XXXVI' Congrès: communications orales
Conclusions: Le traitement de l' épicondylite chronique et de ses récidives avec le lambeau musculaire d'anconé détermine un bon étoffage de la région intéressée pour la couverture de la zone béante, ainsi qu'un apport hématique suffisant et essentiel pour la résolution de l'inflamation d'une part et d'une éventuelle infection d'autre part.
87 Libération du nerf ulnaire avec transposition sous-musculaire et allongement des épicondyliens médiaux selon Dellon : à propos de 30 cas C. Vivas, N. Deblock, M. Chammas, B. Coulet, Y. Allieu
(Montpellier) Objectifs: Les auteurs proposent l'évaluation dans les grades II et III de MacGowan de la transposition antérieure sous-musculaire avec allongement des épicondyliens médiaux décrite par Dellon. Entre 1994 et 1998 une série continue de 30 transpositions sous-musculaire du nerf ulnaire chez 28 patients à forme déficitaire a été réalisée. Résultats: Quatre patients avaient déjà fait l'objet d'une intervention (2 neurolyses simples, 2 transpositions sous-cutanées). L'âge moyen des patients était de 52 ans. En préopératoire, tous les patients ont fait l'objet d'une analyse EMG authentifiant la compression ulnaire au coude. Le test de Weber était en moyenne à 12 mm. Huit patients présentés un déficit moteur. Tous les patients ont eu une immobilisation du coude en postopératoire de 15 à 20 jours. Les patients ont été revus avec un recul moyen de 4 ans et 2 mois, aucun ne présentait d' acroparesthésies. Le test de Weber était en moyenne à 5 mm. L'extension du coude moyenne était de -5 degrés, la flexion de 135 degrés. Il n'y avait pas de limitation de la mobilité du poignet. La force pollicidigitale du côté opéré était à 93 %, et la force palmodigitale à 91 % par rapport au coté sain. Chez les 8 patients dont la motricité était atteinte, 5 ont récupéré partiellement. À la révision des patients, il n'existait pas de récidive. Conclusions: Les résultats de la technique de Dellon sur une série de 30 syndromes de compression du nerf ulnaire au coude, tous déficitaires, sont excellents dans 66 % des cas, bons dans 25 % des cas et moyens dans 9 % des cas. Cette étude montre l'excellente récupération sensitive postopératoire, l'intérêt de l'allongement des épicondyliens médiaux supprimant toute tension sur le nerf ulnaire et tout retentissement sur la mobilité du coude et du poignet.
88 Arthrose non traumatique radio-ulnaire distale C. Couturier, J.Y. Alnot
(Paris) Objectifs: L'arthrose radio-ulnaire distale non traumatique, est le plus souvent d'origine métabolique, avec une grande fréquence pour la chondrocalcinose. Elle survient surtout après 50 ans avec des douleurs en prosupination, une force de serrage diminuée et une instabilité dorsale de la tête ulnaire, pouvant conduire à une rupture de tendons extenseurs. Entre 1986 et 1997, notre expérience repose sur II poignets (3 bilatéraux) : 8 femmes d'âge moyen 73,3 ans. L'étiologie était 9 fois une chondrocalcinose et 2 fois une arthrose dite primitive. Les patients avaient consulté pour une prosupination douloureuse avec 9 fois une rupture de tendons extenseurs. La tête ulnaire était luxée en dorsal dans tous les cas, avec luxation palmaire du tendon de l'extensor carpi ulnaris. Il a été réalisé 10 synovectomies - réaxation - stabilisation avec Sauvé-Kapandji et une résection de la tête ulnaire selon Darrach. La réparation des extenseurs a été faite par anastomose latérolatérale aux tendons voisins 6 fois, et par
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greffe 3 fois. L'immobilisation postopératoire a été obtenue par attelle brachio-antibrachiopalmaire, avant-bras en supination et métacarpophalangiennes (MCP) en extension en cas de réparation tendineuse. Coude et MCP étaient libres dans les autres cas. À 3 semaines, la rééducation a été entreprise.
Résultats: L'évaluation s'est faite sur la douleur, la stabilité du moignon ulnaire, l'extension active des doigts et la mobilité du poignet. À 42 mois, aucun patient n'était douloureux spontanément. Le moignon ulnaire demeurait stable. Tous avaient une extension active des doigts, avec fonction du poignet conservée. Conclusions: La littérature montre que cette pathologie rare survient chez le patient âgé avec des possibilités chirurgicales quand l'invalidité est importante. La plus grande série publiée par Carr et Burge en 1992 sur 12 cas, insiste sur sa complication majeure, qu'est la rupture de tendons extenseurs. Les modalités thérapeutiques peuvent être discutées mais notre préférence va à la synovectomie - réaxation - stabilisation avec Sauvé-Kapandji qui donne un résultat régulièrement bon sur la douleur, sans altération de la fonction, associée a une réparation tendineuse en fonction des lésions.
89 Histoire naturelle de la chondrocalcinose du poignet : introduction d'une classification évolutive et étude de 5 cas traités par arthrodèse des 3 os S. Romano, 1. Pigeau
(Paris) La chondrocalcinose est une maladie fréquente. Elle est mieux connue au membre inférieur. L'atteinte au poignet est de démembrement plus récent et ses formes cliniques sont variées, la plus connue étant l'atteinte scapho-trapézotrapezoïdienne. Cependant, une forme d'évolution semble se démarquer par une nette ressemblance clinique et radiologique avec le Scapho Lunate Advanced Collapse et le Scaphoid Nonunion Advanced Collapse. Elle survient chez le sujet âgé, est d'évolution longue sur plusieurs années et les patients ont une longue histoire médicale avant que le diagnostic soit évoqué. À ce stade, c'est la douleur et la diminution de mobilité qui sont prépondérantes, la perte de force étant peu gênante à cet âge Le diagnostic radiologique repose sur l'association d'une arthrose radiocarpienne prédominant initialement sur le versant scaphoïdien avec impaction progressive de celui-ci dans le radius et des signes de chondrocalcinose articulaire en particulier des dépôts calciques sur le TFCC. Ce diagnostic est précisement établi par l' arthroscanner. Cinq cas sont étudiés. Leurs évolutions sont décrites, permettant ainsi d'étudier l'histoire naturelle de cette maladie. Trois stades sont ainsi démembrés correspondant à différents degrés d'atteinte cartilagineuse: La notion de Scaphoradial Chondrocalcinosis Advanced Collapse (SCAC) est isolée. Les 5 cas étudiés sont d'âge moyen 70 ans. Il s'agit de 3 hommes et de 2 femmes. Les 5 cas se présentent au stade SCAC 3 correspondant à l'association d'une atteinte cartilagineuse scaphoradiale, scaphocapitale et lunocapitale. Deux d'entre eux ont déjà été opérés: l'un par une styloïdectomie radiale, l'autre part un remplacement du scaphoïde par un implant en titane. Les 5 patients bénéficient du même traitement: une arthrodèse hamato-Iunocapitale avec scaphoïdectomie et résection du triquétrum selon la technique de Delattre modifiée. Les résultats à 18 mois en moyenne sont étudiés et discutés. Cette pathologie peu connue doit être facilement diagnostiquée chez un patient présentant une arthrose du poignet associée à une chondrocalcinose sans traumatisme connu dans les antécédents. Le traitement de choix des stades évolués semble être l'arthrodèse dite des 3 os donnant rapidement indolence et mobilité.