ATM et orthodontie, « passé, présent et futur »

ATM et orthodontie, « passé, présent et futur »

Rec¸u le : 10 octobre 2016 Accepte´ le : 10 octobre 2016 Disponible en ligne 9 novembre 2016 Disponible en ligne sur ScienceDirect www.sciencedirect...

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Rec¸u le : 10 octobre 2016 Accepte´ le : 10 octobre 2016 Disponible en ligne 9 novembre 2016

Disponible en ligne sur

ScienceDirect www.sciencedirect.com

52e Congre`s de la SFSCMFCO TMJ and orthodontics, ‘‘past, present and future’’ A. Manie`re-Ezvana,*,b, A. Oueissa,b, F. Bussona,b a UFR d’odontologie, 24, avenue des Diables-Bleus, 06357 Nice cedex 4, France

ATM et orthodontie, « passe´, pre´sent et futur »

b

Poˆle odontologie du CHU de Nice, hoˆpital St-Roch, rue Devoluy, 06000 Nice, France

Summary

Re´sume´

In the past, the ATM was mainly associated with the growth of the mandibular condyle. Many studies (on rats) showed the role of condylar cartilage in the growth response following stimulation by orthopedic appliances. From where, Class II dysmorphosis ‘‘orthopedic’’ treatments to grow the mandible; but this concept is discussed in the literature in the absence of fully conclusive results and especially since the contribution of orthognathic surgery. Currently, the operating concept is the mechanical stimulation and therefore the function will shape the ATM during growth and that, from an early age. Prevention of dysmorphoses must go through behavioral counseling to be adopted by parents from the birth of their child: to stimulate mandibular propulsion breastfeeding, then by a hard diet inducing an alternating unilateral chewing. Ignorance of the specificity of temporomandibular dysfunction (TMD) notably among teenagers has, in the past, left a doubt about the positive or negative role that could have orthodontic treatment on the TMJ. Currently, the best knowledge of TMJ and TMD provides a better therapeutic conduct: behavioral counseling especially for the girl hyperdivergente with small condyles, control of the condylar position, occlusal adjustments at the end of orthodontic treatment. The future of TMJ in relation with orthodontics is based on prevention, screening and deepening of our knowledge. The orthodontist will thus not make a treatment in patients at risk or will identify it and finish the treatment perfectly. ß 2016 Elsevier Masson SAS. All rights reserved.

Dans le passe´, l’ATM e´tait surtout associe´e a` la croissance du condyle mandibulaire. De nombreux travaux (sur le rat) ont montre´ le roˆle du cartilage condylien dans la re´ponse de croissance suite a` une stimulation par appareil orthope´dique. D’ou` les traitements « orthope´diques » des dysmorphoses de Classe II visant a` faire grandir la mandibule ; mais ce concept reste discute´ dans la litte´rature en l’absence de re´sultats comple`tement probants et surtout depuis l’apport de la chirurgie orthognathique. Actuellement, le concept ope´rant est que la sollicitation me´canique et donc la fonction va modeler l’ATM au cours de la croissance et ce, de`s le plus jeune aˆge. La pre´vention d’une dysmorphose doit donc passer par les conseils comportementaux a` adopter par les parents de`s la naissance de leur enfant : stimuler la propulsion mandibulaire par l’allaitement au sein, puis par une alimentation dure induisant une mastication unilate´rale alterne´e. La me´connaissance de la spe´cificite´ des dysfonctions temporo-mandibulaires (DTM) notamment chez les adolescentes a, dans le passe´, laisse´ un doute sur le roˆle positif ou ne´gatif que pouvait avoir un traitement orthodontique sur les ATM. Actuellement, la meilleure connaissance des ATM et des DTM permet d’avoir une meilleure conduite the´rapeutique : conseils comportementaux en particulier chez la jeune fille hyperdivergente a` petits condyles, controˆle de la position condylienne, re´glages occlusaux en fin de traitement orthodontique. Le futur de l’orthodontie vis-a`-vis des ATM repose sur la pre´vention, le de´pistage, l’approfondissement de nos connaissances. L’orthodontiste saura ainsi ne pas faire un traitement chez des patients a` risque ou saura l’individualiser et le terminer parfaitement bien. ß 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

Keywords: Condylar growth, Orthopedic Class II, Prevention of dysmorphoses, Orthodontic reference position, Orthodontics and TMD

Mots cle´s : Croissance condylienne, Orthope´die de Classe II, Pre´vention des dysmorphoses, Position de re´fe´rence en orthodontie, Orthodontie et TMD

* Auteur correspondant. e-mail : [email protected] (A. Manie`re-Ezvan). http://dx.doi.org/10.1016/j.revsto.2016.10.002 Rev Stomatol Chir Maxillofac Chir Orale 2016;117:453-457 2213-6533/ß 2016 Elsevier Masson SAS. Tous droits re´serve´s.

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A. Manie`re-Ezvan et al.

Introduction L’orthodontie ou plutoˆt l’orthope´die dento-faciale prend en charge les dysmorphoses et les malocclusions du jeune enfant a` l’adulte aˆge´, soit de 7 a` 77 ans. Au cours de cette prise en charge, les ATM vont eˆtre prises en conside´ration dans deux grandes pe´riodes : au cours de la croissance condylienne et mandibulaire que nous allons eˆtre amene´s a` stimuler lors des de´ficits de croissance ; au cours des traitements orthodontiques parce que nous avons besoin d’une position de re´fe´rence pour re´habiliter l’occlusion et parce que nos traitements peuvent eˆtre conduits chez des patients pre´sentant des dysfonctions temporo-mandibulaires.

ATM et croissance mandibulaire Cette articulation est souvent assimile´e a` une suture membraneuse craˆnio-faciale. Pour devenir fonctionnelle, elle a besoin d’une « boucle morpho-fonctionnelle ». Ce sont la fonction et la mobilite´ des condyles qui vont modeler l’articulation (condyle et fosse mandibulaire). Cette boucle se met en place vers le trentie`me–quarantie`me jour de la vie intraute´rine, avec la succion, suivie un peu plus tard par la de´glutition. Apre`s la naissance, ce sont les fonctions manducatrices, notamment l’alimentation qui vont modeler la forme des ATM. Les mouvements condyliens re´alise´s entraıˆnent l’apparition de cartilage au niveau de l’articulation.

Particularite´ du cartilage condylien ou cartilage secondaire Les pre´-chondroblastes se multiplient dans la zone dite interme´diaire et ne secre`tent la substance intercellulaire que lorsqu’ils deviennent fonctionnels, puis ils cessent de se diviser alors que, dans les cartilages de type I, les chondroblastes en division sont entoure´s de substance intercellulaire [1]. La multiplication pre´ce`de la phase fonctionnelle dans le temps et dans l’espace.

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croissance mandibulaire : la mandibule se transforme par l’action de la matrice fonctionnelle pe´rioste´e et se de´place en re´ponse a` l’expansion des matrices capsulaires maxillaires (cavite´ orale, fosses nasales, sinus, etc.) [2]. En synthe`se, de par son cartilage secondaire adaptatif re´pondant a` des sollicitations me´caniques, le condyle mandibulaire joue un roˆle dans la croissance mandibulaire.

Comment solliciter la croissance mandibulaire ? Comment la freiner ? Entre 1967 et 1969, Charlier et al. [3] ont apporte´ la premie`re de´monstration expe´rimentale de la possibilite´ de stimuler ou freiner la croissance mandibulaire. Ils ont de´montre´ qu’un re´tropulseur actif la ralentit et qu’un dispositif type hyperpropulseur postural de la mandibule augmente la vitesse de croissance du cartilage condylien et modifie la direction de croissance qui devient plus poste´rieure ; a` la fin de sa croissance, la mandibule atteint une longueur significativement supe´rieure a` celle qu’elle aurait eu sans traitement. Ce sont le supple´ment et les variations de l’activite´ contractile du muscle pte´rygoı¨dien late´ral qui ont joue´ un roˆle sur la croissance du condyle. Tout dispositif d’hyper propulsion peut stimuler la croissance mandibulaire a` condition de ne pas immobiliser la mandibule dans une situation ante´rieure, qui n’entraıˆnerait plus de variations dans l’activite´ du muscle pte´rygoı¨dien late´ral. A` cette meˆme pe´riode, Petrovic et Stutzmann [1] ont mene´ des expe´riences, toujours sur le rat, pour e´tudier l’effet des modalite´s d’alimentation sur la croissance de la mandibule chez le rat nouveau-ne´. Les rats alimente´s au lait maternel de fac¸on usuelle ou a` l’aide d’une te´tine rigide pre´sentent une vitesse de croissance du cartilage condylien significativement plus importante que les groupes de rats alimente´s avec une te´tine molle ou par sonde gastrique. Sur les meˆmes groupes de rats, l’effet de l’hyper-propulseur est moins important sur les rats alimente´s par te´tine molle ou sonde gastrique. La sollicitation orthope´dique et fonctionnelle du condyle mandibulaire stimule la croissance condylienne et mandibulaire.

Croissance du cartilage condylien Elle de´pend de facteurs extrinse`ques ge´ne´raux (STH, thyroxine, insuline, hormones sexuelles, etc.), de facteurs re´gionaux (comparaison proprioceptive des relations inter-arcades, ce qui induit une croissance mandibulaire de rattrapage des maxillaires), de facteurs extrinse`ques locaux : muscle pte´rygoı¨dien late´ral, frein discal poste´rieur. L’accroissement mandibulaire va de´pendre de deux contributions : cartilagineuse et pe´rioste´e ; la contribution cartilagineuse de´pend des stimulations me´caniques qui peuvent modifier la quantite´ de croissance et d’un servo-syste`me permettant a` la croissance mandibulaire de s’adapter a` la croissance maxillaire [1]. La croissance mandibulaire n’est donc pas que ge´ne´tique ; mais le condyle n’est pas a` lui seul responsable de la

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Les re´sultats expe´rimentaux sont-ils applicables a` l’homme ? Les travaux re´alise´s par Petrovic sur le rat ont e´te´ corrobore´s chez le singe [4]. Est-ce valable pour l’enfant ? La re´ponse est positive pour Petrovic et Stutzmann [1] car, au niveau tissulaire, cellulaire et mole´culaire, la re´ponse aux facteurs biome´caniques de diffe´rents cartilages de croissance provenant de l’enfant ne diffe´rent significativement pas de celle des cartilages de croissance provenant de l’animal. Les traitements par appareil orthope´dique des dysmorphoses de Classe II a` responsabilite´ mandibulaire Ils cherchent a` solliciter la croissance condylienne et donc a` faire « grandir » la mandibule. Les appareils mis en place et les techniques ont e´te´ et sont toujours nombreux.

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Parmi les dispositifs, citons le monobloc de Robin (utilise´ initialement chez les nouveaux-ne´s pre´sentant une se´quence de Pierre Robin) [5], les propulseurs a` bute´e tels les bielles de Herbst [6] qui permettent de plus des mouvements d’ouverture/fermeture et de late´ralite´. Bien d’autres dispositifs existent maintenant, tant le nombre de Classe II est important et les re´sultats toujours inconstants. Quels sont les effets au niveau des ATM ? Un changement de la forme du condyle : formation d’os sur le bord poste´rieur et surtout modification de la direction de croissance ; formation d’os sur la partie poste´rieure du ramus, remodelage minime de la fosse condylienne (partie ante´rieure). Quelles sont les questions qui se posent apre`s le port d’activateur de croissance ? Y aurait-il davantage une participation alve´olo-dentaire que squelettique a` la correction de la dysmorphose ? Les changements seraient-ils davantage lie´s a` la croissance normale ? Les activateurs : bloquent-ils la croissance maxillaire ou augmentent-ils la longueur mandibulaire ? La re´ponse est fonction de la taille initiale de la mandibule et de sa rotation : dans le cas de rotation poste´rieure, le pronostic est de´favorable. Une revue de litte´rature [7] n’a pas permis de conclure sur les re´els effets orthope´diques des diffe´rents dispositifs utilise´s couramment ; les proble`mes de me´thodologie lie´s aux crite`res d’inclusion, a` l’homoge´ne´ite´ des e´chantillons, a` la multitude d’appareils utilise´s rendent les re´sultats non concluants. Cependant, il y a toujours a` l’heure actuelle des traitements orthope´diques Ils permettent de corriger les de´calages occlusaux de Classe II ; mais il y en a moins que par le passe´ en l’absence de re´sultats comple`tement probants et, surtout, graˆce l’apport de la chirurgie orthognathique qui est de´sormais indique´e lors de de´calages squelettiques que l’orthope´die ne peut re´soudre (grand de´calage, petite mandibule et surtout petit ramus, rotation poste´rieure de la mandibule) ou apre`s une tentative pour stimuler la croissance mandibulaire qui n’a pas abouti.

La prise de conscience de l’importance de la croissance dans les premie`res anne´es de la vie (a` 5 ans, 85 % de la dimension sagittale de la face est obtenue) et la prise en compte du roˆle de la fonction manducatrice Leur roˆle sur la croissance du condyle et de la mandibule, qui e´tait de´ja` pourtant e´nonce´ de`s Planas et Petrovic [1], nous ont amene´ a` agir maintenant beaucoup plus pre´cocement. A` la naissance, l’enfant est re´trognathe afin de faciliter l’allaitement maternel. Les mouvements de propulsion effectue´s lors de l’allaitement au sein vont stimuler la croissance condylienne. Cette e´tape de « succion-de´glutition » devra eˆtre suivie lors de l’apparition des dents temporaires de la

« pre´hension-morsure » [8] : attraper le pain et le mordre, toujours dans le but de stimuler la croissance mandibulaire. Enfin, la mastication mise en place devra eˆtre bilate´rale alterne´e, et les aliments donne´s a` l’enfant plutoˆt durs pour entraıˆner de larges cycles de mastication, signes d’une activite´ musculaire importante synonyme de croissance. Une e´tude re´alise´es sur 1217 enfants de 5 ans [9] a donne´ des corre´lations significatives entre allaitement au sein infe´rieur a` 6 mois et Classe II, allaitement au sein infe´rieur a` 6 mois et surplomb incisif augmente´, be´ance et succion de la te´tine (la te´tine e´tant plus pre´sente chez les enfants allaite´s au biberon). Ainsi, une alimentation par biberon ne stimule pas la croissance condylienne et mandibulaire du nourrisson. Aujourd’hui : la pre´vention de cette anomalie de croissance mandibulaire synonyme de dysmorphose de Classe II est pre´conise´e. Elle se fait par des conseils comportementaux (alimentaires) mais aussi ventilatoires, donne´s aux parents de`s la naissance de leur enfant. Le suivi des enfants de`s la denture temporaire permettra de mettre en place par la suite des traitements interceptifs des anomalies mineures avant qu’elles ne s’aggravent (e´ducation fonctionnelle).

Le futur ? On peut tout d’abord s’interroger sur le nombre important de personnes pre´sentant une Classe II squelettique dans la population adulte (en moyenne 55 %) : est-ce une e´volution ? Le signe de changement de comportement ? Alors, apre`s la mise en place de la pre´vention, de l’interception, des traitements orthope´diques chez l’enfant, on peut aussi se poser la question : doit-on traiter toutes les Classes II de l’adolescent et de l’adulte ? Ou plutoˆt optimiser ses fonctions occlusales ? [10].

ATM et traitements orthodontiques La position de re´fe´rence Lors des traitements qui vont de´placer toutes les dents et les re´organiser, il va falloir de´terminer une position the´rapeutique. Nous allons recre´er une nouvelle occlusion d’intercuspidie maximale (OIM) dans la position de re´fe´rence que nous avons choisie ; il s’agit dans la tre`s grande majorite´ des cas de la position articulaire. Ainsi, nous allons reconstruire une nouvelle OIM en relation centre´e [11]. Ainsi, lors de toutes les e´tapes du traitement, il sera ne´cessaire d’analyser les relations inter-arcades en relation centre´e, afin de de´terminer le de´placement dentaire intra- ou inter-arcade a` re´aliser et donc le chemin a` parcourir jusqu’a` la fin du traitement. Ne´anmoins, un le´ger diffe´rentiel ORC-OIM pourra eˆtre tole´re´ en fin de traitement orthodontique, a` condition qu’il soit de faible amplitude (1 a` 2 millime`tres) et strictement sagittal, particulie`rement chez les patients hyperlaxes chez qui le

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risque serait de terminer nos traitements avec un condyle en situation poste´rieure dans la fosse mandibulaire. Dans le passe´, comme dans le pre´sent Cette notion de reconstruction de l’occlusion en relation centre´e a e´te´ et est la re`gle (parfois ne´glige´e, d’ou` les re´cidives de nos traitements. . .) [12]. Dans un futur proche Il en sera toujours de meˆme : nous avons besoin d’une position de re´fe´rence et elle ne peut eˆtre que articulaire puisque nous perdons toute re´fe´rence dentaire en de´plac¸ant les dents. La seule e´volution possible serait de tole´rer un diffe´rentiel sagittal plus important, ce qui consisterait a` re´organiser les dents en « ante´-position » condylienne, mais cette approche doit eˆtre mesure´e et prudente.

Les dysfonctions temporo-mandibulaires chez les patients en traitement d’orthodontie Les patients traite´s en orthodontie sont, en majorite´, des adolescents. C’est a` partir de cet aˆge que les signes et symptoˆmes de dysfonctions temporo-mandibulaires augmentent de fac¸on tre`s importante jusqu’a` un pic vers l’aˆge de 20–22 ans [13]. Le passe´ Dans les anne´es 1980, aux E´tats-Unis d’Ame´rique, nombre de patients traite´s en orthodontie se plaignaient de symptoˆmes de DTM apre`s leurs traitements et les orthodontistes perdaient leur proce`s. Ils ont alors cherche´ a` se de´fendre et de nombreuses publications ont e´te´ e´crites sur la relation entre les traitements orthodontiques et les DTM, ce qui a fait l’objet d’une analyse synthe´tique [14] :  les signes et symptoˆmes de DTM apparaissent chez des individus en bonne sante´ ;  les signes et symptoˆmes augmentent avec l’aˆge, particulie`rement a` l’adolescence ; ainsi les DTM qui apparaissent pendant le traitement ne sont pas dues aux traitements ;  les traitements re´alise´s pendant l’adolescence n’augmentent ni ne diminuent les chances de de´velopper une DTM plus tard au cours de la vie ;  les extractions de dents n’augmentent pas le risque de de´velopper une DTM ;  il n’y a pas d’augmentation des risques associe´e a` l’utilisation de tel ou tel type d’appareil ;  une occlusion stable est un objectif de traitement orthodontique raisonnable ; ne pas avoir une occlusion « gnathologique » ide´ale n’entraıˆnera pas de DTM ;  aucune me´thode de pre´vention des DTM n’a e´te´ de´montre´e ;  lorsqu’il y a de se´ve`res signes de DTM, des traitements simples peuvent les ame´liorer chez la plupart des patients. D’autres e´tudes ont suivi. . . toutes les conclusions des e´tudes, me´ta-analyses, e´tudes de cohortes. . . ont montre´ qu’il n’y

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avait pas de relation entre orthodontie et DTM. Il n’empeˆche que les traitements orthodontiques sont toujours accuse´s de cre´er des DTM. Le pre´sent : orthodontie et DTM : ou` en est-on ? Tout d’abord, la superposition entre les populations traite´es et les populations qui pre´sentent des DTM est bien re´elle. Mais il faut se me´fier des conclusions des e´tudes pre´sente´es : « il n’y a pas de corre´lation entre orthodontie et DTM », en effet : aucune conclusion de´finitive ne peut eˆtre e´crite, e´tant donne´e l’he´te´roge´ne´ite´ des e´tudes [15]. Ainsi, les propos sont mesure´s sur l’orthodontie et les DTM [16] : l’objectif de l’orthodontie est d’amener la denture du patient dans une relation cranio-mandibulaire et occlusale biologiquement acceptable. Si des DTM se produisent pendant le traitement ODF, c’est que les forces me´caniques et la mauvaise relation occlusale transitoire ont de´passe´ les capacite´s d’adaptation du patient. Il se peut aussi que cela coı¨ncide avec l’aˆge d’apparition des TMD du jeune adulte. Des de´rangements intracapsulaires peuvent entraıˆner des asyme´tries mandibulaires, dont il faut tenir compte dans le traitement, mais ne pas « traiter » le disque lui-meˆme qui s’adaptera aux nouvelles positions. Il faut eˆtre tre`s attentif aux patients qui pre´sentent des DTM, quitte a` modifier nos plans de traitement. Le pre´sent : c’est aussi connaıˆtre les ATM de nos patients et savoir diagnostiquer les DTM [17] Un le´ger bruit articulaire est associe´ a` une de´sunion condylodiscale partielle (grade 1) ; des bruits articulaires, re´ciproques, uni- ou bilate´raux, avec dyscine´sie et sans douleur sont associe´s a` des de´sunions condylo-discales totales re´ductibles (grades 2). Les signes et symptoˆmes peuvent eˆtre fluctuants. Ils sont le signe d’une articulation fragile. Les grades 2 et 3 sont souvent associe´s a` de petits condyles, retrouve´s dans les rotations poste´rieures de la mandibule. Les de´sunions condylo-discales permanentes chroniques (grades 3) peuvent passer inaperc¸ues lorsqu’elles sont parfaitement adapte´es. Les atteintes de´ge´ne´ratives de faible e´tendue (grades 4) peuvent e´galement passer inaperc¸ues, surtout chez le jeune sans ante´ce´dents connus de traumatismes ou d’atteinte syste´mique. Que faire en pre´sence d’une DTM au cours des traitements orthodontiques ? [18] En pre´sence d’un grade 1 ou 2 : le patient n’a pas force´ment perc¸u sa dysfonction articulaire. Il faudra lui expliquer et pre´ciser que le traitement orthodontique ne va pas force´ment traiter la DTM mais que l’optimisation des fonctions occlusales ne peut que diminuer la dysfonction et faciliter l’adaptation. Les forces exerce´es sur les arcades dentaires doivent aller dans le sens d’une avance´e condylienne, jamais d’un recul. En cours de traitement orthodontique, les relations inter-arcades sont « obligatoirement » de´se´quilibre´es, des signes et symptoˆmes

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peuvent apparaıˆtre dans ces situations d’inconfort occlusal, qui sont passage`res. En pre´sence d’un grade 3 et 4 : ces dysfonctions sont souvent de´couvertes fortuitement ; le condyle est souvent petit et peut pre´senter des signes de souffrance avec atteintes structurelles. Il faudra eˆtre particulie`rement attentif aux signes lors d’ante´ce´dents de traumatismes, lorsque les condyles repe´re´s a` la radiographie panoramique sont de petite taille, notamment chez la jeune fille hyperdivergente, aux structures osseuses fragiles. Il faudra favoriser en fin de traitement une liberte´ de mouvement du condyle vers l’avant. En pre´sence d’un grade 3 aigu avec ouverture buccale limite´e et douloureuse : si la fermeture est douloureuse, les contacts occlusaux impossibles, il y a une capsulite du coˆte´ du blocage, c’est-a`-dire inflammation et œde`me articulaire. Il faudra mettre en place une cale poste´rieure colle´e, prescrire le « repos » articulaire ; puis, pour favoriser la disparition des signes inflammatoires : recommander une gymnothe´rapie mandibulaire tre`s douce. En pre´sence d’un grade 3 aigu sans capsulite : il faudra recommander le repos, la gymnothe´rapie avec parfois des e´tirements. En pre´sence d’une de´sunion condylo-discale, la situation peut redevenir asymptomatique. Mais il faut retenir que ces articulations sont fragiles. Le patient doit adapter son comportement, c’est-a`-dire e´viter toute surcharge au niveau de ses ATM due par exemple au maˆchonnement de chewing-gum ou a` un bruxisme a` type de serrement. Les adolescents forment une population psychologiquement vulne´rable, il faut savoir de´tecter leurs difficulte´s pour leur en parler et surtout e´voquer les possibles re´percussions sur leurs muscles et ATM. Enfin, tout au long du traitement, notre attention doit se porter particulie`rement sur l’obtention de fonctions occlusales optimales. La majorite´ de nos traitements orthodontiques, bien conduits, ni ne cre´ent, ni ne pre´viennent, ni ne traitent a` eux seuls les DTM. Ils vont contribuer a` optimiser la structure dento-squelettique et la pre´parer a` supporter les surcharges qui peuvent la solliciter.

souvent) ; de par la population composant la majorite´ de nos traitements, les adolescent(e)s qui sont susceptibles des pre´senter des DTM et que nous devons prendre en charge.

De´claration de liens d’inte´reˆts Les auteurs de´clarent ne pas avoir de liens d’inte´reˆts.

Re´fe´rences [1]

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Le futur de la relation ODF et DTM ?

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Nous devons insister sur la pre´vention, le de´pistage des anomalies occlusales et des DTM ; e´tablir le dialogue avec nos colle`gues permettant d’approfondir nos connaissances en particulier en biologie ; savoir ne pas faire un traitement chez des patients a` risque ou savoir l’individualiser et le terminer parfaitement bien.

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Conclusion En orthope´die dento-faciale, l’ATM est au cœur de nos traitements, de par la particularite´ et donc la capacite´ du condyle a` re´pondre a` des sollicitations me´caniques ; de par son roˆle de re´fe´rence the´rapeutique (on reconstruit l’occlusion en se re´fe´rant a` une position : la relation centre´e le plus

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