Intérêt de la mesure d'indépendance fonctionnelle (MIF) dans un service de rééducation et de réadaptation gériatriques

Intérêt de la mesure d'indépendance fonctionnelle (MIF) dans un service de rééducation et de réadaptation gériatriques

Ann Rkzdaptation 0 Elsevier, Paris M&d Phys (1995) 38.435441 435 Communication IntCr& de la mesure d’indkpendance fonctionnelle (MIF) dans un ser...

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Ann Rkzdaptation 0 Elsevier, Paris

M&d Phys (1995)

38.435441

435

Communication

IntCr& de la mesure d’indkpendance fonctionnelle (MIF) dans un service de r&ducation et de &adaptation ghriatriques JM Buia, P Carlier, A Belkacemi Service

de r&ducation

et de &daptation 17400

gkriatriques. centre hospitalier Saint-Jean-d’Ang6ly. France

(ReGu le 5 d&embre

1994;

accept6

le 15 avril

gPne’ra1. 18, avenue

du Port,

1995)

R&urn6 - Nous rapportons une ttude prospective r&lis6e sur 2 mois en moyen sbjour g&iatrique. A l’entrke et 9 la sortie, a Ct& systtmatiquement remplie une grille d’indkpendance fonctionnelle: la MIF; il s’agit d’une Bcheile validte en rttducation fonctionnelle et servant ?t Bvaluer I’incapaciti du patient, quelles que soient ses maladies ou dt%ciences. Ainsi, 60 dossiers ont Ctt r&tnis comprenant 23 hommes et 37 femmes d’%ge moyen 78.8 f 6,7 ans, avec une durCe moyenne d’hospitalisation de 34 k 25 jours. Outre la population totale, deux sous-groupes aorthopCdique>> et aneurologique>> sont individualis&. L’analyse du gain de la MIF entre l’entrke et la sortie montre une progression dans chaque groupe. A un score de MIF, & I’entree plus bas, correspondent un gain de score plus Clew? mais tgalement un temps de travail (de soins et de kintsithtrapie) plus long. Les valeurs les plus basses sont retrouvees pour le groupe neurologique, au handicap potentiel le plus 61evB; cette pathologie autorise, en outre, moins de retours S+ domicile. Une structure de soins est plus souvent n&essaire. gkriatrie

I mesure

d’indkpendance

fonctionnelle

/ duke

de soins

/ tcmps

de kinCsith&apie

Summary - Interest in the study of the functional independence measure (FIM) in a geriatric rehabilitation unit. We relate a prospective study carried out over two months in a geriatric rehabilitation unit. At the admission and on discharge, a table of Functional Independence Measure was systematicallyfilled out. The FIM updared infunctional rehabilitation, is used to evaluate the disability of the patient whatever illnesses or deficiencies. Thus, sixtyfiles were compiled on (23 men and 37 women) with a mean age of 78.8 f 6.7 years, and an average hospitalisation of 34 f 2.5 days. Three groups were studied (the overall popularion, orrhopeadic and neurological groups). We observed better results of the average FIM on discharge, in each group. A lower value of the FIM at admission, leaak to higher progress and also lends to higher nursing care or longer physiotherapy time. The lowest values of the FIM were observed in the neurological group; this same group needs more nursing care than the other groups when these patients return home. geriatric

/ functional

independence

measure

/ nursing

care

/ physiotherapy

Les unites geriatriques accueillent des patients caractCrisCs par leur &at polypathologique et prb sentant de ce fait de multiples dCficiences qui les gi?nent dans les actes de la vie quotidienne. L’Organisation mondiale de la santk a proposC en 1980 une classification intemationale des handicaps [ 131 reprise par Granger et Gresham [4] en 1984 (fig 1). La mesure de l’indkpendance fonctionnelle, ou MIF, est un systi?me uniforme de donntes mis au point et valid6 par le dkpartement de r&ducation et de readaptation m&bales de l’Universitk de Buffalo A New York en 1987 [5,6].

Sa traduction franqaise (1988) a CtC validee par Minaire [ 1, 93. La MIF est une Cchelle d’autonomie qui sert 21t?valuer l’incapacitk du patient, c’estg-dire, sa dkpendance, en mesurant, non pas ce que le patient pourrait faire, mais ce qu’il fait rkellement en situation. A travers une Ctude incluant 60 patients, nous cherchons & Cvaluer l’apport de la MIF dans un moyen sejour gkriatrique. Dans un premier temps, une analyse par groupe d’items de la MIF est rCalisCe; puis nous cherchons 2 mettre en tvidence des corrdlations entre

436

JM Buia et al

Maladie ou accident

1

Dkficience: limitation

organique

ou fonctionnelle

1

lncapacite’: limitation 1

Handicap : limitation

de 1’activitC sociale Ssuildsntouravecaide’.‘...‘.......’.’.’.’.’...........‘...’.’.’.‘.‘.‘.. 80

Fig 1. Classification intemationale des handicaps. I 50

la MIF et diffkrents param&res (sge, sexe, durCe moyerme de skjour). Une 3e partie est r&et-Ge B la recherche de relations entre la MIF et la d&e de soins ou le temps de kinCsithQapie. La demihe partie analyse le devenir des patients en fonction de la valeur de la MIF. MtiTHODOLOGIE Population L’ttude a ttC realisee sur les mois d’octobre et de novembre 1993, incluant l’ensemble des patients de plus de 60 arts admis dans les unites de reeducation fonctionnelle et de readaptation geriatrique de l’hopital de SaintJean-d’ AngCly. Ainsi 60 patients ont CtC inclus (23 hommes, 37 femmes) d’zge moyen 78,s + 6,7 arts.

fitude Trois groupes sont Btudits: la population totale de l’etude et deux sous-groupes, l’un comprenant les patients admis pour un motif orthopedique, l’autre pour un motif neurologique. Pour chaque patient a ttC remplie la MIF. Une premiere mesure a l’entree et une deuxieme a la sortie. Chaque grille est remplie en tquipe, lors de reunions hebdomadaires, comprenant infirm&e, aide-soignante, kin& sitherapeute, ergotherapeute et medecin; en cas de desaccord sur une cotation, la note la plus basse est inscrite. La MIF est une tchelle d’tvaluation de l’incapacite de chaque patient; composee de 18 items repartis dans six domaines generaux, elle analyse les soins personnels, le controle sphinct&ien, la mobilite, la locomotion, la communication et la connaissance du monde exterieur. Chaque activite est cot&e a partir dune echelle de sCvCritC de l’incapacite a sept niveaux; cette Cchelle est necessaire pour mesurer avec une sensibilite suffrsante les progres. La cotation s’echelomre de 18 a 126 (fig 2).

25 -18

Fig 2. gvolution

des scores

fonctionnels.

Nous utilisons 80 comme valeur charniere au-dela de laquelle un retour a domicile peut Ctre envisage. De 80 a 100, retour avec aide 5 domicile. Au-dela de 100, un retour sans aide se discute. La MIF donne des orientations precises pour la readaptation. Nous avons fait, en Cquipe, une estimation du temps moyen et quotidien de soins auprits de chaque patient, incluant le temps des aide-soignantes (toilette, habillage) et des infirmiers (pansements d’escarres, d’ulc&es, de plaies diverses); pour simplifier les calculs, une moyenne est effectuee sur la duree de sejour, et repartie en deux groupes (moins de 60 minutes, plus de 60 minutes). 11 en est de mCme pour le temps de kinesitherapie, subdivise en deux sous-groupes (moins de 30 minutes et plus de 30 minutes).

MCthode statistique L’ensemble des donntes a ttt inscrit dans un tableur Claris-Work II sur ordinateur Macintosh. La majorite des calculs statistiques a ttC realisee manuellement. Les differences de moyennes sont faites selon la methode des couples pour les tchantillons apparies. Selon chaque cas, la loi normale ou la loi de Student ont CtC employees pour le calcul du degre de signiftcation p, Enlin le text d’independance est utilise (test du coefficient <>)pour la liaison entre deux caractbres quantitatifs en utilisant pour tous les calculs les tables extra&es de l’ouvrage de Schwartz [ 121.

IntBr&

de la MIF

RIWLTATS Don&es

437

signifie que les dukes d’hospitalisation les plus longues conduisent aux gains les plus Clew%.

gCnCrales

Pour chaque groupe, le tableau I montre les moyennes d’age, de durte de sejour et de valeur moyenne de MIF a l’entree (MIF E) et a la sortie (MIF S). La derniere colonne compare MIF E et MIF S (gain de MIF) avec l’expression du degre de signification (p). Pour tous les groupes, un gain est observe. Une representation graphique en est donnCe a la figure 3, couplant, pour chaque patient, MIF E et MIF S. La derniere rangte compare les groupes qqneurologie >>et <>pour chaque parametre. Toutes les moyennes du groupe aneurologien sont inferieures et significativement differentes de celles du groupe ccorthopedie~, sauf les DMS qui sont cornparables. I&de

en gtriatrie

analytique

de la MIF

Une analyse item apres item a et6 rCalisCe, comparant les valeurs moyennes a l’entree et a la sortie selon la methode des couples [ 121. Une representation sous forme d’ttoile en est donnee (fig 4) avec, pour chaque item, le degre de signification. Nous observons des differences trbs significatives pour tous les items: sauf la mtmoire oti on approche de la valeur 0,05. Le tableau II permet d’etudier au sein de chaque population, les gains observes pour chaque groupe d’items (soins personnels, controle sphincterien, etc). avec le calcul de degre de signification. L’tvolution est favorable en tours d’hospitalisation pour la plupart des items. Toutefois, la moyenne globale de la MIF du groupe neurologique, comme l’analyse par groupes d’items, retrouve des valeurs plus basses que dans la population orthopedique a l’entree comme a la sortie. CorrClation entre la MIF et diffhrents paramG4re.s

Groupe *corthopbdiquew (tableau IV) Ici encore, l’age et le sexe n’ont aucune influence. Le gain est correle a la MIF d’entree et a la DMS mais dans des sens differents; ce qui signifie que plus le score d’entree est bas plus le gain est ClevC, et une hospitalisation plus longue correspond a un gain plus tlevt ; mais il n’y a pas, comme prectdemment, de liaison mise en evidence entre le score d’entree et la duree moyenne de sejour. Groupe *( neurologique u (tableau V) L’age et le sexe n’ont aucune influence. La MIF d’entree est negativement corrtlee au gain et a la DMS ; ainsi, un score d’entree plus bas correspond a un gain plus ClevC et a une duke moyenne de sejour plus longue. Corr6lations entre la MIF E et les temps de soins et de kin&ithCrapie Population totule Les tableaux VI et VII mettent en evidence une plus grande charge de travail pour des valeurs de MIF plus basses. Si nous ajoutons ou retranchons a chaque moyenne la valeur de l’ecart type, nous retrouvons approximativement la valeur seuil 80 comme zone de partage entre les deux temps de travail. Groupe uorthopkdique, Les tableaux VIII et IX montrent que, ici encore, a une MIF plus basse correspondent en moyenne des temps de soins et de kinesitherapie plus longs avec comme precedemment une valeur approchee du seuil80 qui est retrouvee, a un &art type p&s. Groupe uneurologique, (tableaux X et XI) Dans ce groupe, les memes remarques que precedemment s’appliquent mais avec pour les temps les plus longs, des scores d’entree beaucoup plus bas. La valeur seuil ne se retrouve que pour les temps les plus courts. Devenir des patients (tableau XII)

Population tot& (tableau III) Pour la population totale, l’age et le sexe n’ont aucune influence. La MIF d’entrte est correlee negativement au gain et a la DMS, ce qui signifie que plus le score a l’entree est bas, plus le gain de MIF est eleve et plus la dunk de sejour est longue; cela est corrobore par la liaison positive entre gain et DMS, qui

Cette analyse permet de retrouver approximativement les seuils utilises a la figure 2 ; valeurs qui nous guident, au regard du contexte physique du patient et de son environnement, pour lui proposer l’orientation la plus adequate. Enfin, si l’on recherche pour chaque groupe le nombre des retours a domicile (RAD) ainsi que le

438 Tableau

JM Buia et al I. DOM&

Population totale Hommes Femmes Groupe Grtho Groupe Nemo Ortho/neuro Age moy : %ge moyen; Ortho/neuro: difference

g&t&ales. Nbre

Age nay

(am)

60 23 37 32 17 p < 0.01

78.8 78.4 79 80.7 75,2

6.7 6.6 6,8 6,1 7,4

+ + + f + NS

DMS : duree moyenne de skjour; statistique entre les deux groupes

Fig 3. Representation MIF E=MIFBI’entree;MlFS=MJFBlasortie.

E-MIF

S pour

chaque

DMS

(jam)

MIF

34 f 25 33 * 22 35k27 36,6 f 29,2 36,8 f 21.4 p < 0,001 MIF E: valeur ; NS : difference

patient.

pourcentage de MIF d’entree inferieurs a 80, retrouve : - 80% de RAD pour la population totale et 53% MIF E c 80 (dont 40% avec soins) ; - 53% de RAD pour la population neurologique 71% de MIF E c 80 (dont 78% avec soins); - 94% de RAD pour la population orthopedique 39% de MIF E c 80 (dont 29% avec soins).

E

76223 66227 82*21 83 f 17,6 58 f 29,4 p
de la MJF in I’entrbe; MIF statistique non significative.

MIF 99,s * 85 + 108 f 11Ok 85 k

S: valeur

S

Gain

de MIF

22 28 17 17 27

p< 10-s p < 0,001

de la MIF

a la sortie;

p
MIF

on de

et

Fig 4. Representation synthetique: moyenne a l’entree et a la sortie pour chaque item. 7: indtpendance complete; 6: independance modifiee; 5: surveillance; 4: aide minimale; 3: aide moyenne; 2: aide maximale; 1: aide totale.

Cette etude prospective sur 2 mois, incluant au total 60 patients geriatriques toutes pathologies confondues, n’a d’autre objectif que d’evaluer l’int&et d’une grille d’independance fonctionnelle, la MIF, en moyen sejour pour personnes bgees. Nos rCsultats montrent, pour chaque groupe, un gain net d’autonomie entre l’admission et la sortie. 11s cherchent a illustrer l’effet favorable de la prise en charge readaptative. L’isolement des groupes orthopedique et neurologique met en evidence des performances propres a chaque type de pathologie ; car meme si l’evolution d’ensemble est positive, cette etude montre le handicap du 2e groupe (neurologique) avec des scores inferieurs a ceux du groupe orthopkdique.

L’analyse des correlations ne montre aucune influence de l’age, contrairement a l’idee que l’on peut se faire de son role limitant. Ceci permet de mettre une fois de plus a l’index la mauvaise habitude que l’on a de reflechir en fonction de l’age des patients et non de leur capacite physique reelle; la limite a la readaptation d’une telle population n’est pas tant l’age que leur pathologie ; c’est elle qu’il faut prendre en compte. Le sexe n’intervient dans aucune correlation de faGon significative; les femmes representent pres des 2/3 de l’tchantillon, frtquence habituelle dans cette tranche d’age [8]. Les correlations avec la dunk. de sejour, le score d’entrte, le gain different d’un groupe a l’autre, mais, pour le moins, dans chaque groupe, plus le score d’entrtk est bas, plus le gain de score est Cled.

et

DISCUSSION

Inttri?t Tableau

II. Comparaison

entree-sortie

Soins personnels Population Entrte Sortie Gain

d’items

pour

Sphincters

439

en geriatric

chaque

population. Locomotion

Transferts

Communication

orthop&dique

Groupe Entree Sortie Gain

neurologique

m.

11,2rt4 12.3 +3 p < 0,02

76 f 4 14,5 2 4.9 p < 10-s

4,5 f 2,6 9,4 f 3.1 p< 10-s

12 f 3,6 12.7 f 2,8 p
16.3 f 6.1 17.5 * 5,l p
258 f 7,8 37 f 52 p
12.3 f 2,7 13.5 & 1,7 p < 0,Ol

8+4 15,7 f 4.3 p < 10”

4,7 f 2,6 10,5 f 2,4 p < 10-s

13.5 + 1,6 13,8 f 1 NS

19 2 3,7 19.8 + 2,7 NS

19,l f 11 28.7 k 10,4 p < 0,001

9 * 5,l 10,3 k 3.8 NS

7 * 4,3 12,8 + 56 p
4,2 & 3 8,3 f 3,3 p < 0,001

8,5 + 4,3 IO,9 + 3.8 NS

10,2 f 6.3 13,7 f 6.3 p < 0,02

Population

totale.

Tableau sitherapie

Age

Sexe

DMS

NS NS

NS NS

Cc+

VII. Correlations entre la MlF E et les temps pour la population totale (p < 0,001).

IV. Groupe

C-

Sexe

DMS

MIFE

NS NS

NS NS

NS c+

C-

V. Groupe

aneurologique~.

Age

Sex

DMS

MIFE

NS NS

NS NS

CNS

C-

MIFE Gain

Tableau VI. Correlations pour la population totale

entre la MIF @ < 0,001). Nbre

Duree soins < 60 minutes

(4%)

Duree soins > 60 minutes

(5%)

Temps de kint < 30 minutes > 30 minutes

Moyenne

de soins

de la MIFE

93.6 f 14,0

64 k 19,8

Le chapitre des correlations avec les temps de soins et de kinesitherapie indique que les temps de travail les plus longs sont observes pour les scores de MIF qui sont, en moyenne, les plus bas.

de la MIF

E

94,8 f 13.7 65,3 f 22,7 (6%)

la MIF E et les temps @ < 0,001).

Nbre Duree soins < 60 minutes > 60 minutes

Tableau therapie

15 17

IX. Correlations entre la MIF pour le groupe <> Nbre

E et les temps

Moyenne

(3%)

Tableau VIII. Correlations entre soins pour le groupe <

aorthoptdiquen.

Age MIFE Gain

de kint-

MIFE

NS: test non significatif; C-: correlation negative (avec pour chaque cas p < 0,05); C+: correlation positive (idem); - = test non fait; DMS : duree moyemte de sejour.

Tableau

ext6Zrieur

24,2 f 9,8 34 + 8.7 p < 10-s

Nbre MIFE Gain

Tableau

Monde

totale

Groupe Entree Sortie Gain

Tableau

par groupe

de la MIF

Temps de kint < 30 minutes > 30 minutes

10 22

Moyenne

de

de la MIFE

94.5 + 12.9 74.6 f 14,s

E et les temps @ < 0,001). Moyenne

de kinesi-

de la MIFE

98,l f 10,3 77,5 f 15,5

On constate egalement les valeurs tres basses du groupe neurologique pour les temps les plus longs; ceci est a relier a la correlation negative trouvee pour ce meme groupe entre MIF d’entree et DMS ie, qu’aux scores d’entree les plus bas correspondent les dukes de sejour les plus longues et une plus grande charge de travail (soins et kintsitherapie). L’Ctude du devenir des patients conforte a posteriori les seuils que nous utilisons sur la MIF pour orienter le mode de sortie. Ainsi 80% d’entre eux retournent a domicile. Nous n’avons pas realist cette evaluation sur la seule population neurolo-

440

JM Buia et al

Tableau X. Correlations entre pour le groupe <>

la MIF E et les temps @ < 0,001).

Nbre

Duree soins < 60 minutes > 60 minutes

Tableau

XII.

MIFE

6 11

Devenir

de soins

Tableau theapie

XI. Correlations entre la MIF E et les temps pour le groupe
moyenne

MIFE

Nbre

Temps de kink < 30 minutes > 30 minutes

92 + 14,6 42,4 f 18,2

4 13

de kinesi-

nwyenne

93 + 17.6 485 2 22.3

des patients.

Retour suns soins

domicile avec soins

Maison valide

retraite cure mt!dicale

Long

stfjour

Transferts service aigu et dkds

Nbre Moyenne MIFS

gique, comme cela est le cas dans l’etude de Galin et al [3] ; mais cela met en evidence le lien entre la MIF d’entree et le type de sortie: le groupe neurologique, correspondant au handicap potentiel le plus &eve, conduit a moins de retours a domicile si ce n’est assist& d’une structure de soins. A notre connaissance, il n’y a eu que peu d’ttudes sur ce sujet en readaptation geriatrique. Quelques etudes ont ttt menees dans des unites de long sejour. Ainsi l’etude de Kivollier er al [lo, 1 l] dans laquelle la MIF est utilisee pour proposer un projet de soins pour un groupe de patients, mais aussi afin de determiner des objectifs prioritaires a l’echelon individuel. En aucun cas, il ne s’agissait d’evaluer la charge de travail. Ainsi, dans notre etude, nous n’avons pas cherthe a Cvaluer une charge de travail ; il est hors de notre propos de comparer la MIF et la grille de dependance mise au point par Kuntzmann [7], leurs objectifs &ant differents: la grille de Kuntzmann sert a l’appreciation de la dependance globale d’une population pour evaluer une charge globale en soins, alors que la MIF apprecie le niveau d’independance fonctionnelle ie, la capacite’ de la personne, de facon analytique. Elle permet toutefois, quand sa valeur est basse, de prevoir pour ces patients-la des temps de travail plus longs, en soins comme en kinCsithCrapie. Mais elle se veut, par son concept, independante des maladies ou dtficiences des patients. Ce qui n’autorise pas une evaluation de la charge globale en soins ; ainsi en est-il d’un dtdquilibre diabetique ou d’escarres qui, sans gener l’autonomie (valeur de la MIF tlevee), peuvent imposer un maintien en hospitalisation avec des soins quotidiens.

CONCLUSION La MIF nous semble &tre un t&s bon outil d’evaluation fonctionnelle de la dependance en milieu geriatrique; elle permet de guider le travail de readaptation et d’orienter le devenir du patient. Cette etude n’est que le point de depart d’autres analyses qui, sur de plus grands echantillons que le n&e, permettraient de mesurer plus precidment l’impact de la readaptation et son inter& par groupe de pathologie (orthopedic, accidents vasculaires certbraux par exemple), comme nous avons essay6 de le faire. Pourquoi ne pas imaginer Cgalement un suivi de l’autonomie des patients retournes a domicile, par le biais de consultations au tours desquelles cette grille serait remplie. Cela permettrait de mettre en evidence une Cventuelle perte d’autonomie, d’utiliser alors tout moyen pour y remedier afin d’eviter des hospitalisations inutiles ou, a contrario, de permettre une hospitalisation plus precoce. L’interet d’une telle consultation telephonique a CtC CtudiC par Calmels et al [2] mais pour des populations plus jeunes. Face a des patients ages polypathologiques, l’essentiel est de mesurer pour chacun le chemin a parcourir vers plus d’autonomie et de le conduire sur cette voie en tvitant au maximum les tcueils qui jalonnent la route de l’independance fonctionnelle. R@FI~J~NCES 1 Boulanger Y, Minaire P, Chantraine A. Mesure d’independance fonctionnelle MIF. Functional Independance Measure FIM. Systbme uniforme de donnees pour la medecine de r&ducation et de readaptation (SUMERR). 1991, janvier -

Interi%t de la MIF

2

3

4 5

6

Edit6 par: service reeducation fonctionnelle - Pr Minaire, hopital Bellevue, 42055 Saint-Etienne Cedex 02 Calmels P, Vedel E, Bethoux F, Charmet E, Minaire P. Mesure de I’independance fonctionnelle (MIF) : inter&t d’une utilisation teltphonique. Ann Rtadapt MM Phys 1994;37:469-76 Galin LC, Rode G, Soler-Michel P, Eyssette M, Boisson D. Interh de l’etude de la mesure d’independance fonctionnelle (MIF) dans l’tvaluation de la reeducation des sujets htmiplegiques ages de plus de 60 ans. Ann R&kzpt M&d Phys 1994;37:281-90 Granger CV, Gresham GE. Functional assessment in rehabilitation medicine. Baltimore: William and Wilkins, 1984 Hamilton BB, Granger CV, Sherwin FS, Zielezny M, Tashman JS. A Uniform Data System for Medical Rehabilitation. In: Fuhrer MJ. Rehabilitation Outcomes. Baltimore: ed Brookes. Baltimore 1987: 13747 Keith RA, Granger CV, Hamilton BB, Sherwin FS. The functional independence measure: a new tool for rehabilitation. In: Eisenberg MG, Grzesiak RC. Clinical Rehabilitation. New York, Springer-Verlag. 1987; 16-l 8

en geriatric

441

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