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Ann Pathol 2006 ; 26 : 1S135-1S164
coloration de Hale a été réalisée dans tous les cas, ainsi qu’une étude immunohistochimique sur coupes en paraffine pour les anticorps anti pancytokératine, antigène de membrane épithéliale (EMA), vimentine et l’anticorps anti mitochondries. Une revue des dossiers cliniques était réalisée pour chaque patient afin d’établir le « staging » de la tumeur selon la classification TNM (2002). Résultat : Il s’agissait de trois hommes et d’une femme ; l’âge moyen était de 48 ans (extrêmes : 40 et 63 ans) ; ils avaient tous bénéficiés d’une néphrectomie élargie. À l’examen macroscopique la taille de la tumeur variait de 3.5 à 14 cm de grand axe. À l’histologie, deux cas particuliers étaient diagnostiqués : un CCCR dans sa variété à cellules éosinophiles et un cas de CCCR avec calcifications étendues, des métastases ganglionnaires étaient observées dans deux cas. La coloration de Hale était positive dans tous les cas. Sur le plan immunohistochimique, les cellules tumorales étaient positives dans tous les cas pour la pancytokératine, l’EMA et l’anticorps anti mitochondries (positivité membranaire), l’immunomarquage pour la vimentine était constamment négatif ; le CD117 était faiblement exprimé et de façon focale (5 à 15 % des cellules tumorales) ; ces tumeurs étaient classées respectivement T1aN0M0, T1bN0M0, T1bN1M0 et T3N1M0. Le traitement était chirurgical pour les 4 cas avec des marges d’exérèse saines ; aucun traitement adjuvant n’a été instauré ; l’évolution était bonne pour trois patients avec un recul moyen de 6 mois (extrêmes : 11 et 3 mois), le quatrième était perdu de vue. Conclusion : Le carcinome à cellules chromophobes du rein est une tumeur maligne de bon pronostic, elle ne récidive jamais et ne donne que rarement des métastases ; cependant, un traitement chirurgical radical est nécessaire vu l’existence de variantes agressives et la possibilité d’association avec un carcinome à cellules claires du rein.
Apport de l’immunohistochimie dans le diagnostic des proliférations mésonéphriques d’architecture tubulaire du col utérin JOSSIC F (1), DARNIS E (2), PHILIPPE H-J (2), LABOISSE CL (1) (1) Service d’Anatomie Pathologique, CHU, Nantes, (2) Service de Gynécologie-Obstétrique, CHU, Nantes. Les tumeurs mésonéphriques du col utérin, dérivées des vestiges des canaux de Wolff, sont rares. Le diagnostic de ces tumeurs est difficile et les seuls critères anatomo-Pathologiques sont insuffisants notamment lorsqu’il s’agit de distinguer une hyperplasie mésonéphrique diffuse et un adénocarcinome bien différencié d’architecture tubulaire. C’est pourquoi, l’identification de marqueurs immunohistochimiques directement reliés au processus d’oncogénèse pourraient être d’une grande aide diagnostique. La mutation de TP53 étant la plus importante anomalie génétique observée dans les cancers humains et une nouvelle approche du statut mutationnel de TP53 étant maintenant proposée, basée sur une étude immunohistochimique combinée de p53 et d’un de ses gène cible MDM2 [1], nous avons étudié le statut de p53 dans 3 cas de prolifération mésonéphrique d’architecture tubulaire. Le premier cas concerne une femme de 86 ans présentant une masse cervicale polypoïde avec infiltration des paramètres pour laquelle un curetage a été réalisé. Pour les cas 2 et 3, il s’agit d’une découverte fortuite sur pièce d’hystérectomie dans un contexte de léiomyome chez une femme de 36 ans et de prolapsus chez une femme de 54 ans. L’étude immunohistochimique combinée de p53 et de MDM2 a été réalisée sur coupes déparaffinées en automate avec la technique streptavidine-biotine-peroxydase. Le marquage était considérée comme focal (moins de 50 % de cellules marquées) ou diffus (plus de 50 % de cellules marquées). L’intensité était forte (++), faible (+) ou négative (-). Dans le cas 1, la prolifération tumo-
rale était étendue, d’architecture tubulaire sans stroma-réaction évidente. L’étude immunohistochimique mettait en évidence 2 immunophénotypes : certains foyers présentaient un marquage nucléaire intense avec p53, négatif avec MDM2 (p53++/MDM2-) alors que le reste de la tumeur présentait un faible marquage nucléaire à la fois avec p53 et MDM2 (p53+/MDM2+). Les cas 2 et 3 présentaient un aspect similaire caractérisé par des tubes mésonéphriques localisés dans la partie profonde de la paroi cervicale avec un profil immunohistochimique unique : p53+/MDM2+. En conclusion, l’immunophénotype p53++/MDM2- étant fortement corrélé à une mutation de TP53 (1), nous proposons l’étude immunohistochimique combinée de p53 et MDM2 comme aide diagnostique dans l’identification de foyers tumoraux malins au sein d’une prolifération mésonéphrique d’architecture tubulaire. De plus cette approche immunohistochimique révèle une hétérogénéité intra-tumorale qui pourrait expliquer les difficultés de diagnostic différentiel entre une hyperplasie mésonéphrique diffuse et un adénocarcinome bien différencié d’architecture tubulaire.
Référence [1] Nenutil et al. J Pathol. 2005 ; 207 : 251-9.
Tumeur rénale rare dans un contexte clinique inhabituel : à propos de 3 cas DUPIN C, BIOULAC-SAGE P, DEMINIERE C Service d’Anatomie Pathologique, Hôpital Pellegrin, Bordeaux. Les tumeurs mixtes épithéliales et stromales du rein sont des tumeurs rares qui regroupent diverses terminologies : néphrome mésoblastique de l’adulte, néphrome kystique cellulaire ou hamartome fibreux du bassinet. Sa présentation kystique de la femme sous imprégnation hormonale n’étant pas spécifique, le diagnostic n’est habituellement pas évoqué et appartient à l’anatomo-pathologiste. Le but de notre travail a été de redéfinir l’aspect macroscopique, morphologique et immunohistochimique à partir de 3 cas diagnostiqués dans le service d’anatomie Pathologique de Pellegrin à Bordeaux. Dans 2 de nos 3 cas, la tumeur est survenue chez des hommes en dehors de tout contexte hormonal. L’aspect macroscopique pouvait être par ailleurs celui d’un kyste « plein ». Dans tous les cas, l’aspect histologique était typique à faible grossissement par sa double composante épithéliale et stromale. La composante épithéliale prend des contours foliacés ou des aspects kystiques. Les cellules bordantes sont cubo-cylindriques non atypiques, positives en immunohistochimie pour les pancytokératines. La composante stromale rappelle le stroma ovarien. Elle est composée de cellules fusiformes non atypiques prenant diversement les récepteurs nucléaires à la progestérone et aux estrogènes. La composante stromale peut être différenciée de la tumeur fibreuse solitaire par sa négativité stricte pour l’anticorps anti-CD34, de l’angiomyolipome par sa négativité pour l’HMB45 et du synovialosarcome par l’aspect morphologique moins basophile et par sa négativité pour les cytokératines ou l’EMA. Cette tumeur doit également être différenciée du néphrome mésoblastique de l’enfant par l’âge de survenue et du néphroblastome par l’absence de contingent blastémateux. Si les aspects cliniques et radiologiques de cette tumeur rénale rare ne sont pas spécifiques, l’aspect morphologique biphasique et la positivité du stroma pour les récepteurs hormonaux suffisent habituellement à évoquer le diagnostic. Le contexte habituellement décrit de femme sous imprégnation hormonale a été pris en défaut à deux reprises dans nos 3 cas.
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