Académie de médecine: haro sur les perturbateurs endocriniens, mais…

Académie de médecine: haro sur les perturbateurs endocriniens, mais…

BRÈVES Dépression+diabète, double facteur de risque Fotolia © Viktor Kuryan Il faut soigner le diabète ET la dépression qui l’accompagne souvent, qu...

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BRÈVES Dépression+diabète, double facteur de risque

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Il faut soigner le diabète ET la dépression qui l’accompagne souvent, qui réduit l’observance et augmente la morbi-mortalité. Une équipe de médecine générale, épidémiologie et endocrinologie (H. Bogner et coll., Université de Pennsylvanie, Philadelphie) a suivi 180 diabétiques de type 2 dépressifs, les uns recevant les soins habituels, les autres un suivi d’intervention avec éducation thérapeutique pour favoriser l’observance. L’HbA1c évaluait l’équilibre glycémique et l’échelle PHQ (Patient Health Questionnaire) évaluait la dépression. À 12 semaines, davantage de patients du groupe intervention avaient une HbA1c < 7 % par rapport à l’autre groupe (60,9 % vs 35,7 %) et plus de rémissions de dépression (58,7 % vs 30,7 %). Conclusion : le traitement du diabète doit intégrer celui de la dépression, qui peut-être considérée comme un facteur de risque associé au diabète. Source : Ann Fam Med 2012;10:15-22. [email protected]

Le VIH fait vieillir plus vite

haro sur les perturbateurs endocriniens, mais… L’Académie nationale de médecine a adopté un rapport sur les perturbateurs endocriniens (PE), soutenu par Henri Rochefort (Académie de médecine) et Pierre Jouannet (Académie nationale de pharmacie). Ce texte de 59 pages (avec les références) évalue l’impact des PE dans la cancérogenèse et formule des recommandations réalistes : priorité à la recherche de produits de substitution. C’est bien beau de vouloir les interdire à tour de bras : quoi à la place ? Le potentiel cancérigène ne se réduit pas au bisphénol A (biberons au BPA), qui limite dans les médias la visibilité totale du sujet depuis plusieurs mois. Le problème des PE égarés dans l’environnement est qu’on pourrait les corréler à l’augmentation de cancers hormonodépendants – pourrait car cette augmentation s’explique-t-elle par un dépistage accru ou par des facteurs de mode de vie ou d’environnement ? C’est ce « pourrait » qu’a étudié le groupe de travail préparant le rapport. Les études sur l‘animal le suggèrent mais l’extrapolation à l’Homme n’est pas évidente, dit l’Académie. Et puis l’épidémiologie se trouve limitée par le fait que la plus grande partie de la population y est exposée donc pas de groupe témoin ! Alors, quel faisceau d’arguments ? Ils sont indirects mais convergents : activité estrogénique et/ou androgénique de

la plupart des PE ; résultats sur l’animal montrant des effets souvent retardés : hyperplasie et cancer des mamelles et de la prostate, y compris à faible dose ; effet mitogène sur des cellules de cancers humains : sein, prostate, testicule ; concentrations urinaires et sanguines humaines de BPA voisines de celles mesurées sur l’animal ayant développé hyperplasies et cancers après administration de BPA. Le rapport ne concerne que le risque cancérigène, mais il faut gérer aussi le risque sanitaire et environnemental induit par chaque PE : PCB, dioxines, pesticides. Les limitations/interdictions doivent être respectées. Qu’on ne s’y trompe pas, il n’y a pas d’un côté une industrie développant des PE sans souci de leur impact, de l’autre des scientifiques s’acharnant à démontrer leur nocivité pour l’Homme. Aussi l’Académie de médecine se dit prête à s’investir dans un rapprochement entre recherche académique et industrielle, pour que, économie et santé publique interagissant, les industriels relèvent le défi de la substitution, des alternatives non toxiques aux PE identifiés. ■■ J.-M. M. Source : Académie nationale de médecine, présentation du rapport Perturbateurs endocriniens (PE) de l’environnement : mécanismes et risques potentiels en cancérologie.

Source : Jacqueline Capeau, Biochimie/ hormonologie, CH Tenon et Saint-Antoine, INSERM U938, Paris. Communication à l’Académie nationale de médecine.

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// REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - AVRIL 2012 - N° 441

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Chez certains patients VIH-positifs traités bien contrôlés, on constate des pathologies plus souvent attribuables au vieillissement : cardio-vasculaires, osseuses, troubles neurocognitifs, métaboliques, hépatiques, rénales, cancers, survenant 10 à 15 ans trop tôt. Vieillissement prématuré qui suggère, outre l’infection virale résiduelle, une activation immune accrue conduisant à un état d’immunodéficience, certains antirétroviraux (ARV) pourraient être impliqués dans l’inflammation systémique, précipitant la sénescence tissulaire et les atteintes dégénératives et prolifératives en cause dans le vieillissement. La prise en charge privilégie la modification du mode de vie et le recours à des ARV de moindre toxicité métabolique. Le traitement anti-inflammatoire des sujets à risque pourrait être envisagé.

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