L’automédication chez les patients gonarthrosiques

L’automédication chez les patients gonarthrosiques

Posters électroniques Revue du rhumatisme 87 (2020) A107–A293 https://doi.org/10.1016/j.rhum.2020.10.368 PE.188 PE.187 La gonarthrose est-elle pl...

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Posters électroniques

Revue du rhumatisme 87 (2020) A107–A293

https://doi.org/10.1016/j.rhum.2020.10.368

PE.188

PE.187

La gonarthrose est-elle plus sévère chez les fumeurs ?

L’automédication chez les patients gonarthrosiques

S. Athimni 1,∗ , A. Tekaya 1 , J. Galelou 2 , A. Slimi 3 , O. Saidane 1 , S. Bouden 1 , R. Tekaya 1 , I. Mahmoud 1 , L. Abdelmoula 1 1 Rhumatologie, hôpital Charles-Nicolle, Tunis, Tunisie 2 Réeducation fonctionnelle, centre de rééducation fonctionnelle et de réadaptation, Ariana, Tunisie 3 Rhumatologie, centre de santé de base, Kef ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (S. Athimni)

Introduction La gonarthrose est l’arthrose la plus fréquente des membres inférieurs. Elle est responsable des douleurs invalidantes avec un impact significatif sur les activités de la vie quotidienne. La douleur est une cause fréquente d’automédication. L’automédication concerne largement les personnes âgées avec un impact sur leur santé. Elle est associée à une morbidité et une mortalité élevées [1]. Notre objectif était d’étudier l’automédication chez les patients atteints de gonarthrose et de chercher les facteurs qui contribuent à cette automédication. Matériels et méthodes Il s’agissait d’une étude prospective transversale menée dans le service de rhumatologie de l’institut Mohamed Kassab d’orthopédie auprès de 60 patients atteints de gonarthrose. Les données sociodémographiques, les caractéristiques cliniques et radiographiques de la gonarthrose ont été étudiées. La recherche d’automédication a été systématique chez tous les patients en précisant la molécule. Résultats Soixante patients ont été inclus dont 83,3 % de sexe féminin. L’âge moyen était de 55,2 ans [38–78 ans]. Le niveau d’instruction était secondaire dans 25 % des cas, primaire dans 55 % des cas et 20 % des patients étaient analphabètes. Parmi les patients, 73,3 % étaient au foyer, 23,3 % avaient un travail manuel et 3,3 % avaient un travail administrative. La maladie évoluait depuis en moyenne 6 ans [1–13 ans]. L’atteinte était bilatérale dans 80 % des cas. La gonarthrose était classée stade I, II et III selon la classification de Kellgren et Lawrence chez 18,5 %, 55, 6 % et 25,9 % des malades respectivement. L’échelle visuelle analogique (EVA) moyenne de la douleur était de 50,9 ± 10,7 mm avec des extrêmes allant de 20 à 90 mm. L’automédication a été notée dans 51,7 % des cas (31 patients) avec l’utilisation d’un anti-inflammatoire non stéroïdien (AINS) dans 77,4 %, de paracétamol dans 64,5 % et d’un antalgique pallier II dans 61,3 % des cas. L’étude analytique a montré une association significative entre l’automédication et le niveau d’éducation (p = 0,039), l’atteinte bilatérale (p = 0,007), l’EVA (67,1 ± 14,42 vs 51,7 ± 18,14, p = 0,001) et l’ancienneté de gonalgie (7,19 ± 3,081 contre 4,72 ± 3,369, p = 0,005). L’utilisation des AINS était associée à un faible niveau d’éducation (p < 0,001), à l’EVA (66,3 ± 14,69 vs 55,3 ± 18,74, p = 0,019) et à l’ancienneté de gonalgie (7,13 ± 3,18 vs 5,25 ± 3,426, p = 0,037). Discussion Conclusion L’automédication peut entraîner des complications iatrogènes (y compris les interactions médicamenteuses) [2]. Il est fondamental d’inclure des questions sur l’automédication chez les patients gonarthrosiques, en particulier ceux ayant une gonarthrose évoluée et un faible niveau d’éducation. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus [1] Kaur S, Mitchell G, Vitetta L, et al. Interventions that can reduce inappropriate prescribing in the elderly. A systematic review. Drugs Aging 2009;26. [2] Hughes CM, McElnay JC, Fleming GF. Benefits and risks of selfmedication. Drug Saf 2001;24:1027–37.

Introduction La gonarthrose est la plus fréquente des arthropathies dégénératives chroniques. Son impact fonctionnel, psychologique et socioéconomique sont considérables. Reconnaître les différents facteurs favorisants permet de prévenir l’apparition et les complications liées à cette atteinte. L’objectif de ce travail était de l’impact du tabac sur l’aggravation de la douleur, la fonction et la qualité de vie au cours de la gonarthrose. Patients et méthodes Il s’agit d’une étude transversale sur une période de 6mois portant sur 154 patients atteints d’une gonarthrose symptomatique (critères EULAR 2010 [1]). Les données sociodémographiques, les comorbidités ainsi que les caractéristiques de la gonarthrose ont été recueillis. L’évaluation de la fonction et de la qualité de vie ont été faite à l’aide des outils spécifiques de mesure du genou arthrosique validé en franc¸ais : questionnaire KOOS-PS pour l’impact fonctionnel et Arthrose des Membres Inférieurs et Qualité de vie (AMIQUAL) pour la qualité de vie. Résultats L’âge moyen des patients était de 63,7 ans [37–95 ans]. Le sex-ratio H/F était de 0,15. L’IMC moyen était 19 ± 2,3 kg/m2 [19,9–52,3]. Une déviation axiale était présente chez 71 patients (46,6 %). La durée d’évolution moyenne de la gonarthrose était de 5 ± 2,3 ans. Une autre localisation arthrosique associée à la gonarthrose a été trouvée chez 59 patients (49,9 % des cas), répartis comme suit : 29,3 % rachis, 6,5 % hanche et 3,9 % mains. Le taux de tabagisme était de 13,6 % (n = 21) ; touchant 54,5 % des hommes. Le tabagisme n’était pas associé à l’âge (p = 0,21) ; au poids (p = 0,917) ni à l’IMC (p = 0,72). Un équilibre postural précaire à type de déviation axiale était moindre (23,8 %) chez les patients fumeurs vs les non-fumeurs (53,6 %, p = 0,027). Concernant les caractéristiques de la gonarthrose : le type de l’arthrose (fémoro-tibiale ou fémoropatellaire), la bilatéralité de l’atteinte, le stade radiographique de Kellgren–Lawrence et la présence d’autres localisations articulaires n’était pas corrélés au tabagisme (p = 0,934 ; p = 0,523 ; p = 0,525, p = 0,937, respectivement). La durée d’évolution de la maladie était significativement plus longue chez les patients fumeurs 7,1 ± 4 ans vs 4,9 ± 4 ans chez les non-fumeurs (p = 0,044). Le tabagisme n’avait pas d’impact sur la fonction, évaluée par le score KOOS-PS (p = 0,373). L’intensité de la douleur calculée par l’EVA douleur était comparable (6,5 vs 6,2 p = 0,946). En termes de la qualité de vie, le domaine « activité physique » du score AMIQUAL était significativement plus altéré (p = 0,033). Par contre, il n’y avait pas de différence significative concernant les autres dimensions à savoir la douleur, la santé mentale, le soutien social et les activités sociales (p = 0,962 ; p = 0,332 ; p = 0,762 ; p = 0,742, respectivement). Conclusion Dans notre étude, le tabagisme n’est pas un facteur prédisposant à la gonarthrose ce qui concorde avec la littérature [2]. Il n’y a pas d’aggravation chez les fumeurs de l’intensité de la douleur et l’incapacité fonctionnelle chez les patients gonarthrosiques. Le domaine activité physique est significativement plus altéré chez les fumeurs. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus [1] Zhang W, Doherty M, Peat G, Bierma-Zeinstra MA, Arden NK, Bresnihan B, et al. EULAR evidence-based recommendations for the diagnosis of knee osteoarthritis. Ann Rheum Dis 2010;69:483–9.

M. Hfaidh ∗ , M. Kaouther , H. Ferjani , T. Wafa , D. Kaffel , W. Hamdi Rhumatologie, institut Mohamed Kassab d’orthopédie, Manouba, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Hfaidh)

https://doi.org/10.1016/j.rhum.2020.10.369

A211