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Introduction.– Le diabète de type 2 est une pathologie grave particulièrement par ses complications micro et macro-angiopathiques. L’atteinte glomérulaire et l’insuffisance rénale constituent un élément pronostique majeur à l’origine d’une morbidité et d’une mortalité importante. Patients et méthodes.– Le but de cette étude rétrospective est d’évaluer l’incidence de la néphropathie chez 100 patients diabétiques de type 2 en milieu hospitalier ainsi que de comparer les paramètres cliniques et biologiques de ces patients avec néphropathie avec le groupe de patients sans néphropathie. Résultats.– Il s’agit de 56 hommes et de 44 femmes d’âge moyen de 59,15 ans ± 8,9 ans. Le diabète est connu depuis en moyenne 9,39 ± 8,94 jours. Le diagnostic de néphropathie diabétique est retenu chez 30 patients. Dix patients ont une macroproteinurie, parmi eux cinq soit 50 % présentent un syndrome néphrotique. La microalbuminurie des 24 heures moyenne est de 94,32 ± 69,5 mg/24 heures (41,4–290). La proteinurie des 24 heures moyenne est de 2,6 ± 2,5 g/24 heures (0,45–8,6). L’insuffisance rénale chronique (IRC) est constatée chez 17 patients soit 56,5 % des cas. En comparant les patients avec ou sans néphropathie, on a retrouvé que les patients compliqués sont significativement plus âgés, ont un diabète et un délai moyen de l’insulinothérapie significativement plus ancien respectivement de 9 ± 1,1 vs 6,5 ± 8,06 ; p < 0,001 et de 8,8 ± 7,4 vs 4,9 ± 6,3 ; p = 0,002. Ces patients ont une pression artérielle diastolique significativement plus élevée (90,3 ± 11 vs 82 ± 12 ; p = 0,001). En revanche, on n’a pas trouvé une différence significative quand au tabagisme et aux troubles lipidiques dans ces différentes composantes : CT, TG, HDLc, et LDLc. Concernant les autres complications angiopathiques, les patients avec néphropathie diabétique présentent statistiquement plus de complications macroangiopathiques (86,6 % vs 21,8 % ; p < 0,001) et ont plus d’atteinte rétinienne (67,8 % vs 15,7 % ; p < 0,001). Cependant, on n’a pas trouvé de différence statistiquement significative concernant l’atteinte neurologique périphérique. Discussion.– Les complications microangiopathiques et particulièrement néphropathiques chez le diabétique sont le résultat d’une hyperglycémie chronique et d’une glucotoxicité cellulaire. Elles surviennent essentiellement quand le diabète est ancien, au stade d’insulino-nécessitance, chez un patient hypertendu ayant généralement une dyslipidémie. Conclusion.– Une prise en charge hygiéno-diététique et thérapeutique adéquate du diabète permet de d’éviter ou au moins de retarder l’apparition de ces complications. doi:10.1016/j.nephro.2011.07.377 Pub63
La qualité de dialyse et les marqueurs nutritionnels chez les hémodialysés (résultats préliminaires) B. Badr a,∗ , S. Gharib a , F. Ouaddi a , M. Zamd a , S. El Khayat a , G. Medkouri a , K. Hachim a , M. Benghanem a , B. Ramdani a , R. Essadik b , R. Saile b , I. Mahfoudi c , T. El hassane c a Néphrologie-dialyse-transplantation rénale, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc b Faculté des sciences Ben M’Sik, biochimie immunologie, Casablanca, Maroc c Faculté des sciences Ben M’Sik, endocrinologie moléculaire, Casablanca, Maroc ∗ Auteur correspondant. Introduction.– Le statut nutritionnel joue un rôle important dans l’amélioration de la qualité de vie des patients en hémodialyse. Le but de cette étude est d’évaluer l’impact des paramètres anthropométriques et les marqueurs biochimiques de la nutrition sur l’adéquation de l’hémodialyse. Patients et méthodes.– Étude transversale incluant 43 patients en dialyse conventionnelle, stables avec une CRP < 6 mg/, chez qui ont
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a analysé le profil épidémiologique, clinique, co-morbidités, tabagisme et l’ancienneté en hémodialyse. Le statut nutritionnel est déterminé sur la base des données anthropométriques telles que le poids sec, la taille, le tour de taille (TT) le tour de hanche (TH), l’indice de masse corporelle (IMC), la masse grasse, la masse musculaire, la masse viscérale et le métabolisme de base, et les testes biochimiques : l’urée, la créatininémie, l’albuminémie (ALB), la protidémie, la ferritinémie, la cholestérolémie, la réserve alcaline ainsi que l’hémogramme. Résultats.– Quarante-trois patients : 26 femmes/17 hommes, l’âge moyen est de 46,4 ± 14 ans, sont divisés en deux groupes : un groupe A composait de 20 patients ayant rec¸u la dose recommandée de dialyse (KT/V > 1,2) et un groupe B de 23 patients ayant rec¸u une dose moyenne de dialyse non adéquate (KT/V < 1,2). En analyse univariée réalisée à l’aide du logiciel EPI info, l’ancienneté en dialyse > 10 ans (p = 0,001), l’ALB < 38 g/L (p = 0,0004) et l’IMC < 18 (p = 0,04) sont significativement plus élevés dans le groupe B, Il n’y a pas de différence en termes d’âge, de sexe ni taux d’Hb. Discussion.– Les marqueurs de la malnutrition sont significativement plus élevés dans le groupe où la qualité de la dialyse est insatisfaisante. Conclusion.– Les paramètres biochimiques de la nutrition et les caractéristiques anthropométriques des patients constituent des facteurs importants dans l’évaluation de l’adéquation de l’hémodialyse. doi:10.1016/j.nephro.2011.07.378 Pub64
Aspects cliniques et anatomopathologiques de la néphropathie à IgA
Y. Guedri ∗ , I. Boussaadia , A. Belaarbia , A. Azzabi , D. Zallama , S. Mrabet , W. Sahtout , F. Sabri , A. Achour Service de néphrologie-dialyse-transplantation rénale, CHU Sahloul, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction.– La néphropathie à IgA est la glomérulonéphrite primitive la plus répandue au monde. Elle est responsable d’une insuffisance rénale progressive évoluant vers l’insuffisance rénale terminale dans prés d’un tiers des cas. La présentation et l’évolution clinique, ainsi que l’aspect en microscopie optique de la biopsie rénale peuvent être extrêmement variables rendant toute classification histologique difficile. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude rétrospective qui s’est intéressée à la présentation clinico-biologique et à l’aspect histologique de 20 cas de néphropathie à IgA recensés au service de néphrologie Sahloul de Sousse. Résultats.– Il s’agit de 14 hommes et six femmes (sex-ratio = 2,3). L’âge moyen est de 39,5 ± 12,9 ans (les extrêmes vont de 17 à 72 ans). Au moment du diagnostic de la néphropathie à IgA, le taux moyen de la créatinine était de 248,21 ± 226 mol/L et les extrêmes vont de 65 à 788 mol/L. La néphropathie à IgA était diagnostiquée lors de l’exploration d’un syndrome œdémateux dans 40 % des cas, d’hématurie macroscopique dans 20 % des cas, d’insuffisance rénale dans 25 % des cas et d’un syndrome néphrotique dans 15 % des cas. Le taux moyen de l’albuminémie et de protéinurie initiale était respectivement de 29,2 ± 12,9 g/l et 4,1 ± 3,27 g/24 heures. L’examen en microscopie optique a montré une prolifération mésangiale dans 45 % des cas et une prolifération extracapillaire dans 20 %des cas. L’immunofluorescence a mis en un dépôt d’IgA uniquement mésangial dans 75 % des cas, mésangial et membranaire dans 25 % des cas, un dépôt d’IgM dans 30 % des cas, un dépôt d’IgG dans 25 % des cas et un dépôt de C3 dans 55 % des cas. Discussion.– Une forte protéinurie, une insuffisance rénale, une hypertension artérielle sont les éléments prédictifs les plus forts de
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progression de la néphropathie. La présence de dépôt membranaire d’IgA constitue également un facteur de risque de progression de l’insuffisance rénale au cours de la néphropathie a IgA, de même la coexistence de dépôt d’IgA et d’IgG. Les dépôts d’IgA sont associés dans 40 % des cas à des dépôts d’IgG et dans moins de 20 % des cas d’IgM. Conclusion.– Le pronostic de la néphropathie primitive à IgA fut longtemps considéré comme favorable, alors qu’actuellement elle représente la première cause d’insuffisance rénale terminale par glomérulonéphrite primitive chronique nécessitant le recours aux techniques d’épuration extra rénale. La progression vers l’insuffisance rénale terminale est maintenant évaluée à un tiers des cas. La rapidité de cette progression dépend de plusieurs facteurs dont le type de dépôt et sa localisation. doi:10.1016/j.nephro.2011.07.379
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La nephrolithiase : aspects cliniques, biologiques et échographiques dans un poste de consultation externe de néphrologie au Burkina Faso G. Coulibaly a,∗ , C.-W. Sapo a , W.-R. Zoungrana b , A. Lengani a Service de néphrologie-hémodialyse, CHU Yalgado Ouedraogo, Ouagadougou, Burkina Faso b Service d’imagerie médicale, CHU Yalgado Ouedraogo, Ouagadougou, Burkina Faso
a
∗ Auteur
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L’inflammation chronique et ses conséquences en hémodialyse
H. Elouazzani ∗ , K. Sirajedine , M. Aladib , H. Colomb Service d’hémodialyse, hôpitaux Drôme Nord (Hdn), Romans-sur-Isère France ∗ Auteur
correspondant. Introduction.– L’inflammation chronique chez les hémodialysés est responsable d’une surmortalité cardiovasculaire. Le but de ce travail est d’étudier l’état inflammatoire chez un groupe d’hémodialysés chroniques et de rechercher les facteurs associés à la présence de cette inflammation dans cette population de patients. Patients et méthodes.– Il s’agit d’une étude transversale incluant 54 hémodialysés chronique dont 30 hommes et 24 femmes. Nous avons comparé deux groupes de patients avec (G1 = 20 patients) et sans inflammation chronique (G2 = 34 patients) (définie par une CRP supérieure à 10 mg/L en dehors de tout épisode infectieux aigu) concernant : – les paramètres cliniques : l’âge, le sexe, l’indice de masse corporelle, la néphropathie initiale, l’ancienneté en hémodialyse ; – les paramètres biologiques : hémoglobine, l’état nutritionnel (nPCR, albuminémie, préalbumine, cholestérol total), l’équilibre phosphocalcique (la calcémie, la phosphorémie, la parathormone intacte PTH1-84) et la qualité de dialyse évaluée par le KT/V. Résultats.– L’âge moyen était de 75,2 ± 11,2 ans avec une ancienneté moyenne en hémodialyse de 47,5 ± 45,5 mois. La néphropathie initiale prédominante était la néphropathie vasculaire (33,3 %). L’analyse des paramètres biologiques a retrouvé une hémoglobine moyenne de 11,3 ± 1,2 g/dL, un bilan phosphocalcique caractérisé par une PTH1-84 moyenne de 288,3 ± 206,9 pg/mL avec une calcémie moyenne de 2,2 ± 0,19 mmol/L et une phosphorémie moyenne de 1,5 ± 0,53 mmol/L. On a noté une qualité de dialyse caractérisée par un KT/V moyen de 1,4 ± 0,2. L’état inflammatoire et nutritionnel étaient caractérisés par une CRP moyenne de 12,3 ± 17,1 mg/L, une albuminémie moyenne de 38,4 ± 4,3 g/L et un cholestérol total moyen de 1,6 ± 0,39 g/L. La comparaison des 2 groupes (G1 vs G2) en analyse univariée montre que les patients présentant une inflammation chronique sont significativement plus denutris (Alb : 35,7 ± 4,3vs 40± 3,5 g/L p = 0,0008), (préalbumine : 0,26 ± 0,05vs 0,33 ± 0,07 g/l p = 0,001), (nPCR : 0,94 ± 0,2 vs 1,08 ± 0,2 p = 0,05), plus anémiques (Hb : 10,7 ± 1,12 vs 11,6 ± 1,24 g/dL p = 0,005) et ont un taux de PTH plus bas (PTH : 179,6 ± 112 vs 352,2 ± 224 pg/mL p = 0,002). Discussion.– L’inflammation chronique chez l’hémodialysé est un problème fréquent. Ses conséquences sont multiples : la réorientation des priorités énergétiques qui conduit à un état de malnutrition, la résistance de l’hématopoïèse à l’érythropoïétine par la production d’hépidine qui s’associe à un stockage du fer dans les macrophages et à une diminution de l’absorption intestinale du fer. Conclusion.– La gestion de l’inflammation chronique chez les hémodialysés est primordiale pour améliorer la survie de cette population.
correspondant. Introduction.– La lithiase urinaire, maladie à risque élevé de récidive, est un motif fréquent de consultation en néphrologie au Burkina Faso. Nous avons voulu identifier les facteurs « classiques » de récidive les plus fréquents chez nos patients, Patients et méthodes.– Nous avons réalisé une étude rétrospective du 1er /03/2007 au 31/07/2009 dans un poste de consultation de néphrologie. Ont été inclus les consultants chez qui au moins un calcul rénal a été trouvé à l’échographie. Résultats.– Nous avons enregistré dans le poste de consultation 77 cas de néphrolithiase (soit 10,5 % des nouveaux consultants de la période) de moyenne d’âge 36 ± 13 ans, répartis en 45 hommes (58,4 %) et 32 femmes (41,6 %). La douleur lombaire ou la colique néphrétique ont été rapportés dans 85,7 % des cas. Les taux de réalisation des examens biochimiques sanguins et urinaires variaient respectivement de 48 à 83,1 % et de 19 à 26 %. Nous avons noté les anomalies suivantes : hypocalcémie (23,7 %), hyperuricémie (13 % des femmes et 27,8 % des hommes), hyponatrémie (38,6 %), insuffisance rénale (10,9 %), natriurie supérieure à 100 mmol/24 heures (neuf cas sur 18), hyperuricurie (deux cas sur 16), rapport calciurie/créatininurie élevé (deux cas sur 21). Des cristaux ont été trouvés dans les urines dans sept cas (acide urique dans cinq cas) sur 57. Les germes urinaires identifiés dans 21 cas étaient principalement Escherichia coli (cinq cas) et Staphylococcus sp (quatre cas). Les calculs étaient localisés dans le rein gauche (71,4 % des patients), le rein droit (62,3 %) ou les deux à la fois (33,8 %). Ils étaient partiellement ou totalement obstructifs dans 26 % des cas. Discussion.– La néphrolithiase est fréquemment rencontrée au cours de la consultation externe dans notre service. Parmi les facteurs « classiques » de récidive de la néphrolithiase, « l’hypernatriurie » semble être le plus fréquent chez nos patients qui devraient réduire leur consommation de sel. Conclusion.– Il est nécessaire de réaliser en population une étude de type « exposés non-exposés » pour mieux identifier les causes et/ou facteurs de risque de récidive de lithiase les plus fréquents afin de proposer des mesures préventives.
H. Arzour ∗ , S. Chelghoum , N. Makhlouf , M. Hadj Mahammed , F. Haddoum Néphrologie-dialyse et transplantation rénale, centre hospitalo-universitaire D’Hussein-Dey, hôpital Neffisa-Hamoud, 16040, Alger, Algérie
doi:10.1016/j.nephro.2011.07.380
∗ Auteur
doi:10.1016/j.nephro.2011.07.381 Pub67
Maladie de Fabry et atteinte rénale diagnostiquée chez 03 familles algériennes
correspondant.