Spondylodiscites infectieuses en médecine interne

Spondylodiscites infectieuses en médecine interne

72e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A100–A211 de...

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72e Congrès de la Société nationale franc¸aise de médecine interne, Tours, 10–12 décembre 2015 / La Revue de médecine interne 36S (2015) A100–A211

des sujets âgés de 65 ans et plus et hospitalisés au service de rhumatologie sur une période de 5 ans. Résultats Vingt et un patients ont été colligés. L’âge moyen était de 70,8 ans (65–83) et le sex-ratio 1,1. Une pathologie rhumatologique préexistante était présente chez 13 patients. Huit patients présentaient une pathologie systémique chronique immunodéprimante. L’arthrite septique était à pyogènes dans 15 cas et d’origine tuberculeuse dans 6 cas. La fièvre est absente dans 9 cas avec un état général altéré chez un tiers des cas. Les signes articulaires étaient constants mais peu typiques. Pour les arthrites septiques à germes banals, le délai moyen du diagnostic était de 23,1 jours (6 jours–2 mois), et de 9,3 mois (2–24 mois) pour les arthrites tuberculeuses. L’arthrite septique était mono-articulaire dans 19 cas, prédominant au genou dans 16 cas avec deux cas d’arthrite septique du coude. Les autres localisations étaient : la hanche, l’épaule, le poignet et l’articulation sterno-claviculaire. La VS et la CRP étaient élevées chez 20 patients avec une hyperleucocytose chez 7 patients. La radiographie standard, pratiquée chez tous les patients, n’a montré des signes en faveur d’une arthrite que dans 4 cas. Le bilan lésionnel a été fait par une échographie dans 4 cas, une TDM dans 3 cas, et une IRM dans un cas. Un germe a été isolé 8 fois : cinq fois dans le liquide articulaire, deux fois aux hémocultures et 1 fois dans un abcès paravertébral. La contamination était hématogène dans 18 cas, cutanée dans deux cas et iatrogène par inoculation directe dans 1 cas. Les germes identifiés étaient : Staphylocoque doré (2fois) ; Streptocoque B-hémolytique (1fois), des Bacilles Gram négatif [Escherichia coli (1 fois) ; Pseudomonas aeruginosa (1 fois) et Acinetobacter baumani (1 fois)] et pour le BK ; il a été identifié dans 2 cas. Pour les autres cas, le diagnostic d’arthrite septique a été porté sur l’examen anatomo-pathologique de la pièce de biopsie dans 4 cas et sur le faisceau d’arguments cliniques, biologiques, radiologiques et thérapeutiques dans 10 cas. L’antibiothérapie a été associée à un drainage articulaire par ponction aspiration dans 14 cas, sous arthroscopie chez 3 patients souffrant d’arthrite tuberculeuse et à ciel ouvert dans 3 cas. Une immobilisation a été réalisée dans 17 cas suivie d’une rééducation. Une bonne récupération fonctionnelle a été constatée dans 5 cas d’arthrites tuberculeuses et dans 10 cas d’arthrite à pyogènes. Conclusion L’arthrite septique est fréquente chez le sujet âgé et grave en termes de morbi-mortalité. Le diagnostic est parfois retardé du fait de la pauvreté du syndrome infectieux et de l’imputation de la plainte articulaire à une pathologie préexistante. La ponction et l’analyse du liquide articulaire doivent être systématiques et une prise en charge rapide est nécessaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.026 CA016

Intérêt de la PCR paludisme en pratique quotidienne. Étude rétrospective dans un service de maladies infectieuses L. Karkowski 1,∗ , P. Perez 2 , M. Cabon 1 , G. Cinquetti 1 , F. Dutasta 1 Service de maladies infectieuses et systémiques, HIA Legouest, Metz, France 2 Biologie médicale, hôpital d’instruction des armées Legouest, Metz, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Karkowski)

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Introduction La France est, parmi les pays industrialisés, celui qui compte le plus de cas de paludisme d’importation (4370 cas en 2014). Parmi ces cas, on note 311 formes graves (13,5 %) dont 11 décès. La prise en charge des patients atteints de paludisme doit être rapide, et les moyens diagnostiques fiables. Nous avons décidé d’analyser l’apport de la PCR paludisme dans notre service de maladies infectieuses.

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Matériels et méthodes Le laboratoire de notre hôpital général possède une PCR pan-paludisme et 5 PCR spécifiques pour chaque espèce plasmodiale. Il s’agit de techniques PCR en temps réel, réalisées sur thermocylceur LightCycler 2.0, rendant un résultat en 2H. Les amorces ciblent différentes régions de l’ARN 18S du Plasmodium. Nous avons analysé tous les cas ayant bénéficié de cette technique depuis qu’elle est disponible, de janvier 2014 à juillet 2015, et nous avons comparé les résultats avec les techniques usuelles (frottis sanguin, goutte épaisse, QBC, tests de détection antigénique). Résultats De janvier 2014 à juillet 2015, le laboratoire a recensé 24 patients pour lesquels une recherche de paludisme a été effectuée (22 positifs, 2 négatifs). Parmi ces patients, 9 (37,5 %) ont bénéficié d’une PCR paludisme, dont 2 fois chez un même patient (10 PCR au total). La PCR était réalisée à la demande du clinicien et/ou du laboratoire dans les cas suivants : 4 fois (40 %) chez des patients ayant rec¸u un traitement antipaludéen préventif ou curatif, 2 fois (20 %) pour définir l’espèce en raison d’une faible parasitémie, 2 fois (20 %) pour contrôle des tests microscopiques, 1 fois (10 %) à la recherche d’un multi-parasitisme, 1 fois (10 %) en raison de tests usuels négatifs. Lorsque les tests usuels étaient positifs, la PCR était toujours positive, de même pour les tests négatifs. Une fois la PCR a permis de faire le diagnostic de paludisme alors que les tests usuels étaient négatifs. Dans 4 cas sur 5, la PCR et les tests usuels étaient concordants pour l’espèce plasmodiale. Dans 1 cas, la PCR a permis de diagnostiquer un multi-parasitisme avec la mise en évidence de Plasmodium falciparum, qui n’avait pas été retrouvé par les test usuels. La PCR a apporté le diagnostic de l’espèce plasmodiale dans 3 cas. Au final, cette technique s’est révélée utile dans 5 situations (50 %) : 4 fois pour le diagnostic d’espèce, 1 fois pour faire le diagnostic de paludisme. Discussion La PCR paludisme ne représente pas un examen de 1re ligne dans cette maladie, dans les pays non impaludés. Néanmoins, elle peut s’avérer utile dans certaines situations précises : détermination de l’espèce en cas de faible parasitémie, diagnostic de la maladie chez un patient déjà sous antipaludéens, doute sur un multi-parasitisme. Elle peut également servir dans les pays impaludés en cas de parasitémie faible, ou pour éviter des traitements antipalustres injustifiés. Conclusion La PCR paludisme représente un nouvel examen diagnostique sensible et fiable, utile en cas de faible parasitémie, et chez les patients sous traitement antipaludéen. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus BEH 21-22. Recommandations sanitaires pour le voyageur. Juin 2015. De Pina JJ, et al. Diagnostic du paludisme importation en France. Med Mal Inf 2007;37:710–5. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.027 CA017

Spondylodiscites infectieuses en médecine interne

I. Ben Hassine , A. Mzabi ∗ , A. Rezgui , M. Karmani , B. Mrad , F. Ben Fredj , C. Kechrid Laouani Médecine interne, hôpital Sahloul, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : mzabi [email protected] (A. Mzabi) Introduction Les spondylodiscites infectieuses (SI) sont essentiellement de localisation dorsolombaire touchant un ou rarement plusieurs disques contigus. Les signes radiologiques initiaux peuvent se limiter à un affaissement du disque intervertébral. La tomodensitométrie (TDM) rachidienne et mieux l’imagerie par résonance magnétique (IRM) rachidienne montrent de fac¸on précoce un œdème lésionnel puis un abcès ou une épidurite. Les germes responsables sont majoritairement pyogènes et souvent

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identifiables à partir d’un foyer infectieux ou d’une hémoculture positive. En absence de germes identifiés, une recherche microbiologique par ponction biopsie vertébrale s’impose. Partant de notre série et d’une revue de la littérature, nous essayons de préciser l’épidémiologie et les causes des SI en milieu de médecine interne et de discuter leur prise en charge diagnostique et thérapeutique. Patients et méthodes Ce travail a consisté en une étude rétrospective descriptive de 35 cas de spondylodiscite infectieuse colligés dans le service de médecine interne de l’hôpital Sahloul de Sousse durant la période allant de janvier 1997à août 2015. Résultats Nous avons colligé 18 hommes et 17 femmes d’âges extrêmes 16 et 79 ans. La lombalgie fébrile avec ou sans déficit neurologique était la circonstance de découverte la plus fréquente. Le syndrome inflammatoire biologique était souvent présent. L’intradermoréaction à la tuberculine était positive dans 10 cas avec confirmation histologique positive dans 9 cas. Les sérologies brucelliennes étaient positives chez 12 patients. Les hémocultures étaient rarement positives. Une TDM et/ou une IRM rachidienne étaient pratiquées chez tous les patients. La ponction biopsie vertébrale était pratiquée dans la moitié des cas et était contributive dans tous ces cas. Les spondylodiscites infectieuses étaient d’origine bactérienne dans 26 cas. Elles étaient tuberculeuses (9 cas), brucelliennes (12 cas), à streptocoque (2 cas), à Escherichia coli (2 cas) et à staphylocoque (1 cas). Une spondylodiscite infectieuse à Candida albicans était notée dans un cas. Une antibiothérapie adaptée était prescrite avec évolution favorable dans la majorité des cas. Un seul cas de paraplégie était noté. Conclusion Les spondylodiscites infectieuses sont essentiellement de localisation dorsolombaire. La clinique est souvent fortement évocatrice. La biologie est pauvre. Les recherches bactériologiques (hémocultures et ponction biopsie vertébrale) et l’IRM sont souvent suffisantes pour identifier le germe en cause. L’évolution est favorable sous antibiotiques et immobilisation à condition d’un diagnostic précoce. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.028 CA018

L’hydatidose vertébrale : une nouvelle observation

S. Toujani ∗ , B. Ben Dhaou , F. Daoud , Z. Aydi , L. Baili , F. Boussema Service de médecine interne, hôpital Habib Thameur, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : sana [email protected] (S. Toujani) Introduction Les localisations osseuses du kyste hydatique sont rares (0,5 à 2,5 %). La localisation rachidienne représente 40 à 50 % de ces localisations. À ce propos, nous rapportons un cas de compression médullaire par des vésicules hydatiques. Observation Homme âgé de 59 ans, originaire du nord ouest tunisien, tabagique à 50 PA qui présente depuis 3 mois avant son admission une altération de l’état général, des lombosciatalgies bilatérales d’allure inflammatoires, des troubles de la marche (marche avec une canne) avec claudications intermittentes des membres inférieurs d’aggravation progressive (PM à 2 m). L’examen à l’admission a montré un patient apyrétique, les pouls sont présents et symétriques, une hypercyphose dorsale avec hyperlordose lombaire avec signe de Lasègue positif, une hypoesthésie des 2 MI plus marquée à droite avec un niveau sensitif aux plis de l’aine et des réflexes achilléens vifs. Par ailleurs, il n’y avait pas de syndrome méningé, ni déficit moteur, ni troubles sphinctériens, ni d’anesthésie en selle. La radiographie du thorax était sans anomalies. Le bilan biologique était correct (pas de syndrome inflammatoire biologique). Le bilan tuberculeux était négatif de même que la sérologie de Wright. Les marqueurs tumoraux étaient négatifs. Un scanner rachidien a montré des lésions

lytiques agressives des corps vertébraux T11 et T12 avec extension aux parties molles. L’IRM cérébro-médullaire a montré une spondylodiscite atteignant 3 vertèbres adjacentes avec pincement discal et hyposignal anormal des corps vertébraux, en axial lombaire T2, l’arc postérieur est déformé et occupé par des images arrondies en hypersignal évoquant des vésicules hydatiques, le fourreau dural est comprimé et entouré par des vésicules. Le diagnostic d’hydatidose vertébrale fortement suspecté a été confirmé par une sérologie hydatique positive. Le patient a été transféré en chirurgie orthopédique où il va bénéficier d’une décompression médullaire par ostéosynthèse associée à un traitement général à base d’albendazole. Conclusion L’hydatidose vertébrale reste rare, considérée comme une lésion très agressive à cause de l’extension des lésions et la récidive quasi constante. Le diagnostic est souvent fait tardivement même en pays d’endémie. Son pronostic reste péjoratif, ce qui met en relief l’importance de la prévention. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.029 CA019

Les abcès musculaire d’origine bactérienne : à propos de 31 cas

N. Boussetta , L. Métoui , M. Lajmi ∗ , R. Dhahri , F. Ajili , B. Louzir , G. Imen , S. Othmeni Médecine interne, hôpital militaire principal d’instruction de Tunis, Tunis, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (M. Lajmi) Introduction Les abcès musculaires peuvent être primitifs ou secondaire à une infection locorégionale. Leur profil microbiologique et leur prise en charge ont changé ces dernières années. Notre étude rétrospective a concerné 31 cas d’abcès musculaire colligés dans le service de médecine interne de l’hôpital militaire de Tunis sur 7 ans (2000–2006). Résultats Il s’agit de 24 hommes et de 7 femmes dont la moyenne est de 43 ans. Un terrain pathologique prédisposant est retrouvé chez 15 patients. Le diabète est la tare la plus fréquente (11 cas). L’abcès est primitif dans 12 cas et secondaire dans 19 cas (à une spondylodiscite : 6 cas ; à un érysipèle : 5 cas ; à une ostéoarthrite de la hanche : 3 cas ; à une sacroiliite : 2 cas ; à une arthrite du genou : 1 cas ; à un abcès appendiculaire : 1 cas ; à une infection du site opératoire après néphrectomie : 1 cas). Le germe est isolé dans 21 cas. L’infection est à pyogène dans 16 cas (Staphylococcus aureus méthicilline sensible : 11 cas ; Citrobacter diversus : 2 cas ; Escherchia coli : 2 cas ; Pseudomonas aeruginosa : 1 cas) et tuberculose dans 5 cas. L’abcès est multiple dans 8 cas. L’infection siège essentiellement dans le muscle psoas (8 cas) et au muscle quadriceps (8 cas). Le tableau clinique est dominé par la fièvre (15 cas) et les douleurs qui varient selon la localisation de l’abcès. Un syndrome inflammatoire biologique est présent chez 18 patients. L’échographie et/ou la TDM et/ou l’IRM ont participé au diagnostic positif chez 21 patients. Dans tous les, une antibiothérapie (durée moyenne de 27 jours pour les pyogènes et 13 mois pour la tuberculose) est prescrite associée à un drainage chirurgical dans 10 cas et à un drainage percutané dans 3 cas. L’évolution est favorable sauf pour un patient qui est décédé suite à un choc septique (S. aureus). Conclusion Au vu du progrès dans leur prise en charge, les abcès musculaire ont eu une amélioration dans leur pronostic. Les techniques d’imageries modernes orientent facilement le diagnostic, permettant de détailler les localisations et de guider un éventuel geste de drainage. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.revmed.2015.10.030