Médecine des maladies infectieuses 39 (2009) S56–S57
Thème : Enfants et femmes enceintes L-01
Prise en charge des enfants adoptés à l’étranger : expérience du CHU de Brest
L-03
D. Tandé, S. Boisramé-Gastrin, C. Lucas, S. Ansart, G. Nevez, M.R. Münck Laboratoire de Microbiologie, CHU La Cavale Blanche, 29200 Brest, France
Introduction et objectifs – Un suivi biologique et clinique est organisé au CHU de Brest pour tous les enfants adoptés à l’étranger arrivant dans la région brestoise. Matériels et méthodes – L’examen de selles donne lieu à la recherche de parasites, de bactéries pathogènes et du portage d’entérobactéries productrices de bêtalactamase à spectre étendu (EBLSE). Le dépistage de la tuberculose est systématique. Un bilan sérologique est réalisé : VIH, hépatites B et C et syphilis. Le statut vaccinal des enfants est colligé. Résultats – De Juillet 2003 à Juin 2007, 195 enfants ont été suivis, d’âge moyen : 15 mois. Vietnam, Haïti, Éthiopie et Mali étaient les pays d’origine les plus représentés (76 %). La coproculture était positive chez 19 enfants : 13 salmonelles (8 BLSE), 5 Campylobacter et 1 shigelle. Soixante neuf enfants (35 %) étaient porteurs d’au moins 1 EBLSE et 1 enfant était porteur d’un Pseudomonas aeruginosa BLSE. Ce portage d’EBLSE était plus fréquent chez les enfants Maliens (94 %) et Vietnamiens (50 %). Douze enfants étaient concernés par la tuberculose : 4 maladies et 8 primo-infections. 45,6 % ont eu un parasite dans les selles avec au premier rang Giardia duoadenalis. Des dermatophytes ont été identifiés chez 20 % des enfants. L’antigène HBs était positif chez 10 enfants et 1 enfant avait une sérologie de la syphilis positive. Aucune sérologie n’était positive pour le VIH. La couverture vaccinale était très variable avec par exemple 50 et 93 % des enfants vaccinés par le BCG au Vietnam et en Chine respectivement. Conclusion – La prise en charge des enfants adoptés à l’étranger et de leur famille ne fait pas encore l’objet d’un consensus en France. Elle nous paraît cependant à organiser d’une part pour l’information sur les risques infectieux encourus par les membres de la famille et d’autre part pour un bilan infectieux complet de l’enfant lors de son arrivée en France.
L-02
Épidémiologie des infections néonatales tardives (INT) et antibiothérapie péripartum (AP) : une étude observationnelle en population
C. Didier, D. Astruc, P. Kuhn Service de Pédiatrie 2 Hopital de Hautepierre Avenue Molière 67100 Strasbourg, France
Introduction et objectifs – On dispose de peu de données françaises épidémiologiques concernant les INT. Les recommandations de prévention des infections néonatales précoces (INP) ont permis une réduction de l’incidence des INP à Streptocoque B (SB) mais abouti à l’augmentation des AP dont l’impact sur l’écologie des INT n’est pas établi. L’existence d’une association entre exposition à une AP à large spectre et survenue d’INT à germe résistant à l’amoxicilline a été observée (Glasgow Pediatrics, 2005). Le but de cette étude régionale prospective est d’évaluer l’épidémiologie des INT après application de ces recommandations. Matériels et méthodes – Recueil régional prospectif des cas d’INT bactériennes certaines ou possibles, survenant entre J4 et J90 de vie, et traités par antibiothérapie ≥ 5 jours en 2007. Résultats – 139 enfants d’AG médian 33 SA [24-42] ont été inclus parmi les 22 458 nés dans la région : 78,4 % pour INT certaine et 21,6 % pour INT possible. 38,1 % des enfants étaient prématurés dont 29,4 % de terme ≤ 32 SA. L’incidence globale des INT, de celles à SB et à E-coli sont respectivement de 6.19, 0.36 et 3,12 pour 1000 naissances vivantes. 52,5 % des INT sont des pyélonéphrites à Ecoli dont 47 % sécrètent des pénicillinases (E-coli-sP), et 19,4 % des septicémies majoritairement nosocomiales. La mortalité est de 3.6 %, la majorité concernant les enfants infectés à SB et les prématurés ≤ 32 SA. Dans notre série, l’exposition à une AP est significativement associée à un risque d’INT à E- coli-sP (p = 0,008) et tend à être associée à un risque d’INT à Staphylocoque méti-R (p = 0,07). Conclusion – Contrairement aux INP, l’AP ne modifie pas l’incidence des INT. Le traitement des INT doit tenir compte de la grande proportion d’INT à E-coli pour lesquelles nous retrouvons une association entre AP et résistance à l’amoxicilline. D’autres études sont nécessaires pour préciser la nature de ce lien.
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Infections et grossesse : une série de 43 patientes hospitalisées dans un service de maladies infectieuses (1991-2008)
H. Leroy, M. Revest, F. Fily, V. Descheemaeker, C. Arvieux, C. Michelet, P. Tattevin Maladies Infectieuses et Réanimation Médicale, CHU Pontchaillou, 35033 Rennes, France
Introduction et objectifs – L’épidémiologie des infections sévères survenant en cours de grossesse est mal connue. Matériels et méthodes – Recueil rétrospectif de données à partir des dossiers de 43 femmes enceintes hospitalisées pour une infection dans un service de maladies infectieuses. Résultats – À l’admission, les femmes présentaient les caractéristiques suivantes, exprimées en médiane (interquartile) : âge = 29 ans (26-33), parité = 2 (1-3), terme = 19 semaines d’aménorrhée (11-28). Les infections diagnostiquées ont été : méningite (n = 8 dont 6 à entérovirus et 2 bactériennes), pyélonéphrite à Escherichia coli (n = 7 dont 5 chocs septiques), pneumopathie (n = 6 dont 2 à pneumocoque, 1 pneumocystose, 1 grippe, 1 à Haemophilus influenzae et 1 non documentée), accès palustre (n = 4), bactériémie à Staphylococcus aureus (n = 2 dont 1 sur endométrite), dermo-hypodermite bactérienne (n = 2), botulisme, gastro-entérite virale, salmonellose, infection VIH, syphilis, endométrite à E. coli, ostéite pubienne à Streptococcus agalactiae, endocardite à Streptococcus sanguinis et pelvipéritonite sur grossesse extra-utérine (n = 1 pour chaque item). Un transfert en réanimation a été nécessaire pour 17 femmes (40 %), dont 2 sont décédées (grippe maligne et choc septique à E. coli). Les données concernant l’issue de la grossesse sont : accouchement à terme (n = 35), césarienne (n = 5), interruption de grossesse pour motif médical (n = 3), fausse couche (n = 2), mort fœtale in utero (n = 2), naissance prématurée (n = 1), décès du fœtus lors du décès maternel (n = 1). Conclusion – Les infections justifiant d’une hospitalisation en cours de grossesse sont variées, dominées par les méningites, les pyélonéphrites à E. coli et les pneumopathies. Dans notre série, le pronostic est souvent engagé (40 % de transfert en réanimation-mortalité = 5 % pour la mère et 19 % pour le fœtus).
L-04
Surveillance en réseau des bactériémies liées aux cathéters veineux centraux en néonatologie (NEOCAT) : résultats 2007
F. L’Hériteau, L. Lacavé, B. Leboucher, T. Gaillot, Y. Aujard, M. Olivier, P. Astagneau CCLIN PARIS-NORD 15 rue de l’école de médecine 75006 Paris, France
Introduction et objectifs – Les infections nosocomiales (IN) liées aux cathéters veineux centraux (CVC) représentent une importante cause de morbidité en néonatologie. Le diagnostic y est le plus souvent fait en contexte de bactériémie (BLC). Les Centres de Coordination de la Lutte contre les IN (CCLIN) Paris-Nord et Ouest ont mis en place en 2006 un réseau de surveillance des BLC en néonatologie. Matériels et méthodes – La participation était volontaire. Tous les nouveau-nés (NN) étaient inclus lors de la pose d’un CVC dans le service, quels que soient la pathologie et le motif de pose. Les cathéters veineux ombilicaux (CVO) et les autres CVC ont été analysés séparément. Résultats – En 2007, 18 services ont participé : 1761 NN porteurs de 1528 CVO et 1126 autres CVC ont été inclus. L’âge gestationnel (AG) médian était de 31 semaines d’aménorrhée (intervalle interquartiles (IIQ) [29-34]), le poids de naissance (PN) médian de 1475 g (IIQ [1100-2075]). Une BLC a été observée sur 28 CVO (incidence 3,9/1 000 jours ; IC 95 % [2,4-5,3]) et sur 130 CVC (incidence 7,5/1 000 jours ; IC 95 % [6,2-8,8]). Les micro-organismes isolés des hémocultures étaient principalement des staphylocoques à coagulase négative (73 %), des entérobactéries (5 %), et S. aureus (3 %). Les facteurs de risque associés à la survenue d’une BLC étaient la durée de maintien et le PN pour les CVO et la durée de maintien, l’AG, le matériau et le recours à une ventilation assistée pour les CVC. L’antibiothérapie (ABT) était renseignée pour 70 épisodes. Avant documentation bactériologique, l’ABT (76 % des cas) comportait le plus souvent l’association vancomycine (94 %), bêta-lactamine (BL, 79 %) et aminoside (91 %). Après documentation, l’ABT (84 % des cas) comportait le plus souvent la vancomycine (86 %), associée à un aminoside (34 %) ou à une BL (32 %).
Résumés des posters / Médecine des maladies infectieuses 39 (2009) S56–S57
Conclusion – À terme, cette surveillance devrait permettre de définir des indicateurs de qualité de soins en néonatalogie.
L-05
Six années de surveillance de la résistance des souches de Streptococcus viridans chez l’enfant gardé en crèches collectives (CC)
H. Carsenti Dellamonica, M. Roussel Delvallez, B. Dunais, C. Pradier, C. Laurans, P. Touboul, P. Bruno Service Infectiologie, CHU Nice, France
Introduction et objectifs – La résistance des streptocoques oraux (VGS) est à surveiller car ils peuvent servir de réservoirs de bactéries résistantes. Objectifs : déterminer la résistance (R) aux antibiotiques (ATB) des VGS d’aspirations nasales d’enfants (3 mois à 3 ans) tirés au sort dans un échantillon de CC dans les Alpes Maritimes (AM) en 2002, 2004, 2006 (AM) et Nord (N), et en 2008 (AM). La R chez Streptococcus pneumoniae (SP) est comparée. Un programme d’intervention a eu lieu en 2000, 2002 (AM) et un programme national en 2002. Matériels et méthodes – Sensibilité aux ATB par diffusion et E- test Résultats – Une diminution des souches I, R aux bêta-lactamines a été observée en 2006 (AM) (37 %) puis une augmentation en 2008 (52 %). Même évolution pour tétracycline, chloramphénicol et les macrolides. Le % souches de VGS de sensibilité diminuée à la pénicilline est équivalent à celui des SP (34 % AM, 56 % N) en 2006 et augmente en 2008 à 52 % (VGS) et 42 % SP. La résistance à l’érythromycine des souches de SP (45 % AM, 68 % N) est aussi similaire en 2006 à celle des VGS. Elle augmente en 2008 à 73 % pour les VGS (AM). La R aux fluoroquinolones (FQ) augmente. Conclusion – Pour la levofloxacine et la moxifloxacine, l’augmentation de R de 3 % en 2004 à 38 et 49 % en 2008 mériterait un suivi et une étude des consommations de collyres et gouttes auriculaires.
L-06
Bactériuries asymptomatiques à Escherichia coli chez des femmes enceintes : le risque, ce sont les cystites !
J.-P. Lavigne, D. Laouini, C. Combescure, N. Bouziges, P. Marès, A. Sotto Laboratoire de Bactériologie, GHU Carémeau, 30029 Nîmes cedex 09, France
Introduction et objectifs – Comparer le potentiel de virulence de souches d’Escherichia coli isolées au cours de bactériuries asymptomatiques (BA), de cystites (C) et de pyélonéphrites (PN) chez des femmes enceintes. Matériels et méthodes – Des femmes enceintes ayant une BA, C ou PN à E. coli ont été incluses prospectivement du 1/01/07 au 31/12/07 dans le service de gynécologie du CHU de Nîmes. Pour chaque souche, le potentiel de virulence a été analysé in vitro (détection de 18 gènes par PCR) et in vivo (modèle de nématodes C. elegans avec établissement de courbes de survie). L’origine et la clonalité des sou-
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ches ont été déterminées par groupage phylogénétique et sérotypage (PCR) et électrophorèse en champ pulsé (ECP). La comparaison a été effectuée gène par gène et par agrégation des gènes par un test exact de Fisher ou un Test de Khi2. L’analyse multivariée a utilisé un modèle logistique avec établissement de courbe ROC. Résultats – 37 souches de BA, 26 de C et 14 de PN ont été étudiées. Le profil in vitro de virulence des souches isolées de BA étaient similaires à celui des C mais différent des PN (papGIII, cnf1, sfa marqueurs de C et papGII, irp2, papA, papC, papE marqueurs de PN) (p < 0,01). L’origine génétique des souches a confirmé que les souches isolées de BA étaient réparties de façon similaire à celles isolées de C (phylotype B2 et sérotype O : 157 prédominants). Aucun clone n’a été objectivé par ECP. L’étude in vivo a démontré que les souches isolées au cours de BA avaient le même potentiel de virulence que les souches isolées de C (DL50 3,6 j ± 0,4 (BA) vs 3,1 j ± 0,1 (C) (p = non significatif)). Conclusion – Notre étude suggère que les souches isolées de BA ont le même potentiel de virulence que les souches responsables de C. Cela confirme la nécessité de traiter toutes les BA.
L-07
Évaluation des pratiques dans la prise en charge du paludisme d’importation de l’enfant dans la région Nord-Pas-de-Calais entre 2000 et 2006
L. El Mansouf, F. Dubos, A. Dauriac, M. Aurel, A. Martinot Unité de Pédiatrie Générale, Urgences et Maladies Infectieuses, Pôle enfant et Pôle de l’Urgence, Hôpitaux Roger Salengro et Jeanne de Flandre, CHRU Lille 2, avenue OscarLambret, 59037 Lille cedex, France
Introduction et objectifs – Évaluer l’adéquation de la prise en charge des accès palustres de l’enfant aux recommandations de 1999 dans la région Nord-Pas-deCalais entre 2000 et 2006. Matériels et méthodes – Étude de cohorte, descriptive, rétrospective, de 2000 à 2006 dans les 18 services de pédiatrie et le service de maladies infectieuses de la région. Tous les enfants < 18 ans avec un diagnostic de paludisme étaient inclus. Résultats – 133 cas de paludisme d’importation étaient recensés ; 120 analysables. 92 % revenaient d’Afrique et 60 % ont suivi une prophylaxie. Plasmodium falciparum était l’espèce majoritaire (83 %). Les patients étaient tous hospitalisés (moyenne 4 jours). Il y a eu 19 % de formes graves. La quinine IV était le traitement de premier choix (58 %). Le traitement était inapproprié pour 27 %. L’halofantrine était le traitement oral le plus utilisé (18 %) devant la méfloquine (10 %). Seules 32 % des prises en charge étaient conformes aux recommandations de 1999. L’application optimale de ces recommandations aurait pu réduire la durée cumulée des traitements de 628 jours et des hospitalisations de 117 jours et plus encore au regard des recommandations de 2007. Conclusion – Les recommandations étaient peu suivies. Ces prises en charge inappropriées ont conduit à des échecs thérapeutiques et un surcoût de prise en charge.