PiDIATRIE
J Pbdiatr Ihkiculture 2002 ; 15 : 4-10 0 2002 gdirions scientifiques et mbdicales Elsevier SAS. Tow droits r&er&
Gbk?ALE
therapie genique des d~fieits immunitoires A. Fischer,
S. Hacein-Bey,
F. Le Deist,
G. de Saint
Basife,
JF? de Villartay,
M. Cavazzana-Cc&o h6pital Necker-Enfonts-Mchdes,
lnserm
U429,
I49,
rue de SPvres, 750 I5 Paris, France
eaucoup
rCsumt5 Les
deficits
ensemble
immunitaires
de maladies
traitement
actuel
hematopoi’etiques important
: I’allogreffe est
de cas,
Cependant,
hereditaires
au pronostic
identiques,
qui
d’apporter ne
dans res
combines
effect&es
b partir
situation
privilkgiee
immunitaire
non
nbgligeable partielle.
hereditaires
caracterises
du fait
constituent
severe
meritent
neonmoins
formes
combink severe. 0 2002 Elsevier
deficits
T / retrovirus
Ce concept du deficit
Ces resultats
confirmation
par
On peut
de ce type de traitement de deficit
kditions
SAS. Tous droits
immunitaires
lymphocytes
est introduit
sur le long terme.
I’application
z1 d’autres
lymphocy-
au traitement lie 13 I’X.
de une
d’induire
des pnkurseurs
avec succis
des patients
etendre
la
par un defaut T
de la moelle osseuse.
I’observation moins
ouvre
de la possibilite
impo~ante
combine
La
des genes impliques
genique. Les deficits immunitai-
prometteurs esperer
4
g~n~tiquement
une fois que le gene therapeutique
a Cte applique
tales
risque
lymphocytes
dons les precurseurs
au
HLA
immunologique
immunitaires
des
une prolif~rotion taires
pas
un
severes
developpement
nombre
des greffes
recente de IO plupati
deficits
souches
un
clinique.
comportent
les
cellules dons
benefice
sont
perspective de therapie
un
s&&we. Le
un
d’echec de reconstitution connaissance
de
susceptible,
les rksultats
de donneurs
constituent
souvent
immunitaire
scientifiques
et medi-
reserves
combines / therapie
shires genique
/
gene
I
de d&kits immunitaires primitifs mettent en jeu le pronostic vital. Ainsi, les deficits immunitaires combines s&&es (DIG), differents types de deficits des lymphocytes T, le syndrome de Wiskott Aldrich, le deficit en l&and de CD40 et de nombreuses maladies des cellules phagocytaires ont un pronostic severe [l-6]. La greffe de cellules souches allogeniques est de ce fait largement utiliste comme traitement de ces maladies. Les rPsultats des greffes effect&es B partir de donneurs HLA identiques procurent une chance de succes Bevee. I1 n’en est pas de m&me en ce qui concerne les greffes effect&es Q partir de donneurs non HLA gCnetiquement identiques, Malgre des progrts significatifs, recemment decrits pour les patients atteints de DICS, les risques d’echec lies aux infections, B la reaction du greffon contre f’hote et a d’autres complications, expliquent qu’il en soit ainsi. De plus, beaucoup de patients, notamment atteints de DICS, ayant rec;u une greffe de cellules souches hematopo%tiques haplo-identique, presentent un deficit persistant de la fonction des lymphocytes B, qui necessite un traitement au long tours par immunoglobulines par voie intraveineuse [7, 81. Enfin, l’immunit~ des lympho~tes T parfois decline au-dela dune dizaine d’anntes 191. Neanmoins, le succes des greffes de cellules souches htmatopoi’etiques est lie B la capacite d’autorenouvellement de ces cellules permettant, en theorie, tout au long de la vie une production de cellules normales. C’est egalement fond6 sur ce principe que le traitement curatif de maladies gtnetiques du systtme h~matopo~~tique par therapie genique
JOURNAL
DE PtDIATRIE
ET DE PUCRICULTURE
no 1 .2002
PiDIATRIE
est envisage. En effet, l’integration et l’expression dun transgene dans les cellules souches hematopoletiques (CSH) devraient permettre d’obtenir une gutrison [lo]. Une strategic alternative de transfert de genes consiste a cibler les lymphocytes T ptripheriques qui sont B longue durtie de vie. Le travail pionnier de M. Blaese et al. dans le cadre du traitement du deficit en adtnosine desaminase le montre, bien que cette thtrapeutique ne puisse permettre d’obtenir la guerison de maladies. 11 a et6 cependant montrt que des lympho~es T fonctionnels transduits pouvaient persister plus de huit ans aprts le traitement [ 11, 121. Les deficits immunitaires primitifs representent de bons candidats pour une approche de therapie genique car, pour beaucoup d’entre eux, les genes responsables ont Ctt identifies. Les vecteurs aujourd’hui disponibles derives d’oncorttrovirus murins peuvent &tre utilises dans des essais cliniques [ 131. Ces vecteurs permettent d’obtenir l’inttgration de transgene dans des cellules infect&es et a replications du gkne lors de la division cellulaire. Cependant, les copies provirales de ces vecteurs ne peuvent franchir la barriere nuckaire et done ne peuvent s’integrer dans des cellules quiescentes. Cela est un obstacle important dans la mesure ou la plupart des CSH ne sont pas en cycle. 11 represente la limite majeure au developpement actuel de la therapie genique dans le domaine des maladies des cellules sanguines. Les perspectives d’utilisation de vecteurs lentiviraux, qui permettent d’obtenir l’integration stable dun transgtlne dans le gtnome de cellules au repos, paraissent sur ce plan inttressantes [14-171. Neanmoins, les questions de securite liees B l’utilisation de tels vecteurs pour une implication clinique n’ont pas encore ttt completement resolues. Dans ces conditions, les applications cliniques de la therapie genique aux deficits immunitaires primitifs ne peuvent &tre envisagees pour l’instant que si certaines conditions sont remplies.
iconditionsnkcessairesir I’eff icaciti! d’une th&apie gknique d’un dkficit i~~unitaire pri~itif Le profil d’expression du gene doit Ctre le plus proche possible du profii physiologique; Pour une serie de genes qui sont exprimes de facon constitutive comme le gene de l’adenosine dtsaminase (ADA) ou du recepteur de la sous-unite de rtcepteurs de cytokine yc, il n’y a pas de difficult6 particulitre. En revanche, transactivateur JOURNAL DE PtDlATRlE
par exemple, dans le cadre du deficit en des molecules HLA de classe II ET DE PU’bRIClJLTURE no 1 - 2002
GiNiRALE
(CIITA) responsable dune forme de deficit immunitaire avec dtfaut d’expression des proteines HLA de classe II, la situation est plus difftcile car l’expression de cette proteine est induite par l’interftron y. De meme, le ligand de CD40 qui est deficient dans le syndrome hyper-IgM lie a 1’X n’est exprimt que par des lymphocytes T activb. Une expression constitutive de cette molecule par les lymphocytes telle que cela a et6 rtalisi chez des souris deficientes provoque la survenue de lymphome [ 181. Bien que l’on commence a mettre au point des procedts de regulation de l’expression de genes incorpores dans des vecteurs, on ne peut pour I’instant envisager une application clinique dans ces situations. Une eventuelle surexpression dun transgtne peut etre dangereuse, ainsi une surexpression de kinase associte B des recepteurs membranaires pourrait induire des signaux de survie ou de proliferation cellulaire excessifs pouvant a terme favoriser la survenue dun cancer. Cela doit &tre envisage par exemple pour le cas des deficits en ZAP-70 ou en JAK3. Ntanmoins, dans ce dernier cas, une telle complication n’a pas ttC observee dans la therapie genique des _ souris defcientes en JAK-3. Le fait que I’expression dun transgene con&e un avantage stlectif aux precurseurs lymphocytaires, pourrait permettre de surmonter I’obstacle lit aux defauts de transduction des cellules souches hematopokiques. En effet, la proliferation intense des prtcurseurs lymphocytaires suivie dune differentiation en un tres grand nombre de lymphocytes T a longue duke de vie pourrait etre suffkante pour corriger, pendant une longue periode de temps, les constquences cliniques de deficits immunit~res s&&es des lymphocytes T La fonction du produit du transgttne indique s’il peut en @tre ainsi. Le deficit en yc responsable du DICS lie B l’X et le deficit en JAK-3, tous deux caracttrises par un defaut de developpement des lympho~es T et NK en representent Ies modeles ideaux ; yc est une sous-unite de recepteurs de cytokines partages par les recepteurs des IL-2, 4, 7, 9 et 15. L’IL-7 et l’IL-15 sont respectivement responsables de l’induction de signaux de survie et de proliferation dans les precurseurs des lymphocytes T et NK [19]. Lexpression de la proteine yc procure ainsi un avantage selectif. Le fait que le profil dinactivation du chromosome X des femmes conductrices de cette maladie soit d&vie dans les populations lymphojiraires [ZO], l’avantage de croissance procure in vitro aux lymphocytes B transform& par le virus d’Epstein Barr deficient en yc aprPs expression de cette proteine [2 11, ainsi que la plus frequente expression de JAK-3 dans les populations lymphocytaires en comparaison avec 5
PiDlATRlE
GkNiRALE
les cellules myeloi’des chez les souris deficientes en JAK-3 apres transfert ex vivo du gene JAK-3, illustrent cette possibilite [22-281.
protocote de tronsfert de g&es Des ameliorations sensibles des methodes de production de vecteurs et de leur construction, ainsi que des conditions d’infection des cellules progenitrices hematopo~~tiques sont survenues au tours des dernitres an&es. 11 est ainsi possible d’obtenir une meilleure expression de transgene dans les populations de lymphocytes [23]. L a modification de vecteurs rttrovifaux, par la deletion de sequences inhibitrices de l’expression de transgtne au sein des LTR (Long terminal repeat), pourrait egalement permettre d’obtenir une expression prolong&e des transgenes [30, 311. L’utilisation de lignees cellulaires d’encapsidation permettant d’obtenir des titres plus eleves de virus, ainsi que l’utilisation de virus pseudotypes a l’aide par exemple de la pronine d’enveloppe du virus de la leucemie du singe Gibon (GAL&‘) peuvent Cgalement augmenter l’efficacitri: de transduction [33, 341. Des progres significatifs ont et& effect& dans l’utilisation des cytokines afin d’obtenir une preactivation des progtniteurs htmatopoi’etiques, permettant ainsi plus frequemment l’integration des provirus dans ces cellules sans qu’il n’y ait de differentiation cellulaire, l’utilisation du SCF (Stem ~e~~~ctu~), de la thrombopoi’etine ou MGDF et du FIST3 ligand, pour augmenter l’efficacitt de transduction des prtcurseurs hematopoi’etiques CD34 + [35-371. Enfin, l’utiiisation d’un fragment obtenu par recombinaison generique de la fibronectine (CH296) permet egalement d’augmenter I’efficacitt de transduction [38-411. Cet effet est vraisemblablement lit a la co-localisation des cellules et des particules virales.
dkficits i~~unitaires
primitifs
Le deficit en ADA a tte la premiere maladie cible dune therapie genique, dam la mesure ou le gene a Pte identifie il y a trts longtemps et oh il s’agit d’un gene exprimt de fa(;on constitutive. D.B. Kohn et al. ont Ccrit de facon precise les resultats obtenus chez trois patients‘ qui ont rer;u des precurseurs hematopdietiques CD34 + transduits du cordon ombilical. 11 est dtmontrt que, quatre an&es plus tard, la frequence de cellules T contenant le transgitne varie de 1 B 10 %, alors que seulement 0,Ol % des autres cellules sangui6
nes contient ce transgene [42]. Cela demontre qu’un avantage selectif est confer& aux lymphocytes T par rapport aux autres populations cellulaires par la presence et l’expression du gene de I’ADA. Cependant, les transcrits du gene ADA ne sont pas detect& dans les lymphocytes T au repos. Chez un patient, le traitement substitutif en enzyme ADA a CtC interrompu. 11 a alors CtC observe une chute des populations lymphocytaires et des fonctions immunes, bien que le pourcentage de lymphocytes T circulants transduits ait augment& Ces resultats indiquent qu’une expression insuffisante du transgene ne permet pas de restaurer une fonction immune normale. 11 est trts vraisemblable que le traitement continu substitutif en adtnosine desaminase exerce un effet deletere paradoxal en inhibant l’avantage selectif potentiellement confert aux cellules transduites.
le deficit en yc Comme indiqut ci-avant, cette maladie semble @tre le modele ideal pour une therapie gtnique. Une serie d’etudes in vitro a montrt la possibilite d’obtenir une stable de la prottine yc dans des expression lymphocytes B transform& par le virus d’Epstein Barr provenant de patients d&inures [43-451. De plus, la proteine est fonctionnelle. La differentiation de cellules NK et de lymphocytes T peut tgalement etre restauree in vitro apres transduction a l’aide d’un vecteur retroviral des cellules de patients CD34 + [46], En utilisant des souris deficientes en yc comme modele, il a Pte montre que toutes les anomalies immunologiques liees au deficit en yc pouvaient etre corrigees aprts transfert du gene “fc dans les CSH murines. Une immunitt complete se developpe et a et& observee de facon stable pendant 11 mois 147-493. Toutes ces etudes ont constitue les bases exptrimentales en vue de la mise en place d’un essai clinique. Cet essai a et& propose B des patients atteints d’un deficit immunitaire combine severe lie B 1’X n’ayant pas de donneur HLA identique. Le protocole consiste en le prelevement de cellules medullaires, la purification de cellules CD34 + , leur preactivation pendant une journte B l’aide des cytokines SCF, MGDF, FLT31, et IL3, suivis de trois cycles d’infection par un surnageant contenant le virus dtfectif dans des sacs plastiques recouverts du fragment de fibronectine CH296. Les rtsultats chez les deux premiers malades trait& ont et& recemment rapport& avec un recul de plus d’une an&e (maintenant de 18 mois) [50, 5 I]. Aucun effet secondaire n’a Cte observe chez ces patients, alors que le dtveloppement de lymphocytes T transduits et, JOURNAL
DE PtDlATRlE
ET DE PUiRlCULTURE
f
1 - 2002.
PiDIATRIE
dans une certaine mesure, des cellules NK a et& observe. La presence de populations lymphocytaires normales s’associe au developpement de reponses immunes specifiques d’antigenes. Ainsi, un b&Ace clinique a & obtenu : les patients sent gueris des infections presentees avant traitement et ils vivent maintenant normalement chez eux sans aucun traitement. Des rtsultats similaires ont tgalement Ctt obtenus plus recemment chez deux autres malades, 11 est ainsi dtmontre qu’un avantage selectif est procure aux cellules prog~nitrices des lympho~tes dans cette maladie. Bien s&r, les resultats a trts long terme ne sont pas connus. On ne peut exclure d’observer une extinction de l’expression du transgene et le dtclin progressif du nombre de prtcurseurs transduits qui pourraient provoquer une perte progressive des cellules immunes apres quelques annees [52]. Neanmoins, ces resultats apportent aujourd’hui une preuve de principe de l’efficacitt d’une thtrapie ge’nique.
autres DICS A cbtt de la ntcessitt d’une evaluation B long terme des r&ultats de la therapie genique du DISC lie Q I’X, il existe aujourd’hui un potentiel pour l’extension de ce traitement a d’autres formes de deficits immunitaires. Les maladies proches du DICS lit a I’X, comme le deficit en JAK3 et le deficit en chaine a du rtcepteur de 1’IL-7 sont les candidats evidents pour un tel traitement. La proteine JAK-3 est associee a la region intraceIlulaire de yc et transmet des signaux d’activation. La chame a du recepteur de l’IL7 est associee B yc pour former le recepteur de l’IL7 ntcessaire au developpement des lymphocytes T. La correction du deficit en JAK3 a d’abord CtC obtenue in vitro dans les lignees de lymphocytes B, puis il a CtC demontre qu’il Ctait possible de corriger le deficit in vivo chez des souris JAK-3 [53, 54]. Les deficits en proteines Rag-l et Rag-2 provoquent un dtfaut de dtveloppement des lymphocytes T et B car la recombinaison des elements V(D)J des genes codants pour les chaines des recepteurs T pour l’antigene et des recepteurs B pour l’antigene ne peut se faire [55]. 11 n’est pas certain que l’avantage selectif confer& par l’expression de la proteine Rag- 1 ou Rag-2 dans des cellules deficientes soit aussi puissant que celui confer4 par l’expression de la proteine yc. Neanmoins, ces formes de DICS ainsi que la maladie syndrome d’Omenn, reprtsentent voisine, le aujourd~hui de bons candidats 8 une application dune therapie gtnique. 11 faudra cependant verifier que l’expression constitutive, soit de la prottine Rag-l, soit JOURNAL
DE PtDlATRlE
ETDE
PUkRICULTURE
n” 1 - 2002
GiNtRALE
de la proteine Rag-2 dans les lymphocytes, n’exerce pas de consequences fscheuses puisque, normalement, ces proteines ne sont plus exprimees aprts que les rearrangements des recepteurs T ou B pour l’antigene sont effectuts. Les deficits en lymphocytes T, en particulier les deficits en ZAP-70, sont d’autres candidats possibles compte tenu de la gravitt de la maladie [56]. La correction du deficit en ZAP-70 dans les precurseurs hematopoi’ttiques necessitera l’utilisation dun promoteur restreignant l’expression en lymphoc~es T afin d’kiter une expression aberrante dans d’autres cellules [571. Le deficit immunitaire des lymphocytes T secondaire au defaut d’expression des molecules HLA de classe II est une autre maladie pour laquelle la thtrapie genique peut etre envisagee. Dans cette pathologie, quatre genes differents codant des facteurs de transcription ou un transactivateur des genes des molecules de HLA classe II sont anormaux. Les trois premiers genes sont exprimes de faGon constitutive. Cependant, aucun avantage selectif ne peut &tre attendu de leur expression 1581. Par ailleurs, l’expression du 4e gene (CIITA) est inductible. Le syndrome de Wiskott Aldrich est une autre forme de deficit immunitaire pour lequel la thtrapie genique representerait un progrts therapeutique significatif [59]. Comme les conductrices de cette maladie lice B l’X presentent un profil d’inactivation du chromosome X non lie au hasard dans l’ensemble des lignees sanguines, il est possible qu’une forme d’avantage selective puisse Ctre procuree par l’expression de la prottine WASP (deficiente dans cette maladie) dans les prtcurseurs hematopdittiques [60]. Cette question pourrait etre resolue par l’analyse d’un modttle murin de deficit WASP qui a et& recemment obtenu. A noter que la correction du deficit en proteine WASP dans les lymphocytes a ete obtenue in vitro et qu’elle permet la normalisation de l’architecture cellulaire. Comme indique prectdemment, le deficit en ligand de CD40 responsable du syndrome hyper-IgM lie a I’X est une autre forme grave de deficit des lymphocytes T qui pourrait profiter dune thtrapie genique, B condition cependant que l’expression du gene soit trts strictement regulee. Differentes possibilit& peuvent etre envisagees pour obtenir ce rtsultat, en particulier, on peut eventuellement songer a utiliser une forme soluble de la proteine [61]. Aujourd’hui, les perspectives de therapie genique des deficits immunitaires apparaissent sous un jour plus positif compte tenu des premiers resultats obtenus dans le traitement du DICS lie a l’X et des progres de la technologie du transfert de gene dans les cellules 7
PEDIATRIE
GENERALE
souches hematopoi’ttiques. Neanmoins, comme cela a et4 discutt, nombre de questions doivent &re t&s rigoureusement examinees au cas par cas. La disponibilite 6ventuelle de vecteurs lentiviraux, si leur usage clinique est rendu possible sans risque toxique, pourrait rep&enter un progres considerable en thtrapie genique des maladies du sang. 11s permettraient en effet le traitement de maladies pour lesquelles aucun avantage selectif procure par le transgene ne peut &tre envisage, telles que, par exemple, la granulomatose septique chronique ou encore dans la p-thalassemie
12
Kawamura N, Ariga T, Ohtsu M, Kobayashi I, Yamado M, Tame A, et al. In vivo kinetics of transduced cells in peripheral T cell-directed gene therapy : role of CD8+ cells in improved immunological function in an adenosine deaminase (ADA) SCID patient. J lmmunol 1999 ; 163 : 2256-61.
13
Miller AD. Retroviral lmmunol 1992 ; 158
Case SS, Price MA, Jordan CT, Yu XJ, Wang L, Bauer G, et al. Stable transduction of quiescent CD3 (+ ) CD3 (-) human hematopoietic cells by HIV-l-based lentiviral vectors. Proc Nat1 Acad Sci USA 1999 ; 96 : 2988-93.0.
16
Zennou V, Petit C, Guetard D, Nerhbass U, Montagnier L, Charneau P HIV-l genome nuclear import is mediated by a central DNA flap. Cell 2000 ; 101 : 173-85.
17
Follenzi A, Ailles LE, Bokovic S, Geuna M, Naldini L. Gene transfer by lentiviral vectors is limited by nuclear translocation and rescued by HIV-l pol sequences. Nat Genet 2000 ; 25 : 217-22.
18
Brown MFj Jopham DJ, Sangster MY, Zhao J, Flynn KJ, Surman SL, et al. Thymic lymphoproliferative disease after successful correction of CD40 ligand deficiency by gene transfer in mice. Not Med 1998 ; 4 : 1253-60.
19
Leonard WJ. The molecular basis of X-linked severe combined immunodef~ciency : defective cytokine receptor signaling. Annu Rev Med 1996 ; 47 : 22939.
20
Segal BH, Leto JL, Gallin JI, Malech HL, Holland SM. Genetic, biochemical, and clinical features of chronic granulomatous disease. Medicine (Baltimore) 2000 ; 79 : 170-200.
Wengler GS, Allen RC, Parolini 0, Smith H, Conley ME. Nonrandom X chromosome inactivation in natural killer cells from obligate carriers of X-linked severe combined immunodeficien~. J lmmunol 1993 ; 150 : 700-4.
21
Buckley RH, Schiff SE, Schiff RI, Markert L, Williams LW, Roberts JL, Myers LA, Ward FE. Hematopoietic stem-cell transplantation for the treatment of severe combined immunodeficiency [see comments]. N Engl J Med 1999 340 : 508-16.
Hacein-Bey H, Cavauana-Calvo M, Le Deist F, Dautry-Varsat A, Hivroz C, Riviere I, et al. Gamma-c gene transfer into SCID X1 patientsIB-cell lines restores normal high-affini~ interleukin-2 receptor expression and function. Blood 1996 ; 87 : 3 108- 16.
22
Bunting KD, Sangster MY, lhle JN, Sorrentino BP Restoration of lymphocyte function in Janus kinase 3deficient mice by retroviral-mediated gene transfer [see comments]. Nat Med 1998 ; 4 : 58-64.
23
Bunting KD, Flynn KJ, Riberdy JM, Doherty PC, Sorrentino BP Virus-specific immunity ofter gene therapy in a murine model of severe combined immunodeficiency. Proc Nat1 Acad Sci USA 1999 ; 96 : 232-7.
24
Stephan V, Wahn V, Le Deist F, Dirksen U, Broker B, Muller-Fleckenstein I, et al. Atypical X-linked severe combined immunodeficiency due to possible spontaneous reversion of the genetic defect in T cells. N Engl J Med 1996 ; 335 : 1563-7.
25
F! Wahn V, Douagi I, Horneff G, Pannetier C, Le Deist F, et al. Diversity, fun~ionali~, and stability of the T cell reoertoire derived in vivo from a sinale human T cell Precursor. Proc Natl Acad Sci U:A 2000 ; 97 : 274-8.
Reith W, Muhlethaler-Mottet A, Masternak K, Villard J, Mach B. The molecular basis of MHC class II deficiency and transcriptional control of MHC class II gene expression. Microbes Infect 1999 ; 1 : 839-46. Snapper SB, Rosen FS. The Wiskott-Aldrich syndrome protein (WASP) : roles in signaling and cytoskeletal organization. Annu Rev lmmunol 1999 ; 17 : 905-29.
6
:7
8
9
Notarangelo LD, Hayward AR. X-linked immunodeficiency with hyper-IgM (XHIM). Clin Exp lmmunol 200 ; 120 : 399-405.
Haddad E, Le Deist F, Aucouturier P CavazzanaCalvo M, Blanche S, De Saint Basile G, Fischer A. Long-term chimerism and B-cell function after bone marrow transplantation in patients with severe combined immunodeficiency with B cells : A single-center study of 22 patients. Blood 1999 ; 94 : 2923-30. Pate1 DD, Gooding ME, Parrott RE, Curtis KM, Haynes BF, Buckley RH. Thymic function after hematopoietic stem-cell transplantation for the treatment of severe combined immunodeficien~. N Engl J Med 2000 ; 342 : 1325-32.
10 Weissman
IL. Translating stem and progenitor cell biqlog~ to the clinic : barriers and opportunities. Science 20Q0 ; 287 : 1442-6.
11
8
Microbial
15
Chu DH, Morita CT, Weiss A. The Syk family of protein tyrosine kinases in T-cell a~ivation and development. lmmunol Rev 1998 ; 165 : 167-80.
5
Top
Miyoshi H, Smith KA, Mosier DE, Verma IM, Torbett BE. Transduction of human CD34+ cells that mediate long-term engraftment of NODiSClD mice by HIV vectors. Science 1999 ; 283 : 682-6.
Fischer A, Malissen B. Natural and engineered disorders of iymphoc~e development. Science 1998 ; 280 : 237-43.
‘4
Curr
14
WI.
3
vectors.
: l-24.
Blaese RM, Culver KW, Miller AD, Carter CS, Fleisher T, Clerici M, et al. T lymphocyte-directed gene therapy for ADA- SCID : initial trial results after 4 years. Science 1995 ; 270 : 475-80.
BOUSSO
JOURNAL
DE PkDlATR@E ET DE PUiRlCUtTURE
n* 1 - 2002
P~DIATRIE
GtNliRALE
r26
Hirschhorn R, Yang DR, Puck JM, Huie ML, Jiang CK, Kurlandsky LE. Spontaneous in vivo reversion to normal of an inherited mutation in a patient with adenosine deaminase deficiency [see comments].Nat Genet 1996 ; 13 : 290-5.
27
Rohrer J, Conley ME. Correction of X-linked immunodeficient mice by competitive reconstitution with limiting numbers of normal bone marrow cells. Blood 1999 ; 94 : 335865.
28
Riviere I, Brose K, Mulligan RC. Effects of retroviral vector design on expression of human adenosine deaminase in murine bone marrow transplant recipients engrafted with genetically modified cells. Proc Natl Acad Sci USA 1995 ; 92 : 6733-7.
29
30
Halene S, Kohn DB. Gene therapy using hematopoietic stem cells : Sisyphus approaches the crest. Human Gene Therapy 2000 ; 11 : 1259-67. Robbins PB, Skelton DC, Yu XJ, Halene S, Leonard EH, Kohn DB. Consistent, persistent expression from modified retroviral vectors in murine hematopoietic stem cells. Proc Nat1 Acad Sci USA 1998 ; 95 : 10182-7.
cells on specific fibronectin fragments increases genetic transduction of mammalian cells. Nat Med 1996 ; 2 : 876-82. 39
Kiem HP Andrews RG, Morris J, Peterson L, Heyward S, Allen JM, et al. Improved gene transfer into baboon marrow repopulating cells using recombinant human fibronectin fragment CH-296 in combination with interleukin-6, stem cell factor, FLT-3 ligand, and megakaryocyte growth and development factor. Blood 1998 ; 92 : 1878-86.
40
Dao MA, Hashino K, Kato I, Nolta JA. Adhesion to fibronectin maintains regenerative capacity during ex vivo culture and transduction of human hematopoietic stem and progenitor cells. Blood 1998 ; 92 : 4612-21.
41
Rosenzweig M, MacVittie TJ, Harper D, Hempel D, Glickman RL, Johnson RF: et al. Efficient and durable gene marking of hematopoietic progenitor cells in nonhuman primates after nonablative conditioning. Blood 1999 ; 94 : 227 l-86.
42
Kohn DB, Hershfield MS, Carbonaro D, Shigeoka A, Brooks J, Smogorzewska EM, et al. T lymphocytes with a normal ADA gene accumulate after transplantation of transduced autologous umbilical cord blood CD34+ cells in ADA-deficient SCID neonates. Nat Med 1998 ; 4 : 775-80.
31
Halene S, Wang L, Cooper RM, Bockstoce DC, Robbins PB, Kohn DB. Improved expression in hematopoietic and lymphoid cells in mice after transplantation of bone marrow transduced with a modified retroviral vector. Blood 1999 ; 94 : 3349-57.
43
32
Cosset FL, Morling FJ, Takeuchi Y, Weiss RA, Collins MK, Russell SJ. Retroviral retargeting by envelopes expressing an N-terminal binding domain. J Virol 1995 ; 69 : 63 14-22.
Candotti F, Johnston JA, Puck JM, Sugamura K, O’Shea JJ, Blaese RM. Retroviral-mediated gene correction for X-linked severe combined immunodeficiency. Blood 1996 ; 87 : 3097-l 02.
44
33
MacNeill EC, Hanenberg t-1, Pollok KE, van det Loo JC, Bierhuizen MF, Wagemaker G, et al. Simultaneous infection with retroviruses pseudotyped with different envelope proteins bypasses viral receptor interference associated with colocalization of gp70 and target cells on fibronectin CH-296. J Virol 1999 ; 73 : 3960-7.
Taylor N, Weinberg function in mediated 1996 ; 87
45
Cavazzana-Calvo M, Hacein-Bey S, de Saint Basile G, De Coene C, Selz F Le Deist F et al. Role of interleukin-2 (IL-2), IL-7, and IL-15 in natural killer cell differentiation from cord blood hematopoietic progenitor cells and from gamma c transduced severe combined immunodeficien~ Xl bone marrow cells. Blood 1996 ; 88 : 3901-9.
46
Hacein-Bey S, Basile GD, Lemerle J, Fischer A, Cavazzana-Calvo M. Gammac gene transfer in the presence of stem cell factor, FLT-3L, interleukin-7 (IL7), IL- 1, and IL- 15 cytokines restores T-cell differentiation from gamma (-) X-linked severe combined immunodeficiency hematopoietic progenitor cells in murine fetal thymic organ cultures. Blood 1998 ; 92 : 4090-7.
47
Lo M, Bloom ML, lmada K, Berg M, Bollenbacher JM, Bloom ET, et al. Restoration of lymphoid populations in a murine model of X-linked severe combined immunodeficiency by a gene-therapy approach. Blood 1999 ; 94 : 3027-36.
48
Soudais C, Tusjino S, Sharara LI, Guy-Grand D, Taniguchi T, Fischer A, et al. Stable and functional lymphoid reconstitution common cytokine”n$eptor gamma chain deficient mice by retrovir&i!%r%!Jiated gene transfer. Blood 2000 ; 95 : 307YG7?
49
Whit-warn T, Haskins ME, Henthorn PS, Kraszewski JN, Kleiman SE, Seidel NE, et al. Retroviral marking of canine bone marrow : long-term, high-level expression of human interleukin-2 receptor common
34
35
Kiem HP Heyward S, Winkler A, Potter J, Allen JM, Miller AD, et al. Gene transfer into marrow repopulating cells : comparison between amphotropic and gibbon ape leukemia virus pseudo~ped retroviral vectors in a competitive repopulation assay in baboons. Blood 1997 ; 90 : 4638-45. Dao MA, Hannum CH, Kohn DB, Nolta JA. FLT3 ability of the ligand preserves human CD34+ progenitors to sustain long-term hematopoiesis in immune-deficient mice after ex vivo retroviral-mediated transduction. Blood 1997 ; 89 : 44656. Hennemann 8, Conneolly E, Pawliuk R, Leboulch P Rose-John S, Reid D, et al. Optimization of retroviralmediated gene transfer to human NOD/SClD mouse repopulating cord blood cells through a systematic analysis of protocol variables. Exp Hematol 1999 ; 27 : 817-25. Dunbar CE, Seidel NE, Doren S, Sellers S, Cline AP Metzger ME, et al. Improved retroviral gene transfer into murine and Rhesus peripheral blood or bone marrow repopulating cells primed in vivo with stem cell factor and granulocyte colony-stimulating factor. Proc Natl Acad Sci USA t 996 ; 93 : 1 187 l-6. Hanenberg H, Xiao XL, Dilloo D, Hashino K, Kato I, Williams DA. Colocalization of retrovirus and target
JOURNAL
DE PtDlATRlE
ET DE PUkRlCULTURE
no 1 - 2002
Uribe L, Smith S, Jahn T, Kohn DB, K. Correction of interleukin-2 receptor X-SCID lymphoblastoid cells by retrovirally transfer of the gamma-c gene. Blood : 3103-7.
9
PEDIATRIE
GiNiRALE
---.----
---I___~
I
50
51
52
53
54
55
--.---.--_--.“..
aamma chain in canine Ivmohocvtes. 92 : 1565-75. II
I
Blood
1998
:
57
Macchi P Villa A, Gillani S, Sacco MG, Frat-tini A, Pot-to F, et al. Mutations of Jak-3 gene in patients with autosomal severe combined immune deficiency (SCID). Nature 1995 ; 377 : 65-8. Candotti F Oakes SA, Johnston JA, Notarangelo LD, O’Shea JJ, Blaese RM. In vitro correction of JAK3deficient severe combined immunodeficiency by retroviral-mediated gene transduction. J Exp Med 1996 ; 183 : 2687-92.
complex molecules
58
K. RAG and RAG
upon restoration
of normal sur-
I
Bradley MB, Fernandez JM, Ungers G, Diaz-Barrien-
I I
in MHC class II deficiency (bare lympho-
Candotti
F
Facchetti
F, Blanzuoli
L,
Stewart
in B cell lines from Wisko~-Aldrich carrying 1170-4.
“null”
mutations.
DM,
syndrome patients
Gene Ther
1999
!
of /
; 6:
Huang MM, Tsuboi S, Wong A, Yu XJ, Oh-Eda M, Derry JM, et al. Expression of human Wiskott-Aldrich syndrome protein in patients’cells leads to partial
! j
I I
correction of a phenotypic abnormality of cell surface glycoproteins. 61
Gene Ther 2000
Barry SC, Seppen J, Ramesh N, Foster JL, Seyama K, Ochs HD, et al. Lentiviral and murine retroviral transduction
of T cells for expression
ligand. Hum Gene Ther 2000 62
; 7 : 3 14-20.
Malech
HL.
Progress
granulomatous Suppl 2
of human CD40
; 11 : 323-32.
in gene therapy
disease.
J Infect
Dis
for chronic 1999
; 179
: S318-25.
JOURNAL
DE PliDlATRlE
ET DE PUtRICULTURE
I /
.- x. __
10
I ,
!
Nelson DL, Blaese RM. Retrovirus-mediated WASP gene transfer corrects defective actin polymerization
60
-j
complex. J Exp I
cyte syndrome) cells by retroviral transduction CIITA. J lmmunol 1997; 159 : 1086-95. 59
B.
tos T, Steimle V, Mach B, et al. Correction of defective expression
; 1 1 : 435-42.
Taylor N, Bacon KB, Smith S, Jahn i, Kadlecek TA, Uribe L, et al. Reconstitution of T cell receptor signaling in ZAP--/O-deficient cells by retroviral transduction of the ZAP-70 gene. J Exp Med 1996 ; 184 : 203 l-6.
M, Malissen
histocompatibility
face density of T cell receptor-CD3 Med 1997; 185: 707-15.
Puel A, Ziegler SF, Buckley RH, Leonard WJ. Defective IL7R expression in (-) (+ ) N (+ ) severe combined immunodeficiency. Nat Genet 1998 ; 20 : 3947. Notarangelo LD, Villa A, Schwarz defects. Curr Opin lmmunol 1999
L, Gillet A, Malissen
single positive T cells found in CD3-zeta/eta-/-
mice overtly react with self-major
Cavazzana-Calvo M, Hacein-Bey S, De Saint Basile G, Gross E Yvon E, Nusbaum P et al. Gene therapy of human severe combined immunodeficiency (SCID) -Xl disease. Science 2000 ; 288 : 669-72. Buckley RH. Gene therapy for human SCID : dreams become reality [In Process Citation]. Nat Med 2000 ; 6 : 623-4.
Lin SV, Ardouin The
nfi I .2002
1