychomotricité dans le travail d’équipe auprès des sujets âgés.

11 « Je suis heureux ! » : un challenge pour une équipe J. Poulard, M. Liautaud, R. Chazot EHPAD Saint-Camille, 96, rue Commandant-Charcot, 69005 Lyon. La situation : le drame d’une famille anxieuse et partagée au sujet de l’avenir de Jean-Pierre, adulte handicapé vieillissant de 63 ans (atteint d’une méningo-encéphalite à l’âge de 8 jours avec séquelles importantes - retard psychomoteur, hémiparésie droite, surdité sévère, troubles du comportement). Jean-Pierre est isolé, refusant les soins, agressif depuis son passage à la retraite en 2003. Accueilli dans un établissement de personnes âgées, il se trouve dans l’obligation de quitter cette structure, face au rejet des autres résidents, à l’abandon des soignants intervenants et à l’impuissance de la direction. À la recherche d’un accueil adapté, la famille est éconduite de nombreuses structures et va d’échec en échec. Un seul espace de refuge et d’expression perdure pour JeanPierre : un atelier hebdomadaire de peinture de l’ADAPEI. Un travail de pré-admission : quatre rencontres en quatre mois est réalisé pour découvrir les différents acteurs (cellule familiale, partenaires extérieurs). D’abord effrayée et sceptique, l’équipe de Saint-Camille s’achemine vers la possible admission de Jean-Pierre ; celle-ci n’est décidée qu’au terme de l’élaboration d’un plan de soins et de suivi personnalisés dans lesquels interviennent nombre de partenaires. Ce plan comporte quatre pôles : médico-psychologique, éducatif, familial et quotidien. Neuf mois après son entrée, au cours d’une synthèse pluridisciplinaire, Jean-Pierre exprime sa confiance : « Je suis heureux ! ». Aujourd’hui, l’évaluation de ce plan de soin met en lumière le rôle de trois personnes pivots : la psychologue, autour du lien familial et psychosocial ; le médecin coordonnateur, autour du psychosomatique ; le cadre de santé, autour du suivi quotidien.

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G. Gay2, C. Malamoud1, A. Tacnet3, S. Poux1, L. Guillerand1 1Centre hospitalier spécialisé, 51, rue de Hostellerie, 58400 La Charité-sur-Loire. 2Centre hospitalier Henri-Dunant, rue Henri-Dunant, 58400 La-Charité-sur-Loire. 3Centre hospitalier de Nevers, bd de l’Hôpital, 58000 Nevers.

Les secteurs de psychiatrie générale reçoivent des patients intriquant des histoires de vie et des troubles psychopathologiques souvent complexes. Les enjeux de telles situations résident en une approche pluridisciplinaire et surtout interdisciplinaire. La réflexion présentée est issue de l’observation d’une patiente de 67 ans présentant une atteinte neurologique consécutive à un alcoolisme chronique et un trouble de personnalité de type hystérique. L’approche proposée va au-delà de la réalisation standardisée des synthèses de chaque intervenant : c’est un mode de fonctionnement au sein duquel la pratique des uns s’intègre à celle des autres, un fonctionnement au sein duquel les difficultés de l’interdisciplinarité apparaissent. Le secteur psychiatrique doit se prévaloir d’un travail interdisciplinaire face aux situations complexes de double diagnostic. L’impasse thérapeutique peut trouver une solution à travers ces approches croisées. L’interdisciplinarité prend toute sa valeur à travers la compréhension, non seulement du patient mais également du langage des autres professionnels. Cependant, cette interdisciplinarité nécessite d’éviter certains écueils en lien avec le nombre d’intervenants et l’importance de percevoir le patient dans sa globalité ; être en relation avec l’équipe soignante, mais également se comprendre sur le but de la prise en charge. De plus, la dimension temporelle prend une place centrale dans le soin apporté aux patients. Le travail effectué doit se positionner dans le temps pour en faire un allié et ainsi construire un point de rencontre temporel entre l’équipe et le patient. Cette dimension est essentielle dans un accompagnement au-delà du diagnostic et de la prise en charge.

13 Vers une approche psychojuridique des capacités décisionnelles dans la maladie d’Alzheimer K. Charras, F. Palermiti Fondation Médéric Alzheimer, Pôle Études, 30, rue de Prony, 75017 Paris. Parce que ses implications sont à la fois médicales, psychologiques, juridiques et sociales, la maladie d’Alzheimer nous invite à explorer la notion même de capacité des personnes malades à prendre des décisions, dans une approche pluridisciplinaire. Qu’elle concerne le choix quant à l’hébergement, le consentement à un soin, la gestion du patrimoine ou les activités de la vie quotidienne, la prise de décision implique, d’un point de vue psychologique, non seulement la mise en œuvre de processus cognitifs mais également de processus émotionnels. Compte tenu des altérations neurologiques liées à la maladie d’Alzheimer et impliquées dans les fonctions exécutives et le traitement des émotions, certains processus décisionnels peuvent s’en trouver fragilisés. Il semblerait donc pertinent de pouvoir évaluer la capacité à mettre en œuvre ces mécanismes selon la sévérité de la maladie et les fonctions neuropsychologiques mobilisées.