Revue de Presse
C. Mariette, S. Benoist, Ph. De Mestier
La durée opératoire était significativement plus courte de 19 minutes (p = 0,01) dans le groupe laparo. Dans le groupe cœlio, le taux de conversion était de 2,6 %. Le taux de mortalité opératoire était de 0,9 % dans le groupe cœlio et nul dans le groupe laparo (ns). Le taux de morbidité était de 13 % dans le groupe cœlio et de 18 % dans le groupe laparo (ns). En particulier, il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes pour le taux de fistules ou de réinterventions. La taille moyenne de l’incision médiane était de 5,3 cm dans le groupe cœlio et de 14,1 cm dans le groupe laparo. La durée d’hospitalisation était significativement plus courte de un jour dans le groupe cœlio (5,4 ± 1,8 vs 6,4 ± 2,8 j, p = 0,002). À 6 et 12 mois, il n’y avait pas de différence significative entre les 2 groupes pour la qualité de vie. Une étude de coût incluant l’ensemble des frais liés à la procédure chirurgicale au bloc opératoire et aux soins prodigués durant l’hospitalisation montrait un surcoût de la laparoscopie de 590 €. Les auteurs concluent que pour la colectomie droite, les avantages de la laparoscopie par rapport à la laparotomie sont moindres que pour les autres types de résection colorectale et qu’en raison du surcoût qu’elle entraîne, elle ne doit pas être réalisée en routine.
droite, où une partie de la procédure chirurgicale est réalisée en extra-corporel, la laparoscopie offre des avantages postopératoires. 2) La conclusion des auteurs est assez tendancieuse et repose sur une étude de coût très incomplète. En effet, un des avantages de la laparoscopie est la reprise plus rapide des activités, en particulier professionnelles, qui engendre une économie majeure, non évaluée par une simple étude de coûts directs. 3) Il est assez surprenant que les auteurs aient réalisé une étude de qualité de vie à 6 et 12 mois, alors que la laparoscopie confère des avantages essentiellement dans la période opératoire immédiate [3]. Une évaluation plus précoce aurait été intéressante. 4) En conclusion, cette étude montre que pour la colectomie droite la laparoscopie offre des avantages immédiats par rapport à la laparotomie, certes moins marqués que pour les autres résections colorectales, sans majorer la morbidité opératoire. Sur ces arguments, la laparoscopie peut être proposée dans cette indication. Mots-clés : Côlon. Traitement. Cancer. Côlon droit. Laparoscopie. Essai randomisé.
Commentaires :
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1) Il s’agit de la première étude randomisée comparant spécifiquement la colectomie droite par laparoscopie et par laparotomie. Cette étude confirme que même pour une colectomie
1. Br J Surg 2004;91:1111-1124. 2. Arch Surg 2007;142:298-303. 3. Ann Surg 2006;243:143-149.
Apport du PET-scan pour le diagnostic de malignité des tumeurs intracanalaires pancréatiques mucineuses et papillaires (TIPMP)
92 %, 95 %, 96 %, 91 %, et 94 % contre 58 %, 81 %, 79 %, 61 % et 68 % pour l’association IRM + scanner. Pour l’ensemble de la population incluant les 17 malades surveillés, la performance globale du PET-scan était de 95 % contre 72 % pour l’association IRM + scanner. En terme d’impact sur la stratégie thérapeutique, le PET-scan, par rapport aux données de l’IRM et du scanner, aurait poussé à opérer à raison 8 malades (12 %) et aurait évité une intervention inutile chez 5 malades (8 %). En conclusion, les auteurs recommandent la réalisation d’un PET-scan systématique chez les malades ayant une TIPMP asymptomatique pour qui l’imagerie conventionnelle laisse un doute quant à la transformation maligne de la lésion.
C. Sperti, S. Bissoli, C. Pasquali, L. Frison, G. Liessi, F. Chierichetti, S. Pedrazzoli
18-fluorodeoxyglucose positron emission tomography enhances computed tomography diagnosis of malignant intraductal papillary mucinous neoplasms of the pancreas. Ann Surg 2007;246:932-937. En cas de TIPMP, le scanner et l’IRM ne permettent un diagnostic de certitude de dégénérescence maligne que dans un peu moins de 2/3 des cas [1-3]. Les auteurs ont donc évalué les performances du PET-scan par rapport à l’IRM et au scanner pour prédire une dégénérescence maligne chez 64 malades atteint d’une TIPMP. Parmi ces 64 malades, 27 étaient asymptomatiques et 41 avaient des lésions multiples. En moyenne, le diamètre de la lésion la plus importante était de 2,8 cm, avec une atteinte du canal de Wirsung dans 28 cas (43 %). Une TIPMP était considérée comme suspecte d’être maligne à l’IRM et au scanner, si elle mesurait plus de 3 cm ou s’il existait des nodules dans la paroi de plus de 10 mm ou une dilatation du wirsung de plus de 10 mm. Au PET-scan, la TIPMP était considérée comme maligne s’il existait une fixation au niveau de la lésion supérieure à 2 fois la normale. Au total, un diagnostic histologique de certitude était obtenu chez 47 malades incluant 26 tumeurs malignes et 21 tumeurs bénignes. Pour les 17 autres malades, la lésion était considérée comme bénigne et ne s’était pas modifiée avec un suivi moyen de 25 mois. Pour les 47 malades ayant un diagnostic histologique de certitude, la sensibilité, la spécificité, les valeurs prédictives positive et négative et la performance globale du PET-scan pour le diagnostic de malignité d’une TIPMP étaient respectivement de
Commentaires : 1) C’est la plus grosse série évaluant la place du PET-scan pour le diagnostic de malignité des TIPMP. Cette étude confirme des études précédentes qui avaient montré l’intérêt du PETscan pour l’ensemble des tumeurs kystiques du pancréas. 2) Il est dommage que dans cette étude, aucun malade n’ait eu une écho-endoscopie qui est maintenant quasiment toujours pratiquée dans l’évaluation des TIPMP et permet de bien visualiser les nodules tumoraux dans la paroi des TIPMP. Il aurait été intéressant de voir si le PET-scan était toujours utile chez des malades ayant eu une IRM, un scanner et une échoendoscopie. 3) D’un point de vue méthodologique, si les auteurs avaient voulu réellement mesurer l’apport du PET-scan, il aurait été plus judicieux de comparer les performances de l’association de l’IRM et du scanner avec les performances de l’association de l’IRM, du scanner et du PET-scan plutôt que de comparer les performances du PET-scan tout seul par rapport à l’association de l’IRM et du scanner. Mots-clés : Pancréas. Diagnostic. Tumeur intracanalaire pancréatique mucineuse et papillaire. Cancer. PET-scan. IRM. Scanner.
1. Arch Surg 2003;138:610-618. 2. Pancreas 2004;29:212-217. 3. J Gastrointest Surg 2005;9:22-29.