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ARTICLE IN PRESS Revue du rhumatisme xxx (2014) xxx–xxx
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Lettre à la rédaction
Subluxation C1-C2 non traumatique夽
i n f o
a r t i c l e
Mots clés : Dystonie cervicale Subluxation C1-C2 Toxine botulique
La subluxation cervicale C1-C2 est la plupart du temps d’origine traumatique. Cependant, des subluxations non traumatiques peuvent survenir, particulièrement au cours des maladies rhumatismales. Nous rapportons le cas d’un patient atteint d’une subluxation C1-C2, amélioré spectaculairement par le traitement médical. Un homme âgé de 39 ans s’est présenté pour une douleur cervicale évoluant depuis 15 jours sans notion de traumatisme. Il n’avait pas d’antécédents médicaux notables, ni d’antécédents familiaux d’affection rhumatismale. L’examen clinique général était normal. Il n’avait pas de fièvre ni de notion d’infection récente. Il avait une posture cervicale vicieuse, avec un latérocolis droit sévère et un torticolis gauche spasmodique entraînant un tremblement irrégulier de la tête. Le bilan biologique était normal, incluant l’hémogramme, la protéine C réactive, l’électrophorèse des protéines sériques et le taux des globules blancs. Les taux sériques de phosphokinase (CPK) et d’aldolase étaient normaux et les anticorps antinucléaires n’étaient pas détectables. La TDM cervicale objectiva une subluxation instable C1-C2 (Fig. 1A). Malgré une traction cervicale, la subluxation cervicale persista. Le patient avait décrit que ces
anomalies avaient commencé quelques semaines auparavant, augmentant graduellement, sans douleur. Le diagnostic de dystonie cervicale (DC) idiopathique fut porté devant l’évolution progressive et l’absence de notion de traumatisme et de pathologie rhumatismale. Le taux de céruloplasmine, la cuprurie et l’IRM cérébrale étaient normaux. L’abobotulinumtoxine A (Dysport® ) fut injectée au niveau du trapèze droit et du sternocléidomastoïdien droit (200 et 100 unités, respectivement) et du splénius gauche de la tête. Six semaines plus tard, la TDM cervicale de contrôle avait montré une réduction importante de la subluxation C1-C2 (Fig. 1B), confirmant le diagnostic de DC. La subluxation non traumatique C1-C2 est une situation rare qui peut survenir au cours des affections rhumatismales, postinfectieuses et génétiques rares. Les affections rhumatismales inflammatoires telles que la polyarthrite rhumatoïde, la spondylarthrite ankylosante, l’arthrite juvénile idiopathique et plus rarement la maladie de Behc¸et peuvent entraîner une subluxation atloïdoaxoïdienne [1]. Le syndrome de Grisel, qui signifie une subluxation atloïdo-axoïdienne sans notion de traumatisme ni d’affection osseuse a été décrit particulièrement chez les enfants suite à une maladie inflammatoire et/ou infectieuse ou une chirurgie otorhinolaryngologique [2]. Enfin, certaines affections métaboliques et/ou génétiques telles que les mucopolysaccharidoses, le syndrome de Dawn et la chondrodysplasie punctata récessive liée à l’X peuvent entraîner des subluxations vertébrales non traumatiques. La DC est une cause rare de subluxation C1-C2. À notre connaissance, seuls trois cas avaient été rapportés dans la littérature [3,4]. Néanmoins, cette étiologie doit être évoquée, car un traitement médical à base de toxine botulique peut entraîner une amélioration spectaculaire.
DOI de l’article original : http://dx.doi.org/10.1016/j.jbspin.2014.02.010. 夽 Ne pas utiliser, pour citation, la référence franc¸aise de cet article, mais la référence anglaise de Joint Bone Spine avec le DOI ci-dessus. http://dx.doi.org/10.1016/j.rhum.2014.02.009 1169-8330/© 2014 Société Franc¸aise de Rhumatologie. Publié par Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
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Fig. 1. TDM cervicale. A. TDM cervicale montrant une subluxation sévère C1-C2. B. amélioration après injection de toxine botulique.
Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. Références [1] Wolfs JF, Kloppenburg M, Fehlings MG, et al. Neurologic outcome of surgical and conservative treatment of rheumatoid cervical spine subluxation: a systematic review. Arthritis Rheum 2009;61:1743–52. [2] Karkos PD, Benton J, Leong SC, et al. Grisel’s syndrome in otolaryngology: a systematic review. Int J Pediatr Otorhinolaryngol 2007;71:1823–7. [3] Tonomura Y, Kataoka H, Sugie K, et al. Atlantoaxial rotatory subluxation associated with cervical dystonia. Spine 2007;32:E561–4. [4] Dalvie S, Moore AP, Findlay GF. C1/C2 rotary subluxation due to spasmodic torticollis. J Neurol Neurosurg Psychiatry 2000;69:135–6.
Romain Lefaucheur a,∗ Stéphane Derrey b
Damien Fetter a David Wallon a Vianney Gilard b David Maltête a a Service de neurologie, université de Rouen, centre hospitalo-universitaire de Rouen, 76031 Rouen cedex, France b Service de neurochirurgie, université de Rouen, centre hospitalo-universitaire de Rouen, 76031 Rouen cedex, France ∗ Auteur
correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (R. Lefaucheur) ´ Accepté le 20 fevrier 2014 Disponible sur Internet le xxx