Activités physiques, fonctions mentales et rythmes scolaires

Activités physiques, fonctions mentales et rythmes scolaires

Science & Sports 1998 ; 13 : 159-67 0 Elsevier, Paris Activit& Article original physiques, fonctions mentales et rythmes scolaires V Emwein’, D...

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Science & Sports 1998 ; 13 : 159-67 0 Elsevier, Paris

Activit&

Article original

physiques,

fonctions

mentales et rythmes

scolaires

V Emwein’, D Keller’, G Wittersheim2 ‘Luboratoire de psychobiologie du comportement moteur et des sports, universitt 20, rue de la Plaine des Bouchers, 67100 Strasbourg; 21aboratoire dephysiologie CNRS, 22, rue Becquerel, 67087 Strasbourg cedex, France (Regu le ler juillet

1997; acceptk le 20 fhrier

des sciences hum&es, et de psychologie environnementales,

1998)

ObiecMs. - Cette etude s’applique a determiner I’influence du moment de la pratique dune activite physique, le ski alpin, sur les facultes mentales de jeunes collegiens. Mat&jels et m&odes. - L’experimentation s’est deroulee lors d’une classe de neige, dont nous avions permute les horaires des differentes disciplines par rapport a la pratique du ski. La repartition des sequences tenait en outre compte des quatre groupes de niveau linguistique. Des tests mentaux, tels le raisonnement de logique verbale, la memoire semantique, la recherche sequentielle, la detection visuelle ont ete realises soit en fin de matinee, avant le ski, soit en fin d’apres-midi, apres le ski. On mesure la vitesse et la precision des reponses. R&u/tats. - lls montrent un effet nefaste de I’exercice musculaire matinal sur les capacites de raisonnement logique vesperale. Alors que pour les autres dimensions cognitives, le moment de pratique du ski dans la journee n’influence pas les performances. Une alternance de I’organisation du travail est benefique aux capacites attentionnelles. La discussion Porte sur les fluctuations de I’efficacite chronopsychologique et les differences de gestion mnesique chez I’enfant par rapport a I’adulte. Conclusion. - Une gestion souple de I’emploi du temps alternant travail intellectuef vesperal et matinal stimule les processus attentionnels en optimisant les capacites de detection. 0 1998, Elsevier, Paris. chronobiologie

I activitk

physique

I tlches

mentales

I rythmes

scolaires

Summary - Exertion, mental capacities and school planning. Objective. - The aim of this study was to investigate the effect of sport practice (skiing) on the mental capacities of schoolboys, at different times of the day. Subjects and method. - Eighty-three pupils were divided into four groups. Each group had a specific ski practice schedule which alternated in the morning or afternoon with the rest of the school program. They were tested at different times of the day (before and after the ski practice) on four mental tests: Verbal logic reasoning, visual detection, sequencing research, semantic memory. We measured the velocity and the precision of the response. The results showed a negative effect of morning exertion on verbal logic reasoning in the afternoon. Other cognitive dimensions were not affected by different times of ski practice. efficiency Results and discussion. - The discussion focuses on the fluctuation of chronopsychology and the differences between a child and an adult in memory management. Verbal logic reasoning responses depended on the treatment capacity in short term memory, which is better, independently of exertion, at the end of the morning. Moreover the best velocity in the morning did not affect the response correction, which permitted a better resolution of the velocity/precision conflict.

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V Emwein

et al

Conclusion. - The results proved that mental capacities were not affected when ski practice took place before testing, except for verbal logic reasoning. But the alternation in work planning benefits attention capacities. 0 1998, Elsevier, Paris. exertion

I chronobiology

I mental

tasks

L’objectif de reussite scolaire a toujours CtCun denominateur commun danstoute politique de l’education nationale. Cette q&e du succbs,Iegitime une quinzaine d’antrees de scolarite, de la maternelle au baccalaureat, mais dont le temps scolaire concentre (3 16 demi-joumees de classe contre 424 de temps libre) fait de la joumee de l’ecolier francais l’une desplus longuesd’Europe. Pourtant, la preoccupation n’est pas absente chez le legislateur. En effe!, les ministeresde la Jeunesseet des Sports ainsi que 1’Education nationale pilotent une serie de sitespour faire avancer la reflexion et la mise en place des dispositifs d’amenagement des rythmes scolaires [27]. Les questionsque biologistes et psychologues soulignent concement d’une part les dysrythmies qui inflechissent les apprentissageset, d’autre part, les interactions entre synchroniseurset desynchroniseursscolaires sur la rythmicite de l’enfant. Or la fluctuation sinusoi’daledes rythmes psychologiques et biologiques de type circadien ne rend possible un travail optimal que quelques heures par jour. Ce rythme secaracterisepar deux momentsde faible efficacite en debut de chaque demi-joumee. Selon Montagner [22], les momentspropices se situeraient entre lo-12 h et 15-17 h, alors que Gillooly [IO] a Cvalut a 21 % les variations joumalieres sur un ensemblede testscognitifs. De plus, du’fait de l’evolution circadienne, tous les processusphysiques et intellectuels ne sont pasefficients au mCmemoment de la joumee. L’efficacite de la performancedu sujet doit done conjuguer les interactions entre les pratiques d’activites physiques et sportives qui se situent sur un versant plus biologique et les activites cognitives relevant d’un versant psychologique, en rapport avec les differents synchroniseurs[25]. Nos rythmes scolaires souvent illogiques, a l’origine de troubles somatiques varies, ne sont pas en l’etat actuel en symbiose avec les rythmes psychophysiologiques de l’enfant. Ce decalage persistant ne serait pasla cle du succesrecherche mais nuirait plutot a son Cpanouissement. La notion de developpementconduit a l’elaboration de programme d’apprentissage, dans la mesure oti l’on n’apprend pas n’importe quoi a n’importe quel age. Ainsi, les don&es de la chronobiologie sont imperieusement a prendre en compte dans la structuration d’un tempsscolaire tendu vers la reussitede l’enfant. Devonsnous pour autant suivre le modele anglo-saxon ou germaniqued’une gestionjoumalibre dichotomique, organi-

I school

planning

sant les mat&es intellectuelles le matin et les activites physiqueset sportives l’apres-midi? Comme le montrent certains travaux [29, 32, 331, I’influence de la pratique d’une activite physique et sportive sur les fonctions mentales n’est pasforcement negative. A partir desvariations circadiennesdescapacitesphysiques et cognitives, nous avons propose un protocole experimental destine a cemer I’impact du moment de la pratique du ski alpin sur les facultts mentalesde jeunes collegiens. L’experimentation s’est deroulee lors d’une classe de neige a laquelle ont participt quatre groupes d’eleves homogenes.Chaque groupe est confronte a une randomisation specifique entre la pratique du ski et les autresmat&es scolaires. Ces travaux ont pour objectif de demontrer qu’une separation nette entre education physique et sportive et travail intellectuel, placant l’un systematiquement a la suite de I’autre, ne serait pas de man&e aussiCvidente des exemplesti suivre, mais plutot a moduler de facon a associer a chaque moment de la journee une matiere appropriee. VARIATIONS DES CAPACITltS

CIRCADIENNES INTELLECTUELLES

La conception multidimensionnelle du travail intellectuel peut &tre d&tie comme le coat encouru par le sujet pour atteindre un certain niveau de performance. Cette charge de travail est une construction hypothetique qui n’est pas seulementconditionnee par les demandesobjectives des taches (en termes de complexite) mais determinCeaussi par des differences individuelles (en termesde capacites disponibles). L’evaluation de la charge de travail peut &tre apprehendeea travers des mesuresdans differentes situations rendant compte de l’efficacite des facteurs impliques dans la realisation. La taxinomie etablie par Pichot [24] relbve des tests mesurant la vigilance du sujet, sa capacitt a percevoir des informations dans des tlches de detection simple. D’autres tests sollicitent davantage la composanteintellectuelle, comme la capacite de reconnaitre des formes, de memorisation a court et long terme, a effectuer un calcul mental, des raisonnementslogiques [31]. Les travaux chronopsychologiques soulignent la variation conjointe de la temperature centrale et de I’efficacite mentale [30]. Cette correlation est surtout verifiee dans des taches sollicitant la vigilance dans la

Sport, fonctions

mentales et rythmes

mesure oti l’elevation de la temperature centrale stimule le systeme nerveux central [2]. Des lors, les epreuves ne sollicitant pas des processus &labor&, comme la mtmorisation et le raisonnement logique, mais recrutant uniquement les capacites attentionnelles, comme les taches de calcul et de detection, seront optimisees. Ainsi Blake [l] et Libert [ 191 notent une amelioration de la vitesse de detection tout au long de la joumee, alors que Testu [30] observe une baisse de vigilance a 9 h et 14 h, et une augmentation a 11 h et 17 h. Ce profil n’apparaissant que dans le cas d’un traitement contrble par le sujet. Neanmoins, cette allure de la courbe s’inverse lorsque Folkard [9] complique la tache de detection en introduisant une composante mnesique. Des evolutions differenciees s’observent dans des situations recrutant les capacites mnesiques. Folkard [9] souligne une amelioration des performances a court terme le matin par rapport a l’aprits-midi et inversement pour la mtmoire a long terme. Pour Lancry [ 161 I’efficacite maximale de la mtmoire B court terme se situe entre 10 et 11 h. De m&me, dans une t&he de raisonnement logique, la correction des reponses depend de la capacite de traitement des donnees en memoire a long terme, expliquant que les performances soient meilleures en fin de matinee et le soir. Au contraire, la composante like a la vitesse de l’exercice suit l’allure croissante de la courbe de temperature. En resume, il semblerait que les situations sollicitant les dimensions attentionnelles s’ameliorent tout au long de la joumee; les taches de raisonnement logique et de memoire a court terme seraient meilleures en fin de matitree; alors que la memoire a long terme est efficace l’apres-midi. Ainsi, selon le type de travail et l’objectif recherche, il existe des moments plus ou moins favorables dans la joumee. Cependant, certains facteurs sont susceptibles d’influencer les profils circadiens des performances. L’age et le niveau de developpement influencent l’exactitude. Testu [30] indique une baisse des performances l’aprbs-midi chez des enfants de 5-9 ans, alors que les Cl&es de 10-l 1 ans ont des r&hats qui ne different guere durant la joumte. Le sexe intervient dans la mesure oti les filles atteignent un plateau de temperature plus tot dans la joumee. On peut ainsi esperer de meilleurs resultats qui s’expliqueraient par une plus grande maitrise temporelle dans des taches structurees [ 111. La matinalitelvesptralite, determinte par le questionnaire de Home-Ostberg, affecte notamment les capacites de detection et de raisonnement logique [30]. Le jour de la semaine sur lequel tous les auteurs ont un point de vue concluant, s’accordant a considerer le lundi comme le jour d’efficacid minimale en raison de la coupure de fin de semaine entrainant une dtsynchronisation.

scolaires

161

Selon Testu [31], les performances likes a 1.arapidite seraient meilleures les mardi et jeudi. Le role de l’activitt physique, dont les impacts differencies sur les processus cognitifs ne permettent pas de tirer une conclusion univoque. Certains chercheurs mettent en evidence une degradation de la performance [ 13, 211. D’autres ne trouvent aucun effet significatif [6, 8, 20, 231. I1 existerait aussi une amelioration [29, 32, 331 tout comme certains chercheurs notent un double effet [4, 18, 281. Cette diversite pourrait &tre imputable a differents parametres tels que : - l’indexation de la charge de travail en fonction des capacites des sujets qui n’a pas CtC precisee; la definition m&me de l’effort et sa quantification differe grandement d’un protocole a l’autre ; - d’une facon plus get&ale, outre que les modalites d’echantillonnage varient d’une experimentation a l’autre, les chercheurs relevent des effets differencies selon le niveau de condition physique des sujets et le degre de complexite des taches; - de nombreux auteursont fond6 leurs conclusionssur la moyenne des durees d’exercice. Or, au moins dans certains cas de figure, la qualite de la performance semble evoluer en fonction du temps [12], d’oii l’intCr&t de prendre en compte la cinetique des variables psychologiques et physiologiques. L’incidence de l’intensite de l’effort a de m&meparfois CtCsous-estimee.11est done important de calibrer avec precision la tache et de realiser des mesurespour chaque degre d’exercice musculaire, avant, pendantet apresl’effort; - l’impact de l’effort est tgalement fonction du moment d’interaction avec les dimensionscognitives, de la nature et l’ampleur de la recuperation physiologique. Mais peu d’ttudes n’ont cerne l’interaction entre le moment de I’exercice musculaire dans la joumee et differents composantesmentales.Or la connaissancede ces resultats serait non seulementnecessairepour dtpasser l’idee commune d’un effet ntfaste de l’education physique et sportive sur les processuscognitifs, mais elle permettrait aussiune structuration objective et optimale du temps scolaire en respectant les dimensionschronopsychophysiologiques. PROTOCOLE

EXPlbUMENTAL

Notre experimentationa lieu lors d’une classede neigeeffectuee en Autriche par desclassesde 6e,d’un collegede Strasbourg.Chaquejourneeest diviseeen deux sequences biendistinctes, l’une reservee aux enseignementstraditionnels et I’autre B la pratique du ski alpin.

Les sujets Les 83 Cl&es (49 filles et 34 garqons dont l’bge moyen Ctait de 11,4 ans) ont CtC rCpartis en quatre groupes (A, B, C et D)

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V Ernwein

en fonction de leurs options linguistiques. Ces differents groupes (A et B : 26 Cl&es ; C : neuf; D : 22 Cl&es) se differenciaient quant a leur emploi du temps (figure I).

Les tithes intellectuelles Ces tkhes etaient au nombre de quatre.

Raisonnementde logique verbale A partir des voies passives et actives, des formes affirmatives et negatives des verbes <, et <>et des combinaisons des lettres A, B et C, 24 propositions logiques ont CtC Claborees et reliees aux paires de lettres a verifier. Un ensemble Cquiprobable d’affirmations fausses a ete constitue. Une liste issue d’un programme informatique repetait aleatoirement et ad libitum ces propositions. Les sujets devaient indiquer leur reponse par un choix ou <>. La duree de l’epreuve Ctait de 5 minutes.

D&ection visuelle de matt+iel numtkique Un ensemble non exhaustif, constitue aleatoirement de matrices 3 x 3 de nombres a deux chiffres a ete gCn&C. Environ 50 % d’entre elles contenaient deux nombres identiques que les sujets devaient detecter et, dans ce cas, encercler la reponse c
Recherche skquentielle (Tarseq) Ce test presentait aux sujets des colonnes appariees de nombres allant de 10 a 99. Les sujets avaient pour consigne de partir du nombre 10, de relever et de transcrire le nombre immediatement situ& a sa droite, de rechercher ce dernier nombre dans une colonne de gauche et de retranscrire a nouveau celui a sa droite, etc. La duke de l’epreuve Ctait de 5 minutes.

Mf2moire skmantique Mille mots (substantifs concrets et abstraits), dans la gamme de fkquence d’usage 10, 32, 100, ont Cte extraits du Dictionnaire de frequence des mots de la langue franGaise de Juilland, Brodin et Davidivitch (1970) et tires aleatoirement de man&e exhaustive pour former des listes de 25 mots servant a l’apprentissage. Les 25 mots d’une liste don&e ont ensuite CtCmelanges au hasard avec 25 nouveaux mots pour former la liste servant ?I la reconnaissance. Les sujets repondaient ?r chaque mot par un choix en quatre categories (de coui sOr j> a anon sQr>>) selon leur degre de certitude pour la reconnaissance du mot examine. Les sujets disposaient de 2 minutes pour l’apprentissage et de 4 minutes pour la reconnaissance. Entre ces deux activites, ils effectuaient la tlche de reconnaissance des mots appris, tout en Cvitant l’interference entre materiels de m&me nature.

et al

Le dih-oulement expkrimental Une semaine avant la classe de neige, tous les sujets s’etaient familiarises avec le mode operationnel des Cpreuves. Celles-ci ont ensuite CtC effect&es normalement le surlendemain au tours dune joumee servant de reference. Lors des demi-joumees consacrees au travail scolaire, une plage horaire a &C mise en place pour permettre la passation des Cpreuves mentales. Lorsque les tours avaient lieu le matin, les tests Ctaient programmes entre 10 h et 10 h 30. Lorsqu’ils avaient lieu l’aprbs-midi? ils intervenaient entre 16h30et 17h. Pour chaque tkhe, des fascicules &pares ont Ctt trees, contenant chacun un materiel differemment structure. Ces fascicules ont CtCpresent& aux sujets dans un ordre prCdCtermin&: raisonnement logique (5 minutes); apprentissage de la liste memoire (2 minutes); Tarseq (5 minutes); reconnaissance de mots (4 minutes); recherche visuelle de nombres (5 minutes). Les sujets devaient passer d’une tlche a I’autre lors du declenchement d’un signal sonore approprie. L’objectif Btait de travailler vite et sans faute.

Analyses statistiques Le respect des prealables mathematiques a permis une analyse de variance B un facteur pour tester l’effet jour au sein d’un m&me groupe. De m&me une seconde Anova a permis l’exploration des differences entre les groupes experimentaux afin de mettre en evidence un possible effet de l’organisation pedagogique. Pour chacune des variables, les analyses portaient sur le versant quantitatif a travers le nombre total de reponses en un temps limit6 (refldtant la rapidite), et sur le versant qualitatif a travers les erreurs, les bonnes reponses et le pourcentage de bonnes reponses. Cette demiere refletant la resolution du conflit rapiditelprecision a subi une transformation angulaire (arcsin 4) prealable au traitement afin d’homogtneiser les variances. Les investigations sur les contrastes ont CtC operees a travers le F de Scheffe.

RI?SULTAT~ Logique verbale Quels que soient les groupes expkimentaux, nous avons releve une homogtnCitC des rksultats concernant les composants 1iCs au raisonnement de logique verbale sur la semaine de stage. M&me si nous avons observe des tendances 2 la baisse quantitative (groupe D) et d’amklioration qualitative (groupes A, B et C), le dkroulement hebdomadaire n’affectait pas significativement l’activitk des quatre groupes expkimentaux. $, l’inverse, l’analyse de variance intergroupe mettait en evidence un effet d’organisation des joumkes sur les composantes du raisonnement de logique verbale, tant

Sport, fonctions GROUPE

scolaires

163

A 26 akmands

14HOO-14H45 14H45-15H30 15H30-16H15 16H15-17HOO 17HOO- 17H30 17H30-18H30 20HOO-21 HO0 GROUPE

mentales et rythmes

Mel IhJPhys. Allemand Math./Phys. H./g&o TEsrs 1 I-_-/

B 2% allemands

Fig 1. Organisation

ptdagogique.

I

1

___...

Frawais Techno. Franrpis Techno. TESTS Etude .._---~~_-..-

(

Allemand 1 H./gBo Techno. Allemand TESTS suweillbe et dirig& --animation

Francab Allemand Techno. Franca& TESTS

1

H./gBo Malh./Phys. H./aBo MathJPhys. TESTS

1

I _

V Ernwein

et al DETECKIN VISUELLE TOTALE

1

1 70.

A 6 c 0

.._.* .0 . . -.Q _..

65 -A

60-

.

ss-

0

*

,J....

c

--.-.



so45 40-l

Fig 2. Moyenne groupe.

de r6ponses

totales en logique

verbale

quotidienne

0

1

2

3

4

5

visuelles

totales

par Fig 4. Moyenne groupe.

des dCtections

I 6

JOURS

quotidiennes

par

se structurant autour d’activites intellectuelles realisees le matin et d’activites physiques et sportives pratiquees l’apres-midi permette de garantir une meilleure quantite et qualite de travail de raisonnement de logique verbale (groupe D/groupe A: + 3,8 %). En revanche, la permutation des heures de ski et du travail intellectuel pour les groupes C et B a permis d’optimiser la qualite mais non la vitesse de resolution du raisonnement de logique verbale.

Detection visuelle des nombres 65

i

+.,-......_I....._, 4’

Fig 3. Pourcentage par groupe.

de bonnes rkponses

I

en logique

verbale

quotidienne

d’un point de vue qualitatif a travers le nombre de reponse total (F,,, = 14,75 ; p = 0,OOOl) (figure 2), que d’un point de vue qualitatif au niveau des bonnes reponses (F372 = 14,93 ; p = 0,OOOl) et des erreurs (F372 = 11,O;p =O,OOOl) figure.?). L’exploration des contrastes relevait des ruptures significatives a 95 % au niveau de la deuxieme journee entre le groupe D et les groupes A (-4,l %), B (-24,2 %) et C (-2,l %). Le groupe D obtenait les meilleurs resultats jusqu’a j4 grace a une baisse des erreurs permettant un gain de 6,6 % de bonnes reponses. Ainsi, il semblerait qu’une organisation pedagogique

Les analyses statistiques ont mis en evidence un effet de dtroulement hebdomadaire uniquement pour les groupes A et B. Des differences significatives entre les jours de la semaine apparaissaient au niveau du nombre de reponses visuelles detectees (groupe A: F 448=8,266;p=0,0001;groupeB:F,,,=8,186;p= 0,oOOl). Une amelioration significative s’observait le 3” jour pour le groupe A et le 4” jour pour le groupe B. Dans ce demier cas, l’optimisation des taux de detection s’expliquerait par l’inversion de I’emploi du temps dans lequel la pratique matinale du ski affectait negativement la vitesse de detection des &eves (jl versus j5 = -7) (figure 4). Sur le plan qualitatif, des contrastes significatifs entre les jours apparaissaient pour le groupe A (F4,+s = 3,236 ; p = 0,014), et plus particulierement entre jl et j3. M&me si nous avons relevt une amelioration du nombre de bonnes reponses (jl versus j3 = 18), l’augmentation parallele des erreurs a rtduit le pourcentage de bonnes reponses de 1,6 %.

Sport, fonctions

mentales et rythmes

165

scolaires

DISCUSSION

.’ .. I 85’

4 o-_..

SO-

q --: ....Y;e-r.:.~,;~ F

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-

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PA pB

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I

Fig 5. Pourcentage par groupe.

2

moyen

3

4

de bonnes ditections

JOURS

8

visuelles

quotidiennes

Pour le groupe B, la qualitt du travail etait Cgalement significativement differente durant la semaine (F4,52= 12,6; p = 0,OOOl). L’inversion du travail intellectuel passant de l’apres-midi (jl a j3) au matin (j4 et j5) a permis un gain significatif du pourcentage de bonnes reponses@5/j1: +6,1 %) (figure 5). Ainsi, le travail intellectuel place l’apres-midi serait favorable a la vitesse de detection et a la precision durant les 3 premiers jours. Neanmoins, nous avons relevt une baissereguliere des pourcentagesde bonnes detections visuelles imputable a une progression plus importantes des erreurs qui n’etaient pas contrebalan&es par le gain de detection des reponses.Cependant, la baissecontinue de la precision du groupe A ne s’observait pas dans le groupe B. L’inversion de l’emploi du temps rompait la monotonie des passations,permettant une amelioration tant qualitative que quantitative des reponseslorsque le travail intellectuel se situait le matin (j4 et j5). En revanche, l’absence de differences intergroupes, et cela quellesque soient les dimensions,denotait une relative insensibilite de la detection visuelle a une certaine structuration du travail intellectuel, mCme si de facon indicative les meilleurs resultats ont CtCobtenusl’apresmidi. Recherche sequentielle et mkmoire sbmantique Ces deux variables n’etaient pas statistiquement differentes tant au niveau des groupesqu’au niveau desjours de la semaine.

Les travaux chronopsychologiques, et plus particulierement ceux de Folkard [9], distinguent des p&odes optimales specifiques selon les capacites sollicitees. Nos resultats corroborent sesobservations puisque des dontrees distinctes emergent entre les tests de logique verbale et de detection visuelle. Contrairement au test de detection visuelle, le raisonnementde logique verbale est sensible a un effet d’organisation pedagogique, dans la mesure ou des ameliorations significatives apparaissent lorsque le travail intellectuel est matinal. Cela s’expliquerait par l’efficacite maximale de la memoire a court terme en fin de matinee. En effet, le caractere correcte des reponses dans une tache de raisonnement logique depend de la capacite de traitement des don&es en memoire a court terme [15]. De plus, la precision reste inchangte quelle que soit la vitesse de reponse. En d’autres termes, la rapidite accrue du matin ne gene pas la justesse,d’ou une optimisation du conflit vitesse/pr& cision le matin confiiant les travaux de Folkard [9] et partiellement ceux de Libert [19]. Ce demier a mis en evidences, dans une population d’adultes, une rapidite amelioree en soiree (qui se trouve ici dementie) et une precision identique quel que soit le moment de la jourtree. Cette difference partielle resulterait d’une gestion sptcifique des processusmnesiquesmis en Oeuvredam la production de la reponse chez l’enfant par rapport a l’adulte. Selon Chi [3] l’amelioration de la mtmoire a court terme tient en sa capacite de traiter une plus beaucoup d’informations dansun temps donne, ou, a realiser un traitement plus rapide pour la mCmequantite d’informations. Cette optimisation est imputable a deux processusde controle de la memoire a court terme qui sont: - la complexification de la repetition mentale des informations avec une transformation du mode de repetition passant d’un mode sequentiel a un regroupement des informations ; - la denomination qui a pour consequenceune amelioration du stockageet de la restitution. La capacite de repeter, d’organiser, de regrouper et de recoder les informations en memoire a court terme semble, a l’etat adulte, davantage like a la courbe vigilancielle contemporaine d’une rapidite vesperale accrue. Chez l’enfant, au contraire, cette liaison ne semblepas se confirmer, car le souci de precision l’emporte sur la rapidite. 11y aurait une gestion consciente de l’eleve priviltgiant la pertinence du raisonnement. En revanche, le deroulement hebdomadaire n’affecte en rien les capacites de raisonnement,au contraire de la vitesse de detection qui est stochastiquementmeilleure les 3 premiersjours de la semainelors des Cpreuvesvesperales. Le gain de vitesse s’expliquerait par une e&ation de la temperaturecentrale tout au long de la joumee, stimulant le systbme nerveux central et les processus

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V Emwein

vigilanciels [17, 19, 311. Mais la rapidite de traitement est contemporaine d’erreurs accrues, d’oti une baisse du pourcentage de bonnes reponses. Ainsi, selon que l’on privilegie la rapidite ou la precision, les moments propices sont situ& soit en soiree dans le premier cas, soit en matinee dans le second cas. Mais le fait le plus saillant est le depassement de l’idee commune d’un effet nefaste de l’activite physique sur les processus mentaux. En effet, seule la logique verbale vesper-ale est negativement affectee par l’exercice musculaire lorsque celui-ci se deroule le matin, alors que les autres dimensions cognitives restent inchangees malgre l’effort physique matinal. Cependant, il semble difficile pour autant d’affirmer que l’exercice musculaire matinal a reellement une action destabilisatrice sur les capacites de raisonnement logique. En effet, independamment de tout effort physique, les performances de la memoire a court terme sont toujours inferieures l’apres-midi par rapport au matin. Certes les processus d’adaptations bioCnergetiques a I’activite physique peuvent avoir une action destabilisatrice modifiant les regles d’actions cognitives en operant un brouillage des informations, ce qui allonge le d&ours temporel du traitement. Mais ces effets ont Cte observes soit lors d’un exercice musculaire concomitant avec la t&he, soit immediatement a la suite de l’arret de l’exercice. Aussi peut-on se poser la question de savoir si la coupure de 2 heures lors du repas de midi (12h-14h) est suffisante pour effacer les adaptations physiologiques a l’effort matinal eu tgard du niveau de condition physique des Clbves. Neanmoins, globalement malgre la brieved de notre etude, il ne semble pas que l’education physique et sportive, en raison de la charge physique qu’elle constitue, perturbe le bon deroulement des autres sequences de travail. Les fluctuations des resultats sont essentiellement inherentes aux variations chronopsychologiques, indtpendamment de la place quotidienne matinale ou vesperale d’une activitt physique. Certes, il serait souhaitable de proceder a une quantification de la charge de travail lors d’un tours d’education physique et sportive, afin de mesurer si les interactions entre l’education physique et sportive et les autres disciplines scolaires sont inexistantes quelle que soit l’intensite de cette charge. Par ailleurs, il apparait qu’une organisation figee de l’emploi du temps n’est pas propice a une efficacite maximale. Les enseignants savent bien qu’un Cleve, et ce d’autant plus qu’il est jeune, est incapable de rester concentre pendant une duree prolongee. La monotonie associee a un faible cotIt attentionnel des processus de detection induit une baisse progressive des performances. Celle-ci peut cependant &tre contrecarree par une diversification du travail. Avec l’age, l’enfant passe d’une orientation de l’attention globale a une attention plus focaliste et diversifiee sur les points pertinents.

et al

CONCLUSION Une structuration dichotomique du temps de travail, placant les activites physiques et sportives a la suite du travail intellectuel n’est btnefique que pour les tkhes sollicitant la memoire a court terme. L’efficacite des autres dimensions n’est pas alteree par l’activite physique indtpendamment des moments de la joumbe. Une gestion souple de l’emploi de temps, altemant travail intellectuel vesperal et matinal, Cvite la monotonie et stimule les processus attentionnels en optimisant les capacites de detection. Pour cette demiere dimension, un ajustement peut &tre open? en ce qui conceme la precision optimale le matin et la rapid&C ideale en fin d’apres-midi. Quoi qu’il en soit, cette etude souligne un necessaire detachement des imperatifs sociaux, lesquels devraient s’effacer et ne pas se refleter dans l’organisation souple et variee du travail entierement tendu vers une optimisation des modalites d’acquisitions.

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