Stilnox® : la partie émergée de l’iceberg ?

Stilnox® : la partie émergée de l’iceberg ?

9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016) P37 167 b ® Addiction au zolpidem/Stilnox : la partie émergée...

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9es ateliers de pharmacodépendance et addictovigilance (Biarritz, 17—18 octobre 2016) P37

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Addiction au zolpidem/Stilnox : la partie émergée de l’iceberg ? C. Peloso ∗ , P. Poloméni Service d’addictologie, hôpital René-Muret (AP—HP), hôpitaux universitaires Paris Seine-Saint-Denis, avenue du Docteur-Schaeffner, 93270 Sevran, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Peloso) ®

Introduction Le mésusage du zolpidem (Stilnox ), médicament hypnotique, est un phénomène mis en évidence depuis plusieurs années. Le zolpidem présente un risque addictif, lié à ses propriétés apparentées aux benzodiazépines et à des effets paradoxaux : effet stimulant, euphorie, anxiolyse. . . Pour évaluer les retentissements de cette addiction médicamenteuse, nous proposons l’analyse des caractéristiques des patients pris en charge en addictologie. Méthodes Les caractéristiques des patients pris en charge dans le service d’addictologie pour mésusage de zolpidem (avril 2015—août 2016) sont recueillies et analysées : doses, effets recherchés, mésusage d’autres médicaments, profil psychologique, présence de critères du trouble de l’usage de substances selon le DSM-V. Résultats Treize patients (6 femmes/7 hommes, âge moyen 40 ans) sont pris en charge pour un mésusage de zolpidem (ancienneté du mésusage : 8 ans en moyenne [1—16 ans]). Les doses maximales journalières déclarées atteignent 60 mg à 2 000 mg par voie orale. Cinquante pour cent des patients consomment environ 14 comprimés dosés à 10 mg par jour (2 boîtes). Les effets recherchés sont l’anxiolyse, l’euphorie, l’effet stimulant, la sensation de bien-être, le sommeil. Pour 30 % des patients, il existe également un mésusage en benzodiazépines. Cinquante-quatre pour cent des patients ont des antécédents de crises convulsives liées à l’arrêt brutal du zolpidem et 62 % sont hospitalisés pour un sevrage. Le profil psychologique comprend systématiquement l’anxiété, pouvant être associée à une dépression, une impulsivité ou des troubles du sommeil. Tous les patients présentent au moins 5 critères du trouble de l’usage de substance (addiction au zolpidem modérée à sévère). Discussion L’utilisation du zolpidem est massive et banalisée (25 millions de boîtes vendues en France en 2012), en ville comme à l’hôpital (jusqu’à 6 % des patients hospitalisés dans une enquête locale sur un an). L’addiction au zolpidem est peu connue et probablement sous-estimée. La prise en charge est tardive. Le médicament est obtenu en raison d’un nomadisme médical ou d’achat en pharmacie sans ordonnance. Le zolpidem est aussi le 1er médicament cité sur les ordonnances falsifiées (enquêtes Osiap 2007—2012). Des mesures de prévention et de repérage semblent indispensables, notamment l’information des professionnels de santé. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.047 P38

Évolution de la consommation de benzodiazépines chez les sujets inclus dans l’enquête OPPIDUM entre 2010 et 2015 Liselotte Pochard a,∗ , Élisabeth Frauger a , Adeline Giocanti b , Quentin Boucherie a , Joëlle Micallef a , French Addictovigilance Network (FAN)1 a Aix-Marseille université, CNRS, INT, institut de neurosciences Timone, AP—HM, service de pharmacologie clinique, centre d’addictovigilance PACA-Corse, 13005 Marseille, France

Centre d’addictovigilance PACA-Corse, centre associé, laboratoire de santé publique, faculté de médecine, EA 3279, Aix-Marseille université, Marseille, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (L. Pochard) Introduction Une forte consommation de benzodiazépines et apparentées (BZD) est observée en France notamment parmi les sujets a risque d’abus et dépendance. Le dispositif OPPIDUM participe à l’évaluation de l’usage et du mésusage des BZD et permet d’apprécier l’impact des mesures réglementaires instaurées. Méthode OPPIDUM est une étude pharmaco-épidémiologique nationale, annuelle et transversale. Elle permet le recueil d’informations sur les modalités de consommation des substances psychoactives prises la semaine précédant l’enquête par les patients présentant un abus, une pharmacodépendance, ou sous traitement de substitution aux opiacés. Pour cette étude, les données OPPIDUM relatives à la consommation de BZD en 2010 et 2015 ont été analysées. Résultats La consommation de BZD concerne 20 % des sujets en 2010 (n = 655) et en 2015 (n = 993). Parmi eux, 32 % en 2010 et 35 % en 2015 présentent une dépendance alcoolique et, 82 % et 84 % sont sous protocole de substitution aux opiacés. Les BZD les plus consommées sont l’oxazépam (18 % de l’ensemble des BZD en 2010 et 24 % en 2015) suivie du diazépam (17 % en 2010 et 26 % en 2015). En 2010, la 3e BZD était le clonazépam (11 %) alors qu’elle est la 11e en 2015 (2 %). En 2010 et 2015, les modalités de consommation de l’ensemble des BZD ont peu évolué : deux tiers sont consommées depuis plus d’un an, la moitié sont consommées dans un contexte d’abus/dépendance, 20 % sont obtenues illégalement et un quart consommées avec de l’alcool. En 2010, le flunitrazépam, suivi du clonazépam, sont de loin les BZD ayant les indicateurs de détournement les plus élevés. En 2015, cette distinction entre les BZD est moins marquée. Toutefois l’oxazépam présente de plus en plus d’indicateurs de détournement importants parmi les autres BZD et le zolpidem est la BZD ayant les indicateurs les plus importants pour la dose supérieure à l’AMM. Discussion La consommation de BZD est stable depuis de nombreuses années parmi les sujets inclus dans OPPIDUM. La diminution de la consommation de clonazépam reflète l’impact des mesures réglementaires appliquées en 2011. Parallèlement, OPPIDUM met en évidence une augmentation de la consommation d’oxazépam et de diazépam dont le potentiel d’abus/dépendance reste à surveiller. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 1 CEIP-A (Centre d’évaluation et d’information sur la pharmacodépendance et d’addictovigilance) localisés à Bordeaux, Caen, Clermont-Ferrand, Grenoble, Lille, Lyon, Marseille, Montpellier, Nancy, Nantes, Paris, Poitiers et Toulouse, France.

http://dx.doi.org/10.1016/j.therap.2016.11.048 P39

Émergence d’un signal d’utilisation détournée de collyre à base de tropicamide en France : un exemple d’enquête d’addictovigilance Camille Ponté 1,∗ , Aurore Palmaro 2 , Émilie Jouanjus 3 , Maryse Lapeyre-Mestre 3 1 CEIP, Inserm 1027, service de pharmacologie médicale et clinique, université et CHU de Toulouse, 31000 Toulouse, France 2 Inserm 1027, service de pharmacologie médicale et clinique, université et CHU de Toulouse, Toulouse, France 3 CEIP, service de pharmacologie médicale et clinique, université et CHU de Toulouse, Toulouse, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Ponté)