COMMUNICATIONS ORALES SYMPOSIUM FRANCO-MAGHRÉBIN LES PTÉRYGIONS 113
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Formes cliniques des ptérygions. Clinical forms of pterygium. BEN YOUSSEF N*, DEROUICHE K, BETTAIEB A, EL MATRI L (Tunis, Tunisie) Introduction : Le ptérygion est une pathologie de surface très fréquent, caractérisée par une inflammation et une prolifération des cellules de la conjonctive sous forme d’une membrane qui se développe en triangle à partir de la conjonctive bulbaire. Le but de ce travail est de rapporter les différents aspects morphologiques et formes cliniques du ptérygion. Matériel et Méthodes : Étude prospective portant sur tous les patients qui ont consulté pour ptérygion à partir de juin 2006. Ils ont tous eu un interrogatoire précisant l’âge, le sexe, la race, la profession et l’environnement, une mesure de l’acuité visuelle, une réfraction, un test de Schirmer, un examen à la LAF, une topographie cornéenne et des photographies du segment antérieur. Discussion : Le ptérygion touche surtout les hommes. Plusieurs formes cliniques ont été retrouvées et classées en formes topographiques (nasales, temporales, uni ou bilatéral), formes anatomiques (type I : envahissement cornéen inférieur à 2 mm, type II : envahissement entre 2 et 4 mm, type III : envahissement supérieur à 4 mm), formes évolutives (peu évolutives, progressives et rapidement évolutives), formes symptomatiques (membraneuse, pseudotumorales, hémorragiques, kystiques et adipeuses) et formes compliquées (infection conjonctivale, astigmatisme cornéen, hémorragie conjonctivale, occlusion de l’axe optique, métaplasie épidermoïde et dégénérescence maligne). Le ptérygion était unilatéral dans 60 % des cas. Les formes nasales sont constatées dans 85 % des cas. Les principaux facteurs favorisants retrouvés étaient l’exposition aux radiations solaires, la poussière et le vent. Conclusion : Le ptérygion est un motif de consultation fréquent. Il est gênant par son caractère inesthétique, par l’apparition d’irritations chroniques et surtout par son extension à l’aire pupillaire qui entraîne une baisse de l’acuité visuelle. Il peut revêtir de nombreux aspects cliniques.
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Traction induite par les ptérygions : démonstration en échographie 50 MHz à balayage linéaire. Pterygium-related traction involvement, using a linear scanning 50 MHz probe. BERGES O*, DENION E, LAFITTE F, KOSKAS P, GABISON E, GATINEL D, ABITBOL O, DUONG MH, CAPUTO G (Paris) Introduction : Un astigmatisme direct asymétrique, dont l’origine est toujours discutée, est fréquemment associé aux ptérygions, primitifs ou récidivants. Objectifs et Méthodes : Trouver de nouveaux signes en faveur de l’existence d’une traction par le ptérygion sur la cornée. 8 patients porteurs de ptérygion (12 yeux) ont été examinés avec une sonde de 50 MHz à balayage linéaire permettant des coupes en regard primaire et en abduction de 30°. Sept patients avaient un astigmatisme direct > 4D et cinq avaient un ptérygion récidivant. Paramètres étudiés : réflectivité et épaisseur du tissu fibrovasculaire du corps et de la tête du ptérygion, épaisseur du stroma cornéen résiduel à 1 500 μ de l’extrémité de la tête du ptérygion, mesure de la distance irido-cornéenne à 1 500 μ de l’éperon scléral en regard primaire et en abduction de 30°. Résultats : Le tissu fibrovasculaire du ptérygion est hyperréflectif, identique au tissu fibroblastique de la tête du ptérygion. L’épaisseur du stroma cornéen résiduel est toujours supérieure à 450 μ mais, pour 2 yeux, inférieure à l’épaisseur du ptérygion en regard. Une augmentation significative (> 10 %) de la distance irido-cornéenne en abduction a été observée 4 fois. Une rupture de la courbure interne de la cornée a été observée 2 fois. Discussion : Ces signes, même inconstants, renforcent l’hypothèse d’une traction du ptérygion sur la cornée pour expliquer les astigmatismes associés. Conclusion : A la différence de l’UBM, cette nouvelle sonde de très haute fréquence (50 MHz) à balayage linéaire permet des coupes en regard primaire et en abduction de 30° indispensables pour comparer les paramètres de façon « dynamique ».
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Le ptérygion dans la région d’Alger : aspects cliniques, épidémiologiques et thérapeutiques. Pterygium in Algiers area: clinical, epidemiological and therapeutic aspects. AILEM A*, LEHTIHET Y, MOKRANI K (Alger, Algérie), ABDERRAHIM R (Blida, Algérie), AILEM Y, HARTANI D, AOUCHICHE M (Alger, Algérie) Introduction : Le ptérygion est une néoformation conjonctivo-élastique de diagnostic et thérapeutique accessibles à tout praticien. Son étiopathogénie incertaine et son génie évolutif particulier semblent expliquer la profusion de thérapeutiques médicochirurgicales et physiques proposées et leur échec à prévenir les récidives. Matériels et Méthodes : Les auteurs se proposent de rapporter une étude rétrospective portant sur un échantillon aléatoire de 200 dossiers de ptérygions observés en 20 ans issues de 6 sources de données publique, parapubliques et privées. Les aspects cliniques, évolutifs et les techniques chirurgicales utilisées, représentées essentiellement l’excision simple, l’excision conjonctivale associée à une ténonectomie, l’excision ténonectomie associé à une déviation conjonctivale, et la greffe lamellaire ainsi qu’une revue de la littérature sont rapportées. Résultats : L’âge moyen est de 42 ans, avec une prédominance masculine. Il s’agit de ptérygions essentiellement unilatéraux : 194 cas (97 %), primaires : 186 cas (93 %). Les stades II et III représentent 137 cas (68 %). L’évolution stationnaire représente 11 % des cas (23 cas). 177 cas (89 %) ont une évolution progressive plus ou moins rapide. L’indication opératoire n’a pas été jugée nécessaire dans 37 cas (18 %). Les récidives à long terme atteignent 21 % des cas. Discussion : L’excision simple est la plus grande pourvoyeuse de récidive. L’excision conjonctivale associée à la ténonectomie et l’excision ténonectomie/déviation conjonctivale semblent minorer le taux de récidives. La corticothérapie en pré et post-opératoire sur une longue période alliée à un port régulier de verres adaptés semble baisser davantage le taux de récidives, les rendant comparables à ceux de l’excision/autogreffe conjonctivale et l’excision/greffe de membrane amniotique. Conclusion : Le ptérygion reste une affection relativement fréquente et récidivante malgré la multitude des thérapeutiques médicochirurgicales et physiques disponibles. L’utilisation des corticoïdes locaux en pré et post-opératoire alliée au port régulier de verres filtrants semblent être un élément abaissant le taux de récidives.
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Apport de la lentille thérapeutique dans la chirurgie du ptérygion. Therapeutic contact lens in primary pterygium surgery. BENZARTI T*, MHENNI A, LOUKIL I, BEN GHARBIA A, ABDELHAK A, JEDDI BLOUZA A (Tunis, Tunisie) But : Étudier l’intérêt de l’usage de la lentille de contact thérapeutique dans la prévention des récidives du ptérygion. Matériels et Méthodes : Étude prospective portant sur 40 yeux de 35 patients atteints de ptérygion primitif. Tous les patients ont été traités par excision du ptérygion avec suture conjonctivale et mise en place d’une lentille thérapeutique hydrophile pendant un mois. Un traitement topique associant corticoïdes et antibiotiques est prescrit à raison de 4 instillations/jour pendant 6 semaines. Le contrôle postopératoire a été réalisé au 2e jour, à 1 semaine, à 2 semaines, à 1 mois post-opératoire puis tous les 3 mois. Nous avons considéré comme récidive, la réapparition d’une néovascularisation au lit du ptérygion avec ou sans empiétement sur la cornée. Le recul moyen est de 20 mois (extrêmes 8-36 mois). Résultats : L’âge moyen de nos patients est de 46 ans avec des extrêmes 30, 62 ans. Aucune complication per ou post-opératoire n’a été observée. Le succès anatomique a été observé dans tous les cas avec un délai moyen de cicatrisation de 12 jours, extrêmes (7, 15 jours). Nous avons observé 4 cas de récidive (10 % des yeux) dont 2 cas qui ont perdu leur lentille thérapeutique avant la fin du mois. Discussion : L’usage de la lentille thérapeutique entraîne une chute considérable du taux de récidive du ptérygion en comparaison à l’excision simple (55,9 %) ou à l’autogreffe (16 à 21 %). Conclusion : L’emploi de la lentille thérapeutique après excision du ptérygion est une technique simple, reproductible et dénuée de complication permettant de réduire le nombre de récidive.
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Vol. 30, Hors Série 2, 2007
113 e Congrès de la Société Française d'Ophtalmologie