Paralysie faciale au décours d'une anesthésie générale

Paralysie faciale au décours d'une anesthésie générale

440 LE-I-rRES ]k LA REDACTION Paralysie faciale au decours d'une anesth6sie g6n6rale Divers types de complications nerveuses p6riph6riques ont 6t6 d...

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LE-I-rRES ]k LA REDACTION

Paralysie faciale au decours d'une anesth6sie g6n6rale Divers types de complications nerveuses p6riph6riques ont 6t6 d6crits au d6cours d'une anesth6sie g6n6rale. Le plexus brachial et le nerf sciatique poplit6 externe sont les plus fr6quemment atteints [3]. Les paralysies faciales sont exceptionnellement rapport6es. Nous en rapportons un cas survenu au d6cours d'une anesth6sie g6n6rale de tr~s courte dur6e. Une fillette de 18 mois est anesth6si6e pour "r6section d'un m61anome du dos. Il s'agit de la seconde anesth6sie g6n6rale pratiqu6e chez cette enfant. L'induction se fait par inhalation d'halothane, sans qu'il soit n6cessaire de luxer la m~choire inf6rieure de l'enfant. L'anesth6sie est ensuite approfondie par l'injection de 5 m g - k g -1 de thiopental, afin de r6aliser une intubation orotrach6ale dans de bonnes conditions. L'enfant est ensuite positionn6e en d6cubitus ventral sur trois petits billots dispos6s en triangle, ia t~te 6tant lat6ralis6e avec appui sur la joue droite. L'intervention dure 22 min et se d6roule sans probl~me. Le r6veil est rapide et l'extubation imm6diate. L'examen clinique r6alis6 lors de la contre-visite neuf heures apr~s la fin de l'intervention n'objective aucune anomalie et l'enfant quitte le service le soir m6me. EUe sera revue en consultation quarante-huit heures plus tard, avec une paralysie faciale int6ressant tant le territoire du facial inf6rieur que celui du facial sup6rieur (signe de Charles Bell positif). Il n'existe ~ ce moment aucune anomalie otorhinolaryngologique. L'6tude de l'61ectromyogramme, de la conduction nerveuse motrice et des r6flexes trig6minofaciaux permet d'objectiver une atteinte s6v~re mais partielle du nerf facial droit. La paralysie r6gressera spontan6ment et sans s6quelles en une quinzaine de jours. Cette observation appelle deux commentaires. Une telle complication pourrait para~tre rarissime au d6cours d'une anesth6sie g6n6rale, si l'on s'en tient h l'6tude de litt6rature faite par GLAUBER en 1986, qui relevait moins de dix observations [2]. En fair, elle est vraisemblablement sous-estim6e, comme semble en attester la publication r6cente de trois nouveaux cas [1]. D'autre part, cette complication se singularise du fait de la tr6s courte dur6e de l'acte op6ratoire

et par son mdcanisme, qui n'est peut-6tre pas celui habituellement rapport6. Dans les observations pr6c6dentes, chez t o u s l e s patients une luxation de la m~choire infdrieure avait dO 6tre r6alisde pendant au moins une dizaine de minutes chez tous les patients, ce qui n'a 6t6 le cas ~ aucun moment chez cette enfant. L'intubation trach6ale prdcoce dont elle a bdn6fici6 est pr6sent6e comme un moyen pr6ventif. II parait cependant logique (bien qu'une paralysie faciale a frigore ne puisse 6tre totalement exclue) de retenir la responsabilit6 de l'acte opdratoire. La symptomatologie portant sur les deux branches du nerf facial droit, le traumatisme a si6g6 entre son 6mergence par le trou stylomastoidien et sa division classiquement intraparotidienne. L'hypoth~se envisageable est celle d'une 61ongation ou plus encore d'une compression du neff entre le plan de la table et la surface osseuse mandibulaire. Des Variants anatomiques ont 6t6 constatds par LISITSYN [4], en particulier l'6mergence tr~s superficielle du nerf facial pr6s de l'angle de la m~choire. Une telle possibilit6 expliquerait encore mieux la complication rapport6e, et surtout sa raret6 par rapport au nombre d'anesth6sies g6n6rales dispens6es. Cette observation permet de rappeler la n6cessit6 d'une v6rification des appuis cutan6s et d'une protection soigneuse de t o u s l e s points possibles de compression nerveuse, car il est probable que quelques pansements am6ricains gliss6s entre le plan de la table et la t~te de l'enfant auraient eu un. effet pr6ventif.

[1] ANANTHANARAYAN C et al. Can J Anaesth, 35 : 102, 1988. [2] GLAUBER DT. Anesthesiology, 65 : 516, 1986. [3] GOUIN F et coll. Encycl Mdd Chir (Paris), Anesthdsie-Rdanimation, 4: 36415 A10, 1979. [4] LISITSYN MS. Vestn Khir, 36: 17, 1954.

J.P. DELALANDE, D. R~A D6partement d'Anesth6sie-R6animation CHR, F 29200 Brest