Réaction paradoxale au dupilumab

Réaction paradoxale au dupilumab

JDP 2018 P405 Réaction paradoxale au dupilumab夽 S. Moulin 1,∗ , H. Martin 1 , N. Cardot-Leccia 2 , D. Viard 3 , M. Velin 1 , T. Passeron 1,4 , J.-P. ...

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JDP 2018 P405

Réaction paradoxale au dupilumab夽 S. Moulin 1,∗ , H. Martin 1 , N. Cardot-Leccia 2 , D. Viard 3 , M. Velin 1 , T. Passeron 1,4 , J.-P. Lacour 1 1 Service de dermatologie, CHU de Nice, Archet 2 2 Service d’anatomopathologie, CHU de Nice, Pasteur 1 3 Département de pharmacovigilance, CHU de Nice, Pasteur 4 InsermU1065, équipe 12, C3M, Nice, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le dupilumab a récemment révolutionné le traitement de la dermatite atopique de l’adulte. Aucun effet indésirable cutané au dupilumab n’a encore été rapporté. Nous rapportons le premier cas de réaction paradoxale secondaire au dupilumab. Observation Un patient de 48 ans était suivi pour une dermatite atopique évoluant depuis l’adolescence. Un traitement par ciclosporine avait été entrepris devant l’atteinte sévère avec un bon contrôle de la maladie. Après deux ans de traitement et devant l’apparition d’une hypertension artérielle, il avait été décidé d’introduire en relais un traitement par dupilumab. Quarante-huit heures après la première injection le patient rapportait la survenue d’une éruption cutanée prurigineuse. Cliniquement, il s’agissait d’une éruption eczématiforme aiguë atteignant le visage, les paumes, le tronc et les membres de fac ¸on symétrique avec un renforcement au niveau des plis. L’éruption était finement desquamative. Il n’y avait aucun signe systémique. L’éruption était blanchie après deux applications de dermocorticoïdes très forts. Devant l’absence de signe de gravité, un test de réintroduction a été effectué en hospitalisation. Quarante-huit heures après la 2e injection, le patient présentait alors une éruption similaire. La biopsie cutanée montrait une acanthose, des plaques de parakératose associées à une discrète spongiose et un infiltrat inflammatoire dermique superficiel fait de lymphocytes et de quelques polynucléaires éosinophiles. Il n’y avait pas de nécrose kératinocytaire. Le diagnostic de réaction paradoxale au dupilumab était alors suspecté devant le tableau clinique, l’histologie et le test de réintroduction positif (Fig. 1 et 2). Discussion Le rôle de la réponse immunitaire Th2 dans la dermatite atopique est bien connu. Le dupilumab, anticorps monoclonal dirigé contre le récepteur alpha à l’IL4 et inhibant à la fois l’IL4 et l’IL13, est utilisé depuis peu dans la dermatite atopique modérée à sévère de l’adulte. Dans les études princeps ayant montré son efficacité, il n’y a pas d’effet indésirable cutané non infectieux listé en dehors des réactions au site d’injection. L’aspect clinique eczématiforme, l’absence de nécrose kératinocytaire histologique et la régression rapide sous dermocorticoïdes ne sont pas en faveur d’un exanthème toxidermique et font avant tout évoquer une réaction paradoxale eczématiforme au dupilumab. Les réactions paradoxales aux biothérapies sont bien décrites. Elles peuvent atteindre 2 à 5 % des patients sous anti-TNF alpha dans le psoriasis. Les mécanismes en jeu ne sont pas totalement élucidés mais ce type de traitement pourrait engendrer un déséquilibre cytokinique à l’origine de la réaction paradoxale. Conclusion Nous rapportons ici le premier cas de réaction paradoxale au dupilumab. Ce type de réaction mérite d’être connu des cliniciens et les cas rapportés afin d’en évaluer la fréquence. Mots clés Dermatite atopique ; Dupilumab ; Réaction paradoxale Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/j. annder.2018.09.567.

S345 夽 Les illustrations et tableaux liés aux abstracts sont disponibles à l’adresse suivante : https://doi.org/10.1016/j.annder. 2018.09.567. https://doi.org/10.1016/j.annder.2018.09.567

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Expérience du traitement combiné avec laser à colorant pulsé et grenat d’yttrium et aluminium dopé au néodyme chez les patients avec télangiectasie hémorragique héréditaire夽 X. Cubiró Raventós ∗ , V. Flores Climente , C. Garcia Melendo , L. Puig Sanz , E. Baselga Torres Hospital Sant Pau, Barcelona, Espagne ∗ Auteur correspondant. Introduction La maladie de Rendu—Osler—Weber ou télangiectasie hémorragique héréditaire (THH) est caractérisée par la présence de multiples télangiectasies cutanéomuqueuses, associés aux malformations artérioveineuses dans divers organes. Un pourcentage non négligeable de patients souffre de saignements dus à ces lésions cutanéomuqueuses, ce qui limite leur qualité de vie. Dans la littérature, certains auteurs ont décrit l’utilisation de laser à colorant pulsé (LCP), le grenat d’yttrium et aluminium dopé au néodyme (Nd:YAG) ou une combinaison de Nd:YAG et lumière pulsée pour leur traitement. L’objectif de notre série est de présenter notre expérience et évaluer l’efficacité du traitement au laser combiné ® LCP et Nd:Yag (Multiplex ) chez les patients atteints de THH, peu rapporté jusqu’à présent. Matériel et méthodes Tous les patients avec le diagnostic de THH traités dans notre département de dermatologie à l’hôpital de la Santa Creu i Sant Pau entre décembre 2010 et juin 2018 étaient recrutés. Le nombre de séances effectuées, le nombre de séances jusqu’à la guérison, le pourcentage d’amélioration, l’indice de rechute et le délai de rechute étaient évalués. L’évaluation de l’amélioration était effectuée par contrôle photographique. Le degré de douleur et de satisfaction des patients était également évalué à l’aide d’une échelle numérique. Résultats Au total, 32 patients étaient traités avec la combinaison de Nd:Yag et LCP. La majorité des patients présentait un haut degré de satisfaction. Le seul effet secondaire décrit était la douleur locale au moment de la séance du laser (Fig. 1). Discussion Plusieurs auteurs ont décrit le traitement au laser du symptôme principal de ces patients, l’épistaxis. Plus tard, certains auteurs ont décrit l’utilisation de LCP ou laser Nd:YAG dans le traitement des lésions cutanées. À ce jour, il n’y a pas eu de publication avec l’utilisation du laser combiné Nd:Yag et PDL. L’utilisation combinée du LCP au début et après du Nd:YAG nécessite moins de fluence pour obtenir les mêmes effets, permettant moins d’effets secondaires. Cette combinaison peut permettre une meilleure pénétration du laser Nd:Yag sur les lésions plus profondes, caractéristiques du THH. Conclusion Cette étude confirme que le laser combiné Nd:YAG et LCP est une option valide, efficace, bien tolérée et avec peu d’effets secondaires pour les patients atteints des télangiectasies extranasales chez les patients avec THH. Mots clés Lasers vasculaires ; Maladie de Rendu—Osler—Weber ; Télangiectasie hémorragique héréditaire Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Annexe A Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible en ligne sur : https://doi.org/10.1016/j. annder.2018.09.568.