A4-2 Dépression et progression clinique chez des patients infectés par le virus de l’immunodépression humaine par injection de drogue traités par multithérapie

A4-2 Dépression et progression clinique chez des patients infectés par le virus de l’immunodépression humaine par injection de drogue traités par multithérapie

© Masson, Paris, 2004. Rev Epidemiol Sante Publique, 2004, 52 : 1S12-1S15 COMMUNICATIONS ORALES INFECTION PAR LE VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE...

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© Masson, Paris, 2004.

Rev Epidemiol Sante Publique, 2004, 52 : 1S12-1S15

COMMUNICATIONS ORALES INFECTION PAR LE VIRUS DE L’IMMUNODÉFICIENCE HUMAINE ET SIDA (SESSIONS PARALLÈLES 1)

A4-1 Consommation de tabac chez les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine en Aquitaine et comparaison à la population générale BENARD A. (1) TESSIER J.F. (1), RAMBELOARISOA J. (2), FOSSOUX H. (2), NEAU D. (2), DUTRONC H. (2), PELLEGRIN J.L. (2) DABIS F. (1), CHÊNE G. (1) LE GROUPE D’ÉPIDÉMIOLOGIE CLINIQUE DU SIDA EN AQUITAINE (1) INSERM U593, ISPED, Université Bordeaux 2, 33076 Bordeaux ; (2) CHU de Bordeaux. Objectifs : Décrire, chez les patients infectés par le virus de l’immunodéficience humaine (VIH) en Aquitaine, la prévalence du tabagisme en 2000 et 2002. Comparer ces résultats à ceux observés dans la population générale. Méthodes : Patients de la Cohorte Aquitaine, cohorte ouverte de patients infectés par le VIH suivis au CHU de Bordeaux et dans trois hôpitaux généraux d’Aquitaine, inclus entre 1985 et le 31/12/2002. La consommation de tabac fait l’objet d’un recueil de données standardisé depuis 2000 dans la Cohorte Aquitaine. La proportion de fumeurs en 2002 a été comparée, en fonction de l’âge et du sexe, aux résultats d’une étude de l’Observatoire Français des Drogues et des Toxicomanies réalisée la même année en population générale. L’évolution du tabagisme a été étudiée chez les patients de la cohorte Aquitaine suivis en 2000 et 2002. Résultats : Sur les 1 823 patients de la cohorte Aquitaine suivis en 2002, 1 772 (97 %) avait une information disponible sur leur tabagisme. La proportion de fumeurs dans la cohorte Aquitaine était de 52 % (691/1 321) chez les hommes et 51 % (227/448) chez les femmes contre respectivement 32 % et 26 % dans la population générale (P < 0,001). Selon les classes d’âges 18-25 ans, 26-44 ans et 45-75 ans, la prévalence du tabagisme était respectivement de 53 % (20/38), 59 % (658/1 108) et 37 % (202/542) dans la cohorte Aquitaine et de 44 %, 35 % et 19 % dans la population générale (P < 0,001). Parmi les 919 patients de la cohorte Aquitaine suivis en 2000 et 2002, la prévalence du tabagisme était significativement plus élevée en 2002 (54 %) qu’en 2000 (50 %) (P < 0,001). Conclusion : La prévalence du tabagisme chez les patients infectés par le VIH est supérieure à celle de la population générale. Dans un contexte où la mortalité de ces patients est expliquée dans un tiers des cas par un cancer ou une maladie cardiovasculaire, des actions spécifiques de lutte contre le tabagisme doivent être soigneusement préparées et évaluées.

A4-2 Dépression et progression clinique chez des patients infectés par le virus de l’immunodépression humaine par injection de drogue traités par multithérapie BOUHNIK A.D. (1), CARRIERI P. (1), VINCENT E. (1), GALLAIS H. (2), LEPEU G. (3), GASTAUT J.A. (4), MOATTI J.P. (1), OBADIA Y. (1), SPIRE B. (1) (1) INSERMU379/ORS-PACA, 23, rue Stanislas-Torrents, 13006 Marseille, France ; (2) Hôpital de la Conception, Marseille, France ; (3) Hôpital d’Avignon, France ; (4) Institut Paoli-Calmettes — Hôpital Sainte-Marguerite, Marseille, France. Objectifs : Dissocier l’impact de l’adhérence de celui des symptômes dépressifs dans la progression clinique. Méthodes : Patients de la cohorte MANIF 2000, infectés par le virus de l’immunodépression humaine (VIH) par injection de drogue avec des visites tous les six mois. Seuls les patients traités par multithérapie avec plus de 200 CD4 et en stade A ou B au moment de la mise sous multithérapie ont été sélectionnés. La progression clinique a été définie par le passage au stade sida ou un à taux de CD4 en dessous de 200. L’adhérence thérapeutique a été mesurée par questionnaires. Une mesure longitudinale de l’adhérence a été calculée comme la proportion de périodes de non-adhérence au cours du suivi. La dépression a été évaluée après la mise sous traitement par le CES-D, échelle composée de 20 symptômes dépressifs. Les patients présentant un score supérieur ou égal à 16 ont été classés comme présentant un risque de symptomatologie dépressive. Un modèle de Cox a été utilisé pour identifier les déterminants de la progression clinique. Les facteurs d’ajustement suivants ont été pris en compte dans l’analyse : âge, sexe, emploi, niveau d’éducation, partenaire principal, usage de drogue, avoir été naïf de traitement antirétroviral avant mise sous multithérapie, stade clinique, taux de CD4 et réponse virologique précoce à la première visite après mise sous multithérapie. Résultats : Parmi les 305 patients traités par multithérapie, 243 (28 % de femmes) étaient éligibles pour l’analyse. Au cours du suivi, 32 ont eu une progression clinique. A la première visite après mise sous multithérapie, l’âge médian était de 35 ans, 45 % avaient une charge virale indétectable, 28 % étaient injecteurs dans les six derniers

BORDEAUX – 15-17 SEPTEMBRE 2004

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mois et 46 % des patients avaient un score de CES-D élevé. La proportion moyenne de non-adhérence cumulée sur tout le suivi était de 20 % (ET = 32). Après ajustement multiple, le manque de réponse virologique précoce, un haut niveau de non adhérence cumulée et un score élevé de CES-D après mise sous traitement étaient indépendamment associés à la progression clinique. Conclusion : La dépression influence la non-adhérence, cause majeure de progression clinique, mais c’est aussi un facteur indépendamment associé à la progression clinique. Des consultations de soutien psychologique et la prise en charge de la dépression doivent être proposés de manière plus systématique.

A4-3 Comparaison des charges virales plasmatiques du virus de l’immunodéficience humaine en histoire naturelle et après arrêt d’un traitement HAART initié en phase de primo infection DESQUILBET L. (1), GOUJARD C. (2), ROUZIOUX C. (3), SINET M. (4), DEVEAU C. (1), VENET A. (4), DELFRAISSY J.F. (2), MEYER L. (1), ET LE GROUPE PRIMO/SEROCO (1) INSERM U569, Département d’Epidémiologie, CHU de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; (2) Service de Médecine Interne, CHU Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; (3) Département de Virologie, EA-MRT 3620, CHU Necker-Enfants Malades, Paris ; (4) INSERM E109, Faculté de Médecine Paris-Sud, Le Kremlin-Bicêtre. Objectifs : Estimer la charge virale plasmatique du virus de l’immunodéficience humaine (VIH) 12 mois après l’arrêt d’un traitement antirétroviral initié en primo-infection VIH ; comparer la charge virale après l’arrêt du traitement avec celle atteinte en histoire naturelle, à délai égal depuis la contamination. Méthodes : Les populations d’étude comprennaient 58 sujets inclus dans la cohorte PRIMO depuis 1996 ayant reçu puis arrêté un traitement virologiquement efficace initié précocement () 3,5 mois) après la contamination, et 116 patients inclus dans la cohorte SEROCO entre 1988 et 1995, sélectionnés sur les mêmes critères que ceux de PRIMO, et non traités durant la période d’étude. Des modèles mixtes ont été utilisés pour modéliser l’évolution de la charge virale pendant l’arrêt du traitement et l’histoire naturelle. Les charges virales ont été estimées à 36 mois après la contamination, dont les 12 derniers mois concernent la période d’arrêt de traitement pour les patients de PRIMO. Résultats : Les 58 patients de PRIMO avaient initié leur traitement 1,5 mois en médiane après leur contamination. La charge virale 12 mois après l’arrêt était indépendamment liée à la charge virale à la mise sous traitement et au nombre de CD4 à l’arrêt. La charge virale après l’arrêt n’était liée ni à la précocité du traitement, ni à la durée de réponse au traitement. Les 116 patients de SEROCO étaient comparables aux 58 patients de PRIMO en termes de charge virale, d’ADN proviral et de nombre de CD4 à l’inclusion dans la cohorte. 36 mois après la contamination, la charge virale était de 3,95 log10 copies/ml dans PRIMO 12 mois après l’arrêt, et de 4,11 log10 copies/ml dans SEROCO en histoire naturelle. Ces estimations conduisaient à une différence de – 0,16 (IC95 % : – 0,58 ; 0,25) log10 copies/ml. Conclusion : D’après ces données épidémiologiques, l’absence de lien entre la charge virale après l’arrêt d’un traitement antirétroviral initié en primo infection et la précocité du traitement ou la durée de la réponse sous traitement n’est pas un argument fort en faveur du traitement précoce de la primo infection. Le faible bénéfice d’un tel traitement en terme de charge virale VIH après l’arrêt en comparaison avec l’histoire naturelle doit être confronté aux résultats portant d’autres marqueurs immuno-virologiques.

A4-4 Perte d’emploi au cours de l’infection par le virus de l’immunodéficience humaine parmi les patients de la cohorte PRIMO DRAY-SPIRA R. (1), GUEGUEN A. (1), LERT F. (1), PERSOZ A. (2), DEVEAU C. (2), DELFRAISSY J.F. (3), MEYER L. (2), ET LE GROUPE PRIMO (1) INSERM U88 — IFR69, Hôpital National de Saint-Maurice, Saint-Maurice ; (2) INSERM U569 — Service d’Épidémiologie, Hôpital de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre ; (3) Service de Médecine Interne, Hôpital de Bicêtre, Le Kremlin-Bicêtre. Objectifs : L’emploi est un facteur majeur pour le maintien des conditions de vie des personnes atteintes par une maladie chronique. L’objectif de ce travail était d’identifier les déterminants de la perte d’emploi au cours de la maladie VIH en France. Méthodes : L’étude a porté sur les 320 patients infectés par le VIH inclus au stade précoce de primo-infection dans la cohorte ouverte PRIMO entre novembre 1996 et décembre 2002 et suivis prospectivement tous les 6 mois. Analyse uni et multivariée basée sur des modèles marginaux de régression logistique. Résultats : Au moment de l’inclusion, 249 patients (77,8 %) avaient un emploi. Pendant une durée médiane de suivi de 2,5 ans, parmi les 284 patients qui occupaient un emploi lors d’au moins une visite, 51 (18,0 %) ont perdu leur emploi au cours des six mois suivant cette visite. Les femmes (OR ajusté 2,4, IC 95 % [1,1-5,6]), les patients n’appartenant pas à une catégorie socioprofessionnelle élevée (7,2, [1,5-33,5]), occupant un emploi précaire (4,4 [2,0-9,9]), hébergés chez des amis (5,3 [2,1-13,6]) avaient un risque de perte d’emploi plus élevé que les patients plus favorisés ; de plus, les patients infectés par voie homo/bisexuelle avaient un risque de perte