JDP 2014 Conclusion Malgré le caractère tumoral volumineux, le traitement antifongique par le kétoconazole devrait être favorable après au moins un an. La sensibilisation de la population serait ainsi très nécessaire pour la prise en charge d’autres cas, vue le caractère endémique de cette mycose. Mots clés Mycétome ; Niger ; Streptomyces somaliensis Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.510 P311
Forme historique d’un actinomycetome du cuir chevelu夽 W. Saidi ∗ , R. Gammoudi , A. Aounallah , N. Ghariani , C. Belajouza , M. Denguezli , R. Nouira Dermatologie, hôpital Farhat Hached, Sousse, Tunisie ∗ Auteur correspondant. Introduction Les mycétomes sont des affections surtout fréquentes dans les régions tropicales et subtropicales où elles constituent un problème de santé publique. Nous rapportons une observation d’un actinomycétome du cuir chevelu, originale par le retard diagnostic, le siège atypique et le caractère floride de l’infection. Observations Il s’agissait d’un patient âgé de 28 ans sans antécédents notables, travaillant dans l’industrie pétrolière au sud-est algérien, qui présentait d’énormes collections sous cutanées du scalp pariéto-occipitales associées à des nodules bourgeonnants laissant sourdre du pus et un matériel jaunâtre sans grains visibles à l’œil nu. Le tableau évoluait insidieusement depuis une dizaine d’années et s’était associé à une récente altération de l’état général mais sans fièvre ni signes infectieux patents. Les prélèvements superficiels à visée microbiologique et histologique demeuraient peu contributifs. Le patient avait rec ¸u plusieurs traitements sans amélioration. Une mise à plat chirurgicale permettant à la fois des prélèvements biopsiques profonds et prélèvements mycologiques et bactériologiques conduisait au diagnostic en isolant une espèce d’actinomyces multirésistante traitée par une association de pénicillines A, doxycycline et amikacine (cycles successifs de 21 jours) à fortes doses, par voie générale et prolongée (8 mois) avec une évolution clinique favorable. Discussion Actinomycétome est une infection granulomateuse chronique de la peau et des tissu sous-cutanés causée par des bactéries du genre Actinomyces à l’origine de pseudotumeurs inflammatoires, polyfistulisées et évoluant sur un mode chronique. Peu connues en Tunisie et sévissant sous forme sporadique, elles sont souvent sous diagnostiquées. L’inoculation du pathogène dans le corps humain se fait lors de traumatismes par piqûres d’épines souillées ou lors d’une plaie préexistante et passe fréquemment inaperc ¸ue. Le pied est la localisation préférentielle (environ 70 % des cas, pied de madura) ; des localisations extrapodales ont été rapportées (nuque, fesse, cou, cuisse, paroi abdominale) mais l’atteinte du cuir chevelu est exceptionnelle. La biopsie est indispensable lorsqu’il n’y a pas de grains retrouvés à l’examen direct ou à l’examen microscopique du pus permettant de redresser le diagnostic. Le traitement de l’actinomycétome est mal codifié mais en règle basé sur une antibiothérapie adaptée par voie générale à fortes doses et prolongée. Le traitement chirurgical tient quant à lui une place complémentaire en opposition avec le mycétome fongique. Conclusion Notre observation souligne la difficulté d’un diagnostic bactériologique notamment en cas de présentation atypique avec atteinte du cuir chevelu, lequel retard diagnostique peut être à l’origine de l’émergence d’espèces d’Actinomyces multirésistantes aux antibiotiques usuels.
S457 Mots clés Actinomycétome ; Diagnostic ; Traitement systémique Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.511 P312
Aspects épidémiologiques et mycologiques des teignes au Bénin en 2013夽 F. Atadokpede 1,∗ , A. Ogouyemi-Hounto 2 , C. Koudoukpo 3 , H. Adégbidi 1 , D. Kindé-Gazard 2 , H. Yedomon 1 , A. Massougbodji 2 , F. do Ango-Padonou 1 1 Dermatologie vénéréologie, faculté des sciences de la santé de Cotonou, Cotonou, Bénin 2 Service de parasitologie-mycologie, faculté des sciences de la santé de Cotonou, Cotonou, Bénin 3 Dermatologie vénérologie, faculté de médecine de Parakou, Parakou, Bénin ∗ Auteur correspondant. Introduction Les teignes sont des affections fongiques contagieuses fréquentes chez les enfants causées par plusieurs espèces de dermatophytes. L’objectif de ce travail était d’étudier le profil épidémiologique et mycologique des teignes en milieu scolaire à Sakété, au Bénin. Patients et méthodes Il s’agissait d’une étude transversale qui s’est déroulée de novembre à décembre 2013 dans une école primaire publique de Sakété, région semi-rurale située au sud-est du Bénin. Après obtention de l’accord des directeurs d’école et du consentement éclairé des parents, tous les élèves présents dans l’école le jour de l’enquête subissaient un examen minutieux de la tête. Les écoliers ayant des lésions cliniques évidentes ou suspectes de teignes faisaient l’objet d’un prélèvement de squames et/ou de cheveux pour un examen mycologique direct dans une solution d’hydroxyde de potassium à 30 % et une culture sur milieu Sabouraud-Chloramphénicol et sur Sabouraud-ChloramphénicolActidione pendant 6 semaines. Les données étaient enregistrées et analysées avec le logiciel EPIINFO. Résultats Sur 728 écoliers examinés, 107 avaient une lésion clinique évidente ou suspecte de teigne avec une culture positive à 100 % soit une prévalence de 14,7 %. Les sujets de sexe masculin étaient les plus atteints avec 74,8 %. Les enfants de 6 à 12 ans étaient les plus représentés soit 77 %. Tous les enfants atteints avaient des plaques alopéciques, soit uniques, soit multiples. Les lésions étaient squameuses dans 94,4 % des cas et pustuleuses dans 5,6 % des cas. La taille des plaques variait de 5 mm à 7 cm de diamètre. Les sièges des plaques étaient occipital (38,6 %), pariétal (30,1 %), temporal (17,1 %), frontal (4,9 %), et diffus (9,2 %). Les espèces de dermatophytes les plus isolées étaient Trichophyton soudanense (TS), Microsporum audouini (MA) dans respectivement 41,1 % et 34,6 % des prélèvements. D’autres espèces telles que T. mentagrophytes, T. rubrum et T. schoenleinii étaient isolées dans de faibles proportions. Dans 12 % des cas, chez le même écolier, était notée une association, M. audouini et T. soudanense. Discussion Notre étude a montré une prévalence élevée des teignes en milieu scolaire au Bénin. Ceci est concordant avec d’autres travaux de la littérature. Elle se distingue cependant par l’existence chez certains écoliers d’un double parasitisme. Ce polyparasitisme peut être le témoin d’une précarité des populations rurales. Conclusion Cette enquête montre une prévalence des teignes anthropophiles en milieu semi-rural au Bénin. Mots clés Bénin ; Dermatophytes anthropophiles ; Écolier ; Teignes
S458 Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.512 P313
Dermatophytose profonde à Microsporum canis chez un patient immunocompétent夽 D. Guedes De Carvalho 1,∗ , E. Pape 1 , M. Bataille 1 , E. Delaporte 1,2 , D. Staumont-Sallé 1,2 1 Dermatologie, hôpital Claude-Huriez, Lille, France 2 Université Lille 2, Lille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les dermatophytes sont responsables d’atteintes de la peau glabre généralement circonscrites à l’épiderme. De rares atteintes du derme profond ont été rapportées et se manifestent par des lésions nodulaires et pustuleuses. Nous rapportons un cas de dermatophytose profuse à Microsporum canis. Observations Un homme de 42 ans consultait pour une éruption pustuleuse prurigineuse des membres et du tronc. Il avait été traité 3 mois auparavant par des séances de photothérapie pour un psoriasis puis de l’application de dermocorticoïdes. L’examen clinique mettait en évidence des lésions papulo-pustuleuses violacées, certaines de grande taille, localisées sur les membres et le tronc. Il existait également de discrètes macules érythémateuses à centre squameux sur les bras. Il n’y avait pas d’atteinte muqueuse, ni des phanères et aucune adénopathie palpée. Le reste de l’examen clinique était sans particularité chez un malade en bon état général. Nous suspections une vasculite pustuleuse ou des localisations cutanées d’une infection fongique systémique. Le bilan biologique était normal. La biopsie cutanée mettait en évidence une lésion de folliculite aiguë suppurée avec présence de filaments mycéliens endoet exothrix. Un prélèvement de squame et de pustule révélait la présence de M. canis. La sérologie VIH était négative, l’électrophorèse des protéines sériques était normale et aucun antécédent n’était en faveur d’une immunodéficience. Un traitement par griséofulvine était introduit et permettait une évolution favorable. Parmi les animaux de l’entourage, l’infection d’un chat était diagnostiquée et traitée. Discussion Nous rapportons un cas de dermatophytose papulonodulaire et pustuleuse diffuse liée à M. canis chez un patient immunocompétent. Il s’agit d’une présentation clinique rare, décrite généralement dans un contexte d’immunodéficience. Chez notre patient, une application initiale de dermocorticoïdes et la réalisation de séances de photothérapie sont probablement responsables de la diffusion des lésions. L’agent le plus fréquemment impliqué dans ces formes profondes est le Trichophyton rubrum. Ces formes nécessitent un traitement systémique du fait de la pénétration insuffisante des traitements locaux dans le derme. Conclusion Il s’agit d’une observation rapportant une forme atypique profuse de dermatophytose à M. canis chez un malade immunocompétent. Mots clés Dermatophytose ; Immunocompétent ; Microsporum canis Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.513
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Dermatophytose granulomateuse exubérante dans les suites d’une transplantation rénale夽 V. Doffoel Hantz 1,∗ , C. Roux 1 , M. Essig 2 , J.-C. Aldigier 2 1 Dermatologie, cabinet médical, clinique Franc ¸ois-Chénieux, Limoges cedex 1, France 2 Néphrologie, CHU Dupuytren, Limoges, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Si les dermatophyties superficielles sont bien connues des dermatologues, les formes profondes localisées ou cutanéoviscérales, sont rarement rapportées. Nous décrivons une observation didactique de granulomes dermatophytiques cutanés profus survenus chez un patient transplanté rénal. Observations Un patient de 57 ans, caucasien, transplanté rénal depuis 6 mois suite à une polykystose hépatorénale familiale, était adressé en consultation de dermatologie pour l’efflorescence de nodules prurigineux des membres inférieurs évoluant depuis plusieurs semaines. La symptomatologie avait débuté par l’apparition de plaques érythématosquameuses d’évolution centrifuge alors que le patient séjournait en soins intensifs. Son traitement immunosuppresseur associait tacrolimus et mycophénolate mofétil. Les suites avaient été favorables mais les plaques s’étaient peu à peu étendues, résistant aux traitements antifongiques locaux et au fluconazole. L’évolution avait été marquée par l’apparition de nodules verruqueux multiples aux 2 jambes, très prurigineux, de disposition sporotrichoïde. Certains nodules présentaient à leur surface de multiples microulcérations. Le patient était apyrétique, l’état général conservé, les aires ganglionnaires libres de toute adénopathie. Une biopsie profonde objectivait un infiltrat inflammatoire granulomateux et des filaments mycéliens dans le derme attestant le diagnostic de mycose profonde. Les prélèvements à la recherche d’une mycobactérie atypique s’avéraient négatifs. Le diagnostic de dermatophytose exubérante avec granulomes de Majocchi était retenu et un traitement oral par terbinafine débuté. L’évolution était favorable avec une régression de la symptomatologie dermatologique en 6 semaines. Discussion Les dermatophytoses exubérantes limitées à la peau sont rares, et leur sémiologie polymorphe. Néanmoins l’association de plaques érythématosquameuses évoquant un herpès circiné profus à des nodosités dermohypodermiques polyfistulisées et à des placards pseudotumoraux verruqueux doit faire évoquer le diagnostic. Un état d’immunodépression est nécessaire à la survenue de cette infection fongique profonde, sur un terrain génétiquement prédisposé. L’enjeu en l’absence de traitement est la survenue d’une maladie dermatophytique cutanéoviscérale. Elle a été initialement décrite en Afrique du Nord et dans un contexte de forte consanguinité. Elle commence tôt dans la vie et évolue longtemps comme une dermatophytie extensive avant que le parasitisme n’envahisse le derme et l’hypoderme, les ganglions et les viscères. Il s’agit d’une affection grave, engageant le pronostic vital malgré le progrès des antifongiques. Conclusion Les dermatophytoses granulomateuses exubérantes sont une complication infectieuse rare mais grave du patient greffé d’organe. Elles doivent être traitées rapidement pour limiter le risque d’évolution vers des formes cutanéoviscérales. Mots clés Dermatophytose ; Granulome de Majjochi ; Immunodépression Déclaration d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de conflits d’intérêts en relation avec cet article. 夽 Iconographie disponible sur CD et Internet. http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2014.09.514