COMMUNICATIONS ORALES SYMPOSIUM EUROPÉEN Matériels et Méthodes : Après autorisation de l’AFSSAPS, sept patients présentant un déficit bilatéral en cellules souches limbiques ont été inclus dans cette étude à partir d’août 2007. Les prélèvements de muqueuse buccale ont été mis en culture afin d’extraire et promouvoir des cellules épithéliales aux caractéristiques cornéennes. Le support de la culture épithéliale est un polymère thermolabile qui permet la libération du feuillet épithélial sur la cornée sans procédé enzymatique avec respect de la membrane basale. Les résultats sont évalués en fonction d’un critère principal qui est la reconstruction d’un épithélium de bonne qualité (KPS, ulcère, vascularisation cornéenne) et de critères secondaires que sont les signes fonctionnels, l’acuité visuelle, l’opacification de la cornée. Résultats : Les sept patients ont eu une amélioration du critère de jugement principal avec diminution de la KPS, suppression de tout ulcère et régression de la néovascularisation cornéenne dès le deuxième mois de suivi. La symptomatologie fonctionnelle s’est également améliorée dans tous les cas à partir du troisième mois. L’acuité visuelle n’a progressé que pour 3 patients qui ne présentaient pas d’opacité stromale dense ou centrale. Discussion : La greffe de cellules épithéliales autologues provenant de cellules épithéliales de la muqueuse buccale est une possibilité thérapeutique pour les patients présentant une dystrophie cornéenne bilatérale par atteinte des cellules souches limbiques. L’amélioration de la couche épithéliale avec suppression de la néovascularisation améliore parfois suffisamment la vision et la qualité de vie du patient. Pour certains, une greffe de cornée lamellaire pourra être proposée plus tardivement afin de remplacer le stroma opacifié. Conclusion : La greffe de cellules épithéliales provenant de la muqueuse orale du même patient permet de restituer une fonction correcte à la surface cornéenne dès le troisième mois post-opératoire. 15 patients supplémentaires seront inclus à partir de janvier 2007, conformément aux données du protocole de recherche biomédicale accepté par L’AFSSAPS. Nishida K et al. N Engl J Med 2004 ; 351 : 1187-96. Rama P et al. Transplantation 2001 ; 72 : 1478-5.
057 Notre expérience avec 5-fluoruracil et mitomycine-C dans le traitement des néoplasies de la conjonctive et de la cornée-conjonctive. Chémoréduction ou traitement définitif ? Our experience with local application of 5-fluorouracil and Mitomycin-C for treatment of conjunctival and corneo-conjunctival neoplasia. Chemoreduction or definitive treatment? IBISEVIC M*, ALIKADIC-HUSOVIC A, JURISIC V (Sarajevo, Bosnia and Herzegovina), MUHAMEDAGIC L (Zenica, Bosnia and Herzegovina), LJALJEVIC S, ALIMANOVICHALILOVIC E, NISIC F, CERIC O (Sarajevo, Bosnia and Herzegovina) Aim: To present 11 cases with conjunctival and/or corneal intraepithelial neoplasia treated with local application of 5-FU and Mytomicin- C. Aim and Methods: The intervention, noncomparative case series was performed in the period between April 2005 and June 2007. Of 11 cases, 6 cases (Group I) were treated with local application with 5-FU 1% and 5 cases treated with Mitomycin C 0.04% (Group II). All patients had biomicroscopic appearance of conjunctival or corneo-conjunctival neoplasia. Initial treatment (first day of cycle) started with direct applications of antimetabolite on tumor tissue. Antimetabolite drops were applied 4 times per day the next four days. Complete cycle lasted 5 days with 10 days off. Third and four cycles if needed started one month after previous cycle. All cases received antibiotics, steroids and 20% autologous serum drops. Results: Group I: In 3 cases (3 cycle) tumor regressed without recurrence, in 2 cases tumor decreased after 3 cycles and required surgery, in 1 case tumor enlarged (after 2 cycles). Group II : in 2 cases we noticed full resolution after 2 cycles; 2 cases showed decrease of tumor (3 cycles) and required surgery; in one case tumor decreased without surgery after 3 cycles. In 7 cases we didn’t notice any recurrence (4 – 16 months) after antimetabolite treatment with/without surgeries. In two cases (Group I, Group II) we noticed corneal epithelial defect after second cycle, one case had iridocyclitis (Group I), and one case experienced corneal melting after the third cycle. Pathohisthological examination confirmed neoplasia in 9 cases. Discussion: There is a great number of modalities for treatment of conjunctival/ corneal neoplasia: Cidofovir, Interferon alpha-2b, finger-tip cryotherapy, photodynamic therapy, vitamin A, beta radiation, phototerapeutic keratectomy, topical urea, thiothepa, cryotherapy, surgical excision of lesion, antimetabolite etc. Conclusion: Antimetabolite, in selected cases, may be a therapeutic option for the treatment of conjunctival and/or corneal neoplasia as a permanent solution, or as chemoreduction.
058 Greffe de cornée et Laser femtoseconde. Femtosecond laser and keratoplasty. LEGEAIS JM*, BELKACEM A, DOAT M, SAVOLDELLI M (Paris) Objectif : Évaluation des 7 premières kératoplasties transfixiantes en Z réalisées au laser femtoseconde sur œdème du pseudophake. Matériels et Méthodes : Les patients ont été opérés avec un laser femtoseconde de type Intralase intégrant la fonction greffe. Les auteurs ont utilisé la technique du double passage pour la préparation du greffon (sur chambre artificielle) et le traitement des patients (anesthésie topique). Pour chaque patient un gap de 50 microns a été programmé pour permettre une ouverture du globe oculaire dans un second temps sous anesthésie générale. Une greffe en Z a été réalisée pour chaque patient avec une énergie comprise entre 2.52 et 2.82 microjoules. Les reliquats des découpes des yeux de banque et les cornées pathologiques ont été systématiquement évalués par microscopie optique et electronique. Résultats : La durée de chaque trépanation est en moyenne de 227 secondes (211239) en utilisant la technique du double passage (greffon ou receveur). Chaque procédure a été réalisée sans incident intercurrent. Les découpes ont pu être réalisées facilement sans l’utilisation d’une découpe manuelle complémentaire. Aucun seidel post opératoire n’a été observé. La congruence greffon — receveur est optimale. L’ablation des fils à 6 mois est envisagable sans entraîner de décalage secondaire du greffon. L’astigmatisme post opératoire est en moyenne de 3.7 dioptries (1.5 D7 D). Les découpes ne montrent pas d’effet thermique en microscopie, la découpe est unique sans double découpe et sans modification ultrastructurale en dehors d’une densification légère de l’interface. Discussion : Le laser femtoseconde présente des limitations d’efficacité en cas de cornée opaque. Elles peuvent être atténuées par l’augmentation des énergies en moyenne 2.3 fois plus élevées que celles utilisées pour une procédure de type LASIK. Nous conseillons la technique du double passage pour obtenir des découpes reproductibles et éviter des découpes incomplètes ou insuffisantes en cas de traitement de cornée opaque et épaisse. Conclusion : Le laser femtoseconde peut être utilisé avec succès pour le traitement de cornée opaque par kératoplastie.
059 Mesure de la pression intraoculaire par Ocular Response Analyzer comparée au tonomètre de Goldmann chez les patients glaucomateux. Ocular Response Analyzer versus Goldmann aplanation tonometry for intraocular pressure measurements. ABITBOL O*, AUDREN F, DOAN S, GABISON E, HOANG-XUAN T, GATINEL D (Paris) But : L’Ocular Response Analyzer (ORA) (Reichert, Buffalo, NY) mesure deux pressions intra-oculaires (PIO) : la PIOG, corrélée aux mesures du tonomètre à aplanation de Goldmann (TAG), et la PIOCC, sensé être moins influencée par les propriétés biomécaniques cornéennes. Matériels et Méthodes : Étude rétrospective. Nous avons mesuré la pachymétrie cornéenne aux ultrasons et la PIO par ORA et TAG chez des patients glaucomateux. Nous avons recherché l’existence de corrélations entre ces différentes méthodes de mesure. L’influence de la pachymétrie sur les mesures obtenues a également été étudiée. Résultats : Nous avons analysé 180 yeux de 93 patients glaucomateux. Les différentes méthodes de mesure utilisées étaient corrélées entre elles, mais donnaient des résultats significativement différents (p < 0,001) (différence moyenne TAG-PIOG = 1,51 ± 3,6 mm Hg ; différence moyenne TAG-PIOCC = 3,11 ± 4,0 mm Hg ; différence moyenne PIOG-PIOCC : 1,6 ± 2,0 mm Hg). Nous avons retrouvé une corrélation entre pachymétrie et PIO TAG, ainsi qu’entre pachymétrie et PIOG. En revanche, il n’y avait pas de corrélation entre pachymétrie et PIOCC. Discussion : On sait que les mesures de la PIO par TAG sont influencées par la pachymétrie. Il semble que la PIOCC mesurée par ORA soit indépendante de ce paramètre, ce qui pourrait améliorer la fiabilité de mesure de la PIO, surtout pour les cornées fines et épaisses. Conclusion : Les mesures de la PIO par TAG et ORA sont corrélées entre elles, mais significativement différentes les unes des autres. L’ORA tend à surestimer la PIO par rapport au GAT. Dans notre étude, la mesure de la PIOCC est indépendante de la pachymétrie.
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114 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie
J. Fr. Ophtalmol.