Clinique médicale du travail
Conclusion Ce temps de la parole ne peut être tenu en laisse par une certification, une normalisation qui chronomètre les visites, gommé par une réforme qui les espace, ni muselé par une évaluation professionnelle à venir. Il se doit donc d’exister avant tout. La médecine du travail place le travailleur, la personne humaine avec sa singularité, au centre de sa préoccupation. La santé au travail place plutôt en son centre, une notion abstraite : l’évaluation des risques. L’exposition au risque est une probabilité, les ambiances de travail avec leurs chiffres fluctuants rendent parfois le risque insaisissable. Au contraire, le travailleur avec son symptôme, sa maladie, sa parole, cristallise le risque. Il est une pièce à conviction, la preuve vivante, biologique de la nuisance, que quelque chose doit être amélioré. La parole pendant la visite est aussi le fantastique révélateur des violences subies au travail. Toutes ces paroles lancées comme des bouteilles à la mer, attendent une action du médecin du travail, dans le respect du serment d’Hippocrate, sous peine de non-assistance à personne en danger. La parole est ainsi le catalyseur de ce changement possible. Rogner sur le temps de la parole, c’est ainsi compromettre le changement, c’est faire mourir à petit feu la médecine du travail.
Communications affichées Amylose rénale compliquant une tuberculose pleurale professionnelle à propos d’un cas B. ABDALLAH1, N. CHAARI1, M. HENCHI1, C. AMRI1, M. AKROUT1, N. BEN DHIA2 1. Laboratoire de Médecine du Travail et d’Ergonomie 2. Service de Nephrologie-Hôpital universitaire de Monastir.
Objectif Discuter les problèmes de prise en charge médicolégale d’une amylose rénale secondaire à une tuberculose ne figurant pas dans la liste des tableaux des maladies professionnelles. Arch Mal Prof Env 2006
Méthode Etude de cas. Résultats Nous rapportons le cas d’une aide-soignante âgée de 42 ans exerçant dans un centre antituberculeux à Kairouan (Tunisie) qui a développé en 1994 une tuberculose pleurale traitée pendant 8 mois. En 2001 elle a présenté un syndrome œdémateux avec protéinurie par amylose rénale secondaire. Il est décrit, treize types biochimiques et sept formes cliniques d’amylose. Chez notre patiente, la forme clinique retenue est l’amylose réactionnelle de type biochimique AA. Le contexte inflammatoire et infectieux chronique retrouvé chez cette patiente plaide en faveur de l’amylose réactionnelle. Celle-ci complique l’évolution de certaines infections ou affections inflammatoires chroniques (spondylarthrite ankylosante, tuberculose, les bronchectasies, les ulcères cutanés etc…). L’affection primitive incriminée chez notre patiente était une tuberculose pleurale. Conclusion La réparation des maladies professionnelles en Tunisie est basée exclusivement sur le système de liste, ce qui soulève des problèmes de prise en charge médico-légale de cette affection qui ne figure pas sur la liste du tableau 63 relatif aux affections dues aux bacilles tuberculeux.
Quelques spécificités du stress au travail dans le secteur bancaire J. BAUGE AIMT 37.
Objectif Etudier le stress du personnel bancaire et rechercher des facteurs favorisants en fonction des services et des types d’emploi Méthode Etude rétrospective de 400 dossiers de salariés travaillant au siège et dans des agences urbaines suivis par le même médecin sur une période de 10 ans. Recherche des causes de stress alléguées par les employés ou observées par le médecin lors des visites médicales systématiques et de reprise du travail. Elaboration d’une grille d’analyse des dossiers médicaux à 10 critères (charge de travail, organisation du travail, management, relations avec la clientèle, postes spécifiques, locaux, ambiance relationnelle de travail, soucis éthi137
MERCREDI 31 MAI
du travail pour comprendre ce qui se joue dans le travailler, pour participer avec la personne à la construction de sa santé au travail. Le médecin du travail peut se débarrasser de l’esprit normatif et hygiéniste qui a prévalu un moment. Tout le chemin parcouru pendant le temps de la parole partagée, donne de l’intelligibilité aux évènements imprévus, nous permet d’élaborer des stratégies nouvelles individuelles et collectives en faveur de la santé au travail.