Facteurs associés aux rechutes parmi les patients traités pour urticaire aiguë

Facteurs associés aux rechutes parmi les patients traités pour urticaire aiguë

La Revue de médecine interne 39 (2018) A23–A102 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect.com 78e Congrès de médecine interne – Greno...

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La Revue de médecine interne 39 (2018) A23–A102

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

78e Congrès de médecine interne – Grenoble du 12 au 14 décembre 2018

Communications orales

Pathologies liées à l’activation mastocytaire et médecine interne CO001

Facteurs associés aux rechutes parmi les patients traités pour urticaire aiguë F. Maillet 1 , D. Wolff 1 , A. Soria 2 , F. Adnet 3 , V. Panayotopoulos 4 , D. Gobert 4 , F. Lapostolle 3 , P.G. Reuter 3 , A. Ghazali 5 , F. Caux 6 , O. Fain 4 , N. Javaud 1,∗ 1 Urgences, hôpital Louis-Mourier, Colombes 2 Dermatologie et allergologie, hôpital Tenon, Paris 3 Samu 93, hôpital Avicenne AP–HP, rue de Stalingrad, Bobigny, France 4 Médecine interne, hôpital Saint-Antoine, rue du Faubourg-Saint-Antoine, Paris, France 5 Urgences, hôpital Bichat, rue Henri-Huchard, Paris, France 6 Dermatologie, hôpital Avicenne, AP–HP, rue de Stalingrad, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (N. Javaud) Introduction Bien qu’une corticothérapie, qui peut réduire la durée et l’activité de la maladie, soit incluse dans le consensus de traitement des patients avec une urticaire aiguë, le bénéfice d’une corticothérapie dans l’urticaire aiguë est controversé dans différentes études. L’objectif de notre étude était de déterminer les facteurs associés aux rechutes chez les patients avec une urticaire aiguë. Patients et méthodes Étude rétrospective observationnelle incluant tous les patients adultes avec une urticaire aiguë entre janvier 2015 et juin 2017. Le critère de jugement principal était la rechute à 7 jours et le critère de jugement secondaire était la rechute à 6 semaines. L’urticaire était spontanée ou induite. Les plaques d’urticaire pouvaient être associées à un angiœdème. Les critères d’exclusion étaient un diagnostic isolé d’angiœdème sans plaques d’urticaire, une anaphylaxie, un angiœdème bradykinique, l’administration de corticoïdes dans les 5 jours précédents l’inclusion, l’administration d’antihistaminiques dans les 5 jours précédents l’inclusion, l’utilisation de traitement pour urticaire (omalizumab, montelukast et ciclosporine) et les autres maladies dermatologiques (dermatite atopique, eczéma, pemphigoïd bulleuse et exanthème). L’urticaire aiguë était définie par la survenue de plaques, d’angiœdème ou les 2 pour une durée de moins de

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6 semaines. L’urticaire chronique était définie par une durée de plus de 6 semaines. Résultats Un total de 184 patients avec un premier épisode d’urticaire aiguë était inclus. Une majorité des patients était des femmes (66 %) d’âge moyen de 42 ± 16 ans. Un traitement corticoïde pour urticaire aiguë était utilisé chez 102 (55 %) patients. Un traitement corticoïde était utilisé chez 87 des 102 patients qui présentait un angiœdème (85 %) et chez 12 des 102 qui présentait un oedème laryngé (12 %). Un traitement antihistaminique était administré chez 167 (91 %) cas sans différence entre les 2 groupes avec ou sans corticoïdes. Quatre-vingt-cinq (46 %) patients rechutaient dans les 7 jours tandis que 168 (91 %) patients rechutaient après 6 semaines. En analyse univariée, le taux d’administration de corticoïdes était significativement plus élevé dans les rechutes < 7 jours. Pas de différence dans le taux de rechutes > 6 semaines apparaissait. En analyse multivariée, le facteur indépendamment associé aux rechutes < 7 jours était l’administration de corticoïdes comme traitement de l’urticaire aiguë (odds ratio [OR], 1,93 ; 95 % intervalle de confiance [CI], 1,06–3,57 ; p=,03). Le suivi à longterme était de 26 (17–33) mois. L’urticaire persistait chez 122 (66 %) patients à ce terme. Un traitement était administré chez 80 (44 %) patients pendant cette période. Les antihistaminiques étaient utilisés chez 73 (40 %) patients, le montelukast chez 8 (4 %) patients, l’omalizumab chez 9 (5 %) patients et la ciclosporine chez 4 (2 %) patients. Dix-sept (9 %) patients avec des rechutes traitaient leur rechute par corticoïdes de manière intermittente. Discussion Dans notre étude de 184 patients avec urticaire aiguë, l’utilisation de corticoïdes était significativement associée aux rechutes < 7 jours. En effet, notre OR indique que le risque de rechutes < 7 jours est 2 fois supérieur chez les patients avec urticaire aiguë traitée par corticoïdes en comparaison des patients non traités par corticoïdes. Conclusion La prévalence de l’administration d’une corticothérapie chez les patients avec urticaire aiguë est élevée. Cette prévalence est plus élevée chez les patients quand l’angiœdème était associé à l’urticaire aiguë. Dans notre étude, l’administration de corticoïdes était un facteur de risque indépendant associé aux rechutes < à 7 jours. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. https://doi.org/10.1016/j.revmed.2018.10.255