NUTRITION DII~TI~TIQUE
le t e m p s du petit dejeuner d e c e qu'il fut... & c e qu'il e s t CFES/Kellogg's
En annonce de la cinquieme joum~e nationale du petit dejeuner du dimanche 26 septembre 1993, organisee par Kellogg's| avec la collaboration du Comitd fran~ais d'education pour la sante.
D
ANS la nuit du 25 au 26 septembre 1993, la France passera de l'heure d'&d ?i l'heure d'hiver. L'heure <~suppldmentaire >> peut &re ainsi mise h profit par chacun d'excellente mani~re : au lieu de ,< tratnasser >>au lit, c'est l'occasion de s'offrir le temps d'un petit d~jeuner complet et 6quilibr6, en famille. A l'Aquaboulevard de Paris, des petits d4jeuners seront servis aux Parisiens toute la matinee du 26 septembre. Kellogg's et le Comit~ frangais d'6ducation pour la sant6 souhaitent faire vivre ce petit d~jeuner comme une f&e, en organisant de nombreuses activit6s ludiques sur le th~me de l'~nergie et de la vitalit& De nombreuses brochures de conseils nutritionneis sur le petit d~jeuner seront distributes. Chacun peut participer ~i cette f&e du petit dSjeunet. I1 suffit pour cela d'appeler le num6ro vert : 05.384.384 afin de recevoir en retour une invitation gratuite pour sol ou pour toute sa famiile !
KelIogg's|
1993.
Recherches et travaux de MM. Jean-Louis FLANDRIN et Jacques BARRAU, Journal de PEDIATRIE et de PUI~RICULTURE n~ 5-1993
A l'initiative des comitSs rSgionaux et d~partementaux d'dducation pour la sant~, de nombreuses actions de sensibilisation permettront d'~largir la manifestation et de la prolonger au-delk du 26 septembre. 297
NUTRITION DII~TI~TIQUE hier... il e t a i t u n e fois le p e t i t d e j e u n e r L'histoire du petit d~jeuner n'est pas si simple ; elle pose, en fait, n o m b r e de probl~mes : - probl~mes de vocabulaire ; - probl~mes de l'existence m ~ m e du d6jeuner ; - probl~mes d'horaires ; - probl~mes de contenu. O n d4couvrira ci-apr~s une g r a n d e diversit$ de pratiques selon les classes sociales et les pays, des t r a n s f o r m a t i o n s s e n s i b l e s au fil d u t e m p s , des influences religieuses inattendues.
parlons vocabulaire... Autrefois, le repas du m i l i e u de <
actuel) s'appelait d~ner << s o u p e r , . . . et le p r e m i e r r e p a s <
j o u r n & (notre ; celui du soir, de la j o u r n ~ e ,> = rompre le
Pour ajouter ~i la confusion, le m o t <~.
(...). Mais chez notre maitre nous avions, avant de p a r t i r p o u r la charrue, une soupe au b o u i l l o n de porc sal~, cult avec des choux ou des pois ronds, jointe ~ u n morceau de sal8 et une assiette de pois et de choux ; ou bien une soupe au beurre et ~ l'oig n o n , suivie d ' u n e o m e l e t t e , ou d'oeufs durs, ou d'herbages ou de fromage blanc assez bon ~. A l'interface entre le liquide et le solide alimentaires, la soupe chaude & a i t sans doute, dans les conditions environnementales du passe, la prSparation culinaire la mieux appropri4e ~t cette <
C'est au Moyen Age que le <> des nobles et des b o u r g e o i s est g 6 n & a l e m e n t leur p r e m i e r repas de la journSe, vers 9 ou 10 h du matin, soit ~t la m ~ m e heure que le <des artisans.
Selon Jean-Jacques Bouchard : ~ de poulets, jamb o n e t de pRt6s >~ ou <
La permutabilit~ des deux m o t s donne lieu ~i de n o m b r e u x autres exemples.
9 Les ~lites sociales o n t des a t t i t u d e s d i v e r genres.
En fait, ces p r o b l ~ m e s de v o c a b u l a i r e s ' e x p l i q u e n t par le fait que le n o m b r e et les heures des repas diffdraient beaucoup d'une classe sociale ~t une autre : - les <>faisaient en principe deux repas par jour (<< diner ~>et <) ; - les < p o u v a i e n t en faire quatre, voire plus en p&iode de gros travaux.
Soit elles d S d a i g n e n t les <~ d~jeuners ~ consisrants... ,< renvoy6s c o m m e des usages grossiers aux gens du p e u p l e et aux voyageurs ~ ( G r i m o d de la Reyni~re).
que boit-on, qu e m a n g e - t - o n ? A u cours de ce repas qui n'est pas tout ~ fait un repas, on m a n g e des choses e x t r ~ m e m e n t diverses selon les groupes sociaux, les 6poques, les nations. Le p e t i t d d j e u n e r d e s classes sociales 9 Le paysan, j u s q u ' a u x x o si~cle, m a n g e de la soupe le matin. Son <> semble avoir &4, avec le <,, les deux vrais repas de la journ&. RStif de la Bretonne raconte ainsi le <
Soit elles en sont des adeptes. Fin du xv> si~cle, L a u r e n t J o u b e r t , m S d e c i n ~i Montpellier, fait r~fdrence ~t des ddjeuners d'huitres. L'exemple le plus frappant de diversitd au p e t i t d d j e u n e r e s t s a n s d o u t e c e l u i de n o t r e roi Louis X I I I , qui aurait consomm6, le matin, au cours de t'ann4e 1622 (il a alors 21 ans): 9 25 lois du bouillon, 9 139 fois divers potages, 9 95 fois du pain, 9 1 lois des cailles, de la gelinotte, du pigeon, du porc, de l'andouille, de la plie, 9 4 lois du chapon, 9 2 fois de la dinde, 9 3 fois du perdreau, 9 6 lois du m o u t o n , 9 19 fois des oeufs, 9 13 lois des tartines de beurre, Journal de PI~DIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 5-1993
NUTRITION DII~TI~TIQUE 9 19 lois des cerises, 9 45 lois des figues, 9 1 fois des mfires, des olives, des p&hes, 9 114 fois des raisins, secs ou s 9 35 fois des 4chaud6s (sorte de g~teau tr~s l~ger), 9 65 fois de l'hypocras (vin fort sucr8 et ~picd), 9 93 fois de la tisane, 9 82 lois du vin clairet. Ouf !
gofit, le croira-t-on, a pass4 mSme jusques aux dernitres classes du peuple. Dans les march& publics, dans certaines rues et passages de la Capitale, se sont ~tablies des femmes qui vendent g la population ce qu*elles appellent d u card au lait ; c'est&dire d u mauvais lait, t e i n t avec d u marc de cafd qu'elles out achet~ chez les Officiers des grandes maisons, ou chez les Cafetiers, c e t t e l i q u e u r est dans une fontaine de let-blanc, garnie d ' u n robinet p o u r la s e r v i r et d ' u n f o u r n e a u p o u r la t e n i r chaude >~.
9 Les 6 t u d i a n t s de la S o r b o n n e , vers 1 6 4 4 , auraient eu ~, chacun (...) sa portion particuli~re : beurre, vin et pain, et, de temps en temps, un petit p~td pour le d~jeuner ~.
Si, ~t la fin du x v m ~siScle, le car8 au lait fait ddj~ bien reculer les d~jeuners traditionnels : - hultres ou moules, avec un verre de vin blanc ou ros$ ; charcuterie ; soupe de la veille r8chauff~e, dans les campagnes - il n'a pas fait disparaltre le < matinal ou le petit verre d'eau de vie que l'on verse dans le caf6 ou que l'on boit ~i c6t~.
Les 45 % des jeunes qui, de nos jours, <~ copieusement. Montaigne, selon ses ~crits, se contentait d'une crofite de pain mgchonn4e accompagn& dventuellement de raisins. Plusieurs d o c u m e n t s affirment que les Frangais d~jeunaient d~une tranche de pain tremp~e dans du vin, puis vers le x v n ~si~cle, dans de l'eau de vie. L ' i n t r o d u c t i o n en E u r o p e des boissons s t i m u lantes exotiques (th6, caf$, chocolat), qui souvent s'alli~rent au lait dans la boisson matinale, apport~rent des transformations ~t nos mani~res de nous alireenter le matin. Et quand l'on trempe sa tartine, ou son croissant, dans son car4 au lait, on retourne en quelque sorte ~ la soupe initiale (Jacques Barrau, Les hommes et leurs aliments, 1983) ! 9 A la fin du xwH 0si~cle, le cafd au lait remplace peu ~t peu le vin, du moins en ville. Ainsi t~moigne le Grand d'Aussy en 1782 : <
Les ~, d 6 j e u n e r s >~des pays d ' E u r o p e N o t r e petit voyage dans le temps fait appr6cier la grande 6volution de consommation de nos voisins e u r o p & n s dont les petits d~jeuners d ' a u j o u r d ' h u i laissent entrevoir, ~t travers certes des diff&ences locales, une certaine continuit6 dans Palimentation matinale : une boisson chaude (rhS, caf6 ou chocolat), du pain, des biscottes et des toasts accompagn6s de confiture et de miel, et des c6r~ales. Les Polonais b u v a i e n t le m a t i n (milieu xvI o si~cle) le <~polevra pivna (potage ~ la bi~re) chaud avec du gingembre, en y cassant des jaunes d'oeufs avec du sucre ,~. -
- Les travailleurs allemands mangent (xvI osi~cle) <>. Les citadins allemands prenaient du bouillon de v i a n d e avec d u f r o m a g e , ou d u g r u a u , ou des bouillies de c~r6ales. Au x x 0 siScle, nos voisins allemands sont ainsi toujours de gros mangeurs de jambon/fromage au petit ddjeuner : 36 % d'entre eux en consomment le matin (*). - Les Espagnols (d~but xv*I~siScle) prenaient au lever ~
NUTRITION DII~TI~TIQUE - Chez les <> a subi, lui, de nombreuses mutations ; selon de fort nombreux 6crits, voici qu'elles seraient ses diff&entes ~tapes : 9 Moyen Age : tranche de pain t r e m p & dans d u vin (ou autre liquide), pain, viande ou bacon, ou viande et <~ ale >~. 9 xvII ~si~cle : pois, porc et bceuf bouilli (d~jeuner de m a r i n s ) ; o u p a i n , b e u r r e , q u a n t i t 6 de gflteaux, avec liqueurs fortes (dSjeuner des grands seigneurs) ; ou radis et pinte de biSre qui peut &re remplacSe par un pot de chocolat ; voire pain entier, vin et petit panier de fruits de saison. 9
XVIII~si~cle : th~ et tartines beurr~es.
9 XlX~siScle : la viande r & p p a r a h dans le breakfast. A n o t e r : au x x osiScle, elle tend ~ nouveau ~t disparaltre. Selon l'&ude europdenne de 1990 (*), les Anglais n'Staient plus que 12 % ~t suivre ~ la tradition du <
De plus, pour compliquer les choses, s'y ajoutait une recommandation m4dicale : ne pas m a n g e r au saut du lit. Ainsi, J o s e p h D u c h e s n e , m 4 d e c i n d ' H e n r i IV recommande de prendre le premier repas entre 10 et 11 h. U n point de vue combattu avec force par Rabelais : son hSros, Gargantua, ne manque pas de faire un copieux ~
9 Frangois de La R o c h e f o u c a u h dans La vie en Angleterre au xwlI" si~cle (1784) : <.
A partir du X V I I I ~ siScle, les indications sur l'heure du <
quand rhorloge s'en m&le...
D~j~t, au Moyen Age, les moralistes consid&aient le fait de m a n g e r d~s le saut d u lit c o m m e une manifestation de gourmandise.., et le condamnaient formellement.
Q u a n d donc p r e n a i t - o n le p r e m i e r repas de la journ~e ? L ' h e u r e p o u v a i t v a r l e t f o r t e m e n r s e l o n les milieux, les r6gions, les ~poques. (*) Etude realis~e par Research International pour Kellogg's en Allemagne, Belgique, Danemark, Espagne, Finlande, France, Grande-Bretagne, Irlande, Italie, Norv~ge, Pays-Bas et Suede. 300
Le glissement des horaires des repas est sensible. Le << souper ,> passe de 17 h (dSbut 22-23 h (d6but xvIIIosiScle).
XII ~
siScle)
Le ~~glisse vers 18 h. Le <
de rinfluence de la religion
<< G a r d e z vous de cellui mauvais vice de t r o p boire, ne gorrnender, ne mangier fors aux droites heures, c o m m e fi disner et fi soupper. Car une fois mengier est vie d'ange, et deux fois est droite vie d ' h o m m e et de femme et plusieurs fois mengier est vie de beste... ~. Ainsi 6crit Geoffroy de la Tour Landry (Le livre du Chevalier de la Tour Landry pour Journal de PI:tDIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 5-1993
NUTRITION DII~TI~TIQUE l'enseignement de ses filles, 1854) qui enjoint ~t ses filles de ne faire que deux repas dans la journde et de ne rien manger ni boire dans la journ~e. Plus d ~ e n s e i g n e m e n t n o u s p a r v i e n t ~i t r a v e r s l'4volution du Car~me Jusqu'au vii ~si~cle, le jefine de Car~me consiste ~i ne rien absorber de solide et de liquide avant la t o m b & de la nuit. Ce jefine se doublait d'une abstinence de viande, d'ceufs, de produits laitiers et de vin. Les th$ologiens du xH0si~cle ont commenc4 7t travailler ~i adoucir les r~gles du jefine et de l'abstin e n c e . P e t i t d ~ j e u n e r s i g n i f i a n t << r o m p r e le jefine >>, plusieurs indications ont ~t4 fournies par les th4ologiens sur < et sur <>. Ainsi, ils ni~rent que les prises a l i m e n t a i r e s , autres que le d~ner, soient de vrais repas : or le <> et le gofiter n'&aient pas consid&~s comme tels. Ainsi, permission rut progressivement d o n n & de prendre, lors de ces <>, diffdrents ingr& dients : - d'abord, les liquides : la <
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La v i a n d e fait la d i f f d r e n c e La viande, i n t e r d i t e en Car~me, s e m b l e avoir constitu$ le crit~re de distinction entre ce que l'on appelte ~ p e t i t d~jeuner ~, et <, d~jeuner ~ la fourchette ,,. Le premier &ait en principe celui des gens de loisir, qui n'avaient pas de pr&exte pour manger de la viande avant le d}ner. Le second, celui des travailleurs ou des voyageurs qui avaient un bon prStexte pour la prendre. A u x l x ~ si~cle, le p r e m i e r d o n n a n o t r e p e t i t d4jeuner, tandis que l'autre devenait notre d4jeuner de milieu de journ&.
grand'salle : le pain tendre, le sucrier de verre, et les petits toupins, du lait et du caf~, qui cuisaient c6te c6te, sur la braise de la cheminde recouverte de cendre tilde ~>. Montherlant, Filles, 1936 : ~, Sur le devant de son v~tement de nuit s'&alaient avec gloire les taches de chocolat des petits d4jeuners ~. Marquis de Sade,Justine, 1791 : <~O n nous donne ~t d~jeuner, entre 9 et 10 h, toujours une volaille au riz, des fruits crus ou des compotes, du th6, du card ou d u chocolat >~. U n a u t e u r f i t a i n s i r d f ~ r e n c e , et de q u e l l e mani~re, ~t une notion que nous semblons maintenant retrouver : le gofit. Marcel Proust, A la recherche du temps perdu - Du cbtg de chez Swann : ,, Elle envoya chercher un de ces gflteaux courts et dodus appel& Petites Madeleines qui semblent a v o i r ~t~ m o u l d s dans la v a l v e r a i n u r S e d ' u n e coquille de Saint-Jacques. Et bient6t, machinalement, accabl8 par la morne journde et la perspective d ' u n triste lendemain, je portai ~t mes l~vres une cuiller~e du th8 off j'avait laissd s'amollir un morceau de madeleine. Mais ~ l'instant mSme off la gorg & m~16e de miettes de g~teau toucha mon palais, je tressaillis, attentif k ce qui se passait d'extraordinaire en moi. U n plaisir dSlicieux m'avait envahi, isold, sans la notion de sa cause (...). ~ Et tout d'un coup le souvenir m'est apparu. Ce gofit, c'&ait celui du petit morceau de madeleine que le d i m a n c h e m a t i n ~ C o m b r a y (parce que ce jour-l~t je ne sortais pas avant l'heure de la messe), quand j'allais lui dire bonjour dans sa chambre, ma tante Ldonie m'offrait apr~s l'avoir tremp~ dans son infusion de th8 ou de tilleul (...) ~,. Au bout du pinceau... Les tableaux offrent ~galement leurs t~moignages sur le petit ddjeuner. I1 est nSanmoins difficile ~ interpr&er : beaucoup d ' o e u v r e s o n t en e f f e t p o u r t i t r e ~< d S j e u n e r ,~. Citons pour les <~d~jeuners ~t la fourchette , : ~~, de Nicolas Lancret (1690-1743) ; - <, de Martin Drolling (1752-1817). -
I'art du petit d(~jeuner A u fil d e la p l u m e . . . N o m b r e u x sont les artistes qui ont illustr6 ou dcrit sur le petit ddjeuner. Certaines r~f6rences ndanmoins sont incontournables, ou surprenantes. Henri Bosco, s Mas Thgotime, 1945 : <
-
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NUTRITION DII TI TIQUE aujourd'hui... le t e m p s du petit dejeuner ~ J e n'ai pas le temps...
~.
Petit leitmotiv des adultes autour du petit d6jeuner en France, cette phrase appara~t comme une des raisons principales (il y e n a d'autres) dans le fait q u ' u n Frangais sur cinq q u i t t e son d o m i c i l e le matin le ventre peu rempli, sinon vide. Face ~t ce faux probl}me, et celui, sans doute plus r~el, de non-faim, en particulier chez les enfants, voici : - cinq id&s pour prendre un bon petit d~jeuner ; - quatre indispensables sur la table du p e t i t d~jeuner ; - trois trucs et astuces pour s'organiser ou s'ouvrir l'app&it le matin.
Le p r e m i e r repas de la journ6e reste d o n c le moyen iddal pour 6quilibrer sans difficult~ son alimentation quotidienne et pour assurer d}s le r6veil un apport adapt~ non seulement en ~nergie, mais aussi en nutriments essentiels (prot6ines, vitamines et min&aux). Un petit ddjeuner 4quilibr6 devrait couvrir le q u a r t des besoins nutritionnels quotidiens de l'organisme. P o u r &re en f o r m e t o u t e la m a t i n d e La prise d ' u n petit ddjeuner complet et ~quilibr6 est essentielle ~t tous. Car elle favorise l'attention et l'efficacit6 en fin de matinde. Un petit d6jeuner satisfaisant, c'est-~-dire lorsqu'il reprdsente le quart des apports nutritionnels conseill&, peut accrohre les performances physiologiques et p s y c h o l o g i q u e s des ~coliers ( a t t i t u d e , temps de rdaction, r&eptivit6, forme physique). P o u r m a i t r i s e r son p o i d s
cinq idees pour prendre un b o n p e t i t d e j e u n e r P o u r briser le jefine de la n u i t Au r&eil, notre organisme a jefin~ pendant 10 12 heures et a besoin de se recharger : les apports nutritionnets de la veille sont 4pulses. En effet, au cours de la nuit, l'organisme brfile environ 600 calories pour assurer les battements du coeur, la respiration, le renouvellement des cellules... Votre petit d4jeuner permettra de diminuer les sensations de faim dans la matinee et d'~viter les p e t i t e s fringales ou g r i g n o t a g e s (viennoiseries, croissants, barres chocolat~es...). P o u r d q u i l i b r e r votre a l i m e n t a t i o n
Ne pas manger le matin par crainte de grossir est une erreur. Le petit d6jeuner assure une r~partition 4quilibr& des aliments sur l'ensemble de la journ6e. Le repas de midi pris tr}s souvent ~l l'ext6rieur, il n'est pas toujours facile d'en mahriser la composition. Un d~ner important augmente le risque de prise de poids, car l'organisme fabrique plus facilement des r&erves le soir. De plus, en prenant un petit d4jeuner, les petites fringales, celles qui incitent ~i grignoter n'importe quoi, n'importe oft - souvent au d & r i m e n t de la ligne - , disparaissent. P o u r favoriser la convivialitd Le petit d~jeuner est important dans l'4quilibre psychologique de l'enfant.
De nombreux chercheurs ont d~montr$ que ceux qui p r e n n e n t ce repas bSnSficient d ' u n meilleur 6quilibre alimentaire. Lorsque le petit d~jeuner est saut6 ou n~glig~, les n u t r i m e n t s qui auraient dfi &re absorb4s le m a t i n ne sont pas compens& au cours de la journ&.
Et ce, d'autant plus que le repas de midi est le plus souvent pris hors du foyer familial.
La composition du petit d~jeuner joue ~galement un r61e i m p o r t a n t dans le s t a t u t v i t a m i n i q u e et min6ral des individus.
q u a t r e ,, i n d i s p e n s a b l e s ,, sur la t a b l e du petit dejeuner
Ainsi, une &ude r6alis6e en 1988 dans le Val-deMarne a montr6 que les consommateurs de c&&les pr&es ~i consommer b~n~ficient d'une couverture des apports n u t r i t i o n n e l s conseill~s q u o t i d i e n s (ANCQ) significativement sup6rieure pour 10 des 13 vitamines et min&aux &udi4s. Les apports en glucides dans leur alimentation sont aussi augment~s par rapport aux apports en lipides : ce qui va dans le sens des recommandations nutritionnelles.
Pour 8tre 6quilibr~ et complet, un petit d~jeuner dolt comporter : - un p r o d u i t laitier (lait, fromage ou yaourt), pour son apport en prot~ines animales, en calcium, en vitamines A, B2 et D ; - un produit c&dalier (pain, c4r&les...), pour son apport en glucides complexes, en vitamines (groupe B) et en min&aux ;
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C'est un m o m e n t privil~gi6 d'interaction entre l'enfant et sa famille, essentiel pour sa vie affective et 6motionnelle.
J o u r n a l de pISDIATRIE et de PUI~RICULTURE n ~ 5-1993
NUTRITION DII~TI~TIQUE - un fruit frais ou un jus de fruit frais, pour son apport en vitamine C et en min~raux ; - une boisson pour r4hydrater l'organisme. A partir de ces quatre indispensables, la palette de combinaisons est infinie...
trois trucs et astuces pour s'organiser et s ' o u v r i r I ' a p p d t i t le m a t i n 9 ~ Mes minutes sont comptges le m a t i n / . . .
,,.
Qu'~ cela ne tienne ! Anticipez la veille au soir, en dressant la table du petit d6jeuner : bol, couverts, ingredients non frais... Au saut d u lit vous n'aurez qu'~ vous soucier des boissons chaudes et laitages.., et nouer votre serviette ! 9 ~,Je n'arrivepas a me rgveiller le matin... ,,.
Qui vous parle de vous pr~cipiter sur la nourriture sitSt lev~ ? Prenez le temps d'4merger, faites un peu d'exercice ou vos ablutions. Laissez votre app&it se r~veiller lui aussi... 9 ~ffe n ' a i p a s f a i m
le matin... ~,.
La faim est une sensation tr~s d i f f & e n t e d ' u n individu S l'autre. Manger sans <
le p e t i t d e j e u n e r d e s F r a n ~ a i s : 15 m i n u t e s , m o n t r e e n m a i n Selon une r~cente &ude nationale (*) sur les attitudes et comportements des Frangais au petit dSjeuner, un chiffre les rassemblait : 15 minutes chaque
m a t i n pour prendre son petit d~jeuner (... quand on en prend un). U n p e t i t q u a r t d*heure :
- tous les jours de la semaine, qui se prolonge un peu plus, sans atteindre la demi-heure, le week-end ; - qui se positionne g~n&alement : - entre 7 et 8 h (55 % des enfants et 38 % des adultes), - apr~s 8 h (36 % des e n f a n t s et 32 % des aduttes), - ou, plus rarement avant 7 h (24 % des adultes et 5 % des enfants) ; - pour avaler, autour d'une table dress& : - u n p e t i t d 6 j e u n e r ideal, p o u r les e n f a n t s : champions toutes catSgories familiales, ils avalent chocolat chaud, c~r$ales, pain, fruits et jus de fruit ; ce sont d'ailleurs les plus gros consommateurs de laitages : 88 % des enfants en prennent le matin, - un petit dSjeuner diversifi~ p o u r les femmes. Cafd, baguette bien stir, mais aussi fruits et jus de fruit, biscottes, c~r~ales, the, yaourt et fromage blanc, pain complet..., - u n s u c c 4 d a n d de p e t i t d ~ j e u n e r p o u r les hommes : lanterne rouge de l'~quilibre nutritionnel, ils consomment chichement un traditionnel caf~/baguette... 23 % d ' e n t r e eux d'ailleurs ne prennent qu'une boisson ; - pour manger, certes, mais aussi, quand on ne fait pas partie des 60 % des Frangais qui sont seuls au petit d6jeuner, discuter ( 3 1 % ) , &outer la radio, parcourir le journal du matin.., ou regarder la t4l& vision. 9 (Extrait des pages de I'annonce de la 5 ~ Journ~e nationale du petit dejeuner - CFES/Kellogg's)
(*) Etude r~alisee par Research International pour Kellogg's en mars 1992, France entiere, aupr~s de 612 maftresses de maison, ~chantillon repr~sentatif de la population fran(;aise, interviewees & domicile sur leurs habitudes alimentaires et celles de leur famille au petit d~jeuner, soit : 393 enfants (0-14 ans) ; 709 femmes (15 ans et +) ; 537 hommes (15 ans et +). Journal de PEDIATRIE et de PUERICULTURE n ~ 5-1993
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