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www.sciencedirect.com Revue française d’allergologie 52 (2012) 293–297
Pneumologie
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Pneumopathie d’hypersensibilite´ a` Streptomyces mesophile et Penicillium chrysogenum : inte´reˆt de l’enqueˆte environnementale a` domicile A. Tiotiua, C. Metz-Favreb, G. Rebouxc, G. Wirtzb, M. Ottb, R. Kesslerb, F. De Blayb a Pneumologie, CHU Brabois, Nancy, France b Poˆle de pathologie thoracique, CHRU de Strasbourg, Strasbourg, France c Laboratoire de parasitologie, CHU Jean-Minjoz, Besanc¸on, France Introduction.– Les pneumopathies d’hypersensibilité (PHS) domestiques, secondaires à l’inhalation de substances antigéniques organiques sont rares. Résultats.– M.S., 55 ans, asthmatique allergique, a présenté deux détresses respiratoires, après plusieurs exacerbations, supposées infectieuses, de son asthme. Après avoir éliminé les étiologies infectieuses, auto-immunes et médicamenteuses, le diagnostic PHS est retenu. La présentation clinique est évocatrice : toux, avec de rares expectorations claires, dyspnée rapidement progressive, fièvre supérieure à 39 8C, douleurs thoraciques et râles crépitants à auscultation. La gazométrie objective une hypoxémie à 52 mmHg, le scanner des images en verre dépoli. Le LBA effectué à j2, retrouve 550 cellules/mm3, des PNN à 67 % et une lymphocytose à 23 % avec un rapport CD4/CD8 à 1. Les EFR réalisées à j2 mettent en évidence un syndrome mixte à prédominance obstructive (VEMS 34 %, CPT 6,26 vs 7,89 l à l’état stable) avec trouble de la diffusion du CO. Enquête allergologique.– Le diagnostic s’oriente vers une PHS domestique, rythmée par des séjours en camping car. Notre conseillère médicale d’environnement intérieur (CMEI) a effectué une visite et des prélèvements. Des noix moisies sont découvertes dans le camping car ; l’identification des microorganismes présents sur ces noix, dans l’air et dans la poussière, ont guidé la recherche de précipitines par la technique de double diffusion (DD) et d’électrosynérèse (E). Discussion.– Parmi les 14 antigènes testés, les sérologies sont à considérer comme significatives pour Streptomyces mesophile (cinq arcs DD, six arcs E) et Penicillium chrysogenum (un arc DD, quatre arcs E). Conclusion.– Il s’agit d’une PHS domestique à S. mesophile et P. chrysogenum. La CMEI est intervenue dans le diagnostic et le traitement puisque des conseils d’éviction ont permis de prévenir les récidives.
Introduction.– Les ammoniums quaternaires (AQ) présents dans les détergents et désinfectants représentent une étiologie émergente d’asthme professionnel (AP). Cependant, les publications de test de provocation bronchique (TPB) démontrant leur rôle sont rares. Objectif.– Analyse des caractéristiques cliniques de patients ayant un AP aux AQ avec TPB positif au chlorure de didécyl diméthyl ammonium (CDDA). Patients et méthode.– En cas de suspicion d’AP, un TPB a été réalisé, en cabine, par exposition réaliste progressive au CDDA préparé à 0,1 %. Cette concentration correspond à la plus faible retrouvée en milieu de travail. Ce test était considéré comme positif s’il entraînait une chute de 20 % du VEMS ou une variation significative de l’hyperréactivité bronchique non spécifique. Résultats.– Nous analysons 16 tests de provocation positifs : il s’agit de 14 femmes (87,5 %) et de deux hommes (12,5 %), inclus de 2008 à 2011. On dénombre 62,5 % de professionnels du secteur de la santé (un agent de service, cinq aide-soignantes, deux infirmières, une assistante dentaire et une dentiste), et 37,5 % de celui du nettoyage (agents). Leur âge moyen est de 47,8 ans 6,4. La durée médiane d’exposition au CDDA est de 22 mn dans la cabine [3– 60 mn]. L’asthme s’associe à une rhinite dans 69 % des cas, et un eczéma de contact dans 19 % des cas. Par comparaison, ce même test de provocation réalisé chez six professionnels exposés aux AQ, mais ayant un asthme d’une autre étiologie, était négatif. Discussion.– La réponse bronchique au chlorure de didécyl diméthyl ammonium semble apparaître pour une exposition réaliste plus brève, et dans des délais plus courts, qu’avec le chlorure de benzalkonium, autre AQ utilisé antérieurement par notre équipe [1]. Conclusion.– Cette étude souligne l’utilité du test de provocation bronchique au chlorure de didécyl diméthyl ammonium à 0,1 % pour confirmer l’asthme professionnel dû aux ammoniums quaternaires.
Référence [1] Purohit A, et al. Int Arch Occup Environ Health 2000;73:423–7.
doi: 10.1016/j.reval.2012.02.122
doi: 10.1016/j.reval.2012.02.121 124 123
Asthme professionnel duˆ aux ammoniums quaternaires : analyse de 16 cas de´montre´s par test de provocation bronchique positif au chlorure de dide´cyl dime´thyl ammonium J.-M. Renaudin, B. Sbinne´, F. De Blay Poˆle de pathologie thoracique, centre hospitalier E. Durkheim, hoˆpitaux universitaires de Strasbourg, E´pinal, France 1877-0320/$ – see front matter
Asthme aigue¨ grave : a` propos de 94 cas K. Berri, N. Jahnaoui, L. Harrak, H. Ouazzani, L. Achachi, M. Alftouh, M.T. El Fassy Fihry Service de pneumologie, hoˆpital Ibn Sina, Rabat, Maroc Introduction.– L’asthme aiguë grave est une crise d’asthme d’évolution inhabituelle, d’installation aiguë, ne réagissant pas au traitement habituelle efficace et pouvant évoluer vers un tableau d’insuffisance respiratoire aiguë mettant en jeu le pronostic vital. C’est une urgence vitale.
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Patients et méthode.– Il s’agit d’une étude rétrospective portant sur 94 patients hospitalisés au service de pneumologie de l’hôpital Ibn Sina de Rabat, au cours de la période allant de janvier 2009 à septembre 2011. Résultats.– Il s’agit de 94 patients, avec une légère prédominance féminine (56,4 % des cas), l’âge moyen est de 38,6 ans avec des extrêmes de 16 à 75 ans, 97,9 % des patients sont connus asthmatique alors que l’asthme aiguë grave était inaugural chez deux patients (2,1 %). Parmi les patients, 58,5 % ont été pris en charge initialement dans un service de réanimation et 41,5 % ont été admis par le biais des urgences. 42,6 % des patients étaient intubé et 31,9 % avaient bénéficié de séances de ventilation non invasive. La prise en charge dans notre service a comporté dans tous les cas des séances de nébulisation de B2 mimétiques, des corticoïdes par voie générale et une oxygénothérapie. Tous les malades étaient mis sous traitement de fond : association bronchodilatateurs de longue durée d’action et corticothérapie inhalée, avec bronchodilatateur de courte durée d’action. 21,3 % des cas ont été mis sous antihistaminique, et 34 % des patients mis sous traitement du refux gastroœsophagien. Tous nos patients ont bénéficié d’une éducation pour la maladie asthmatique. Conclusion.– L’asthme aiguë grave impose une prise en charge urgente le plus souvent en milieu de réanimation. Les facteurs prédictifs sont dominés par l’infection, l’absence de traitement de fond et la mauvaise observance thérapeutique. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.123
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Suivi des bronchiolites dans un service de pe´diatrie ge´ne´rale A.S. Bendeddouche, A. Ould Saadi, C. El Mezouar, N. Kaouadji, W. Mazari, A. Kada Zair, S. Kahloula Service de pe´diatrie, Tlemcen, Alge´rie Introduction.– La bronchiolite aiguë est la maladie infectieuse la plus fréquente chez le nourrisson et représente un véritable problème de santé publique. La bronchiolite touche 30 % des nourrissons. Dans la majorité des cas, cet épisode viral saisonnier ne nécessite pas d’hospitalisation et une prise en charge ambulatoire adéquate peut permettre d’éviter les complications. Patients et méthodes.– Cette étude a précisé mille vingt-trois nouveau-nés et nourrissons entre un jour–24 mois hospitalisés au niveau du service de pédiatrie, EHS Tlemcen, du janvier 2009 à juin 2011.Cette étude a vise les aspects épidémiologiques, cliniques, biologiques et évolutifs, la fréquence, les facteurs qui influence son apparition. La collecte des données est faite sur dossier médical de consultation et d’hospitalisation. Résultats.– Le sex-ratio est de 1,85, la tranche d’âge la plus touchée est celle entre 1–24 mois (43 %). Le recrutement s’est fait de Tlemcen, deux tiers n’ont pas d’antécédents, le reste ayant des terrains favorisants, des anciens prématurés, des atopies personnels avec répétition des épisodes de bronchiolite. Le motif de consultation le plus fréquent par ordre décroissant est la détresse respiratoire 55 %, la toux 12,5 % la dyspnée 10,5 % ou la fièvre 10 %. La majorité des bronchiolites se présentent sous une forme modérée ou légère (93 %) d’où l’intérêt de diagnostique précoce avant les complications. Les cas sévères sont beaucoup moins fréquent (7 %). Dans la moitié des cas, la radiologie pulmonaire a objectivé les signes d’un emphysème bilatéral ou unilatéral ; le reste un syndrome alvéolo-interstitiel, images d’atélectasie ou pneumothorax dans les formes sévères et compliquées. Discussion.– L’évolution a été défavorable dans 14 % des cas, due soit à un problème de diagnostique en raison des formes trompeuses, soit un traitement insuffisant ou non spécifique. L’oxygénothérapie reste le traitement commun chez tout les cas. Vingt pour cent ont reçu des antibiotiques, 14 % des bronchodilatateurs, 13 % des corticoïdes. Conclusion.– La bronchiolite aiguë est une affection très fréquente, la prise en charge dépend de la connaissance des facteurs de risque, des signes de gravités, les mesures préventives permettent de réduire l’extension d’une épidémie de bronchiolite. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.124
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E´tude comparative de l’asthme isole´ et de l’asthme associe´ a` la rhinite W. Elkhattabi, A. Aichane, H. Jabri, N. Souki, Z. Berrada, H. Afif, Z. Bouayad Hoˆpital 20-Aouˆt, CHU Ibn Rochd, Casablanca, Maroc Introduction.– L’asthme et la rhinite sont des manifestations allergiques souvent associées, l’asthme peut accompagner ou compliquer l’évolution de la rhinite et inversement. Patients et méthode.– Afin d’évaluer l’impact de la rhinite sur le profil clinique, allergologique et évolutif de l’asthme nous avons mené une étude prospective entre septembre 2009 et septembre 2011 à propos des patients consultant pour maladie respiratoire allergique. Résultats.– La population générale était composée de 200 patients. Nous les avons séparé en deux groupes. Le groupe 1 comportait 38 patients ayant un asthme sans rhinite et le groupe 2 comportait 122 patients ayant un asthme avec rhinite. L’asthme était classé persistant modéré à sévère dans 60 % des cas dans les deux groupes. La spirométrie a objectivé la prédominance d’un trouble ventilatoire léger à modéré dans les deux groupes. La conjonctivite était plus fréquente dans le groupe 2 dans 53 % des cas vs 34 % dans le groupe 1 (p = 0,006). L’urticaire était exclusivement présente dans le groupe 2 dans 9 % des cas. Les tests cutanés allergologiques étaient positifs dans 66 % dans le groupe 1 et 75 % dans le groupe 2 (p = 0,16). Les allergènes incriminés étaient les acariens, essentiellement le Dermatophagoïdes pteronyssinus (DP) dans 77 % dans le groupe 1 vs 66 % dans le groupe 2. L’olivier était plus fréquent dans le groupe 1 dans 40 % vs 29 % dans le groupe 2 (p = 0,10). La blatte et alternaria étaient présents uniquement dans le groupe 2 (7 % chacun). L’asthme a été marqué par l’absence de contrôle dans 10 % des cas dans le groupe 1, il s’agissait d’un asthme dû aux pollinoses et dans 13 % des cas dans le groupe 2 et c’était dû au non-contrôle de la rhinite due aux acariens. Discussion.– L’association asthme–rhinite est fréquente, la présence d’une rhinite s’associe souvent à d’autres manifestations allergiques notamment la conjonctivite. La rhinite peut constituer un facteur de non contrôle de la maladie asthmatique. Parmi les allergènes incriminés, les acariens et les pollens sont les plus fréquents. Conclusion.– L’interrogatoire doit rechercher des manifestations d’asthme chez le rhinitique et inversement. Le contrôle de la maladie asthmatique passe par la recherche et le contrôle de la rhinite. doi: 10.1016/j.reval.2012.02.125
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Facteurs aggravants de l’asthme chez l’enfant : a` propos de 170 cas K. Berri, Z. Barakat, K. Marc, R. Zahraoui, M. Soualhi, J. Benamor, J.D. Bourkadi Hoˆpital Moulay Youssef, Rabat, Maroc Introduction.– L’asthme est une affection inflammatoire dont la fréquence augmente de plus en plus chez le nourrisson et l’enfant. La recherche de facteurs aggravants de cette maladie est systématique afin d’assurer un bon contrôle, ces facteurs sont propre à chaque asthmatique et peuvent varier avec l’évolution de la maladie. Patients et méthode.– Notre étude analyse 170 observations d’enfants asthmatiques suivis tous à la consultation d’allergologie de l’hôpital Moulay Youssef de Rabat. Résultats.– L’âge des enfants est compris entre trois et 14 ans avec une moyenne d’âge de dix ans, le sexe masculin prédomine dans 60 % des cas, le facteur environnemental (dont les changements climatiques et l’environnement domestique) vient au premier rang des facteurs aggravants avec 57 % des malades, l’infection virale avec 35 % de malades, l’effort chez 22 % des malades, l’exposition aux odeurs fortes 17 %, la notion d’abandon du traitement de fond est notée chez 16 % des malades, le tabagisme passif classiquement retenu comme facteur aggravant est présent chez 13 % des patients, une affection ORL (sinusite, végétations adénoïdes)chez 9 %, l’obstruction nasale