Apprendre et agir pour réduire les inégalités sociales de santé. Le projet AAPRISS

Apprendre et agir pour réduire les inégalités sociales de santé. Le projet AAPRISS

3e Colloque the´matique de l’Adelf / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 61S (2013) S107–S117 Discussion.– Les bénéfices de l’intervention o...

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3e Colloque the´matique de l’Adelf / Revue d’E´pide´miologie et de Sante´ Publique 61S (2013) S107–S117 Discussion.– Les bénéfices de l’intervention ont été favorables aux plus pauvres, car malgré la barrière géographique, ils ont bénéficié autant que les autres de l’abolition du paiement pour améliorer leurs recours aux soins. http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.03.009

7 Apprendre et agir pour re´duire les ine´galite´s sociales de sante´. Le projet AAPRISS T. Lang a,b,c, P. Grosclaude a,b,c, F. Le Querrec a,b,c, F. Alias a,d, N. Haschar-Noe´ a,e, B. Gandouet a,f, M. Servat a,g, I. Theis a,h a Comite´ de pilotage AAPRISS, Toulouse, France b UMR 1027, Inserm, universite´ de Toulouse 3, Toulouse, France c Institut fe´de´ratif d’e´tudes et de recherche interdisciplinaires sante´ socie´te´ (Iferiss), Toulouse, France d Instance re´gionale d’e´ducation et de promotion de la sante´, Toulouse, France e Laboratoire sport, organisations, identite´s (SOI), universite´ de Toulouse 3, Toulouse, France f Oncopole de Toulouse, Toulouse, France g CHU de Toulouse, Toulouse, France h Mairie de Toulouse, Toulouse, France Introduction.– La réduction des inégalités sociales de santé (ISS) nécessite une approche intersectorielle prenant en compte le gradient social de santé et pas seulement les soins ou les populations précaires. La multiplicité des déterminants des ISS souligne l’intérêt d’une approche multipartenariale associant acteurs et chercheurs, pour « revisiter » les politiques de santé. Un programme pilote d’intervention en santé des populations basé sur ces principes est en cours à Toulouse. Il a pour objectif d’étudier la faisabilité d’une intervention visant à analyser et à réorienter des actions de prévention portant sur l’alimentation et l’exercice physique, afin de réduire les ISS dans le domaine du cancer. Me´thodologie.– AAPRISS est porté par un comité de pilotage composé de chercheurs, de collectivités territoriales et d’acteurs de prévention. Sont concernées des actions de prévention en cours ou en projet. Sur la base du volontariat, une co-construction des actions en partenariat comporte trois phases : analyse, adaptation et évaluation des actions. Les productions méthodologiques porteront sur une grille d’analyse d’actions au regard de la prise en compte des ISS, la contribution à la mise au point d’évaluations pour des interventions multiples, complexes et évolutives ne relevant pas exclusivement de méthodes épidémiologiques expérimentales, répondant aux attentes des différents partenaires. Re´sultats.– Un constat partagé est en voie de signature avec trois acteurs, devant conduire à modifier les interventions à la suite de la phase d’analyse et trois autres actions sont prêtes à débuter la phase d’analyse partagée. L’engagement des collectivités territoriales va se traduire en mars 2012 par la signature d’une convention d’engagement. Discussion.– Ce projet produira des outils méthodologiques et des recommandations utilisables dans une démarche de co-construction partenariale. Il contribuera à la mise au point d’une démarche vers la santé et l’équité dans toutes les politiques et de méthodes « d’évaluation réaliste ». http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.03.010

8 ` propos de l’action « Pour une de´mocratie sanitaire ». A publique de lutte contre les ine´galite´s sociales de sante´ mise en œuvre par la ville de Toulouse

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sur la construction du cadre d’interprétation de la question sanitaire qui anime l’action publique toulousaine et sur l’intégration d’intérêts sociaux contradictoires dans la conception-même de cette dernière. Me´thodologie.– Reposant sur quatre contrats1, la recherche en cours sollicite la méthodologie classique des sciences sociales. Entretiens semi-directifs, observations, observations participantes et analyse documentaire visent ainsi à dresser la monographie de l’action publique sanitaire développée par la quatrième ville de France. Re´sultats.– Nos principaux résultats alimentent chacune de nos deux interrogations majeures. Ainsi l’approche globale de la santé (telle que l’entend l’Organisation mondiale de la santé) constitue-t-elle le référentiel d’action publique de la politique municipale de santé en construction ? Dépassant les compétences traditionnellement dévolues aux villes en la matière, le service communal d’hygiène et de santé voit dans les ateliers « santé-ville » (ASV) les promoteurs des actions de prévention et d’éducation pour la santé qu’il entend étendre au-delà des quartiers prioritaires. Volet santé du contrat urbain de cohésion sociale signé entre l’État et les collectivités locales au titre de la politique de la ville, les ASV sont ainsi un outil de mobilisation, d’échanges et de rencontres entre les professionnels des champs sociaux, éducatifs et thérapeutiques, les élus, les associations et les habitants qui souhaitent s’impliquer pour une meilleure santé et, plus généralement, travailler à une meilleure qualité de vie dans leur quartier. Dans le même temps, cette appropriation sociale des questions de santé par les « ressortissants » de l’action publique municipale contribue à poser les fondements d’une « démocratie sanitaire » en cours de construction. Élaborant un « projet local de santé » autour de priorités définies par les acteurs du quartier via un « diagnostic local de santé », les ambitions des ASV sont de favoriser la participation des habitants au sein d’une « démarche partenariale de projet » et de promouvoir une forme « d’expertise sociale de quartier » au service de la santé. Prenant appui sur l’antériorité du travail réalisé par les ASV, le plan municipal de santé vise, d’une part, à prendre en compte l’ensemble des paramètres sociaux qui déterminent les conditions de vie propres à un environnement donné et qui constituent autant de facteurs à risque potentiels allant s’accumulant tout au long de la vie jusqu’à faire système. D’autre part, défini à partir d’un « diagnostic partagé » (par des « groupes thématiques », des « ateliers territoriaux », une « conférence de citoyens ». . .), conduit par « un comité technique » et validé par « un comité de pilotage », il a été conc¸u en concertation avec les habitants. Discussion.– Certains de ces résultats peuvent être soumis à la discussion. Le plan municipal de santé couvrant actuellement la période 2010–2013, la première question tient à la pérennité de l’action publique nouvellement mise en œuvre si elle n’est pas relayée par un plan national prenant la mesure du « paradoxe franc¸ais » qui voit « une situation sanitaire globale relativement bonne (tolérer) des inégalités sociales de santé particulièrement fortes ». De fait, la deuxième interrogation est relative à la pertinence du périmètre d’action publique envisagé. Si les frontières du plan sont actuellement communales, le programme est-il destiné, à terme, à se développer à l’échelle du territoire de la communauté urbaine du Grand-Toulouse ou au-delà ? Si oui, dans quelles conditions ? Par ailleurs, certaines expérimentations menées au Québec, au Royaume-Uni ou aux Pays-Bas étant autant de sources d’inspiration potentielles pour les acteurs publics de Toulouse, la question est posée de la capacité à adapter au terrain toulousain un modèle de santé environnementale issu de contextes politiques, culturels et sociaux sensiblement différents du schéma traditionnel d’intervention sanitaire franc¸ais. Enfin, une dernière interrogation (parmi de nombreuses autres) peut encore être formulée. Elle tient à la dimension « démocratique » située au fondement de l’action publique développée par le plan municipal de santé. Face à la difficulté de mobiliser durablement les habitants sur les questions sanitaires, n’y a-t-il pas un risque de voir, via la « démocratie participative, la parole publique en grande partie confisquée par les représentants et les professionnels de l’action associative ?

J.-C. Basson, N. Haschard-Noe´ PRISSMH-SOI (EA 4561), universite´ Paul-Sabatier, Toulouse, France

http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2013.03.011

Introduction.– Comptant parmi les « figures urbaines de la santé publique », Toulouse fait valoir, depuis peu, sa légitimité à investir durablement le terrain de la promotion de la santé au sens de la charte d’Ottawa. Le plan municipal de santé (PMS) récemment adopté et mis en œuvre atteste ainsi le volontarisme politique affiché par la ville et son ambition, via la lutte contre les inégalités sociales de santé, de construire une « démocratie sanitaire » à l’échelle locale. Nous appuyant sur une sociologie politique de l’action publique sensible aux dimensions cognitive et démocratique, nous nous interrogeons, conjointement,

1 Sport et sante´ publique, sociologie politique des programmes de lutte contre la se´dentarite´ (finance´ par l’institut de recherche en sante´ publique) ; activite´ physique, nutrition et sante´, la mise en œuvre du programme national nutrition et sante´ en Midi-Pyre´ne´es (finance´ par le Conseil re´gional de Midi-Pyre´ne´es) ; programme « Apprendre et agir pour re´duire les ine´galite´s sociales de sante´ » (finance´ par l’Institut national du cancer) ; recherche sur les me´thodologies d’e´valuation des politiques publiques correctrices des ine´galite´s sociales de sante´ (finance´e par l’Agence nationale de la recherche).