Anaphylaxie peropératoire à un produit de contraste iodé (PCI)

Anaphylaxie peropératoire à un produit de contraste iodé (PCI)

308 11e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2016 / Revue française d’allergologie 56 (2016) 304–314 Médi-11 Anaphylaxie peropératoire à un pro...

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11e Congrès francophone d’allergologie – CFA 2016 / Revue française d’allergologie 56 (2016) 304–314

Médi-11

Anaphylaxie peropératoire à un produit de contraste iodé (PCI)

C. Mullet ∗ , R. Ferrenq Dubost , D. Le Quang Service de Pr-Piriou, Pierre-Bénite, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Mullet) Introduction Les réactions anaphylactiques peropératoires sont en général dues aux produits de l’anesthésie. L’implication d’autres molécules est rare. Nous rapportons le cas d’une anaphylaxie sévère à un PCI peropératoire [1,2]. Méthodes Une patiente de 36 ans, atopique, a présenté lors d’une cholécystectomie une réaction de grade 3 une heure après l’induction anesthésique. La réaction est régressive après traitement par adrénaline. Les molécules administrées avant la réaction sont: morphine, ropivacaïne, paracétamol, kétoprofène, néfopam et ioxaglate de méglumine. Le bilan initial montre une tryptasémie à 21,4 ␮g/L, normale 6 heures après. Le bilan allergologique (TC) est effectué à 6 semaines. Résultats L’intradermoréaction à 0,032 mg/mL est positive pour ioxaglate de méglumine. Les TC sont négatifs pour les autres produits et le latex. Des TC pour 4 autres PCI sont réalisés dans un 2e temps et sont négatifs pour ioxitalamate, iodixanol, iomeprol et iobitridol. L’injection intraveineuse d’iomeprol est bien tolérée. Discussion Nous n’avons testé que les produits rec¸us 1/2 heure avant la réaction. L’injection du PCI était bien signalée sur le dossier d’anesthésie. Il a pu alors faire partie des produits à tester et nous a permis de faire le diagnostic. Conclusion Les molécules autres que les produits anesthésiants sont souvent oubliées lors d’une réaction IgE dépendante peropératoire [1,3]. L’étude approfondie du dossier peropératoire permet la sélection des produits à tester. Ce cas d’allergie au PCI rappelle que le dossier d’anesthésie est un document essentiel, il devrait être le plus complet possible et renseigner les antiseptiques, les colorants, le latex. . . ou autres substances en contact avec le patient. Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels liens d’intérêts. Références [1] Caimmi S, et al. Perioperative allergy: uncommon agents. Int J Immunopathol Pharmacol 2011;24(3 Suppl.):S61–8. [2] Wisser G. Anaphylactoid reaction to a non-ionic roentgen contrast medium in general anesthesia. Anasth Intensivther Notfallmed 1990;25(4):271–3. [3] Pan JJ, et al. Adverse reactions to iodinated contrast media administered at the time of endoscopic retrograde cholangiopancreatography (ERCP). Inflamm Allergy Drug Targets 2009;8(1):17–20. http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2016.02.139 Médi-12

L’induction de tolérance aux anti-inflammatoires non stéroïdiens pourrait être une alternative thérapeutique dans la crise douloureuse vaso-occlusive drépanocytaire

R. Dasse ∗ , L. Siransy , R. Yeboah , A. Kouakou , N. Koffi , M. Sombo UFR sciences médicales, Abidjan, Côte d’ivoire ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (R. Dasse) Introduction Dans l’école abidjanaise (Côte d’Ivoire), la prise en charge thérapeutique de la crise douloureuse vaso-occlusive du drépanocytaire fait appel aux anti-inflammatoires non stéroïdiens (AINS). Malgré leur efficacité, ces médicaments peuvent induire une intolérance. Et quand cela survient, il n’existe aucune alternative thérapeutique codifiée à notre connaissance. Cette étude vise à évaluer la méthode d’induction de tolérance aux AINS comme alternative thérapeutique dans cette crise drépanocytaire. Méthodes Vingt-deux patients drépanocytaires dont 15 hommes et 7 femmes âgés de 12 à 39 ans (moyenne d’âge: 22,41 ± 7,88) rec¸us pour crise douloureuse

vaso-occlusive ont été inclus dans cette étude. Ces patients sont connus pour des antécédents de réactions d’intolérance documentées à l’Ibuprofène et au Diclofénac. Un protocole rapide de prise orale de ces AINS sur trois jours leur a été administré. Le premier jour, les doses initiales de 8,82 mg d’Ibuprofène et 2,20 mg de Diclofénac ont été données. Ces doses ont été graduellement augmentées toutes les heures pendant 6 heures pour atteindre la dose thérapeutique. Le deuxième et troisième jour, la dose thérapeutique a été administrée toutes les 6 heures pendant 12 heures. Résultats Malgré quelques cas (2) d’échec probablement liés soit à la sévérité de la symptomatologie de départ (asthme), soit au mécanisme physiopathologique impliqué, plus de 80 % des patients ont toléré l’Ibuprofène et le Diclofénac. Conclusion Cette expérience est une première dans notre contexte. Ce type de protocole pourrait être utilisé en l’absence d’alternative thérapeutique aussi bien chez le drépanocytaire que chez d’autres patients, comme le cas des personnes vivant avec le VIH, développant une intolérance aux antibiotiques sans alternatives, utilisés pour la prévention des infections opportunistes. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2016.02.140 Médi-13

L’allergie à l’iode existerait-elle ?

C. Delahaye ∗ , J. Flabbee , J. Waton , C. Poreaux , A. Barbaud Département de dermatologie et allergologie, hôpitaux Brabois, CHU de Nancy, bâtiment des spécialités médicales, 54500 Vandœuvre-Lès-Nancy, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail : [email protected] (C. Delahaye) Introduction Les allergies à la povidone iodée (PVI) sont liées à la povidone (PV), celles aux produits de contraste iodés (PCI) aux structures cycliques et celles aux produits de la mer liées aux protéines animales. L’allergie à l’iode serait une entité mythique et pourtant ! Résultats Un diabétique de 39 ans, insuffisant rénal terminal sous dialyse péritonéale, était adressé pour réactions d’hypersensibilités immédiates (HI). La Bétadine dermique® déclenchait un érythème prurigineux de contact immédiat disparaissant en 30 mins. Angiœdème et urticaire survenaient dans les minutes suivant l’ingestion de crevettes, moules, huîtres, bulots, truite et saumon. En attente de greffe, n’ayant jamais rec¸u de PCI, le bilan prédictif d’une HI aux PCI était demandé. Patch- et prick-tests (pt), IDR, IgE spécifiques et réintroduction d’un PCI sous surveillance hospitalière étaient faits. Alors que tous les patch-tests étaient négatifs, les pt étaient positifs pour Bétadine dermique® pure, alcool iodé 1 % mais négatifs pour Lugol et la PV. Le pt à l’huître native était positif mais négatif pour crabe, moule et crevette. Les IgEs étaient négatives pour saumon, moule, huître, crevette. Les pt et IDR étaient négatifs pour iobitridol, iodixanol et ioxaglate purs, mais la réintroduction de 1 mL de iobitridol entraînait après 30 mins prurit généralisé, érythème du tronc et du visage avec œdème des oreilles, régressant en 1 h après traitement par Solumedrol® et anti-histaminiques. Discussion Il s’agit d’un exceptionnel cas de multisensibilité à des produits iodés, interrogeant sur une véritable sensibilisation à l’iode. Le pt positif à l’huître n’est probablement pas lié à une sensibilisation à la tropomyosine. La réactivité à la Bétadine® n’est ici pas liée à la PV. Bien que l’IDR soit négative, l’iobitridol induisait une HI. Conclusion Nous soulignons : (1) la nécessité devant une HI à la PVI de faire un pt à la PVI et la PV avant de conclure à l’absence de réactivité à l’iode et ainsi autoriser les PCI ; (2) l’utilité de compléter les IDR négatives aux PCI par une réintroduction à petite dose ; (3) que même exceptionnelle, l’allergie à l’iode pourrait exister. L’enquête est poursuivie par investigations in vitro. Déclaration de liens d’intérêts liens d’intérêts.

Les auteurs n’ont pas précisé leurs éventuels

http://dx.doi.org/10.1016/j.reval.2016.02.141