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nécessité le recours à l’hémodialyse. La survie rénale globale était de 78 % à 1 an puis à 65 % à 5 ans. Les facteurs prédictifs d’une mauvaise survie rénale : HTA, présence des manifestations articulaires, syndrome de Raynaud, une insuffisance rénale initiale, l’acidose métabolique et la lymphopénie et le recours à l’hémodialyse à l’admission. Par contre, la corticothérapie était associée à un bon pronostic. Les facteurs prédictifs d’atteinte rénale sont : manifestation extraglandulaire au moment du diagnostic (p = 0,04), un BUT positif (p = 0,03), un test de Chirmer positif (p = 0,04), Rose Bengale positif (p = 0,01), la présence d’une hypertrophie des parathyroïdes (p = 0,013), les arthralgies (p = 0,001), l’atteinte digestive (p = 0,024) et le traitement par des AINS (p = 0,0001). Discussion Dans cette étude, on avait relevé les facteurs pronostiques d’atteinte rénale et d’évolution vers le stade terminal au cours de cette connectivite. Conclusion Une étude prospective avec la recherche systématique des acidoses tubulaires latentes par un test d’acidification des urines est nécessaire pour évaluer la fréquence exacte des atteintes rénales. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Mesbah P, Gobertb R, Azarc. Néphrite interstitielle avec insuffisance rénale et syndrome de Gougerot–Sjögren : évolution à long terme chez 21 patients. Rev Med Interne 2010;31:92–3. Maripuri S, Grande JP, Thomas G, Fervenza FC, Matteson EL, Donadio JV, et al. Renal involvement in primary Sjögren’s syndrome: a clinicopathologic study. Clin J Am Soc Nephrol 2009;4(9):1423–31. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.248 PJN.46
Insuffisance rénale liée au virus de l’immunodéficience humaine et tuberculose : un couple maudit dans un pays à forte endémie E.M. Ranivoharisoa 1,2,∗ , B. Ramilitiana 1 , J. Tongavelona 2 , A. Rasolonjatovo 1 , M. Randria 1,2 , W. Randriamarotia 1 1 Service de néphrologie, centre d’hémodialyse de Befelatanana, CHU Antananarivo, Antanananivo, Madagascar 2 Service des maladies infectieuses, CHU Antananarivo, Antanananivo, Madagascar ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (E.M. Ranivoharisoa) Introduction La néphropathie liée à une infection au virus de l’immunodéficience humaine (VIH) représente une cause non négligeable de l’insuffisance rénale chronique (IRC). Dans le monde, le nombre de personnes contractant cette infection ne cesse pas d’augmenter. D’où la réalisation de cette étude afin de connaître la prévalence exacte de l’IRC liée au VIH dans notre pays et déterminer les facteurs de risque associés. Patients et méthodes Nous avons mené une étude rétrospective, descriptive analytique pendant quatre ans dans le Centre de référence national du diagnostic et du traitement de l’infection au VIH/SIDA. Tous les patients déclarés VIH séropositifs ont été inclus. Les patients sans évaluation de la fonction rénale dont le dosage de la créatininémie sérique ont été exclus. La population étudiée a été divisée en deux groupes : le groupe 1 a rassemblé les patients sans IRC et le groupe 2 ceux qui en ont. Les données ont été analysées à partir d’un logiciel Epi-Info. Résultats Au terme de notre étude, 115/135 dossiers ont été retenus dont 79 du groupe 1 et 36 du groupe 2. L’âge moyen était 36,5 ± 9,8 ans avec un âge plus élevé dans le groupe 2. Le délai d’apparition des symptômes et la date de découverte de l’infection à VIH était en moyenne 356 jours. L’absence d’utilisation des préservatifs et la présence des partenaires multiples représentaient les facteurs de risque prédominants. La prévalence de l’IRC était à 31,6 % avec un taux de mortalité à 23,5 %. La tuberculose
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était l’infection opportuniste le plus rencontré (74 %). En analyse monovariée, l’IRC était liée significativement à l’âge, à la présence d’un état de choc septique dû essentiellement à ces infections opportunistes et au taux de CD4. En multivariable logistique, elle corrélait avec un âge plus de 50 ans (p = 0,02), une tension artérielle < 80 mmHg (p = 0,02) et une température corporelle > 38,2 ◦ C (p = 0,03) et au taux de CD4 < 150 cellules/mm3 (p = 0,002). Discussion Les patients séropositifs âgés, fortement immunodéprimés sont prévalent d’une insuffisance rénale liée au VIH. La prévalence retrouvée dans notre étude reste supérieure par rapport à celle d’autres pays. L’apparition des infections opportunistes notamment la tuberculose est responsable d’une morbi-mortalité élevée. Conclusion L’infection au VIH devient une cause majeure de l’IRC. La meilleure prise en charge précoce consiste à une information et éducation collective des personnes à risques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Ayokunle DS, Olusegun OT, Ademola A, Adindu C, Olaitan RM, Oladimeji AA. Prevalence of chronic kidney disease in newly diagnosed patients with Human immunodeficiency virus in Ilorin, Nigeria. J Bras Nefrol 2015;37(2):177–84. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.249 PJN.47
Albuminurie, taux sérique des antioxydants enzymatiques, marqueurs d’hémolyse et de l’inflammation chez les enfants sicklanémiques. Étude transversale en milieu hospitalier
K.E. Itokua ∗ , J.R.R. Makulo , F.B. Lepira , Y.M. Nlandu , M.F.I. Mboliasa , M.N.N. Wameso , F.M. Kajingulu , A.L. Longo , V.M. Mokoli , J.B. Bukabau , E.K. Sumaili , N.M. Nseka Néphrologie, cliniques universitaires, Kinshasa, La République Démocratique du Congo ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (K.E. Itokua) Introduction Le stress oxydatif est impliqué dans la pathogenèse de la microalbuminurie chez les drépanocytaires. Les enzymes antioxydantes telles que la glutathion peroxydase (GPx) et la Cu–Zn superoxide dismutase (Cu–Zn SOD) pourraient jouer un rôle protecteur important. Cette étude se propose d’évaluer la relation entre l’albuminurie et ces 2 enzymes. Patients et méthodes Recrutement consécutif des enfants drépanocytaires (d’âge variant entre 2 et 18 ans), en état de stabilité intercritique et suivis dans 2 hôpitaux de la ville de Kinshasa/DR Congo. La relation entre l’albuminurie (rapport albumine–créatinine urinaire = UAC) et d’autres variables d’intérêts (âge, pression artérielle systolique, pression artérielle diastolique, GPx, Cu–Zn SOD, hémoglobine, bilirubinémie indirecte, globules blancs (GB), pourcentage de l’hémoglobine fœtale, taux de fer sérique, de ferritine et de CRP, lactate déshydrogénase = LDH, taux d’hémoglobine libre plasmatique) a été étudiée en analyse bivariée (coefficient de corrélation de Pearson). Résultats Au total, 70 enfants drépanocytaires homozygotes, tous de race noire (56 % de garc¸ons ; moyenne d’âge : 9,9 ± 4,3 ans ; 53 % recevant de l’hydroxyurée) étaient sélectionnés. La prévalence de la microalbuminurie (UAC entre 30–299 mg/g) était de 11,8 %. La LDH (r = 0,260 ; p = 0,033) et la numération des GB (r = 0,264 ; p = 0,033) étaient positivement corrélées à l’albuminurie tandis que la GPx (–0,328 ; p = 0,007) et la Cu–Zn SOD (–0,210 ; p = 0,091) étaient corrélées négativement. Discussion Nos résultats sont en accord avec d’autres travaux qui indiquent que la néphropathie sicklanémique est une
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vasculopathie dont la physiopathologie implique le stress oxydatif et l’hémolyse intravasculaire. Conclusion Chez les enfants drépanocytaires, l’albuminurie est associée à une réduction de la capacité antioxydante enzymatique et à une augmentation des marqueurs de l’hémolyse et de l’inflammation. Ainsi, les stratégies visant à réduire la falciformation et subséquemment l’hémolyse, le stress oxydatif et l’inflammation pourraient aider à prévenir et à terme arrêter la progression de la maladie rénale chez l’enfant drépanocytaire. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. Pour en savoir plus Emokpae MA, Uadia PO, Godzama AA. Correlation of oxidative stress and inflammatory markers with the severity of sickle cell disease. J Pediatr 2014;90(3):286–92. Nur E, Biemond BJ, Otten HM, Brandjes DP, Schnog JJ, CURAMA Study Group. Oxidative stress in sickle cell disease; pathophysiology and potential implications for disease management. Am J Hematol 2011;86(6):484–9. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.250 PJN.48
Le tabagisme et l’albuminurie influencent-ils le profil et le contrôle tensionnel chez les patients diabétiques de type 2
N. Benabdellah , S. Alaoui , F. Alaoui ∗ , F. Hamdi , I. Karimi , I. Haddiya , Y. Bentata Néphrologie, CHU Mohammed VI, Oujda, Maroc ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (F. Alaoui) Introduction L’hypertension artérielle (HTA) est observée chez 50 à 80 % des patients diabétique de type 2 (DT2). L’objectif de cette étude est de déterminer l’impact du tabagisme et de l’albuminurie sur le contrôle de la pression artérielle chez les patients DT2. Patients et méthodes Études prospectives incluant les patients DT2 ayant un suivi de 36 mois. Nous avons distingué quatre groupes : G1 : tabagisme–albuminurie– G2 : tabagisme + albuminurie + G3 : tabagisme–albuminurie+ G4 : tabagisme+albuminurie–. Résultats Au total, 671 patients DT2 ont été inclus, l’âge moyen était de 65 ± 11 ans, 50,8 % avaient des antécédents d’HTA, 12,1 % étaient tabagiques. À l’admission, la différence était significative concernant : l’ancienneté du diabète (8 [10,15] vs 10 [13,18] vs 9 [14,19] vs 7 [9,13] années, p < 0,001), l’index de masse corporelle (28,1 ± 4,72 vs 26,2 ± 3,5 vs 28,6 ± 4,68 vs 27,6 ± 4,05 kg/m2 , p = 0,001), l’antécédent d’HTA (35 % vs 46, 3 % vs 57,4 % vs 14,3 %, p < 0,001) et la PAS (138 ± 17 vs 143 ± 22 vs 142 ± 19 vs 133 ± 17 mmHg, p = 0,02) entre les groupes G1, G2, G3 et G4, respectivement. Après 36 mois de suivi, la différence était significative concernant : l’incidence de l’hypertension (19,7 % vs 38,8 % vs 36, 2 % vs 14,3 %, p = 0,001). La fréquence d’événements cardiovasculaires était plus élevée dans le groupe G2 par rapport aux autres groupes (p < 0,001). La progression rénale rapide était plus élevée dans les deux groupes G2 et G3 (p < 0,001), le contrôle tensionnel était meilleur à la fin de suivi dans les deux groupes G1 et G3 respectivement (p < 0,001 et p = 0,002). Discussion L’HTA est fréquente chez les patients DT2 et le contrôle tensionnel était meilleur dans les groupes G1 et G3. Conclusion Le contrôle tensionnel reste difficile à atteindre particulièrement chez les patients tabagiques et albuminuriques. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.251
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Les événements cardiaques sont les facteurs majeurs qui modifient le cours de l’insuffisance rénale des patients diabétiques
C. Pinier ∗ , P. Gatault , M. Francois , C. Barbet , N. Rabot , H. Longuet , J.F. Valentin , A. Fournier , E. Bailly , B. Sautenet , M. Buchler , J.M. Halimi Néphrologie-hémodialyse, CHU de Tours, Tours, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : cedric
[email protected] (C. Pinier) Introduction Les facteurs de risque classiques d’insuffisance rénale chronique terminale (IRCT) sont connus : eDFG initial, albuminurie, pression artérielle systolique (PAS), rétinopathie diabétique (RDIAB). Récemment, l’existence d’un AKI a été reconnue comme un facteur de risque d’IRCT, mais les conséquences rénales des événements cardiaques, indépendamment de l’AKI qu’ils entraînent, sont mal connues. Patients et méthodes Une cohorte de 860 patients diabétiques de type 2 inclus depuis 2000 suivis de 0,1 à 15,5 ans a été analysée (suivi médian : 59 mois ; eDFG initial : 42 mL/mn/1,73 m2 ). Résultats Durant ce suivi, 194 patients ont atteint le stade d’IRCT (183 dialysés ; 11 greffés en pré-emptif). L’insuffisance cardiaque initiale (HR : 1,47, p = 0,0194) était un facteur de risque d’IRCT en univarié, mais pas après ajustements sur l’eDFG, l’albuminurie, la PAS et la RDIAB. En revanche, le développement d’un AKI restait significatif (HR : 4,51, p < 0,0001). Au cours du suivi, le développement d’un OAP (HR : 5,52, p < 0,0001) qu’il existe ou non des antécédents d’insuffisance cardiaque, le développement d’une FA (HR : 3,48, p < 0,0001), ou d’un SCA (HR : 2,33, p = 0,0005) (mais pas d’un AVC) restaient des facteurs de risque d’IRCT même après ajustement sur tous ces paramètres. Discussion Les événements cardiaques au cours du suivi ont une influence délétère majeure sur l’évolution rénale, indépendamment du développement d’un AKI et de l’état rénal et cardiovasculaire initial des patients diabétiques à risque rénal. Conclusion La surveillance des paramètres rénaux devrait être plus fréquente en cas d’apparition d’événements cardiovasculaires et cet élément devrait être connu des cardiologues. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. http://dx.doi.org/10.1016/j.nephro.2016.07.252 PJN.50
Déterminants de l’hypertension artérielle au cours de la maladie rénale chronique : résultats de la cohorte Nephrotest E. Vidal-Petiot 1 , M. Metzger 2 , J.J. Boffa 3 , J.P. Haymann 4 , E. Thervet 5 , P. Houillier 6 , B. Stengel 7 , F. Vrtovsnik 8 , M. Flamant 1,∗ , Nephrotest study group 1 Physiologie rénale, hôpital Bichat, université de Paris Diderot, Paris, France 2 Équipe 5, Inserm UMR 1018, CESP, Villejuif, Paris, France 3 Néphrologie et dialyses, AP–HP, Paris, France 4 Explorations multidisciplinaires, hôpital Tenon, Paris, France 5 Néphrologie, hôpital européen Georges-Pompidou, Paris, France 6 Inserm u1138, CNRS erl8228, centre de recherche des cordeliers, Paris, France 7 Équipe 5, Épidémiologie rénale et cardiovasculaire, Inserm U1018, Villejuif, France 8 Néphrologie, hôpital Bichat–Claude-Bernard, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : martin.fl
[email protected] (M. Flamant)