Avant-Propos - L’ongle dans tous ses états

Avant-Propos - L’ongle dans tous ses états

L’ONGLE PATHOLOGIQUE : APPORT DU LABORATOIRE L’ongle dans tous ses états Dominique Chabasse a,* AVANT-PROPOS a pathologie de l’ongle constitue un de...

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L’ONGLE PATHOLOGIQUE : APPORT DU LABORATOIRE

L’ongle dans tous ses états Dominique Chabasse a,*

AVANT-PROPOS a pathologie de l’ongle constitue un des chapitres les plus complexes et plus mal connus de la dermatologie comme de la médecine interne. Elle soulève de véritables problèmes de diagnostic et de thérapeutique, en effet des causes les plus diverses déterminent des aspects cliniques identiques.

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Il en résulte des erreurs diagnostiques (les onychomycoses représentent moins de 50 % des onychopathies) et aussi des risques iatrogènes dus à l’utilisation non contrôlée d’antifongiques par voie générale. On n’insistera jamais assez sur la nécessité d’un diagnostic précis avant d’instaurer un traitement.

La grande majorité des médecins et parfois des dermatologues posent trop facilement le diagnostic de « mycose » sur une pathologie unguéale des pieds et traitent sans authentifier l’infection fongique, uniquement sur un aspect clinique évocateur.

Un groupe de travail (dermatologues, mycologues, podologues et médecins généralistes) a rédigé en 2007 un texte consensuel sur les « Recommandations pour la pratique clinique des onychomycoses », initié par la Société de dermatologie, qui a été publié dans les Annales de Dermatologie-Vénéréologie (2007 ;134:S7-16) et du Journal de Mycologie Médicale (200717;241). La place importante du laboratoire dans le diagnostic étiologique y est soulignée : « Le groupe de travail insiste sur l’obligation d’un prélèvement mycologique systématique, fait avec une technique rigoureuse, dans un laboratoire qui a l’habitude de ces prélèvements, et avant tout traitement local et a fortiori systémique. Le laboratoire doit fournir les résultats de l’examen direct et de la culture ».

a Laboratoire de parasitologie mycologie Institut de biologie en santé Centre hospitalier universitaire 4, rue Larrey 49933 Angers cedex 09

* Correspondance [email protected] © 2011 – Elsevier Masson S SAS S – Tous droits réservés. é é

Ce numéro spécial transdisciplinaire a pour but de faire le point sur tous les aspects de la pathologie unguéale. REVUE FRANCOPHONE DES LABORATOIRES - MAI 2011 - N°432 //

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Une revue générale sur les pathologies non mycosiques de l’ongle, en insistant sur les plus rencontrées (psoriasis, lichen et pelade) est faite par Robert Baran de Cannes, dermatologue, spécialiste de l’ongle de renommée internationale, Robert est notre référence dans ce domaine en France. Concernant les onychomycoses qui représentent près de 50 % des atteintes unguéales, l’épidémiologie et la clinique sont bien rappelées et remarquablement illustrées par Yannis Scrivener, dermatologue au centre hospitalier universitaire de Strasbourg. Le rôle du laboratoire de biologie est incontournable dans le diagnostic d’une onychomycose, deux chapitres lui sont consacrés, une revue générale rédigée par Dominique Chabasse qui précisera la démarche diagnostique et les outils actuels du diagnostic mycologique et un chapitre ciblé sur l’intérêt de l’examen direct, et en particulier sur la technique simplifiée de coloration PAS de Hotchkiss et MacManus, que les mycologues montpelliérains (Philippe Rispail, Nathalie Bourgeois et Laurence Lachaud) proposent pour pallier aux difficultés du diagnostic anatomopathologique. L’intérêt de l’anatomopathologie ou l’histopathologie de l’ongle dans le diagnostic est bien argumenté par Christian Perrin, anatomopathologiste à Nice. La classification histologique des onychomycoses oriente le diagnostic mais aussi le choix thérapeutique. Elle est très utile dans les onychomycoses à moisissures où elle permet de trancher entre colonisation et infection. Le traitement actualisé des onychomycoses selon l’aspect clinique (atteinte de la matrice ou non) et des champignons en cause fait l’objet d’un chapitre à part, bien documenté, rédigé par Martine Feuilhade de Chauvin, dermato-mycologue à Paris.

L’ongle peut être aussi la cible d’effets indésirables des médicaments, parmi les médicaments figurent beaucoup d’anticancéreux, mais aussi des cyclines et des antimalariques. La sémiologie unguéale y est spécifique. Ce chapitre « Ongles et médicaments » piloté par Bénédicte Lebrun-Vignes, pharmacologue à Paris, en collaboration avec ses homologues angevins (Céline Bris, Bénédicte Lelièvre et Bertrand Diquet) apporte un complément très pertinent à cette pathologie unguéale.

Sommaire thématique rL’ongle pathologique à l’exception des onychomycoses ................................... p. 27 rOnychomycoses : épidémiologie et clinique ........................ p. 35 rPlace du laboratoire dans le diagnostic mycologique d’une onychomycose ................................. p. 43 rDiagnostic biologique des onychomycoses : prééminence de l’examen direct Intérêt d’une technique simplifiée de coloration PAS selon Hotchkiss et MacManus .......................

p. 51

rApport de l’histopathologie dans le diagnostic d’une onychopathie ... p. 61 rTraitement des onychomycoses

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p. 71

rOngles et médicaments ........................... p. 77 rQCM

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p. 82

La coordination de ce dossier a été assurée par le Pr Dominique Chabasse, Laboratoire de parasitologie-mycologie, Institut de biologie en santé, Centre hospitalier universitaire d’Angers.

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