Résultats des réparations méniscales des lésions verticales et longitudinales sur genou stable

Résultats des réparations méniscales des lésions verticales et longitudinales sur genou stable

RÉPARATION MÉNISCALE mettant de garantir dans la quasi-totalité des cas la conservation du ménisque latéral et celle du ménisque médial dans 3 cas su...

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RÉPARATION MÉNISCALE

mettant de garantir dans la quasi-totalité des cas la conservation du ménisque latéral et celle du ménisque médial dans 3 cas sur 4. Les échecs sont volontiers le fait d’un défaut technique, ce qui fait insister sur la qualité de la réparation initiale qui reste un geste exigeant, si l’on veut pouvoir améliorer encore nos résultats. L’abstention de la réparation du ménisque latéral est toutefois à considérer pour des lésions stables.

Références 1. CHOL C, AIT SI SELMI T, CHAMBAT P, NEYRET P : Devenir à 17 ans de recul des ligamentoplasties du ligament croisé antérieur avec ménisque interne sain ou suturé. Rev Chir Orthop, 2002, 88, 157-162. 2. LERAT JL, CHOTEL F, BESSE JL, MOYEN B, BINET G, CRAVIARI T, BRUNET-GUEDJ E, ADELEINE P, NEMOZ JC : The results after 10-16 years of the treatment of chronic anterior laxity of the knee using reconstruction of the anterior cruciate ligament with a patellar tendon graft combined with an external extra-articular reconstruction. Rev Chir Orthop, 1998, 84, 712-727. 3. FITZGIBBONS RE, SHELBOURNE KD : “Agressive” non treatment of lateral meniscal tears seen during anterior cruciate ligament reconstruction. Am J Sports Med, 1995, 23, 156-159. 4. PIERRE A, HULET C, LOCKER B, SCHILTZ D, DELBARRE JC, VIELPEAU C : Outcome of 95 stable meniscal tears left in place after reconstruction of the anterior cruciate ligament. Rev Chir Orthop, 2001, 87, 661-668. 5. BUSECK MS, NOYES FR : Arthroscopic evaluation of meniscal repais after anterior cruciate ligament reconstruction and immediate motion. Am J Sports Med, 1991, 19, 489-494.

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6. CANNON WD, VITTORI JM : The incidence of healling in arthroscopic meniscal repairs in anterior cruciate ligamentreconstructed knees versus stable knees. Am J Sports Med, 1992, 20, 176-181. 7. LERAT JL, IMBERT P, MOYEN B, BESSE JL, BRUNET-GUEDJ E, BOCHU M : Résultats des sutures du ménisque interne dans le cadres des reconstructions du ligament croisé antérieur dans les instabilités du genou. À propos de 42 cas, dont 30 contrôlés par arthrographie. Rev Chir Orthop, 1995, 81, 514-526. 8. MORGAN CS, WOJTYS EM, CASSELLS CD, CASSELLS SW : Arthroscopic meniscal repair evaluated by second-look arthroscopy. Am J Sports Med, 1991, 19, 632-637. 9. BEAUFILS P, BASTOS R, WAKIM E, CHO SH, PEIT-JOUVET C : La lésion méniscale dans le cadre de la ligamentoplastie de substitution du ligament croisé antérieur : suture méniscale ou abstension. Rev Chir Orthop, 1992, 78, 285-291. 10. DEJOUR H, DEJOUR D, AÏT SI SELMI T : Laxité antérieure chronique du genou traitée au moyen d’une greffe libre du ligament croisé antérieur associée à une plastie extra-articulaire de Lemaire : 148 cas avec un recul de 10 ans. Rev Chir Orthop, 1999, 85, 777-789. 11. SHELBOURNE KD, HEINRICH J : The long-term evaluation of lateral meniscus tears left in situ at the time of anterior cruciate ligament reconstruction. Arthroscopy, 2004, 20, 346-351. 12. TALLEY MC, GRANA WA : Treatment of partial meniscal tears identified during anterior cruciate ligament reconstruction with limited synovial abrasion. Arthroscopy, 2000, 16, 6-10.

Résultats des réparations méniscales des lésions verticales et longitudinales sur genou stable N. BILLOT * Le groupe des réparations méniscales sur genou stable est défini dans notre série par l’absence de lésion du LCA ou antécédent de ligamentoplastie. Les lésions sont toutes verticales et longitudinales, sont exclues les lésions horizontales, complexes et radiales.

série prospective, nous avions 17 MM et 11 ML. Les lésions prédominaient sur les segments moyen-postérieurs et postérieurs et étaient majoritairement localisées en zone 1 et 2. La méthode était la même que l’étude sur genou laxe. RÉSULTATS

MATÉRIEL ET MÉTHODE

La série rétrospective comportait 66 cas avec un recul moyen de 55 mois. La série prospective comportait 27 cas. L’âge moyen était respectivement de 26 et 24 ans. Dans la série rétrospective, nous avions 51 MM et 15 ML. Dans la

* Hôpital Ambroise Paré, 9, avenue Charles-de-Gaulle, 92100 Boulogne.

Dans la série rétrospective, nous avons un taux de méniscectomie de 24 % comparable à la littérature ou les taux varient entre 24 et 29 % sur genou stable. Johnson et al. (1) 24 % à 10 ans, Rockborn et Gillquist (2) 29 % à 10 ans. La courbe de survie nous apprend que 83 % des échecs surviennent avant la 2e année (fig. 16). Dans la série prospective, nous avons 40 % de cicatrisation complète, 30 % de cicatrisation incomplète et 30 % de défaut de cicatrisation.

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SYMPOSIUM — SFA 2003

Dans la littérature, Morgan et al. (3), sur genou stable avec un contrôle arthro-scanner, retrouvent le même défaut de cicatrisation (29 % de défaut de cicatrisation et 55 % de cicatrisation). Nous avons comparé les résultats entre ménisques latéraux et médiaux. Il n’y a pas de différence significative dans les 2 séries. Cependant, il existe une tendance à un défaut de cicatrisation supérieur sur les ménisques latéraux. Dans la littérature, les études de Johnson et al. (1) et Venkatachalam et al. (4) démontrent que sur genou stable les ménisques latéraux ont un taux supérieur de cicatrisation (tableau XVII). Nous avons comparé les délais entre le traumatisme et la réparation méniscale. Nous ne retrouvons pas de différence significative comme dans la série de Venkatachalam et al. (4) mais une tendance à un meilleur résultat lorsque la réparation est effectuée avant la 12e semaine. Noyes et Barber-Westin (5) ne retrouvent pas de différence significative lorsque les délais sont supérieurs à 3 mois. Nous avons comparé la longueur de la lésion. Comme dans les séries de Johnson et al. (1) et Valen et Molster (6), nous ne retrouvons pas de différence significative et nous sommes en désaccord avec l’étude de Cannon et Vittori (7) où le taux de cicatrisation est inversement proportionnel à la taille de la lésion. Notons que la longueur de la lésion n’est pas un facteur limitant à la réussite de la réparation. Nous avons comparé la distance par rapport au mur méniscal. Il n’y a pas de différence significative entre les zones 1 et 2, aussi, sommes nous en désaccord avec la série de Johnson et al. (1) où le taux de cicatrisation diminue de 50 % lorsque l’on passe de 1 à 3 mm du mur méniscal. Notons, que la zone 2 a aussi bien cicatrisé que la zone 1 (tableaux XVIII et XIX). Il n’y a pas de différence significative dans le mode de rééducation mais un taux d’échec supérieur est constaté chez les patients avec appui complet. Après avoir comparé TABLEAU XVII. – Défaut de cicatrisation. M.L. N = 11

M.M. N = 16

45 %

19 %

l’âge entre les patients, nous retrouvons une différence significative chez ceux de moins de 30 ans dans l’étude prospective. Nous retrouvons les mêmes notions dans la série de Cannon et Vittori (7). Nous pouvons donc en conclure que les moins de 30 ans cicatrisent moins bien (tableau XIX). Pour les résultats fonctionnels chez les patients avec ménisque en place, de la série rétrospective, l’IKDC moyen est de 80. Douze patients sur 50 présentent une douleur sur interligne opéré et 88 % des patients sont satisfaits de la fonction de leur genou (sans différence entre les ménisques latéraux et médiaux). Comme dans la série de Sommerlath et Gillquist (8), nous ne retrouvons aucune perte de mobilité du genou opéré contre 20 % des cas sur genou instable et l’IKDC objectif est dans 81 % des cas classé A. Nous avons étudié la corrélation entre la douleur et la cicatrisation. 80 % des cicatrisations sont complètes, 75 % des cicatrisations sont incomplètes et 71 % des défauts de cicatrisation sont indolores. Nous retrouvons cette même tendance dans la littérature [Noyes et Barber-Westin (5), Canon et Vittori (7)] où la stabilisation de la lésion rend celle-ci indolore. Quatre-vingt-six pour cent des radiographies étaient inchangées à 4 ans chez les patients avec ménisque en place. Ces résultats sont meilleurs que dans les séries de De Haven et al. (9) (85 % à 11 ans) et Rockborn et Gillquist (2) (77 % à 10 ans). Cependant, nous avons un recul inférieur. CONCLUSION

Sur 100 réparations méniscales sur genou stable, 24 auront une méniscectomie, 22 garderont des douleurs et 54 seront asymptomatiques mais 86 % des non méniscectomisés auront une radiographie normale. Nous retiendrons que la réparation méniscale sur genou stable n’entraîne pas de perte de mobilité et que 88 % des méniscectomies ont lieu dans les 2 premières années.

TABLEAU XVIII. – Méniscectomie en fonction de la zone vascularisée ou non (série rétrospective).

Méniscectomie

Zone 0 N=4

Zone 1 N = 27

Zone 2 N = 19

Zone 3 N=3

50 %

27 %

16 %

33 %

TABLEAU XIX. – Défaut de cicatrisation en fonction de la zone vascularisée ou non (série prospective).

FIG. 16. – Courbe de survie des ménisques en fonction du temps.

Zone 0 N=3

Zone 1 N=9

Zone 2 N = 14

Zone 3 N=1

0%

44 %

21 %

100 %

RÉPARATION MÉNISCALE

Références 1. JOHNSON MJ, LUCAS GL, DUSEK JK, HENNING CE : Isolated arthroscopic meniscal repair: A long-term outcome study. Am J Sports Med, 1999, 27, 44-49. 2. ROCKBORN P, GILLQUIST J : Results of open meniscus repair. Long-term follow-up study with a matched uninjured control group. J Bone Joint Surg (Br), 2000, 82, 494-498. 3. MORGAN CD, WOJTYS EM, CASSCELLS CD, CASSCELLS SW : Arthroscopic meniscal repair evaluated by second-look arthroscopy. Am J Sports Med, 1991, 19, 632-638. 4. VENKATACHALAM S, GODSIFF SP, HARDING ML : Review of the clinical results of arthroscopic meniscal repair. Knee, 2001, 8, 129-133. 5. NOYES FR, BARBER-WESTIN SD : Arthroscopic repair of meniscal tears extending into the avascular zone in patients

6.

7.

8.

9.

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younger than twenty years of age. Am J Sports Med, 2002, 30, 589-600. VALEN B, MOLSTER A : Meniscal lesions treated with suture: a follow-up study using survival analysis. Arthroscopy, 1994, 10, 654-658. CANNON WD, VITTORI JM : The incidence of healing in arthroscopic meniscal repairs in anterior cruciate ligament reconstructed knees versus stable knees. Am J Sports Med, 1992, 20, 176-181. SOMMERLATH K, GILLQUIST J : Knee function after meniscus repair and total meniscectomy a 7 year follow-up study. Arthroscopy, 1987, 3, 166-169. DE HAVEN KE, BLACK KP, GRIFFITHS HJ : Open meniscus repair. Technique and two to nine year results. Am J Sports Med, 1989, 6, 788.

Clivage horizontal sur genou stable chez le jeune athlète P. BEAUFILS *, A. BAMBERG *, N. PUJOL *, D. GIHR *, O. CHARROIS ** En 1993, Biedert (1) définit cette entité particulière de lésion méniscale intra-tissulaire. Il en décrit le tableau clinique, fait de douleurs de l’interligne postéro-médial ou postéro-latéral chez un jeune sportif (voire un enfant). Cette lésion survient sur un genou stable indemne de toute lésion ligamentaire, et sans traumatisme. Il en décrit également les aspects IRM, sous forme d’un hypersignal linéaire intra méniscal grade 2 (fig. 17). Chez l’enfant, cette image doit être différenciée d’un signal linéaire fréquent qui correspond à la vascularisation normale du ménisque. Par extension, nous y avons adjoint les lésions de grade 3 (fig. 18). Un kyste extra-méniscal peut être associé. Ces lésions, qui surviennent chez le sujet jeune et qui correspondent à un syndrome d’hyper-utilisation, doivent être différenciées des clivages horizontaux du sujet de la cinquantaine qui ne relèvent pas d’une réparation. Biedert, dès 1993, avait évoqué la possibilité d’un traitement conservateur : réparation méniscale, ou simple tréphination trans-méniscale. La justification de la réparation repose sur l’âge jeune, le caractère total de la méniscectomie éventuelle, puisque le clivage se prolonge jusqu’à la jonction synoviale, la possibilité de cicatrisation de cette lésion, tout au moins dans sa portion vascularisée.

en cas de lésion grade 2, montrait un ménisque d’aspect normal, mais qui pouvais se relever de façon anormale sous la pression du crochet posé sur la face supérieure (fig. 17b). En cas de grade 3, une éventuelle régularisation du mur méniscal était effectuée (fig. 18b). La réparation méniscale a été réalisée dans 6 cas par voie arthroscopique après avivement du clivage (en cas de lésion grade 3). Elle utilisait un système de dehors en dedans dans 5 cas. Dans 16 cas, une technique à ciel ouvert a été utilisée (fig. 19). Après le temps arthroscopique, était réalisée une arthrotomie rétro-ligamentaire. Puis, une désinsertion méniscosynoviale exposait le mur méniscal périphérique postérieur. Le clivage dans son versant périphérique était alors avivé à la curette. La réparation était effectuée par des points verticaux de fil lentement résorbable diamètre 0 espacés de 5 mm, prenant la totalité de l’épaisseur méniscale et la capsule articulaire. Ainsi était simultanément refermé le clivage horizontal et réparée la jonction ménisco-synoviale. RÉSULTATS

Complications LA SÉRIE

Elle porte sur 22 cas (16 en rétrospectif et 6 en prospectif) d’un âge moyen de 25 ans. Le ménisque médial était atteint dans 19 cas et le latéral dans 3 cas. L’intervention débutait toujours par une arthroscopie diagnostique qui, * Service de Chirurgie Orthopédique, CH de Versailles, Hôpital André Mignot, 177, rue de Versailles, 78157 Le Chesnay Cedex. ** Clinique Geoffroy-Saint-Hilaire, 59, rue Geoffroy-Saint-Hilaire, 75005 Paris.

Nous avons observé un cas de dysesthésie transitoire dans une technique à ciel ouvert. Résultats cliniques (étude rétrospective) Sur 16 cas rétrospectifs revus avec un recul moyen de 36 mois (12-204), 1 seule méniscectomie secondaire sur une lésion grade 3 a été nécessaire (6 %) (fig. 20). Sur les 15 cas restants, le score IKDC fonctionnel était à 81. Une douleur de l’interligne, toujours modérée, était