Allaitement, alimentation infantile et VIH : enquête sur les connaissances des mères au Gabon

Allaitement, alimentation infantile et VIH : enquête sur les connaissances des mères au Gabon

Lettres a` la re´daction 5. Reading R, Rannan-Eliya Y. Evidence for sexual transmission of genital herpes in children. Arch Dis Child 2007;92:608–13...

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Lettres a` la re´daction

5. Reading R, Rannan-Eliya Y. Evidence for sexual transmission of genital herpes in children. Arch Dis Child 2007;92:608–13.

La conduite d’une bonne alimentation est fondamentale pour le de´veloppement et la croissance du nourrisson. L’allaitement est la pratique ide´ale qui re´pond aux besoins du nouveau-ne´ et du jeune nourrisson, aussi bien sur le plan qualitatif que psychoaffectif. Depuis quelques anne´es, l’e´pide´mie du VIH est une proble´matique dans la pratique de cet allaitement [1,2]. L’objectif de ce travail e´tait d’e´valuer les connaissances des me`res dans l’allaitement et l’alimentation de leur enfant.

me`res, le lait conseille´ pour les nourrissons e´tait le lait de me`re (98 %). Il devait eˆtre donne´ jusqu’a` l’aˆge de 6 mois (39,6 %), 12 mois (24,8 %) ou au-dela` (33,6 %). L’importance de l’allaitement serait lie´e a` la qualite´ nutritive du lait maternel (100 % des cas), a` ses proprie´te´s anti-infectieuses (59 %) et a` son faible couˆt (41,8 %). Les proprie´te´s contraceptives de l’allaitement avaient e´te´ cite´es par 22,2 % des me`res. La production du lait maternel serait favorise´e par la fre´quence des te´te´es (65,5 %), le bon positionnement de l’enfant au sein (21,4 %), le soutien de l’entourage (22,6 %) et le bien-eˆtre de la me`re (52,6 %). La baisse des apports en lait maternel pour le nourrisson serait lie´e a` la faible fre´quence des te´te´es (58,5 %) ou a` leur courte dure´e (42,2 %), au mauvais positionnement (31,3 %) et aux soucis de la me`re (44 %). Les me`res connaissaient leur statut VIH dans 67,8 % des cas ; 80,5 % de celles qui ne le connaissaient pas e´taient preˆtes au de´pistage, les autres manifestaient de la crainte a` connaıˆtre leur statut. La transmission du VIH a` l’enfant surviendrait au cours de la grossesse (57,1 %), pendant le travail et l’accouchement (44,7 %) et pendant l’allaitement (51,2 %). Dans 77,6 % des cas, les me`res avaient cite´ les substituts de lait maternel pour alimenter un enfant ne´ de me`re VIH positif, quelques-unes (17,8 %) ne savaient pas comment le nourrir, les autres recommandaient le lait maternel. Au cas ou` la me`re se´ropositive de´ciderait d’allaiter son enfant, 55,3 % des femmes conseillaient l’arreˆt rapide de l’allaitement aussitoˆt qu’un moyen de substitution serait trouve´. Selon elles, le danger de l’allaitement associe´ aux substituts de lait maternel re´sidait dans le fait qu’il y aurait plus de risque de contamination du be´be´ (46,1 %) ou du fait que le be´be´ pourrait pre´fe´rer le lait de sa me`re (82 %). L’introduction de l’aliment de comple´ment devrait intervenir avant 6 mois (25,1 %), entre 6 et 9 mois (69,8 %) ou apre`s 9 mois (5,10 %).

1. Me´thodologie

3. Discussion

Il s’agit d’une enqueˆte prospective conduite dans les formations sanitaires de Libreville et de Mouila du 1er au 15 aouˆt 2005. Le formulaire de suivi de l’Organisation mondiale de la sante´ pour le conseil en allaitement, alimentation infantile, et VIH a e´te´ utilise´ pour le recueil des donne´es qui ont e´te´ analyse´es avec le logiciel e´pi info 2005.

L’objectif de cette enqueˆte e´tait d’e´valuer les connaissances des me`res dans l’allaitement et l’alimentation de leur enfant. Nous avons constate´ un de´calage entre leurs connaissances et les directives nationales qui recommandent l’allaitement exclusif jusqu’a` 6 mois et l’introduction d’une alimentation de comple´ment a` partir de cet aˆge. En effet, pour qu’il be´ne´ficie des conditions optimales de croissance, de sante´ et de de´veloppement, le nourrisson doit eˆtre allaite´ exclusivement jusqu’a` 6 mois. Ensuite une alimentation saine et e´quilibre´e doit eˆtre introduite tout en poursuivant l’allaitement si possible jusqu’a` l’aˆge de 24 mois [1]. Toutefois, avec l’apparition du VIH, et la constatation de la transmission de l’infection de la me`re a` l’enfant, notamment par le lait

*Auteur correspondant. e-mail : [email protected] Rec¸u le : 27 de´cembre 2007; Accepte´ le : 22 fe´vrier 2008; Disponible en ligne 5 mai 2008 0929-693X/$ - see front matter ß 2008 Published by Elsevier Masson SAS. 10.1016/j.arcped.2008.02.015 Archives de Pe´diatrie 2008;15:1121-1123

Allaitement, alimentation infantile et VIH : enqueˆte sur les connaissances des me`res au Gabon Breastfeeding, infant feeding and HIV: A survey about mothers’ knowledge in Gabon Y. Vierin Nzame*, L. Imboua, D. Gahouma, S. Ategbo, A. Moussavou Faculte´ de me´decine de Libreville, B. P. 12645, Libreville, Gabon Mots cle´s : Allaitement, Alimentation infantile, VIH, Me`res

2. Re´sultats Deux cent cinquante me`res ont e´te´ interroge´es. Elles avaient rec¸u des conseils sur l’allaitement (76,6 %) et l’alimentation infantile (73,6 %). Ces conseils avaient e´te´ donne´s par des agents de sante´ dans 98,1 % des cas. D’apre`s les

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maternel, les me`res devraient eˆtre plus informe´es sur les recommandations en matie`re d’allaitement et d’alimentation infantile : la principale source de l’infection a` VIH chez l’enfant e´tant la transmission de la me`re a` l’enfant. Le VIH/ sida est estime´ eˆtre responsable de 7,7 % de de´ce`s d’enfants de moins de 5 ans en Afrique subsaharienne. Dans les re´gions ou` la pre´valence du VIH chez les femmes enceintes de´passe 35 %, la contribution du VIH/sida a` la mortalite´ infantile est estime´e a` 42 % [3]. Chez les me`res infecte´es par le VIH, le choix du mode d’alimentation de leur enfant doit eˆtre e´claire´. Une alimentation de substitution sera recommande´e si celle-ci est acceptable, faisable, financie`rement abordable, suˆre et durable [1]. En cas de choix de l’allaitement par la me`re malgre´ tout, celui-ci doit eˆtre exclusif et arreˆte´ rapidement de`s qu’une alimentation de remplacement est trouve´e, car le risque de contamination augmente avec la dure´e de l’allaitement [4]. Dans notre enqueˆte les connaissances des me`res sur l’allaitement et l’alimentation infantile e´taient moyennes. Elles e´taient limite´es dans le contexte du VIH/ sida, malgre´ une bonne connaissance des modes de transmission de l’infection de la me`re a` l’enfant. En effet, le choix de l’alimentation e´tait fait au hasard, la majorite´ des me`res pre´conisant l’utilisation des substituts du lait maternel. Ces constatations nous incitent a` e´laborer des directives en matie`re d’allaitement et alimentation infantile dans le contexte du VIH et a` engager des actions de remise a` niveau des agents de sante´ sur l’allaitement et l’alimentation infantile en ge´ne´ral et en particulier dans le contexte du VIH.

Re´fe´rences 1. Organisation mondiale de la sante´. La transmission du VIH par l’allaitement au sein : bilan des connaissances actuelles. Gene`ve, Organisation mondiale de la sante´, 2005. 2. Nduati R, John G, Mbori-Ngacha D, et al. Effect of breastfeeding and formula feeding on transmission of HIV-1: a randomized clinical trial. JAMA 2000;283:1167–74. 3. Walker N, Schwa ¨rtlander B, Bryce J. Meeting international goals in child survival and HIV/AIDS. Lancet 2002;360:284–9. 4. Coovadia HM, Rollins NC, Bland RM, et al. Mother-to-child transmission of HIV-1 infection during exclusive breastfeeding in the first 6 months of life: an intervention cohort study. Lancet 2007;369:1107–16.

*Auteur correspondant. e-mail : [email protected] Rec¸u le : 28 de´cembre 2007; Accepte´ le : 22 fe´vrier 2008; Disponible en ligne 5 mai 2008 0929-693X/$ - see front matter ß 2008 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s. 10.1016/j.arcped.2008.02.014 Archives de Pe´diatrie 2008;15:1123-1124

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Hypogonadisme hypergonadotrophique et galactose´mie conge´nitale Hypergonadotrophic hypogonadism and congenital galactosemia M.-H. Odie`vre1*, P. Labrune2, M. Odie`vre2 1 Service de pe´diatrie, hoˆpital Louis-Mourier, AP–HP, 92700 Colombes, France 2 Service de pe´diatrie, centre de re´fe´rence maladies he´re´ditaires du me´tabolisme he´patique, hoˆpital Antoine-Be´cle`re, AP–HP, universite´ Paris-Sud, 92140 Clamart, France Mots cle´s : Hypogonadisme hypergonadotrophique, Galactose´mie conge´nitale, Bromocriptine

Dans une re´cente mise au point sur les retards pubertaires [1], il n’est pas fait mention de la galactose´mie conge´nitale. Un hypogonadisme hypergonadotrophique est pourtant assez fre´quemment observe´ chez la fille galactose´mique, meˆme bien traite´e [2,3]. La physiopathologie de l’atteinte ovarienne n’est pas encore bien e´lucide´e [4], mais cette alte´ration est pre´sente a` la naissance. Des e´tudes expe´rimentales ont montre´ la toxicite´ pour l’ovaire d’un re´gime riche en galactose administre´ a` la ratte gravide [5]. La de´monstration, graˆce a` l’utilisation de bromocriptine d’une re´duction (voire d’une suppression) de la synthe`se endoge`ne du galactose par une femme enceinte a` risque de donner naissance a` un enfant galactose´mique [6] (cette jeune femme e´tant par ailleurs reste´e sous re´gime sans galactose), laisse espe´rer une maturation normale de la fonction ovarienne chez le fœtus atteint. Cet hypogonadisme hypergonadotrophique conge´nital be´ne´ficierait ainsi d’un traitement pre´ventif au meˆme titre que les autres complications de la galactose´mie conge´nitale.

Re´fe´rences 1. Busiah K, Belien V, Dallot N, et al. Diagnostic des retards pubertaires. Arch Pediatr 2007;14:1101–10. 2. Dessart Y, Odie`vre M, Evain D, et al. Insuffisance ovarienne et galactose´mie conge´nitale. Arch Fr Pediatr 1982;39:321–2. 3. Rubio-Gozalbo ME, Panis B, Zimmermann LJ, et al. The endocrine system in treated patients with classical galactosemia. Mol Genet Metab 2006;89:316–22. 4. Forges T, Monnier-Barbarino P, Leheup B, et al. Pathophysiology of impaired ovarian function in galactosaemia. Hum Reprod Update 2006;12:573–84.