65e Congrès franc¸ais de médecine interne, Clermont-Ferrand, 14–15 et 16 juin 2012 / La Revue de médecine interne 33S (2012) S1–S109
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Profil épidémiologique des hépatites granulomateuses M. Boudabous , S. El Bouchtili , L. Chtourou , L. Mnif , A. Amouri , N. Tahri Service d’hépatogastroentérologie, hôpital Hédi-Chaker, Sfax, Tunisie Introduction.– La fréquence des granulomes dans les séries anatomopathologiques des biopsies hépatiques (PBF) est d’environ 4 %. Le but de notre étude est de préciser les caractéristiques épidémiologiques, clinico-biologiques, ainsi que les causes de cette entité assez rare. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective incluant tous les patients ayant une hépatite granulomateuse à la PBF, colligés au service d’hépatogastroentérologie entre janvier 2002 et décembre 2008. Pour chaque patient, nous avons précisé les données épidémiologiques, cliniques et biologiques ainsi que l’étiologie retenue de cette hépatite granulomateuse. Les éventuels traitements administrés ainsi que l’évolution clinicobiologique a été également notée. Résultats.– Nos patients étaient tous de sexe féminin avec un âge moyen de 53 ans (36–77). Le tableau clinique était dominé par l’ictère cutanéomuqueux et le prurit. Des signes d’hypertension portale étaient notés chez 1/3 des patientes. L’hépatite était cholestatique dans 2/3 des cas et mixte chez les autres. Les granulomes siégeaient surtout dans les espaces portes. Une fibrose était retrouvée dans plus de la moitié des PBF. Les étiologies retenues étaient une cirrhose biliaire primitive (CBP) dans 1/3 des cas, une sarcoïdose hépatique dans 1/3 des cas et un syndrome de chevauchement CBP-Hépatite auto-immune (HAI) dans 1/4 des cas. Sous traitement, une amélioration clinicobiologique était notée dans la majorité des cas avec un suivi moyen de 5 ans (1,5–9). Conclusion.– Les hépatites granulomateuses surviennent surtout chez des femmes de la cinquantaine. Leur étiologie est dominée par la CBP isolée ou associée à une HAI puis par la sarcoïdose. Dans notre série, aucun cas d’hépatite infectieuse n’était retrouvé. L’évolution sous traitement adapté est souvent favorable, mais une fibrose hépatique avec des signes d’hypertension portale est parfois retrouvée. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.289 CA170
Les hépatopathies auto-immunes. Expérience d’un service d’hépato-gastroentérologie M. Boudabous , A. Grati , L. Mnif , L. Chtourou , A. Amouri , N. Tahri Service d’hépatogastroentérologie, Hôpital Hédi Chaker, Sfax, Tunisie Introduction.– Les hépatopathies auto-immunes sont rares. Elles incluent l’hépatite auto-immune (HAI), la cirrhose biliaire primitive (CBP) et la cholangite sclérosante primitive (CSP), ainsi que toutes les formes de chevauchement entre ces différentes entités. Le but de notre travail était de préciser les caractéristiques épidémiocliniques et évolutives des hépatopathies auto-immunes, à travers notre expérience, et de rechercher d’éventuels éléments permettant de distinguer la CBP du syndrome de chevauchement CBP-HAI. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective incluant 50 malades colligés dans notre service d’hépato-gastroentérologie entre février 1997 et juin 2011. Le diagnostic des différentes entités était retenu sur des critères internationaux validés ou sur un faisceau d’arguments clinicobiologiques, immunologiques radiologiques et histologiques, après exclusion de toutes les autres étiologies des hépatopathies chroniques. Un suivi minimal de 6 mois était exigé chez les survivants. Résultats.– Nos patients étaient répartis en 44 femmes et 6 hommes avec une nette prédominance féminine (88 %). Leur âge moyen au moment du diagnostic était de 55 ans (24–85) avec un suivi
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moyen de 60 mois. La pathologie la plus fréquente était la CBP (54 %) suivie par le syndrome de chevauchement CBP-HAI (20 %) puis le syndrome de chevauchement CBP-CSP (10 %). La CSP et l’HAI étaient plus rares avec une fréquence identique (8 %). Le mode de révélation de la maladie était insidieux dans la majorité des cas (88 %) avec prédominance d’une asthénie (82 %), d’une anorexie (58 %) et d’un prurit (56 %). Au moment du diagnostic, l’examen clinique a retrouvé une splénomégalie dans 58 % des cas, un ictère dans 42 % des cas, une hépatomégalie dans 36 % des cas et des signes cliniques d’insuffisance hépatocellulaire dans 22 % des cas. L’échographie abdominale avait révélé des signes radiologiques d’hypertension portale (HTP) chez 52 % des patients. Des signes endoscopiques d’HTP étaient retrouvés dans 52 % des cas. Le traitement avait entraîné une rémission complète dans près de 70 % des cas. La survie sous traitement était de 97 % à 2 ans et de 94 % à 5 ans. Le syndrome de chevauchement CBP-HAI se distinguait de la CBP par une fréquence plus faible de dilatation du tronc porte à l’échographie (1/10 vs 13/27, p = 0,034) et une fréquence plus élevée de ductopénie (4/10 VS 0/19, p = 0,03) à la ponction biopsie hépatique. Conclusion.– Les hépatopathies auto-immunes sont dominées par la CBP mais notre série montre aussi une fréquence élevée des syndromes de chevauchement. Le tableau clinique de ces pathologies est souvent d’installation insidieuse avec présence de l’hypertension portale au moment du diagnostic dans la moitié des cas. Sous traitement, le pronostic reste favorable. Par rapport à la CBP, le syndrome de chevauchement CBP-HAI présente une fréquence plus élevée de ductopénie et plus faible de dilatation du tronc porte. doi:10.1016/j.revmed.2012.03.290 CA171
Maladies auto-immunes associées à l’hépatite auto-immune W. Guermazi a , N. Maamouri b , N. Belkahla a , N. Naija a , B. Mohsni a , S. Chouaib a , N. Ben Mami a a Service de gastroentérologie B, hôpital La Rabta, Tunis, Tunisie b Service de gastroentérologie, centre hospitalo-universitaire La Rabta, Tunis, Tunisie Introduction.– L’hépatite auto-immune (HAI) est une maladie inflammatoire auto-immune du foie. La coexistence de manifestations auto-immunes (MAI) constitue un critère important pour le diagnostic de cette hépatopathie et témoigne d’un terrain prédisposant. Le but de cette étude est de préciser la prévalence et le type des MAI associées à l’HAI et de les comparer en fonction du sexe, de l’âge et de la présence ou non d’un syndrome de chevauchement (SC). Patients et méthodes.– Nous avons mené une étude rétrospective ayant porté sur tous les dossiers des patients présentant une HAI hospitalisés dans le service de gastroentérologie B de l’hôpital La Rabta entre janvier 1996 et juin 2010. Nous avons recherché chez tous les malades l’existence et le type des MAI associées à l’HAI ainsi que le délai de leur diagnostic par rapport à celui de l’HAI. Résultats.– Trente huit patients ont été inclus durant la période de l’étude. Il s’agissait de 33 femmes et de 5 hommes d’âge moyen égal à 47,52 (19 à 77 ans). Le SC « Cirrhose biliaire primitive-HAI » a été retenu dans 42 % des cas, celui de « cholangite sclérosante primitive-HAI » chez 5,25 % des malades. Dix-neuf patients (50 %) avaient au moins une autre MAI associée à l’HAI. Ces maladies étaient dominées par le syndrome de Gougerot-Sjôgren et la thyroïdite auto-immune, retrouvés dans 9 cas (33,5 %) et 5 cas (17,25 %) respectivement. Quatre patients avaient 2 MAI associées et 4 autres avaient 3 MAI associées à l’hépatopathie. Le diagnostic de ces maladies précédait celui de l’HAI chez 3 patients (24 mois, 42 mois et 225 mois), lui était concomitant chez 10 patients et lui succédait chez 3 sujets (1 mois, 21 mois et 144 mois). Le délai du diagnostic de ces maladies par rapport au diagnostic de l’HAI n’a pas été pré-