Le Congrès du sommeil 2012. Communications orales La MSN définit le décès inopiné d’un nourrisson qui demeure inexpliqué. Les études électrophysiologiques effectuées avant leur décès, révèlent que ces enfants s’éveillent moins fréquemment, et pendant moins longtemps que des sujets témoins. Le système hypocrétinergique est un système clé des mécanismes de l’éveil. Aran et al. (2012) ont montré une augmentation progressive de l’hypocrétine (HCRT) dans les premiers mois de vie avec des valeurs maximales entre deux et quatre mois de vie. L’objectif de cette étude est de comparer les valeurs d’HCRT dans le LCR de nourrissons décédés de MSN comparés à des nourrissons témoins. Les données cliniques, biologiques des nourrissons décédés de MSN entre 2008 et 2011 ont été collectées dans le CCRMIN de Lyon. De plus, le dosage d’HCRT a été effectué dans le culot de LCR de nourrissons qui ont subi une ponction lombaire pour suspicion d’infection et qui s’est révélée normale. Vingt-quatre nourrissons sont décédés de MSN. L’âge au décès était de 44 semaines (41—59 semaine). Les facteurs de risque de MSN ont été retrouvé (62,5 % garc ¸ons), 25 % de prématurés (AG : 30—36 semaine), 62,5 % de dysmatures, 62,5 % de tabagisme maternel pendant la grossesse, 54 % dormaient en position ventrale au moment du décès, 41,6 % dormaient dans une literie inappropriée, 20,8 % étaient issus de milieu socioéconomique défavorisé, 53,3 % avaient des signes d’infection virale mineure). L’HCRT a été dosée dans le LCR de 23 nourrissons témoins (43,5 % garc ¸ons). Il n’y avait pas de différence statistiquement significative pour le taux d’hypocrétine entre les nourrissons MSN (419,9 pg/ml [135,9—483,6]) et les témoins (417 pg/ml [349—786,6]) mais les enfants témoins étaient plus jeunes au moment du prélèvement (41,5 semaines [41—49 semaine] [p = 0,003]). Il a été retrouvé une corrélation positive entre le taux d’HCRT et l’âge corrigé uniquement chez les nourrissons témoins (r = 0,32, p = 0,05). 26 % des nourrissons témoins avaient un taux d’HCRT supérieur à 500 pg/ml mais aucun des nourrissons MSN (p = 0,001). Nos données montrent qu’une déficience en HCRT, un système majeur des mécanismes de l’éveil, pourrait être impliqué dans certains cas de MSN. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.01.117 CO40
Mesure électrophysiologique des propriétés restauratrices du sommeil sur la fatigue neurologique centrale de sujets sains
123 A. Bridoux ∗ , A. Creange , J.-P. Lefaucheur , H. Hosseini , S. Ayache , W. Fahrat , H. Zouari , A. Covali-Noroc , X. Drouot Créteil, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Bridoux) Les modifications cérébrales, liées à la fatigue physique, peuvent être quantifiées avec des potentiels évoqués moteurs (PEM). Après un exercice prolongé submaximal, l’amplitude des réponses motrices des muscles sollicités est significativement réduite pendant 30 à 40 minutes. Cette période de dépression motrice postexercice est un marqueur éléctrophysiologique objectif de « la fatigabilité » des voies motrices. Une des fonctions du sommeil est de restaurer les capacités physiques. Un sujet sain fatigué, après une période de sommeil, se sent reposé et est capable de réaliser de nouvelles tâches physiques. Notre hypothèse est que les propriétés restauratrices du sommeil pourraient favoriser la récupération de la fatigue neurologique centrale chez les sujets sains. Objectifs.— Comparer l’effet bénéfique, sur les PEM postexercice et sur la récupération de la fatigue neurologique centrale, d’une période de repos à l’effet bénéfique d’une sieste de même durée. Méthodologie.— Le matin, une mesure de l’amplitude moyenne des PEM du muscle court abducteur du pouce gauche a été réalisée avant, puis cinq, dix, 20, 30 et 40 minutes après un exercice fatiguant de 24 minutes (condition repos). L’exercice consistait en une opposition contre résistance maintenue à 25 % de la force max. L’après midi, la même procédure a été réalisée en remplac ¸ant le repos par une sieste avec une mesure de l’amplitude des PEM post-sieste à la 40e minutes. Critères de non-inclusion : Epworth10, IAH > 10/h, IMP > 15/h. Analyses statistiques : comparaison de l’amplitude moyenne des PEM post-repos (40e minutes) et post-sieste (40e minutes) (Wilcoxon) chez six sujets sains. Résultats.— L’exercice provoquait systématiquement une dépression postexercice de 70 % en moyenne. L’amplitude moyenne des PEM post-sieste était significativement supérieure à l’amplitude moyenne des PEM post-repos (p = 0,05). Conclusion.— Nos résultats montrent qu’une sieste a un effet restaurateur sur la récupération de la fatigue neurologique centrale après un exercice fatiguant. http://dx.doi.org/10.1016/j.neucli.2013.01.118