Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés

Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés

Modele + JGYN-1009; No. of Pages 5 ARTICLE IN PRESS Journal de Gyn´ ecologie Obst´ etrique et Biologie de la Reproduction (2014) xxx, xxx—xxx Dispo...

381KB Sizes 0 Downloads 86 Views

Modele + JGYN-1009; No. of Pages 5

ARTICLE IN PRESS

Journal de Gyn´ ecologie Obst´ etrique et Biologie de la Reproduction (2014) xxx, xxx—xxx

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

TRAVAIL ORIGINAL

Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés Prevalence of burnout among obstetrics and gynecology residents C. Rua ∗, G. Body , H. Marret , L. Ouldamer Département de gynécologie, hôpital Bretonneau, CHU de Tours, 2, boulevard Tonnelé, 37044 Tours cedex, France Rec ¸u le 29 septembre 2013 ; avis du comité de lecture le 25 novembre 2013 ; définitivement accepté le 4 d´ ecembre 2013

MOTS CLÉS Burnout ; Facteurs prédictifs ; Gynécologieobstétrique ; Interne ; Maslach Burnout Inventory ; Prévalence ; Syndrome d’épuisement professionnel



Résumé Objectifs. — Déterminer la prévalence du syndrome d’épuisement professionnel (SEP) parmi les internes de gynécologie-obstétrique et les facteurs associés éventuels. Patients et méthodes. — Étude transversale multicentrique réalisée sur les internes de la région Ouest. Le SEP a été évalué par le Maslach Burnout Inventory (MBI). Un questionnaire a été envoyé aux internes par mail comportant des données sociodémographiques et le MBI. Résultats. — Les scores moyens obtenus pour chaque composante du SEP sont : 19,67 ± 10,19 pour l’épuisement professionnel, 8,72 ± 6,10 pour la dépersonnalisation et 33,94 ± 5,01 pour l’accomplissement personnel, correspondant à un burnout modéré pour chaque catégorie. Les scores élevés de burnout concernent 19,45 % des internes pour l’épuisement professionnel, 30,56 % pour la dépersonnalisation et 11,11 % pour l’accomplissement personnel. Parmi les internes, 36,11 % présentent un burnout sévère dans l’une des deux dimensions principales du SEP : l’épuisement professionnel et la dépersonnalisation. Parmi les internes, 5,55 % ont un burnout élevé dans les trois dimensions. La dépersonnalisation est corrélée au nombre de semestres (p =0,01). Discussion et conclusion. — Il existe un sentiment d’accomplissement personnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique ; cependant, le syndrome d’épuisement professionnel est une réalité durant l’internat de gynécologie-obstétrique. © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

Auteur correspondant. Service de gynécologie-obstétrique, CHU Bretonneau, 2, boulevard Tonnelé, 37000 Tours, France. Adresse e-mail : carina [email protected] (C. Rua).

0368-2315/$ – see front matter © 2013 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés. http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.12.001

Pour citer cet article : Rua C, et al. Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.12.001

Modele + JGYN-1009; No. of Pages 5

ARTICLE IN PRESS

2

C. Rua et al.

KEYWORDS Burnout; Maslach Burnout Inventory; Obstetrics and gynecology; Prevalence; Resident

Summary Objectives. — Prevalence assessment of burnout among obstetrics and gynecology residents and predisposing factors. Patients and methods. — Multicentric cross-sectional survey based on a questionnaire sent by email to the residents including demographics data and Maslach Burnout Inventory. Results. — Mean burnout scores were 19.67 ± 10.19 for emotional exhaustion, 33.94 ± 5.01 for personal accomplishment and 8.72 ± 6.10 for depersonalization, corresponding to a moderate burnout for each category. High scores of burnout were seen on 19.45 % of residents for emotional exhaustion, 33.33 % for depersonalization and 11.11 % for personal accomplishment. 36.11 % of residents showed evidence of high burnout in emotional exhaustion or depersonalization, and 5.55 % in the three dimensions. The number of semesters is correlated with depersonalization (P = 0.01). Conclusion. — There is a strong personal accomplishment among obstetrics and gynecology residents; however, burnout and emotional exhaustion remains a reality during obstetrics and gynecology residency. © 2013 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Introduction Le syndrome d’épuisement professionnel couramment appelé burnout est défini comme un état de stress lié au travail atteignant préférentiellement les personnes engagées dans l’aide à autrui. Il a été décrit pour la première fois dans les années 1970, où le concept de burnout a été introduit par Freudenberger [1]. Il est composé de trois aspects intriqués : l’épuisement professionnel, la dépersonnalisation et l’accomplissement personnel [2]. Il est largement décrit dans les professions médicales, en particulier les anesthésistes-réanimateurs et les médecins généralistes mais assez peu en gynécologie-obstétrique et parmi les internes. Le but de notre étude est d’évaluer la prévalence du syndrome d’épuisement professionnel et de rechercher les facteurs de risque associés parmi les internes de gynécologie-obstétrique.

Patients et méthodes Population et type d’étude Il s’agit d’une enquête d’épidémiologie descriptive multicentrique transversale réalisée sur les internes inscrits au Diplôme d’études spécialisées de gynécologie-obstétrique de l’inter-région Ouest comprenant les CHU d’Angers, de Brest, de Nantes, de Poitiers, de Rennes et de Tours.

Procédure Afin d’évaluer le syndrome d’épuisement professionnel (SEP) et les facteurs associés, un questionnaire a été envoyé par mail aux internes de l’inter-région Ouest. Le questionnaire était composé de deux parties. La première partie concernait les données sociodémographiques et professionnelles suivantes : le sexe, l’âge, le statut marital, le nombre d’enfants, la pratique d’un loisir, l’orientation (obstétrique, gynécologie, procréation médicalement assistée [PMA]), le nombre de semestres, le nombre de gardes par mois et l’existence d’un repos de sécurité.

La seconde partie était la version franc ¸aise du Maslach Burnout Inventory (MBI) [2]. Le MBI est le questionnaire validé le plus utilisé pour évaluer le SEP [3]. Il est composé de 22 questions à choix multiples, les réponses allant de « jamais », « quelques fois par an », « une fois par mois », « quelques fois par mois », « une fois par semaine », « quelques fois par semaine » à « chaque jour ». Chaque réponse est cotée de 0 à 6. La somme des réponses permet de calculer 3 scores : le score d’épuisement professionnel, de dépersonnalisation et d’accomplissement personnel. Selon les valeurs obtenues, le burnout est coté « bas », « modéré » ou « élevé » pour chaque composante. Une valeur élevée aux deux premiers scores et basse au troisième correspondant à un niveau élevé de burnout.

Analyse statistique Nous avons calculé les résultats du MBI à partir de la somme des réponses aux 22 questions du test. L’analyse statistique a été réalisée avec le logiciel EpiInfo 7. Dans l’étude descriptive, les variables sociodémographiques ont été exprimées en moyenne ± écart-type ou en pourcentage pour les variables quantitatives. Les facteurs prédictifs ont été évalués en univarié en utilisant l’Anova ou le test de Mann et Whitney le cas échéant. Les tests étaient considérés comme significatifs pour une valeur de p < 0,05.

Résultats Parmi les 120 internes de l’inter-région Ouest ayant rec ¸u le questionnaire, 40 internes ont répondu. On dénombre 34 femmes (85 %) et 6 hommes (15 %). Sept internes n’ont pas répondu aux questions concernant les variables sociodémographiques et 4 internes n’ont pas répondu à l’ensemble des questions du MBI ne permettant pas les calculs des scores d’épuisement professionnel, de dépersonnalisation et d’accomplissement personnel. Les caractéristiques de la population sont présentées dans le Tableau 1. La moyenne d’âge des internes est de 28,32 ± 1,91 ans [25—33]. Parmi les internes ayant répondu, 63,64 % sont en couples ou mariés et 78,79 % n’ont pas d’enfant. Ils sont en 6,80 ± 2,25 semestres [1—10] et 54,55 %

Pour citer cet article : Rua C, et al. Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.12.001

Modele +

ARTICLE IN PRESS

JGYN-1009; No. of Pages 5

Syndrome d’épuisement professionnel chez les internes de gynécologie-obstétrique Tableau 1 Caractéristiques de la population. Sample characteristics. Groupe d’interne (n = 33) Âge moyen

28,32 ± 1,92 [25—33]

Statut En couple Célibataire

21 (63,34 %) 12 (36,36 %)

Enfants

0,25 ± 0,50 [0—2]

Orientation Gynécologie Mixte Obstétrique PMA

9 (27,27 %) 3 (9,09 %) 18 (54,55 %) 3 (9,09 %)

Nombre de semestres

6,81 ± 2,25 [1—10]

Nombre de gardes

5,55 ± 1,46 [0—8]

Repos de garde Oui Non

31 (93,94 %) 2 (3,06 %)

Pratique d’un loisir Oui Non

14 (42,42 %) 19 (57,58 %)

PMA : procréation médicalement assistée.

ont une orientation obstétrique. Ils réalisent 5,55 ± 1,46 [0—8] gardes par mois, et 31 (93,94 %) bénéficient d’un repos de sécurité. Les résultats du MBI selon chaque composante du burnout figurent dans le Tableau 2. Les scores moyens obtenus pour chaque composante sont : 19,67 ± 10,19 pour l’épuisement professionnel, 8,72 ± 6,10 pour la dépersonnalisation et 33,94 ± 5,01 pour l’accomplissement personnel, correspondant pour chaque catégorie à un burnout modéré. Deux internes (5,55 %) ont un niveau de burnout élevé dans les trois dimensions et 13 internes (36,11 %) présentent un niveau élevé de burnout dans le domaine de l’épuisement professionnel ou dans le domaine de la dépersonnalisation. Quinze internes (46,67 %) ont au moins un score élevé de burnout dans un des aspects du SEP. Les résultats de l’analyse univariée pour chaque dimension sont présentés dans le Tableau 3. La dépersonnalisation est corrélée au nombre de semestres. Aucun facteur n’est associé à l’existence d’un burnout élevé dans les trois dimensions ou dans la dimension de l’épuisement personnel.

3

Discussion Le syndrome d’épuisement professionnel est composé, selon Maslach et al., de trois dimensions [4,5] : l’épuisement professionnel, la dépersonnalisation et l’accomplissement personnel. Il correspond à une réponse à un stress chronique dans le domaine professionnel. Les symptômes sont variés et non spécifiques : fatigue, irritabilité, trouble du sommeil, anxiété. L’épuisement professionnel est l’un des aspects clés du burnout [4], il s’agit d’un sentiment d’usure émotionnelle où la personne a le sentiment d’être envahie et dépassée par son travail. L’autre aspect clé est le développement d’une perte d’empathie avec une attitude insensible, impersonnelle ou cynique appelée dépersonnalisation. Le troisième aspect, l’accomplissement personnel, concerne le sentiment de compétence et de réalisation de soi dans le travail. Dans la littérature, les résultats du burnout sont présentés différemment d’un auteur à l’autre : certains considèrent un score élevé aux trois dimensions ou un score élevé aux deux dimensions principales (l’épuisement professionnel et la dépersonnalisation), d’autres ne précisent pas, rendant parfois difficile la comparaison des pourcentages observés. Notre étude retrouve une moyenne de score de syndrome d’épuisement professionnel correspondant à un burnout modéré chez la majorité des internes en gynécologieobstétrique. Cependant, un interne sur dix présente un degré élevé de burnout pour l’épuisement professionnel et un tiers a un niveau élevé de dépersonnalisation. On constate également qu’environ 10 % des internes ont un niveau de burnout élevé dans le domaine de l’accomplissement personnel. Le taux plus faible dans ce domaine conduit à un pourcentage faible (5,55 %) d’internes ayant un burnout élevé dans les trois dimensions alors que 36,11 % des internes présentent un niveau élevé de burnout dans l’une des deux dimensions principales du burnout. Dans la littérature concernant les internes de gynécologie-obstétrique [6—11], le pourcentage d’internes ayant un score élevé d’épuisement professionnel varie entre 21 et 76 %. Il est de 19,45 % dans notre population. Le pourcentage de scores élevés aux trois dimensions est compris entre 7 et 13 %. Il est inférieur dans notre population. À noter que les valeurs les plus élevées correspondent à des études nord-américaines. Les valeurs observées peuvent donc être liées aux conditions d’internat propres à chaque pays ou à des particularités culturelles. Les deux études franc ¸aises sur le burnout chez les internes [12,13] ont retrouvé des valeurs proches de notre étude pour les internes en urologie et les internes de radiothérapie. À notre connaissance, une seule étude s’est intéressée aux

Tableau 2 Résultats du Maslach Burnout Inventory (MBI) : effectif selon le degré de burnout et ses trois composantes. Maslach Burnout Inventory (MBI) scores: percentage of residents depending on the degree of burnout and its three components. Burnout bas Épuisement professionnel Dépersonnalisation Accomplissement personnel

17 (47,22 %) 13 (36,11 %) 12 (33,33 %)

Burnout modéré 12 (33,33 %) 12 (33,33 %) 20 (55,56 %)

Burnout élevé 7 (9,45 %) 11 (30,56 %) 4 (11,11 %)

Pour citer cet article : Rua C, et al. Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.12.001

Dépersonnalisation

Accomplissement personnel

Burnout bas

Burnout modéré Burnout élevé p

Burnout bas

Burnout bas

Sexe Homme Femme

4 13

2 10

Âge

0,44 2 11

28,56 ± 2,13 27,11 ± 0,93

28,80 ± 1,92

Enfants Oui Non

5 11

1 9

Statut Couple Célibataire

9 4

Orientation Gynécologie Mixte Obstétrique PMA

2 3 8 0

Nombre de semestres 6,94 ± 2,67

10 2

8 3

0,64 2 10

0,12 28,03 ± 2,35 28,67 ± 1,50

27,33 ± 1,50

4 3

0,55 5 7

2 10

5 4

4 3

0,88 7 3

4 0 5 0

1 0 4 2

6,18 ± 1,94

Burnout modéré Burnout élevé p 4 16

0 4

1

0,37 27,75 ± 2,00 28,40 ± 1,77

29,33 ± 1,53

0,27

1 7

0,38 7 2

11 6

1 2

0,55

5 4

6 3

0,89 7 1

11 6

1 2

0,70

0,21 1 2 6 1

3 1 6 0

3 0 5 1

0,80 2 2 5 0

5 1 10 1

1 0 1 1

0,43

7,20 ± 2,05

0,67 6,08 ± 2,50

8,08 ± 1,78

5,62 ± 1,92

0,01 6,33 ± 2,10

6,88 ± 2,50

7,67 ± 2,08

0,47

6,00 ± 1,04

5,35 ± 1,06

6,33 ± 0,58

0,15

Nombre de gardes

5,5 ± 0,97

5,72 ± 1,27

6,2 ± 0,84

0,43 5,83 ± 1,19

5,41 ± 1,08

5,87 ± 0,83

0,5

Repos de garde Oui Non

13 0

8 1

6 1

0,28 10 0

9 1

8 1

0,52 8 1

16 1

3 0

1

Pratique d’un loisir Oui Non

7 6

2 7

3 4

0,50 4 6

3 7

5 4

0,72 3 6

7 10

1 2

1

ARTICLE IN PRESS

0 7

Burnout modéré Burnout élevé p

Modele +

Épuisement professionnel

JGYN-1009; No. of Pages 5

4

PMA : procréation médicalement assistée.

C. Rua et al.

Pour citer cet article : Rua C, et al. Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.12.001

Tableau 3 Facteurs associés au burnout. Burnout syndrome associated factors.

Modele + JGYN-1009; No. of Pages 5

ARTICLE IN PRESS

Syndrome d’épuisement professionnel chez les internes de gynécologie-obstétrique taux de SEP en fonction de la spécialité [10]. Les internes de gynécologie-obstétrique faisaient partie des taux les plus élevés, sans que l’ensemble des spécialités ne soient représentées [7,10]. Il existe, comme dans toute étude basée sur un questionnaire, un biais de sélection par non-réponse au questionnaire. Ce biais peut être interprété dans les deux sens. Soit l’absence de réponse est en rapport avec l’absence d’intérêt pour le sujet chez des personnes indemnes de tout burnout, conduisant à surestimer le pourcentage de burnout parmi les internes. Soit, à l’inverse, la non-réponse concerne des internes touchés par le burnout et dans ce cas nous avons cette fois sous-estimé le taux de burnout. Dans notre étude, le nombre de semestres est lié à un burnout élevé dans le domaine de la dépersonnalisation, avec un niveau de burnout élevé pour les internes en milieu d’internat. Pour certains spécialistes du burnout, la dépersonnalisation est considérée comme une réaction de défense face à l’épuisement professionnel [14], et pourrait être interprétée comme une forme d’adaptation de la part des internes. Aucun autre facteur associé n’a été retrouvé dans l’étude, l’effectif de notre étude étant faible, il peut expliquer l’absence de mise en évidence de facteurs significatifs pour les facteurs associés au burnout. Dans la littérature, l’âge est une variable démographique retrouvée associée au burnout [5,13]. Notre étude, portant uniquement sur des internes de la même tranche d’âge, ne pouvait retrouver une différence significative selon l’âge. Cependant, les valeurs observées chez les gynécologuesobstétriciens séniors [15—18] restent supérieures à celles de notre étude : un tiers est concerné par un épuisement professionnel élevé, quel que soit l’orientation (obstétrique, gynécologie ou onco-gynécologie). Le fait d’être en couple est également retrouvé dans la littérature comme facteur protecteur du burnout [5,6,13]. Le SEP est par ailleurs associé à la charge de travail [6,13,17]. Celle-ci est évaluée en partie dans notre étude par le nombre de gardes par mois et le type d’activité exercé par les internes (obstétrique, chirurgie, PMA), car selon le secteur d’activité, les contraintes de service et le stress engendré sont différents. Nous n’avons pas évalué dans cette étude un facteur concernant le vécu du travail qui est retrouvé dans la littérature : la notion de satisfaction au travail [7,9,16]. D’autres facteurs ont été retrouvés, avec par exemple : l’existence de conflits avec ses collègues [17] ou la considération professionnelle [11], qui laissent penser qu’un environnement de travail favorable et la reconnaissance de son travail sont susceptibles de protéger du burnout. En conclusion, l’intérêt de ce travail était d’évaluer la prévalence du burnout chez les internes de gynécologieobstétrique. Les taux de burnout retrouvés restent bas par rapport à la littérature du fait d’un sentiment fort d’accomplissement personnel parmi les internes. Cependant, plus d’un tiers présentent un sentiment d’épuisement professionnel ou de dépersonnalisation. Il semble nécessaire d’évaluer sur une plus grande population les taux de burnout parmi les internes afin de confirmer les valeurs retrouvées et d’évaluer d’autres facteurs prédictifs afin de trouver des pistes pour améliorer encore l’internat de gynécologieobstétrique.

5

Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article.

Remerciements À l’ensemble des internes ayant répondu au questionnaire.

Références [1] Freudenberger HJ. Staff burn-out. J Soc Issues 1974;30:159—65. [2] Maslach C, Jackson SE, Leiter MP. Maslach Burnout Inventory manual. 3rd ed Palo Alto, CA: Consulting Psychologists Press Inc.; 1996. [3] Schaufeli WB, Bakker AB, Hoogduin K, Schaap C, Kladler A. On the clinical validity of the Maslach Burnout Inventory and the burnout measure. Psychol Health 2001;16:565—82. [4] Maslach C, Jackson SE. The measurement of experienced burnout. J Org Behav 1981;2:99—113. [5] Maslach C, Schaufeli WB, Leiter MP. Job burnout. Annu Rev Psychol 2001;52:397—422. [6] Castelo-Branco C, Figueras F, Eixarch E, Quereda F, Cancelo MJ, González S, et al. Stress symptoms and burnout in obstetric and gynaecology residents. BJOG 2007;114:94—8. [7] Becker JL, Milad MP, Klock SC. Burnout, depression, and career satisfaction: cross-sectional study of obstetrics and gynecology residents. Am J Obstet Gynecol 2006;195:1444—9. [8] Ghetti C, Chang J, Gosman G. Burnout, psychological skills, and empathy: balint training in obstetrics and gynecology residents. J Grad Med Educ 2009;1:231—5. [9] Govardhan LM, Pinelli V, Schnatz PF. Burnout, depression and job satisfaction in obstetrics and gynecology residents. Conn Med 2012;76:389—95. [10] Martini S, Arfken CL, Churchill A, Balon R. Burnout comparison among residents in different medical specialties. Acad Psychiatry 2004;28:240—2. [11] Boucoiran I. Internes en gynécologie-obstétrique : sommesnous concernés par le burn out ? Gynecol Obstet Fertil 2011;39:116. [12] Blanchard P, Truchot D, Albiges-Sauvin L, Dewas S, Pointreau Y, Rodrigues M, et al. Prevalence and causes of burnout amongst oncology residents: a comprehensive nationwide cross-sectional study. Eur J Cancer 2010;46:2708—15. [13] Roumiguié M, Gamé X, Bernhard JC, Bigot P, Koutlidis N, Xylinas E, et al. Les urologues en formation ont-ils un syndrome d’épuisement professionnel ? Évaluation par le Maslach Burnout Inventory (MBI). Prog Urol 2011;21:636—41. [14] Graham J, Potts H, Ramirez A. Stress and burnout in doctors. Lancet 2002;360:1975—6. [15] Elit L, Trim K, Mand-Bains IH, Sussman J, Grunfeld E, Society of Gynecologic Oncology Canada. Job satisfaction, stress, and burnout among Canadian gynecologic oncologists. Gynecol Oncol 2004;94:134—9. [16] Palmer-Morales Y, Prince-Vélez R, Searcy-Bernal R. Burnout syndrome associated factors in gynecologists. Ginecol Obstet Mex 2007;75:379—83. [17] Stafford L, Judd F. Mental health and occupational wellbeing of Australian gynaecologic oncologists. Gynecol Oncol 2010;116:526—32. [18] Yoon JD, Rasinski KA, Curlin FA. Conflict and emotional exhaustion in obstetrician-gynaecologists: a national survey. J Med Ethics 2010;36:731—5.

Pour citer cet article : Rua C, et al. Prévalence du syndrome d’épuisement professionnel parmi les internes de gynécologie-obstétrique et facteurs associés. J Gynecol Obstet Biol Reprod (Paris) (2014), http://dx.doi.org/10.1016/j.jgyn.2013.12.001