Le pronostic des patients atteints de lupus systémique est péjoratif après l’initiation de la dialyse

Le pronostic des patients atteints de lupus systémique est péjoratif après l’initiation de la dialyse

256 Communications orales / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 253–281 Néphrologie 1 CN01 Évolution à long terme des patients lupiques présentant...

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Communications orales / Néphrologie & Thérapeutique 9 (2013) 253–281

Néphrologie 1 CN01

Évolution à long terme des patients lupiques présentant une néphropathie du syndrome des antiphospholipides M. Venot a,e , D. Nochy b,c,e , J.C. Piette c,d,e , C. Jacquot d,e , V. Caudwell e,f , G. Hill b,c,e , E. Daugas e,g , pour le Groupe coopératif sur le lupus rénal a Réanimation, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France b Service d’anatomopathologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France c Faculté de médecine, université Paris Descartes, Paris, France d Service de médecine interne, hôpital de la Pitié-Salpêtrière, Paris, France e Service de néphrologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France f Service de néphrologie, centre hospitalier Sud Francilien, Évry, France g Service de néphrologie, hôpital Bichat, Paris, France Introduction.– Environ 30 % des patients atteints de lupus systémique explorés par une biopsie rénale, ont une néphropathie du syndrome des antiphospholipides en plus d’une néphropathie lupique. Des études l’ont démontrée associée, au moment du diagnostic histologique, aux manifestations artérielles ou obstétricales du syndrome des antiphospholipides, à une hypertension artérielle plus fréquente, à un débit de filtration glomérulaire moindre et à une fibrose interstitielle plus extensive. Cependant, son pronostic à distance est peu documenté. Patients et méthodes.– L’étude a consisté en l’évaluation rétrospective à long terme, d’une cohorte de patients lupiques dont le statut anticorps antiphospholipides et le syndrome des antiphospholipides était défini au moment d’une biopsie rénale ayant déterminé l’existence ou non d’une néphropathie du syndrome des antiphospholipides en plus d’une néphropathie lupique. L’évolution rénale et celle du syndrome des antiphospholipides ont été évaluées 5 ans, 10 ans et 15 ans après le diagnostic histologique initial. Résultats.– Sur 114 patients initiaux 80 ont pu être investigués. Trente-trois pour cent avaient une néphropathie du syndrome des antiphospholipides en plus de la néphropathie lupique. Après une médiane de suivi de 146 mois, les patients ayant une néphropathie du syndrome des antiphospholipides et une néphropathie lupique ont développé plus de manifestations du syndrome des antiphospholipides, en particulier artérielles, que ceux ayant seulement une néphropathie lupique isolée : à 5 ans (31 % contre 11 %, p = 0,035), à 10 ans (42 % contre 15 %, p = 0,014) et à 15 ans (59 % contre 21 %, p = 0,006) du diagnostic. Les survies sans manifestations du syndrome des antiphospholipides des patients ayant un syndrome des antiphospholipides extrarénal au moment de la biopsie rénale initiale et de ceux ayant une néphropathie du syndrome des antiphospholipides sans syndrome des antiphospholipides « extrarénal » (une néphropathie du syndrome des antiphospholipides comme seule manifestation du syndrome des antiphospholipides) ont été similaires. Cependant, l’évolution rénale des patients n’a pas été différente selon qu’ils avaient ou non une néphropathie du syndrome des antiphospholipides en plus de leur néphropathie lupique. Discussion et conclusion.– À long terme, les patients ayant une néphropathie du syndrome des antiphospholipides, même isolée, ont le même risque de développer des manifestations du syndrome des antiphospholipides que ceux ayant un syndrome des antiphospholipides « extrarénal ». Ces résultats démontrent que la néphropathie du syndrome des antiphospholipides est une manifestation du syndrome des antiphospholipides dont le diagnostic justifierait une anticoagulation efficace pour prévenir d’autres manifestations. Chez les patients ayant une néphropathie lupique,

le pronostic rénal ne semble cependant pas affecté par l’existence d’une néphropathie du syndrome des antiphospholipides, celle-ci n’ayant pas de caractère péjoratif propre ou celui-ci étant masqué par le mauvais pronostic de la néphropathie lupique associée. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.129 CN02

Le pronostic des patients atteints de lupus systémique est péjoratif après l’initiation de la dialyse B. Levy a , C. Couchoud b , J.P. Rougier c , E. Daugas a , pour le Groupe coopératif sur le lupus rénal a Néphrologie, hôpital Bichat, Paris, France b Rein, agence de la biomédicine, Saint-Denis-La Plaine, France c Néphrologie, centre hospitalier d’Avignon, Avignon, France Introduction.– Le pronostic des patients dialysés atteints de lupus systémique est peu documenté en France. Patients et méthodes.– La mortalité globale et cardiovasculaire, ainsi que l’accès à la greffe ont été étudiés chez les patients lupiques incidents en dialyse en France entre 2002 et 2011, à partir de la date de leur inclusion dans le registre REIN. Certains ont été appariés sur l’âge et le sexe à des patients diabétiques ou polykystiques du registre. Résultats.– L’étude a évalué 305 patients lupiques, 232 d’entre eux appariés à 449 patients diabétiques et 176 d’entre eux appariés à 330 patients polykystiques. La prévalence des maladies cardiovasculaires des patients lupiques à l’initiation de la dialyse était intermédiaire entre celle des patients diabétiques et des patients polykystiques auxquels ils ont été appariés (32 contre 44 % et 29 contre 13 %, respectivement). L’incidence cumulée de décès des patients lupiques était de 40 % à 9 ans. La mortalité globale des patients lupiques était associée à la présence d’une maladie cardiovasculaire à l’initiation de la dialyse. Il n’y avait pas de différence de mortalité globale des patients lupiques selon la méthode de dialyse (hémodialyse contre dialyse péritonéale) mais une mortalité cardiovasculaire plus importante en hémodialyse. Les mortalités des patients lupiques et des patients diabétiques appariés n’étaient pas différentes (39 % à 9 ans contre 42 %) mais celle des patients lupiques était plus élevée que celle des patients polykystiques (51 % contre 10,5 %). La mortalité cardiovasculaire (20,5 % chez les lupiques) était similaire entre les groupes. L’accès à la transplantation rénale des patients lupiques était superposable à celui des patients diabétiques mais bien inférieur à celui des patients polykystiques. Discussion et conclusion.– Les patients lupiques dialysés constituent une population à très haute mortalité influencée par la morbidité cardiovasculaire précédant l’initiation de la dialyse, mais pas par la méthode de dialyse. Cette population est une des plus défavorisée pour l’accès à la transplantation rénale. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2013.07.130 CN03

Prise en charge des néphropathies lupiques prolifératives : enquête de pratique auprès des néphrologues et internistes franc¸ais N. Jourde-Chiche a,b,g , L. Chiche b,c,g , J. Mancini b,d,g , L. Daniel b,e,g , N. Bardin b,e,g , S. Burtey a,b,g , B. Gondouin a,b,g , B. Dussol a,b,g , J.R. Harlé b,c,g , M. Hamidou b,f,g , Q. Meulders g,h , E. Daugas g,i , pour le Groupe coopératif sur le lupus rénal (GCLR) a Néphrologie, hôpital Conception, AP–HM, Marseille, France b Université Aix-Marseille, Marseille, France c Médecine interne, hôpital Conception, AP–HM, Marseille, France