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Communications affichées / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 56S (2008) S295–S332
p4 – maladies chroniques P4-1
Prévalence de l’hypertension artérielle en Guadeloupe : l’enquête CONSANT A. Atallah a,c , M. Kelly-Irving b,c , J. Inamo d , N. Zouini c , J-B. Ruidavets b , T. Lang b a Centre Hospitalier de Basse-Terre, Guadeloupe b Inserm Unité 558, Toulouse, France c Réseau HTA-GWAD, France d CHU Fort-de-France, Martinique Objectifs.– Préciser la fréquence de l’hypertension artérielle (HTA) et évaluer son contrôle sous traitement dans un échantillon représentatif de la population antillaise. Méthodes.– Étude transversale sur échantillon aléatoire de la population guadeloupéenne effectué selon la méthode des quotas avec stratification sur le sexe, l’âge, et la région. Un effectif total de 1005 personnes (54 % de femmes) âgées de 25 à 74 a été inclus. La pression artérielle (PA) a été mesurée avec un appareil automatique (OMRON M5-1) lors d’une visite à domicile. L’HTA est définie comme la présence d’un traitement hypotenseur ou d’une PA ≥ 140/90 mm Hg. Résultats.– La fréquence de l’HTA est de 33 % chez les hommes et 37 % chez les femmes. Elle augmente en fonction de l’âge et atteint respectivement 61 et 74 % chez les hommes et femmes de 65–74 ans. Soixante-douze pour cent de femmes et 47 % d’hommes se déclarant hypertendus utilisent un traitement hypotenseur. Cinquante-six pour cent des personnes traitées ont une PA correctement contrôlée (PA systolique et diastolique < 140/90 mm Hg). Après ajustement, le facteur le plus fortement associé à l’HTA était l’indice de masse corporelle (IMC). Chez les hommes obèses (14 %), le risque est trois fois plus élevé (OR : 3,4 ; 95 %IC : 1,8–6,6 p < 0,001) comparé au groupe avec un IMC normal (46 %). Chez les femmes, la même tendance est notée (OR : 2,0 95 %IC : 1,2–3,4 p = 0,011). Conclusions.– La prévalence de l’HTA en Guadeloupe est différente selon le sexe, les femmes ayant un taux plus élevé. Malgré l’hétérogénéité des études qui rend les comparaisons avec la France métropolitaine difficiles, on peut estimer la prévalence entre 28–40 % chez les hommes et 19–32 % chez les femmes. L’obésité est le facteur de risque le plus fortement associé à l’hypertension. Toute politique préventive de l’HTA devrait inclure une intervention sur la nutrition compte tenu du rôle majeur de l’obésité dans cette population. doi:10.1016/j.respe.2008.06.154 P4-2
Les causes de décès dans la cohorte 3C : comparaison entre la classification du Cépi-DC et celle du comité de codage 3C M. Bertrand a , A. Alpérovitch a , C. Helmer b , C. Berr c , B. Tavernier d , C. Tzourio a a Inserm U 708, université Pierre-et-Marie-Curie, Paris-VI, Paris, France b Inserm U593, Bordeaux, France c Inserm U 888, Montpellier, France d Centre d’étude 3C, Dijon, France Objectifs.– Avant de comparer les causes de décès dans 3C et dans la population générale des trois centres, nous avons confronté, pour les 634 premiers décès survenus dans la cohorte, les causes de décès attribuées par le comité 3C de classification des décès à celles enregistrées par le Cépi-DC. Méthodes.– Dans l’étude 3C, chaque décès a été codé selon la CIM-10 après avoir été documenté le plus précisément possible : compte-rendu d’hospitalisation dans 27 % des cas, informations fournies par le médecin traitant dans 48 %, contact avec un proche dans 22 %. Pour 3 % des décès, aucun renseignement n’a pu être obtenu. De plus, les comités 3C chargés de valider l’ensemble des évènements cerébrovasculaires et coronariens ont revu tous les décès attribués à l’une ou l’autre de ces causes ainsi que les morts subites ou rapides. Résultats.– Les causes principales de décès les plus fréquentes pour le comité 3C sont les tumeurs (32 %), les causes mal définies (23 %) et les maladies de l’appareil circulatoire (21 %). Le Cépi-DC rapporte 35 % de tumeurs, 33 % de maladies de l’appareil circulatoire et uniquement 4 % de causes mal définies.
Près de la moitié des causes mal définies du comité 3C sont enregistrées comme maladie cardiovasculaire par le Cépi-DC. Lorsque les causes de décès sont regroupées en 11 catégories CIM-10, la concordance globale entre les deux classifications est de 56 %. La concordance diminue avec l’âge (72 % chez les moins de 70 ans contre 43 % chez les plus de 85 ans). L’accord entre les deux classifications est modéré pour les maladies cardiovasculaires (kappa = 0,46) et très bon pour les tumeurs (kappa = 0,81) Conclusion.– La comparaison entre la classification du comité 3C et celle du Cépi-DC indique que le codage des causes des décès peut être fortement influencé par les informations disponibles sur les circonstances du décès. doi:10.1016/j.respe.2008.06.155 P4-3
Association entre deux polymorphismes du gène de ACE et le risque de maladie d’Alzheimer A. Bruandet a,b,c , F. Richard a,b,c , C. Tzourio d,e , C. Berr f,g , J.-F. Dartigues h,i , A. Alpérovitch d , P. Amouyel a,b,c , N. Helbecque a,b,c a U744, Inserm, Lille, France b Institut Pasteur de Lille, Lille, France c Université de Lille-2, Lille, France d U708, Inserm, Paris, France e Université Pierre-et-Marie-Curie-Paris-6, Paris, France f U788, Inserm, Montpellier, France g Université Montpellier-I, Montpellier, France h Inserm, U593, Bordeaux, France i Université Victor-Segalen, centre hospitalier et universitaire de Bordeaux, Bordeaux, France Contexte.– Une association entre deux polymorphismes (rs4291A > T et rs4343G > A) du gène de l’ACE et le risque de développer la maladie d’Alzheimer (MA) a été décrite dans quatre études cas-témoins caucasiennes. Le but de cette étude était d’examiner l’association entre ces polymorphismes et le risque de développer une MA dans l’étude des trois cités (3C), cohorte prospective de population générale de sujets ayant 65 ans et plus. Méthodes.– L’analyse concerne 6791 sujets, non perdus de vue lors des suivis à deux et quatre ans, de langue maternelle franc¸aise et nés en France. À l’inclusion, 108 sujets étaient déments et 216 sujets ont développé une démence durant le suivi (dont 141 MA). Les analyses ont été réalisées avec des modèles de régression logistique, ajustés sur l’âge, le sexe, le centre, le niveau d’éducation, l’APOE, le diabète, l’indice de masse corporelle et les antécédents de maladies vasculaires. Les haplotypes ont été analysés à l’aide du logiciel THESIAS. Résultats.– Le risque de développer une MA n’était pas associé de fac¸on significative aux polymorphismes rs4291 (rs4291 AT versus TT : OR = 0,90 [IC95 % :0,56–1,44], p = 0,65 ; AA versus TT : OR = 1,05 [IC95 % :0,65–1,71], p = 0,84) et rs4343 (GA versus GG : OR = 1,15 [IC95 % :0,78–1,72], p = 0,48 ; AA versus GG : OR = 1,25 [IC95 % :0,76–2,04], p = 0.37) du gène de l’ACE. Aucun effet haplotypique n’a été mis en évidence sur le risque de développer une MA. Conclusion.– Cette analyse ne confirme pas les études retrouvant une association entre les polymorphismes rs4291A supérieurs à T et rs4343G supérieurs à A du gène de l’ACE et le risque de développer une MA. Une différence d’âge des populations peut expliquer ces discordances, les populations cas-témoins étant plus jeunes que la nôtre et le polymorphisme rs4343 étant associé au risque de MA chez les plus jeunes d’entre eux. Les différences de fréquences alléliques et génotypiques peuvent également expliquer ces discordances. doi:10.1016/j.respe.2008.06.156