ADMP-905; No of Pages 5
Rec¸u le : 26 fe´vrier 2014 Accepte´ le : 21 mai 2014
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ScienceDirect www.sciencedirect.com
Article original
Accidents du travail en caisson hyperbare en France Accidents in hyperbaric chambers in France R. Pougneta,*,b, A. Henckesb,d, L. Pougnetc, G. Cochardb,d, B. Lodde´a,b, F. Danteca,b, D. Lucasb, J.D. Dewittea,b a
Service de sante´ au travail et maladies lie´es a` l’environnement, universite´ europe´enne de Bretagne, universite´ de Brest, CHRU Morvan, CHRU de Brest, 10, rue des Onze-Martyrs, 29200 Brest, France b Socie´te´ franc¸aise de me´decine maritime, 22, avenue Camille-Desmoulins, 29200 Brest, France c Fe´de´ration des laboratoires, HIA Clermont-Tonnerre, 29200 Brest, France d Unite´ de me´decine hyperbare, CHRU Cavale Blanche, 29200 Brest, France
Summary
Re´sume´
Introduction. People working in hyperbaric chambers are also subject to risks. However, few data are available about hyperbaric accidents. The purpose of the study is to assess the number of occupational accidents in hyperbaric chambers. Materials and methods. This is a retrospective study using a selfadministered questionnaire about occupational accidents of hyperbaric staff in France between 2005 and 2011. Results. Twelve (46 %) centers participated to the study, 73 subjects in total. The average age was 43.5 years (SD = 9.73). The average job length was 9.8 years (SD = 7.7). The average number of hyperbaric sessions was 198.3 per subject (SD = 174.25), for a total of 8.072 hyperbaric sessions. Twenty seven percent reported having had at least one accident during the study period. Thirty accidents occurred: 3 blood exposures, 4 physical accidents, 20 hyperbaric accidents; 3 other accidents. The hyperbaric accidents were: 2 (10 %) cases of decompression sickness with cutaneous symptoms; 3 (15 %) DCI; 14 (70 %) ear traumatisms; 1 (5 %) dental accident. The total prevalence of accidents was 372 for 100,000 dives and, that of hyperbaric incidents accidents was 248 for 100,000 dives. Conclusion. The accidents were mainly ear traumatisms. ß 2014 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.
Introduction. Les travailleurs des caissons hyperbares sont soumis a` des risques dont celui de l’hyperbarie. Cependant, il existe peu de donne´es concernant la survenue d’accidents lie´es a` l’hyperbarie dans cette population. L’objet de cette e´tude est donc d’e´tudier le nombre d’accidents du travail en caissons hyperbares. Mate´riel et me´thode. Il s’agit d’une e´tude re´trospective, par autoquestionnaires, concernant les accidents survenus chez le personnel des caissons hyperbares en France, entre 2005 et 2011, en cours de se´ances hyperbares. Re´sultats. Douze (46 %) des centres de me´decine hyperbare ont participe´ a` l’e´tude, pour un total de 73 sujets. L’aˆge moyen des sujets e´tait de 43,5 ans (SD = 9,73). L’anciennete´ moyenne e´tait de 9,8 ans (SD = 7,7). Le nombre moyen de se´ances e´tait de 198,3 par sujet, pour un total de 8072 se´ances en caissons. Il y a eu 30 accidents, de´clare´s ou non : 3 accidents d’exposition au sang, 4 accidents physiques, 20 accidents lie´s a` l’hyperbarie et 3 accidents d’un autre type. Les accidents lie´s a` l’hyperbarie e´taient : 2 (10 %) accidents de de´compression avec symptoˆmes cutane´s ; 3 (15 %) accidents de de´compression de type 2 ; 14 (70 %) barotraumatismes de l’oreille ; 1 (5 %) accident dentaire. L’incidence des accidents lie´s a` l’hyperbarie e´tait de 248 pour 100 000 se´ances en caissons. Conclusion. Les accidents lors des se´ances en caissons hyperbares e´taient majoritairement des barotraumatismes de l’oreille. ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
Keywords: Accidents, Occupational, Hyperbaric oxygenation
Mots cle´s : Accident, Maladie professionnelle, Oxyge´nothe´rapie hyperbare
* Auteur correspondant. e-mail :
[email protected] (R. Pougnet). http://dx.doi.org/10.1016/j.admp.2014.05.008 Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2014;xxx:1-5 1775-8785X/ß 2014 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.
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R. Pougnet et al.
Archives des Maladies Professionnelles et de l’Environnement 2014;xxx:1-5
Introduction L’oxyge´nothe´rapie hyperbare est une the´rapeutique utilise´e dans diffe´rentes indications, et qui recourt a` un caisson de recompression, monoplace ou multiplace. Dans ce dernier cas, le caisson est mis sous pression avec de l’air comprime´ et autorise la pre´sence d’un personnel me´dical ou parame´dical pour accompagner les patients durant ces se´ances. Ainsi, ces soignants sont soumis aux contraintes lie´es aux soins, a` la pression et a` la respiration de gaz sous pression. En France, on compte 23 caissons civils et 3 caissons militaires. Cela repre´sente une population de soignants peu importante, mais avec de nombreuses expositions professionnelles, lie´es aux soins et au travail en milieu hyperbare. L’accident de de´saturation (ADD) lie´ a` la dissolution des gaz inertes dans l’organisme est un accident spe´cifique, particulie`rement redoute´ car source de de´ficits neurologiques avec parfois des se´quelles potentiellement invalidantes [1]. On distingue les ADD de type 1, regroupant les malaises ge´ne´raux, les accidents cutane´es (puces et moutons), lymphatiques et oste´o-articulaires (bends), et les ADD de type 2, regroupant les accidents neurologiques me´dullaires et centraux, les accidents labyrinthiques et les accidents respiratoires (chokes). Son incidence est difficile a` e´valuer. Selon certains auteurs, les protocoles de se´ance hyperbare permettent de maıˆtriser ce risque. C’est le cas, notamment de Witucki et al. et de Cooper et al. qui montrent l’absence de tels e´ve`nements sur, respectivement, 24 000 se´ances en 28 ans et 6062 se´ances en 14 ans [2,3]. A` l’oppose´, d’autres auteurs rapportent des cas d’ADD parmi le personnel des caissons [4,5]. Les donne´es concernant les accidents en caissons hyperbares e´tant lacunaires, l’objet de ce travail est donc d’e´valuer l’incidence des accidents du travail, de´clare´s et non de´clare´s, chez les accompagnants de se´ance d’oxyge´nothe´rapie hyperbare en France, a` partir d’un questionnaire auto de´claratif re´trospectif.
Mate´riel et me´thode Il s’agit d’une e´tude re´trospective utilisant un questionnaire anonyme, adresse´ par l’interme´diaire des me´decins re´fe´rents de chaque service aux personnels travaillant dans les 26 caissons de France. L’enqueˆte concernait tous les accidents et presque accidents, c’est-a`-dire, les e´ve´nements ayant motive´ un avis me´dical et/ou engendre´ une modification ou une adaptation du planning d’expositions hyperbares, survenus entre le 01/01/2005 et le 31/12/2011. Tous les e´ve`nements, y compris ceux non de´clare´s ou refuse´s, e´taient pris en compte. Le questionnaire interrogeait sur les donne´es personnelles (aˆge, sexe, ante´ce´dents me´dicaux, traitements, consommation de tabac et d’alcool), professionnelles (profession, anciennete´ dans la profession, anciennete´ au caisson hyperbare, recyclage), et sur
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les activite´s de plonge´e en scaphandre effectue´es dans un autre cadre. Puis, le questionnaire e´tait spe´cifique par accident de´clare´, suivant qu’il s’agissait d’un accident d’exposition au sang (AES), d’un accident de manutention, d’un accident lie´ a` l’hyperbarie ou d’un accident autre ; pour chaque cas e´taient e´tudie´es les circonstances de l’accident, ses conse´quences (symptoˆmes et diagnostic), sa prise en charge me´dicale (consultation me´dicale, soins, arreˆt de travail) et me´dico-administrative (de´claration, reconnaissance). Les donne´es ont e´te´ saisies et analyse´es sur le logiciel EpidataW. Pour les variables quantitatives, les moyennes et les me´dianes ont e´te´ calcule´es, et les extreˆmes de´termine´s. Pour comparer les variables qualitatives, le test du Chi2 de Pearson ou le test exact de Fisher (en fonction des ve´rifications des conditions de validite´) et, pour comparer les variables quantitatives, le test d’analyse de variance ou le test de KruskallWallis (en fonction des ve´rifications des conditions de validite´) ou la re´gression line´aire. Le seuil de significativite´ retenu e´tait p < 0,05.
Re´sultats Douze (46 %) centres ont participe´ a` l’e´tude pour un total de 73 sujets sur 96 personnes employe´es dans ces caissons. Il s’agissait en majorite´ d’infirmiers (51 %) et de me´decins (27 %) (tableau I). Le nombre moyen d’expositions hyperbares e´tait de 198,3 par personne (SD : 174,25), pour un total de 8072 (tableau I). Plus l’aˆge augmentait, plus la pression et les dure´es des expositions augmentaient (p < 0,01). Les militaires avaient des expositions plus courtes : 76 minutes vs 150 (p = 0,02). Les expositions des infirmiers duraient plus longtemps que celles des autres professions : 180 minutes en moyenne vs 86 (p = 0,03). Les me´decins avaient moins d’expositions que les autres professions : 30,3 se´ances annuelles en moyenne vs 56,3 (p = 0,03). Vingt (27 %) personnes ont de´clare´ avoir eu au moins un accident pendant la pe´riode e´tudie´e. Au total, 30 accidents ont e´te´ rapporte´s (tableau II). Les accidents lie´s a` l’hyperbarie e´taient les plus fre´quents. Il s’agissait dans 70 % des cas de barotraumatismes ORL. Il y a eu 3 ADD de type 2. L’incidence des accidents lie´s a` l’hyperbarie e´tait de 248 pour 100 000 se´ances en caissons. Les femmes et les infirmiers avaient significativement plus d’accidents, respectivement : 50 % vs 20 % (p = 0,03) et 42 % vs 14 % (p = 0,01). Les me´decins avaient significativement moins d’accidents que les autres professions : 5 % vs 37 % (p = 0,01). Les personnes ayant eu un accident ont eu plus d’expositions au-dela` de 2,5 ATA par an : 12,2 vs 4,4 (p < 0,01). Mais il n’y a pas de diffe´rence en fonction du nombre d’expositions par an ou total pendant l’e´tude, ni en fonction de la dure´e.
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Accidents du travail en caisson hyperbare en France
Tableau I Description de la population, des donne´es professionnelles et des profils des se´ances hyperbares. Item Sexe Hommes 29 (59 %) Femmes 20 (41 %) ˆ ge A Moyenne 43,5 ( 9,7) Ante´ce´dentsa Oui 9 (12 %) Non 62 (88 %) Traitement Oui 12 (16 %) Non 61 (84 %) Tabagisme Oui 7 (15 %) Non 40 (85 %) Militaire ou civil Militaire 4 (5 %) Civil 69 (95 %) Anciennete´ dans la profession Moyenne 17,2 ( 9,5) Anciennete´ en caisson hyperbare Moyenne 9,8 ( 7,7) Recyclage Oui 14 (33 %) Non 28 (67 %) Plonge´e en eau Oui 28 (38 %) Non 45 (62 %) Se´ances/an/personne Moyenne 49,9 ( 39,5) Se´ances/personne Moyenne 198,3 ( 174,3) Pression habituelle (ATA) Moyenne 2,8 ( 1,2) Pression maximale (ATA) Moyenne 4,2 ( 1,5) Dure´e (min) Moyenne 144,4 ( 132,6) Se´ances a` plus de 2,5 ATA Moyenne 6,8 ( 2,1) a
1 trouble de l’humeur, 1 arthrose, 1 diabe`te et spondylarthrite ankylosante, 1 hypothyroı¨die, 1 maladie auto-immune (non pre´cise´e), 2 hypercholeste´role´mie, 2 hypertension arte´rielle.
Discussion Cette e´tude sur les accidents du travail du personnel des caissons hyperbares a mis en e´vidence que 27 % des personnes ayant re´pondu au questionnaire avaient eu au moins un accident ou presque accident, pour un total de 30 e´ve`nements
entre le 01/01/2005 et le 31/12/2011. Il s’agissait principalement d’accidents lie´s a` l’hyperbarie dont 70 % de ces accidents ont e´te´ des barotraumatismes de l’oreille moyenne ou des sinus. L’incidence des accidents lie´s a` l’hyperbarie e´tait de 248 pour 100 000 se´ances pour les accidents lie´s a` l’hyperbarie. Comme Cooper et al., notre e´tude retrouve une majorite´ de barotraumatismes ORL. Ceux-ci n’ont ge´ne´ralement que peu de conse´quences, si ce n’est de ne´cessiter une modification du planning des expositions, ce qui implique pour les services d’avoir une certaine souplesse dans l’organisation du travail. Cependant, les conse´quences a` long terme restent a` surveiller [6]. En ce qui concerne les ADD, certaines e´tudes estimaient leurs incidences chez les plongeurs en eau entre 1 et 2 pour 100 plonge´es [7,8]. Une autre e´tude, faite de manie`re re´trospective a` partir des plongeurs professionnels de la Marine nationale franc¸aise entre 1990 et 2002, montrait une pre´valence estime´e a` 1 accident pour 30 000 plonge´es [9]. Le risque d’ADD parmi les travailleurs des caissons hyperbares ayant participe´ a` l’e´tude e´tait donc infe´rieur a` celui des plongeurs. La respiration de gaz sous pression expose au stress de´compressif : dans son e´tude [10], Cooper et al. retrouvent en effet un score de bulles e´leve´ a` III ou IV dans 10 % des cas e´tudie´s, et note une certaine variabilite´ intra-individuelle d’une mesure a` l’autre. Risberg et al. confirment l’existence possible de ce stress de´compressif, meˆme apre`s profils juge´s protecteurs utilisant l’oxyge`ne pour la de´compression [11]. Si l’incidence des accidents de de´compression est relativement faible [5,12], les cas de notre e´tude, dont 2 ont e´te´ a` l’origine d’arreˆts de travail prolonge´s, soulignent l’importance du roˆle du me´decin du travail pour de´terminer l’aptitude et renouveler les conseils de pre´vention, notamment : organisation du travail permettant de laisser un intervalle suffisant entre 2 expositions ; formation initiale et continue des travailleurs a` leur propre pre´vention. Certains facteurs associe´s aux accidents en caissons ressortaient de cette e´tude ; notamment le fait d’eˆtre une femme et le nombre d’expositions a` plus de 2,5 ATA. Des e´tudes ont sugge´re´ une incidence d’accidents de de´compression plus importante chez la femme [13,14]. Plusieurs hypothe`ses ont e´te´ e´voque´es pour expliquer cela : la proportion de tissu adipeux supe´rieure chez la femme, la geˆne a` l’e´limination des gaz inertes lie´e a` des modifications du de´bit sanguin en pe´riode menstruelle, ou encore l’e´tat d’hypercoagulabilite´ induit par les œstroprogestatifs. Mais cette incidence supe´rieure reste discute´e, du fait e´galement de pratiques diffe´rentes [15]. Cependant, le faible effectif de notre e´tude et l’analyse en univarie´ ne permettaient pas de de´terminer avec certitude si le sexe fe´minin e´tait re´ellement en cause ou s’il s’agissait d’une conjonction de facteurs, notamment le nombre de plonge´es. En ce qui concerne le nombre de se´ances a` plus de 2,5 ATA, cela rejoint les donne´es de la litte´rature [9]. L’un des inte´reˆts de notre e´tude e´tait de mettre en e´vidence que le fait d’eˆtre infirmier e´tait lie´ statistiquement a` la
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Tableau II Types d’accidents, diagnostic, modification des plannings de se´ance hyperbare, arreˆt de travail, de´claration et reconnaissance en accident du travail. Types d’accidents
n (%)
AES
3 (10 %)
Accidents de manutention
4 (13,3 %)
Accidents lie´s a` l’hyperbarie
20 (66,7 %)
Autres accidents
3 (10 %)
Total
30 (100 %)
Diagnostic
1 rhizarthrose 1 hernie de la ligne blanche 1 sciatique par hernie discale 1 lombalgie 1 odontalgie 14 barotraumatismes ORL 2 ADD cutane´e 3 ADD de type 2a 2 intoxications au CO 1 chute de pleins pieds
Modification des plannings de se´ances hyperbares
Arreˆt de travail
De´claration
Reconnaissance
Oui 0 (0 %) Non 3 (100 %) Oui 2 (50 %) Non 2 (50 %)
Oui 0 (0 %) Non 3 (100 %) Oui 1 (33 %) (22 jours) Non 2 (67 %)
Oui 3 (100 %) Non 0 (0 %) Oui 2 (67 %) Non 1 (33 %)
Oui 3 (100 %) Non 0 (0 %) Oui 2 (100 %) Non 0 (0 %)
Oui 13 (81 %) Non 3 (19 %)
Oui 2 (12 %) (67 et 180 jours) Non 15 (88 %)
Oui 12 (63 %) Non 7 (37 %)
Oui 11 (92 %) Non 1(8 %)
Oui 2 (67 %) Non 1 (33 %) Oui 17 (65 %) Non 9 (35 %)
Oui 2 (67 %) Non 1 (33 %) Oui 5 (19 %) Non 21 (81 %)
Oui 2 (67 %) Non 1 (33 %) Oui 19 (68 %) Non 9 (32 %)
Oui 2 (100 %) Non 0 (0 %) Oui 18 (95 %) Non 1 (5 %)
AES : accident d’exposition au sang ; ADD : accident de de´saturation. 1 ADD neurologique central et 2 ADD de l’oreille interne.
a
survenu d’un accident. Cela devrait eˆtre pris en compte pour mieux informer et surveiller cette cate´gorie professionnelle. Cette e´tude est toutefois limite´e par son caracte`re autode´claratif. En effet, il semble le´gitime de penser que les personnes ayant re´pondu ont peut-eˆtre une sensibilisation plus importante que les autres. Selon une telle hypothe`se, cela aurait pu faire surestimer les incidences. Il conviendrait pour lever ces interrogations d’avoir les chiffres pour l’ensemble de la population. Cependant, cette e´tude apporte une estimation de cette incidence et du risque pour les travailleurs en caisson hyperbare. Cela est d’autant plus important qu’il n’y avait au pre´alable que peu de donne´es sur cette proble´matique. Finalement, les risques d’accidents lie´s a` l’hyperbarie semblent moindres qu’en plonge´e humide, mais ils existent et doivent continuer a` faire l’objet d’une pre´vention attentive. Une e´tude prospective permettrait de mieux e´valuer les risques d’accidents en caisson hyperbare et les e´ventuels facteurs de risques.
Conclusion Cette e´tude a permis d’e´valuer l’incidence des accidents du travail en caisson hyperbare. Le taux d’incidence e´tait de 372 pour 100 000 se´ances pour tous types d’accidents confondus et de 248 pour 100 000 plonge´es pour les accidents lie´s a` l’hyperbarie. Il s’agissait principalement de barotraumatismes de l’oreille moyenne et des sinus (173 barotraumatismes de l’oreille moyenne et des sinus pour 100 000 expositions). Les ADD neurologiques centraux e´taient rares (12 pour 100 000 expositions). Le fait d’eˆtre infirmier et le sexe fe´minin e´taient lie´s a` la
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survenue des accidents. Il semble donc important pour la pre´vention de rappeler aux personnes travaillant en caisson hyperbare l’existence des risques lie´s a` cette exposition professionnelle, en particulier pour les infirmiers et de continuer les efforts de pre´vention.
De´claration d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de conflits d’inte´reˆts en relation avec cet article.
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