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Posters / La Revue de médecine interne 29S (2008) S337–S411
aortique ce qui avait déjà été noté dans la littérature [1]. La tuberculose ne semble par contre pas entrer en jeu dans cette association comme elle semble le faire dans l’AT seule. Conclusion.– Notre étude semble montrer que l’association AT–MICI pourrait être corrélée à une forme sévère de MICI mais un suivi prospectif sur une population plus large semble nécessaire pour permettre de conclure. Pour en savoir plus [1] Reny JL, et al. Association of Takayasu’s arteritis and Crohn’s disease. Results of a study on 44 Takayasu patients and review of the literature. Ann Med Interne (Paris) 2003;154:85–90. [2] Arend WP, et al. The American College of Rheumatology 1990 criteria for the classification of Takayasu arteritis. Arthritis Rheum 1990;33:1129–34. doi:10.1016/j.revmed.2008.10.294
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Complications cardiovasculaires des intoxications au cannabis A. Rbaibi a , P. Heno b , E. Blin a , C. Garcia c , G.L. de Cremeur a , O. Guiraudet a , L. Bonnevie a , X. Chanudet a a Cardiologie, hôpital d’instruction des Armées-Bégin, Saint-Mandé, France b Cardiologie, hôpital d’instruction des Armées, Clamart, France c Cardiologie B, hôpital d’instruction des Armées-Bégin, Saint-Mandé, France Introduction.– D’après le rapport mondial sur les drogues publié en 2004, 146,2 millions de personnes dans le monde, soit 3,7 % de la population des 15–64 ans, consommeraient du cannabis. Cette consommation peut atteindre plus de 20 % de la tranche d’âge 15–64 ans dans certains pays tropicaux contre 10 % en France. À côté des effets classiques psychotropes recherchés, plusieurs effets secondaires ont été rapportés, notamment des complications cardiovasculaires non rares pouvant conduire au décès ou à une morbidité conséquente. Nous rapportons 5 observations illustrant des complications cardiovasculaires de l’intoxication au cannabis. Il s’agit de 5 patients jeunes, sans antécédents particuliers, ne prenant ni traitement, ni autre toxiques. Patients et méthodes.– Patient no 1 : patient de 37 ans, hospitalisé pour survenue de palpitations avec tachycardie, dans un contexte de la prise de cannabis en rapport avec une tachycardie atriale rapide à 300/mn. Patient no 2 : patient de 20 ans, qui présentait régulièrement après inhalation de résine, des épisodes de palpitations parfois accompagnées de lipothymies en rapport avec une tachycardie ventriculaire. Patient no 3 : patient de 18 ans présentant une syncope après une consommation importante de cannabis, en rapport avec une bradycardie permanente et quelques pauses d’environ 2 secondes, associées à des ondes P bloquées. L’analyse toxicologique des urines a mis en évidence le tétrahydrocannabinol (THC) chez les 3 patients. Les symptômes ont complètement et spontanément régressés. Les auteurs ont conclu à des complications du cannabis. Patient no 4 : patient de 30 ans, consommateur régulier présentant une artériopathie juvénile sévère rattachée au cannabis. Patient no 5 : patiente de 35 ans, consommatrice régulière de cannabis et de cocaïne présentant une nécrose digitale (pouce gauche). Observation.– Les auteurs rappellent les complications cardiovasculaires du cannabis. Ces effets apparaissent dépendants de la dose ingérée et conditionnées par des phénomènes d’accoutumance importants. Ils peuvent être consécutifs à l’absorption des différentes formes du toxique. Tous les territoires peuvent être touchés, chez des personnes jeunes en grande majorité, avec plus ou moins de sévérité : cardiaque, coronaire, cérébral, vasculaire périphérique. Les complications les plus fréquentes sont représentées par les troubles du rythme cardiaque et les atteintes artérielles comme dans ces observations. doi:10.1016/j.revmed.2008.10.295
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Attention aux complications des ulcères chroniques de jambe
M.-L. Gaubert a , N. Brahimi b , D. Bonnet-Zamponi a , H. Adle-Biassette c , A. Raynaud-Simon a , S. Legrain a a Gériatrie, hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris, France b Dermatologie, hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris, France c Anatomie et cytologie pathologique, hôpital Bichat-Claude-Bernard, Paris, France Introduction.– Les infections cutanées chroniques sont une cause d’amylose devenue rare et les ulcères de jambe une cause exceptionnelle. Cas clinique.– Nous rapportons le cas d’une femme suivie pour des ulcères veineux chroniques de jambe, décédée à l’âge de 82 ans d’une amylose AA. Observation.– Cette patiente avait des ulcères de jambe veineux bilatéraux, circonférentiels, mal limités, suintants et hémorragiques depuis une vingtaine d’années ; elle avait fait plusieurs érysipèles et une arthrite articulaire postérieure ; elle avait un syndrome inflammatoire chronique. Environ deux mois avant son décès, la patiente était hospitalisée pour un syndrome néphrotique. Sur les radiographies des jambes, de nombreuses appositions périostées prédominant du côté droit et surtout une lyse de la corticale du péroné droit faisaient évoquer une ostéite ancienne. Le syndrome néphrotique chez une patiente ayant des infections chroniques cutanées et osseuses sous-jacentes, faisait suspecter une amylose ; la biopsie des glandes salivaires accessoires confirma le diagnostic d’amylose AA (typage réalisé par immunohistochimie sur des prélèvements fixés dans le formol et inclus dans la paraffine). L’évolution se compliqua d’une hémorragie digestive basse. La patiente décéda d’insuffisance cardiaque. Discussion.– L’amylose AA est secondaire aux pathologies inflammatoires chroniques. Cette patiente avait probablement une amylose secondaire à une ostéite chronique des jambes par contiguïté avec ses ulcères. Quelques cas d’amylose AA secondaire à des ulcères de jambe ont été rapportés dans la littérature : les patients étaient tous âgés de plus de 60 ans et les ulcères évoluaient depuis plusieurs décennies ; la présence d’une ostéite sous-jacente est rarement mentionnée mais n’a pas toujours été recherchée. Dans l’amylose AA, l’atteinte rénale est la plus fréquente puis l’atteinte digestive. Le syndrome néphrotique témoigne chez cette patiente d’une probable atteinte rénale et une atteinte digestive est évoquée en raison de l’hémorragie digestive. Le diagnostic d’amylose est histologique ; certains sites de prélèvement sont facilement accessibles y compris chez la personne âgée : les glandes salivaires accessoires, le rectum et la graisse sous-cutanée abdominale. Le traitement de l’amylose AA est celui de la pathologie à l’origine du syndrome inflammatoire. Conclusion.– L’amylose est une complication rare des ulcères chroniques de jambe à connaître et à savoir rechercher. Pour en savoir plus Rousset H, et al. Rev Med Interne 2000; 21:161–6. Waton J, et al. Ann Dermatol Venereol 2008;135:119–22. doi:10.1016/j.revmed.2008.10.296
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Attention aux spasmes et thromboses sous iloprost M. Samson , N. Falvo , S. Audia , V. Leguy , S. Berthier , B. Bonnotte , B. Lorcerie Service de médecine interne et immunologie clinique, CHU du Bocage, Dijon, France Introduction.– L’iloprost est le traitement du syndrome de Raynaud avec troubles trophiques et de l’ischémie sévère chronique des membres après impossibilité de revascularisation chirurgicale ou endovasculaire. Nous rapportons 2 cas d’effets secondaires rares de ce traitement. Cas clinique.– Un patient de 66 ans, suivi pour sclérodermie systémique (ScS), SAPL et syndrome de Raynaud sévère responsable d’une amputation de 3 orteils, est hospitalisé pour douleur de décubitus de l’hallux gauche associée à une plaie traînante, post-traumatique. L’écho Doppler artériel et veineux des membres inférieurs (EDMI) est normal. Un traitement par iloprost est débuté. Six jours plus tard, le deuxième orteil gauche devient cyanosé puis évolue vers la suppuration et doit être amputé. Le bilan écarte une pathologie cardio-embolique (trouble du rythme ou endocardite infectieuse) et un syndrome des emboles de cristaux de cholestérol (absence de plaque athéromateuse sur l’angio-IRM aortique et biopsie cutanée normale). La recherche d’ANCA et de cryoglobulines