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Est-ce bien nécessaire ?
Actu Kiné Analyse de livres
Kinesither Rev 2006;(59):4-14
Est-ce bien nécessaire ?
C
et ouvrage de J.-P. Barral s’est consacré à la prostate. Un ouvrage entier pour un si petit organe, cela doit être important ? C’est dans cet état d’esprit que nous avons lu ce livre. L’auteur paraît être un praticien averti, ses différents autres ouvrages sur les viscères semblent indiquer une maîtrise du sujet. Le lecteur s’attend alors à quelques idées, explications, pratiques, argumentations, ficelles du métier ou autres surprises. En fait la lecture s’est révélée plutôt décevante, peut-être à cause des espoirs de ce qui précède. Sur un ouvrage de 98 pages, il faut compter 1/3 environ consacré à l’anatomie. Pourquoi pas, mais alors gardons la terminologie commune. Qu’est-ce qu’un tissu conjonctivomusculaire puis plus loin musculoconjonctif et ensuite musculo-fibroconjonctif ? Quelles propriétés physiologique et biomécanique, l’auteur attend-t-il de ces tissus ? Nous devons rappeler que l’ancienne arcade « crurale » se nomme aujourd’hui fémorale. En 2005, il faut une
terminologie moderne. L’intérêt d’un si long chapitre réside peut-être dans les encarts dits : d’intérêt ostéopathique ?, mais là il faut adhérer aux concepts. Il faut attendre la page 59 pour approcher enfin la thérapie manuelle dite ostéopathique. Préalablement un chapitre de près de 20 pages a fait la liste fastidieuse des pathologies de l’organe, alors que la fonction de la prostate a été décrite de façon courte : un peu plus d’une page. Ce chapitre de la thérapie recueille quelques informations espérées mais surtout on se rend compte que, pour l’auteur, il s’agit d’une approche alternative (bien que le mot ne soit pas utilisé) des traitements médicaux. À de nombreuses reprises, comme pour éviter une critique, il est recommandé de prendre un avis médical. Après quelques techniques externes, puis de tests avec des affirmations qualitatives, c’est seulement à la page 77 que l’on rentre dans le « corps » du sujet. Il s’en suit une succession de techniques illustrées
Barral J.-P. Manipulations de la prostate. Collection ostéopathie, 1 re édition. Elsevier, Paris, 2005. ISBN : 2-84299-654-2. 103 pages. Prix : 20 €
par une suite de figures, toujours la même, avec des flèches qui indiquent les différents sens des mouvements à réaliser. Les dernières pages sont des considérations générales etphilosophiques sur l’ostéopathie. Pour finir la « bibliographie » est pauvre et non référencée dans le texte. Les personnes citées dans le texte sont d’ailleurs parfois absentes de toute considération bibliographique.
Un simple mode d’emploi
C
e livre, édité par un importateur d’inclinomètres, débute par une histoire rapide de la goniométrie et de sa standardisation : position neutre-zéro, SFTR (plans sagittal, frontal, transversal et rotatoire), évolution des goniomètres et création de l’inclinomètre. L’inclinomètre apparaît au début des années 60, aux États-Unis, pour aider à l’installation des prothèses. Puis le Docteur Jules Rippstein l’améliore et en fait un appareil de mesure des amplitudes articulaires. Un chapitre présente les différentes techniques actuelles de mesure des amplitudes. Le suivant développe les principes de mesure et notation. Enfin la majeure partie du livre pré-
Poichotte E. Mesure des amplitudes articulaires. L’inclinomètre dans la pratique courante. Édition Isomem, 2005. ISBN : 2-9523818-0-1. 108 pages. Prix : 35 €
sente l’utilisation pratique de l’inclinomètre. Pour chaque articulation et chaque plan de mouvement, un tableau et des photos très claires montrent la position du patient, l’installation de l’inclinomètre, les mouvements effectués et la chronologie des mesures. Quelques observations complètent chaque présentation. Un article du Docteur Jules Rippstein, publié en 1983 (Ann Kinésithér 1983;10:37-45) pouvait sembler suffisant pour utiliser cet outil permettant des mesures rapides et reproductibles. Mais s’il faut ce livre pour que l’ensemble de la profession s’approprie un élément essentiel de la démarche d’évaluation, alors il a son utilité.
Remerciements à Gilles Peninou et Guy Cordesse Rien de nouveau
Utile
Intéressant
Indispensable
5
Kinesither Rev 2006;(59):4-14
Est-ce bien nécessaire ?
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et ouvrage de J.-P. Barral s’est consacré à la prostate. Un ouvrage entier pour un si petit organe, cela doit être important ? C’est dans cet état d’esprit que nous avons lu ce livre. L’auteur paraît être un praticien averti, ses différents autres ouvrages sur les viscères semblent indiquer une maîtrise du sujet. Le lecteur s’attend alors à quelques idées, explications, pratiques, argumentations, ficelles du métier ou autres surprises. En fait la lecture s’est révélée plutôt décevante, peut-être à cause des espoirs de ce qui précède. Sur un ouvrage de 98 pages, il faut compter 1/3 environ consacré à l’anatomie. Pourquoi pas, mais alors gardons la terminologie commune. Qu’est-ce qu’un tissu conjonctivomusculaire puis plus loin musculoconjonctif et ensuite musculo-fibroconjonctif ? Quelles propriétés physiologique et biomécanique, l’auteur attend-t-il de ces tissus ? Nous devons rappeler que l’ancienne arcade « crurale » se nomme aujourd’hui fémorale. En 2005, il faut une
terminologie moderne. L’intérêt d’un si long chapitre réside peut-être dans les encarts dits : d’intérêt ostéopathique ?, mais là il faut adhérer aux concepts. Il faut attendre la page 59 pour approcher enfin la thérapie manuelle dite ostéopathique. Préalablement un chapitre de près de 20 pages a fait la liste fastidieuse des pathologies de l’organe, alors que la fonction de la prostate a été décrite de façon courte : un peu plus d’une page. Ce chapitre de la thérapie recueille quelques informations espérées mais surtout on se rend compte que, pour l’auteur, il s’agit d’une approche alternative (bien que le mot ne soit pas utilisé) des traitements médicaux. À de nombreuses reprises, comme pour éviter une critique, il est recommandé de prendre un avis médical. Après quelques techniques externes, puis de tests avec des affirmations qualitatives, c’est seulement à la page 77 que l’on rentre dans le « corps » du sujet. Il s’en suit une succession de techniques illustrées
Barral J.-P. Manipulations de la prostate. Collection ostéopathie, 1 re édition. Elsevier, Paris, 2005. ISBN : 2-84299-654-2. 103 pages. Prix : 20 €
par une suite de figures, toujours la même, avec des flèches qui indiquent les différents sens des mouvements à réaliser. Les dernières pages sont des considérations générales etphilosophiques sur l’ostéopathie. Pour finir la « bibliographie » est pauvre et non référencée dans le texte. Les personnes citées dans le texte sont d’ailleurs parfois absentes de toute considération bibliographique.
Un simple mode d’emploi
C
e livre, édité par un importateur d’inclinomètres, débute par une histoire rapide de la goniométrie et de sa standardisation : position neutre-zéro, SFTR (plans sagittal, frontal, transversal et rotatoire), évolution des goniomètres et création de l’inclinomètre. L’inclinomètre apparaît au début des années 60, aux États-Unis, pour aider à l’installation des prothèses. Puis le Docteur Jules Rippstein l’améliore et en fait un appareil de mesure des amplitudes articulaires. Un chapitre présente les différentes techniques actuelles de mesure des amplitudes. Le suivant développe les principes de mesure et notation. Enfin la majeure partie du livre pré-
Poichotte E. Mesure des amplitudes articulaires. L’inclinomètre dans la pratique courante. Édition Isomem, 2005. ISBN : 2-9523818-0-1. 108 pages. Prix : 35 €
sente l’utilisation pratique de l’inclinomètre. Pour chaque articulation et chaque plan de mouvement, un tableau et des photos très claires montrent la position du patient, l’installation de l’inclinomètre, les mouvements effectués et la chronologie des mesures. Quelques observations complètent chaque présentation. Un article du Docteur Jules Rippstein, publié en 1983 (Ann Kinésithér 1983;10:37-45) pouvait sembler suffisant pour utiliser cet outil permettant des mesures rapides et reproductibles. Mais s’il faut ce livre pour que l’ensemble de la profession s’approprie un élément essentiel de la démarche d’évaluation, alors il a son utilité.
Remerciements à Gilles Peninou et Guy Cordesse Rien de nouveau
Utile
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5