SFE Bordeaux 2016 / Annales d’Endocrinologie 77 (2016) 435–452 P377
Hyercalcémie maligne : à propos de 6 cas
K. Amjoud (Dr) ∗ , L. Bencherifa (Dr) , H. Lazrak (Dr) , S. Maataoui (Dr) , S. Moussaoui (Dr) , G. Belmejdoub (Pr) Service endocrinologie, hôpital militaire d’instruction Mohamed V, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K. Amjoud) Introduction Les anomalies du métabolisme du calcium sont très fréquentes et rencontrées à tous les âges de la vie, les étiologies des hypercalcémies sont dominées par les hyperparathyroïdies primaires et les cancers. Patients et méthodes Nous rapportons 6 cas d’hypercalcémie maligne (5 femmes et un homme), avec un âge variant de 30 à 55 ans et dont la calcémie était supérieure ou égale à 145 mg/L. Résultats On note la présence des signes généraux chez tous les patients, les signes électriques chez 5 patients, alors que des signes osseux étaient présents chez 3 patientes à type de fracture pathologique chez une patiente. La calcémie variait entre 145 et 200 mg/L et la PTH entre 950 et 1880 pg/mL. Tous les patients ont bénéficié d’un traitement symptomatique de l’hypercalcémie : réhydratation avec du sérum salé dans tous les cas, hémodialyse dans 1 cas et biphosphonates injectables chez une patiente. Le diagnostic de cette hypercalcémie maligne était une hyperparathyroïdie primaire chez 5 patients et un cancer du sein chez une patiente. En postopératoire, nos cinq patients opérés pour adénomes parathyroïdiens ont présenté une hypocalcémie, celle-ci était sévère nécessitant la perfusion de fortes doses de calcium chez trois patientes. Discussion-Conclusion L’hypercalcémie maligne est un signe de gravité dans l’hyperparathyroïdie primaire par son retentissement clinique et sa signification étiologique. Le traitement médical de l’hypercalcémie en préopératoire s’impose afin de minimiser le risque d’hypocalcémie sévère en postopératoire. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts. Pour en savoir plus Ann Med Ther 2009;1(1):51–5.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.543 P378
Forme historique d’hyperparathyroïdie primitive avec ostéite fibrokystique
A. Jehl ∗ , M. Muntianu (Dr) , J.L. Sadoul (Pr) , P. Fenichel (Pr) , N. Chevalier (Dr) CHU de Nice, service d’endocrinologie, diabétologie & médecine de la reproduction, hôpital de l’Archet 2, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Jehl) Introduction Les étiologies des hyperparathyroïdies primitives (HPTHP) sont dominées par les adénomes parathyroïdiens ou l’hyperplasie des 4 glandes, le carcinome parathyroïdien étant une éventualité rare dont le spectre phénotypique est souvent mal connu. Observation Nous rapportons le cas d’une patiente opérée d’un volumineux nodule hyperplasique de la loge thyroïdienne gauche découvert devant une HPTHP (calcémie 2,98 mmol/L ; PTH 306 ng/L) et pour lequel l’histologie était en faveur d’une hyperplasie parathyroïdienne. Quinze ans plus tard, à l’âge de 91 ans, elle est réshospitalisée pour hypercalcémie maligne (3,48 mmol/L) par HPTHP (phosphates 0,56 mmol/L ; PTH 1015 ng/L ; vitamine D normale) révélée par un tableau digestif aigu (vomissements, douleurs) et une altération de l’état général associés à une ostéite fibro-kystique (déminéralisation diffuse, lacunes diffuses et tumeurs brunes). Le bilan réalisé a montré une masse cervicale droite calcifiée de 30 mm associée à des adénomégalies du secteur central, une adénopathie médiastinale supérieure ainsi que deux nodules pulmonaire et surrénalien d’allure métastatique, évoquant le diagnostic de carcinome parathyroïdien. Compte tenu de l’âge et de l’état général de la patiente, un traitement par cinacalcet a été retenu, permettant une quasi normalisation du bilan phosphocalcique (calcémie 2,62 mmol/L). Discussion Malgré l’absence de preuve histologique, notre tableau s’apparente à celui d’un carcinome parathyroïdien en raison du caractère réci-
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divant de l’HPTHP, des taux très élevés de PTH et des atteintes secondaires décrites à l’imagerie. Le diagnostic peut également être évoqué devant l’atteinte osseuse, devenue exceptionnelle (prévalence < 2 %) dans les HPTHP. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.544 P379
Hypoparathyroïdie induite par l’hypomagnésémie : à propos de deux observations
S. Billet ∗ , P. Gilet , N. Kattan , M.-A. Beaudoin , J. Denizot , L. Meillet (Dr) , F. Schillo (Dr) , S. Borot (Dr) Service de diabétologie-endocrinologie, CHU J. Minjoz, Besan¸con, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Billet) Introduction L’hypoparathyroïdie induite par l’hypomagnésémie est un phénomène peu connu et mal expliqué. La carence en magnésium provoque une inhibition de la sécrétion de PTH et de son action osseuse, responsable d’une hypocalcémie, aboutissant au tableau d’hypoparathyroïdie. Observation Nous rapportons le cas de 2 patientes présentant une hypoparathyroïdie avec hypocalcémie symptomatique, associée à une hypomagnésémie. Les dosages montrent pour la première patiente : calcémie corrigée 1,93 mmol/L (2,12–2,52), PTH 35 ng/mL (14–72) inadaptée, phosphore 1,02 mmol/L (0,64–1,14), 25 hydroxyvitamine D 73 ng/mL (30–100), magnésémie 0,18 mmol/L (0,78–0,99), magnésium érythrocytaire 1,60 mmol/L (1,65–2,65). Les dosages sont similaires pour la seconde patiente hormis une carence en vitamine D (8 ng/mL). La première patiente bénéficie d’une substitution en magnésium per os, la seconde de perfusions. Les dosages du magnésium sont ensuite stables avec une substitution per os, permettant une correction de l’hypomagnésémie et de l’hypoparathyroïdie. L’étiologie de l’hypomagnésémie de la première patiente est inexpliquée. Celle de la seconde pourrait être liée à une prise d’IPP favorisant une malabsorption (carence en vitamines liposolubles). Chez les deux, la magnésurie est effondrée < 0,08 mmol/24 h. Discussion En plus des étiologies fréquentes et connues d’hypoparathyroïdie (auto-immune, post-chirurgie cervicale), l’hypomagnésémie doit être une cause systématiquement recherchée. L’hypomagnésémie peut être d’origine digestive (malabsorption, diarrhée, carence d’apports) ou rénale (diurétiques thiazidiques, tubulopathie). La prise d’IPP doit être recherchée avec attention (altération des canaux TRPM6/7 présents sur les entérocytes et les cellules rénales empêchant l’absorption digestive et la réabsorption rénale du magnésium). Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.545 P380
Hyperparathyroïdie primaire multicompliquée et suspicion de syndrome hyperparathyroïdie–tumeur de la mâchoire (HPT-JT) D. Magkou a,∗ , C. Chambre (Dr) a , A. Martin (Pr) b , C. Baudry (Dr) a , S. Juddoo (Dr) a , M. Fysekidis (Dr) a , H. Bihan (Dr) a a AP–HP, hôpital Avicenne, service d’endocrinologie, Bobigny, France b AP–HP, hôpital Avicenne, service d’anatomie et cytologie pathologiques, Bobigny, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (D. Magkou) Introduction L’hyperparathyroïdie primaire (HPTP) fait partie de divers syndromes, dont le syndrome hyperparathyroïdie-tumeur de la mâchoire (HPT-JT), qui a comme manifestations outre l’HPTP, fibromes ossifiants mandibulaires ou maxillaires, hamartomes rénaux, kystes, tumeurs de Wilms et tumeurs utérines,
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à cause soit d’une mutation germinale hétérozygote inactivatrice, soit à de larges délétions germinales du gène suppresseur de tumeurs CDC73(HRPT2). Nous rapportons le cas d’un patient avec HPTP multicompliquée, notamment sur le plan osseux, avec suspicion de syndrome HPT-JT. Observation Un patient de 35 ans, ayant des antécédents de calculs rénaux et chirurgie mandibulaire pour tumeur brune, a été hospitalisé pour une pancréatite aiguë révélant une hypercalcémie à 4,12 mmol/L avec PTH à 402 pg/mL et une tumeur typique brune de la branche iliopubienne droite (diagnostic anatomopathologique). Un adénome parathyroïdien P3 droit sans signe de malignité a été confirmé à l’histologie. L’évolution en postopératoire est marquée par diminution de la calcémie et disparition de la lésion iliaque. L’analyse génétique ne retrouve pas de mutation ponctuelle de la ménine ni du gène suppresseur de tumeurs CDC73(HRPT2). La recherche de large délétion germinale du gène CDC73 (HRPT2) est en attente. Discussion et conclusion La tumeur brune iliaque est considérée, comme une complication historique de l’HPTP. L’indication du diagnostic génétique était formelle devant l’âge jeune, l’hypercalcémie sévère et l’antécédent de la tumeur mandibulaire, avec la recherche de larges délétions germinales en dehors de la mutation germinale hétérozygote inactivatrice du gène CDC73 (HRPT2), surtout devant la prévalence d’environ 20 % de carcinome parathyroïdien observée dans ces cas d’HPTP. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.546 P381
Effect of KRN23, a fully human anti-FGF23 monoclonal antibody, on rickets in children with X-linked hypophosphatemia (XLH): 40-week interim results from a randomized, open-label phase 2 study A. Linglart (Dr) a,∗ , T. Carpenter (Dr) b , E. Imel (Dr) c , A. Boot (Dr) d , W. Högler (Dr) e , R. Padidela (Dr) f , W. Van’t Hoff (Dr) g , M. Whyte (Dr) h , C.Y. Chen (Dr) i , A. Skrinar (Dr) i , S. Agarwal (Dr) i , J. San Martin (Dr) i , A. Portale (Dr) i a AP–HP, Le Kremlin-Bicêtre, France b Yale university school of medicine, New Haven, Connecticut, United States c Indiana university school of medicine, Indianapolis, Indiana, United States d University of Groningen, Groningen, Netherlands e Birmingham children’s hospital, Birmingham, United Kingdom f Royal Manchester children’s hospital, Manchester, United Kingdom g Great Ormond street hospital, London, United Kingdom h Shriners hospital for children, St. Louis, Missouri, United States i Ultragenyx Pharmaceutical Inc., Novato, California, United States ∗ Corresponding author. E-mail address:
[email protected] (A. Linglart) Background In XLH, high circulating FGF23 causes hypophosphatemia, rickets, and short stature. Objective and hypotheses To evaluate KRN23 effects on serum phosphate (Pi) level and rickets severity in XLH children in a phase 2 study. Method Fifty-two XLH children (ages 5-12 years, ≤ Tanner 2) received KRN23 subcutaneously biweekly (Q2 W) or monthly (Q4 W). Serum Pi was measured at 2-week intervals. KRN23 dose was titrated (maximum 2 mg/kg) targeting age-appropriate serum Pi concentrations. Rickets severity was assessed by the Thacher Rickets Severity Score (RSS) and Radiographic Global Impression of Change (RGI-C: −3 = worsening; +3 = complete healing). Results The first 36 subjects had a mean 6.6 years of standard-of-care treatment before washout. KRN23 increased serum Pi from baseline in all subjects to near normal levels (mean increase 0.30 mmol/L at 38 weeks; P < 0.001) and was more stable with Q2 W dosing; hyperphosphatemia did not occur. KRN23 significantly improved RSS with greater improvements seen with Q2 W dosing (44% reduction; P = 0.0126) and particularly in higher-severity subjects (baseline RSS ≥ 1.5) (59% reduction; P < 0.0001). Q2 W dosing improved RGI-C by +1.6 (P < 0.0001) with higher-severity subjects showing substantial healing (+2.0; P < 0.0001). Most treatment-related adverse events (AE) were mild;
transient injection site reactions occurred most frequently (39%). One child experienced a serious AE (fever/muscle pain) that improved and the child continues in the trial. No clinically meaningful changes occurred in serum/urine calcium, serum iPTH, or renal ultrasound. Conclusion KRN23 improved phosphorus homeostasis and rickets in children with XLH. Disclosure of interest A.L., T.C., E.I., E.B., W.H., R.P., W.v.H. and M.W. have investigated for the phase 2 clinical trial and have received honorary fees. C.Y.C., A.S., S.A., J.S.M. et A.P. are employed by Ultragenyx. http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.547 P382
Hyperparathyroïdie primaire et déficit en vitamine D A.E.M. Haddam (Dr) a,∗ , D. Meskine (Pr) a , F. Chentli (Pr) b , N.S. Fedala (Dr) b a Service d’endocrinologie EPH Bologhine, Alger, Algérie b Service d’endocrinologie Bab El Oued, Alger, Algérie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A.E.M. Haddam) Introduction L’hyperparathyroïdie primaire (HPPTI) est liée dans la moitié des cas à un déficit en vitamine D (DVD). Cette association aggrave la symptomatologie et augmente le risque osseux en particulier chez les femmes ménopausées. Objectif Rechercher la fréquence du DVD dans l’HPPTI et rapporter ses effets sur le métabolisme osseux. Population, méthodologie Trenet-deux patientes avec HPPTI ont été suivies entre 2000 et 2016. Toutes ont bénéficié d’un dosage de vitamine D et d’une évaluation du métabolisme osseux (DMO, bilan phosphocalcique, PTH). Lorsque le DVD est confirmé, un traitement vitaminocalcique est entrepris avec des réévaluations à 3 et 6 mois. Une étude comparative entre les deux groupes G1 (avec DVD) et G2 (sans DVD) était réalisée Résultats Soixante-quinze pour cent des patients avaient un DVD. Les moyennes de la vitamine D, de la calcémie, de la phosphorémie et de la PTH étaient respectivement de 15 ± 0,1 (10-22), 105 ± 0,2 mg/L (95-110), 25 ± 0,1 (20-30) et 2000 ± 0,2 (1000-3000). Le T-score était diminué : −2,8 ± 0,4 (−2, −2,6). Dans le groupe G2, les moyennes étaient respectivement de 45 ± 0,1 (30-70), 120 ± 0,1 mg/L (110-145), 28 ± 0,2 (20-34) et 100 ± 0,1 (75-126). Le T-score était de : −1,8 ± 0,1 (−1, −2). Les réévaluations à 6 mois dans le groupe G1 ont montré une réduction de la PTH de 40 % et un T-score moyen de −1,8 ± 0,2 (−1, −2). Aucun effet systémique n’a été observé. Discussion, conclusion Le DVD augmente le retentissement sur l’os. Il doit être recherché et traité de fac¸on efficace. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.
Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels
http://dx.doi.org/10.1016/j.ando.2016.07.548 P383
Unsuspected malabsorption as a cause of severe acute hypocalcemia in a treated-autoimmune hypoparathyroidism (APS1) X. Wang (Dr) a,∗ , B. Vokaer (Pr) b , L. Amininejad (Dr) c , B. Corvilain (Pr) a , N. Driessens (Pr) a a Hôpital Erasme, service d’endocrinologie, université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgium b Hôpital Erasme, service de médecine interne, université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgium c Hôpital Erasme, service de gastroentérologie, université Libre de Bruxelles, Bruxelles, Belgium ∗ Corresponding author. E-mail address:
[email protected] (X. Wang) Autoimmune polyendocrinopathy type 1 (APS1), or APECED syndrome, is a rare genetic disease. Auto-immune hypoparathyroidism is usually the first