S152
r e v u e n e u r o l o g i q u e 1 7 3 S ( 2 0 1 7 ) S133–S181
Résultats La dystonie était généralisée isolée dans 6 cas, associant une dystonie crânienne et ou laryngée dans 4 cas. Elle était combinée dans 3 cas. L’étude moléculaire a révélé l’absence chez tous les patients de la mutation récurrente c.907delGAG dans l’exon 5 du gène DYT1 (TOR1A). Sur le plan thérapeutique la sustitution dopaminergique a été spectaculaire dans 2 cas sur 9 et la stimulation pallidale dans 1 cas sur 4. Discussion Devant toute dystonie isolée, il convient toujours de rechercher en première intention la mutation du gène DYT1 du fait de sa relative fréquence. Toutefois, le tableau clinique est non spécifique et souvent comparable à celui des formes non DYT1 notamment la DYT6 caractérisée par une dystonie crânienne et laryngée associée, ceci rend compte de l’hétérogénéité génétique des dystonies primitives non dopa sensibles. Conclusion La DYT1 est décrite comme la plus fréquente des dystonies monogéniques mais cela ne semble pas être le cas de notre cohorte. Une série plus importante est nécessaire pour juger de sa fréquence en Algérie. Mots clés DYT1 ; Primitive ; Dystonie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.279 F16
Dystonie et myasthénie
Sarra Chouaib 1,∗ , Fatimazohra Chennoufi 1 , El Hachmia Ait Ben Haddou 2,3 , Ali Benomar 2,3 , Mohamed Yahyaoui 2,3 , Wafa Regragui 2,4 1 Neurologie b et neurogenetique, hôpital des spécialités, Rabat, Maroc 2 Neurologie b et neurogenetique, CHU de Ibn Sina, Rabat, Maroc 3 Université Mohammed V Agdal, avenue des Nations-Unies, Rabat-Salé-Zemmour-Zaër, Maroc 4 Université Mohammed V Agdal, Rabat, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Chouaib) Introduction La survenue d’une dystonie au cours de la myasthénie (MG) a été rarement rapportée, en tant qu’association, ou effet secondaire de la Pyridostigmine. La relation entre les 2 reste floue. Observation Nous rapportons le cas d’un patient de 60 ans, hypertendu sous bithérapie. Il présente une myasthénie généralisée diagnostiquée au stade d’atteinte bulbaire, après 2 ans d’évolution. C’est une MG séropositive, sans anomalie thymique, ni maladie auto-immune associée. Elle a nécessité 2 cures d’immunoglobulines intraveineuses à 1 mois d’intervalle, et 60 mg/j de Prednisone orale. Ce patient a présenté 2 épisodes de dystonie focale de l’index droit : Le 1er est survenu à l’apogée de sa MG, avant la mise sous traitement, et a régressé spontanément en quelques jours. Le 2e est apparu après l’introduction de la Pyridostigmine, alors que son syndrome myasthénique commenc¸ait à s’améliorer. Il a également régressé spontanément en quelques jours. Le 3e épisode de dystonie, intéressant les 4e et 5e doigts gauches, est apparu à l’augmentation de la posologie de la Pyridostigmine. Cet épisode a commencé à régresser dès le changement de la Pyridostigmine par Ambenonium jusqu’à disparaitre complètement après 3 jours. Discussion Comme chez notre patient, les dystonies rapportés lors de la MG sont focales, mais surtout à type de dystonie cervicale, de syndrome de Meige ou de blépharospasme. Elles surviennent à différents stades de la maladie : à l’exacerbation, soulevant l’origine auto-immune ; ou comme effet secondaire propre à la Pyridostigmine ; ou après plusieurs années d’évolution, de physiopathologie obscure.
Conclusion La dystonie peut être un signe de la MG, de cause auto-immune, ou un effet secondaire de la Pyridostigmine, qui doit être changée par l’Ambenonium. Mots clés Pyridostigmine ; Myasthénie ; Dystonie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.280 F17
Mutations SCN4A dans le tremblement essentiel
Mathilde Renaud 1,∗ , Gabrielle Rudolf 2 , Jean Franc¸ois Deleuze 3 , Cecile Fourrage 4 , Jamel Chelly 5 , Mathieu Anheim 2 , Christine Tranchant 2 1 Neurologie, CHU de Strasbourg, hôpital de Hautepierre, Strasbourg, France 2 Uf 6963, service de neurologie, CHRU. hôpitaux universitaires de Strasbourg, Strasbourg, France 3 Institut de génomique, centre national de Génotypage, Évry 4 Plateforme de bioinformatique, institut Imagine, Paris, France 5 Médecine translationelle et neurogénétique, I.G.B.M.C. Institut Génétique Biologie Moléculaire Cellulaire, Illkirch-Graffenstaden ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (M. Renaud) Introduction Le tremblement essentiel (TE) est un tremblement postural + - intentionnel dont il existe différentes formes cliniques. Les antécédents familiaux sont fréquents et récemment plusieurs gènes candidats ont été identifiés. Objectifs Ces gènes sont impliqués dans peu de familles (NOS3 (2 familles), TENM4 (3 familles), KCNS2, HAPLN4, USP46, SORT1 and SCN4A (1 famille)). Notre objectif était d’évaluer la présence de mutations de ces gènes dans une population homogène de patients TE. Patients et méthodes Après signature d’un consentement éclairé, un prélèvement d’ADN a été réalisé chez 23 patients ayant un phénotype homogène : TE selon les critères MDS, début avant l’âge de 30 ans, antécédents familiaux de TE. Ont été notés pour chaque patient : l’âge de début, l’évolution, l’examen neurologique, le score TETRAS. Un séquenc¸age de l’exome a été réalisé chez tous les patients, avec confirmation des mutations en technique SANGER. Résultats Dans chacune des 2 familles indépendantes, nous avons identifié 2 patients porteurs de variants hétérozygotes dans le gène de la sous-unité alpha du canal IV du canal sodique (SCN4A) : c.1426A> G (p.Lys467Glu) et c.1130A> G (p.Lys377Arg). Les 2 variants rapportés sont absents des bases de données et la substitution d’acides aminés est hautement conservée, ce qui suggère la pathogénicité des 2 mutations. Le phénotype est dans les 2 cas celui d’un TE héréditaire précoce d’évolution progressive, sans autre signe neurologique. Discussion Le gène SCN4A est classiquement impliqué dans des maladies musculaires ou de la jonction neuromusculaire. Un autre variant (c.4609G> A, p.Gly1537Ser) a été identifié dans une famille espagnole avec TE, dans laquelle 2 patients étaient aussi épileptiques. Bien que les variants de notre étude n’impliquent pas les mêmes domaines, la présence dans 3 familles de mutations SCN4A, ségrégeant avec le TE, élargit le spectre des pathologies liées à SCN4A. Conclusion Nos résultats renforcent l’hypothèse d’un rôle de SCN4A dans le TE. Des études supplémentaires sont néanmoins nécessaires pour confirmer ce rôle dans la physiopathologie du TE. Mots clés SCN4A ; Exome ; Tremblement essentiel Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.neurol.2017.01.281