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Posters / Médecine et maladies infectieuses 46 (2016) 17-23
BACT-12 Pronostic à long terme des infections à Clostridium difficile chez le sujet âgé M. Lauda Maillen (1), M. Priner (1), M. Catroux (1), C. Burucoa (1), P. Ingrand (1), F. Roblot (1), M. Paccalin (1) (1) CHU Poitiers. Introduction Les infections à Clostridium difficile (ICD) surviennent essentiellement chez les personnes âgées qui sont à risque de complications et de récurrences. L’objectif principal de cette étude était de comparer le pronostic des ICD chez les patients âgés de 75 ans et plus et de moins de 75 ans. Matériels et méthodes Nous avons mené une étude épidémiologique descriptive sur une cohorte prospective unicentrique du 28 avril 2014 au 30 avril 2015. Les patients étaient inclus s’ils présentaient une symptomatologie diarrhéique avec une confirmation microbiologique d’une souche toxinogène de Clostridium difficile. Le critère de jugement principal était la mortalité toute cause confondue à 3 mois du diagnostic de l’ICD. Un suivi moyen de 15 mois (10-22 mois) après l’épisode initial a permis d’évaluer le pronostic à long terme des ICD. Résultats Nous avons inclus 101 patients ayant fait un premier épisode d’ICD. L’âge moyen était de 68,1±19,2 ans (10-102 ans), 45 patients (44,55 %) avaient plus de 75 ans. Les 2 groupes de patients étaient comparables sur le plan sociodémographique, sur la sévérité des infections et le nombre de récurrences à 8 semaines (7 pour les < 75 ans versus 8 pour les ≥75 ans). Les patients de moins de 75 ans étaient significativement plus immunodéprimés (62,5 % versus 40 %, p = 0,028). On notait une faible adéquation de la prise en charge thérapeutique aux recommandations de l’ESCMID 2014. La mortalité globale à 3 mois était significativement plus importante dans le groupe des 75 ans et plus (53,3 % (24/45) versus 16,1 % (9/56), p < 0,001) et survenait dans un délai proche du diagnostic (médiane de 18 jours dans le groupe < 75 ans et de 25 jours dans le groupe ≥75 ans). Lors du suivi à long terme, 4 patients ont été perdus de vue, 10 patients sont décédés dont 6 âgés de moins de 75 ans (délai moyen de 9 mois pour les < 75 ans versus 8 mois pour les ≥75 ans). La mortalité totale était de 62,2 % (28/ 45) pour les ≥75 ans et de 26,8 % (15/56) pour les < 75 ans. Une récidive d’ICD a été observée chez 6 patients de moins de 75 ans et 1 de plus de 75 ans avec des délais moyens respectifs de 6 et 9 mois par rapport à l’épisode initial. Conclusion L’âge de plus de 75 ans est associé à un risque de mortalité plus élevé dans les infections à Clostridium difficile. Aucun lien d’intérêt
BACT-13 Aspects cliniques, thérapeutiques de la pyélonéphrite aiguë sur grossesse et ses conséquences materno-foetales N. Ouki-Messalhi (1), A. Mammeri (1), Z. Boudiaf (1), A. Touaref (1), A. Gaba (1), M. Aidaoui (1), M. Laouar (1) (1) CHU Annaba, Algérie. Introduction La fréquence de la pyélonephrite aiguë (PNA) gravidique augmente à partir du 2e mois de la grossesse. Elle peut entrainer des complications maternelles à type de choc septique, d’abcès du rein, ou de complications fœtales essentiellement 1 accouchement prématuré, 1 hypotrophie, une mort in utero, une infection materno-fœtale ou de mort néonatale Matériels et méthodes Du 1/01/2015 au 31/ 12/2015 nous avons réalisé une étude prospective au niveau de notre service chez les femmes enceintes hospitalisées pour pyélonéphrite aigüe. Les objectifs de notre travail sont de montrer le retentissement de la PNA sur le déroulement de la grossesse et ses conséquences sur le nouveau né Résultats Nous avons suivi 24 femmes. Trois étaient au 1er trimestre de grossesse, 5 au 2e trimestre et 16 au 3e trimestre. 4 avaient des ATCD d’infection urinaire basse pendant la même grossesse. L’atteinte siégeait à droite dans 22 cas. Dans 2 cas elle était bilatérale. Toutes les patientes avaient une hyperleucocytose
et une CRP positive. L’hydronéphrose modérée est retrouvée chez 9 patientes et une lithiase rénale dans 2 cas. E. coli est isolé dans 22 cas et Klebsiella pneumoniae dans 2 cas. Tous les micro-organismes isolées sont résistants aux penicilles A et sensibles aux C3G. Le traitement était à base de cefotaxime pendant 14 jours associé à la gentamycine dans 2 cas en raison d’un sepsis. L’évolution était marquée par 3 récidives, 3 menaces d’accouchement prématuré, 1 avortement, un accouchement prématuré, une éclampsie, 2 sepsis chez le nouveau né dont un sévère avec plusieurs localisations secondaires. Conclusion Notre étude a montré les conséquences de la PNA gravidique. Sa prévention repose sur la détection de la bactériurie asymptomatique et son traitement dés les premiers contrôles de la grossesse et pendant toute celle-ci. En cas de PNA il est nécessaire de suivre la femme périodiquement jusqu’à l’accouchement. Aucun lien d’intérêt
BACT-14 Furonculose et abcès sous-cutanés récidivants : facteurs de risque et efficacité de la décontamination J. Brochard (1), O. Grossi (2), T. Guimard (3), J. Talarmin (4), J. Orain (1), F. Raffi (1), D. Boutoille (1) (1) CHU Nantes, (2) Nouvelles cliniques nantaises, Nantes, (3) CHD La Roche sur Yon, (4) CH Quimper. Introduction La décontamination cutanéo-muqueuse est proposée dans les infections cutanées récidivantes à type de furonculose ou d’abcès sous-cutanés pour éradiquer le portage de Staphylococcus aureus (SA) mais son efficacité sur la récidive clinique des lésions reste mal évaluée Matériels et méthodes Étude multicentrique, prospective, incluant des patients (pts) avec ≥ 2 épisodes de furoncles ou d’abcès sous-cutanés/an ou ≥ 3 épisodes en 2 ans avec ≥ 2 lésions/épisode ou ≥ 1 lésion ayant nécessité une chirurgie. La recherche de SA était laissée à l’appréciation du clinicien. La décontamination associait pendant 5 jours douche et bains de bouche à la chlorhexidine et mupirocine intra-nasale ainsi qu’une éventuelle décontamination de l’entourage et des mesures environnementales. Les pts ont été réévalués à 6 et 12 mois Résultats Entre janvier 2012 et janvier 2016, 72 pts ont été inclus avec un âge moyen de 36 ans [1 ; 77], 55 % (n = 40) de femmes. SA a été recherché chez 92 % des pts, et retrouvé dans 43 lésions, 25 écouvillons nasaux, 5 écouvillons de gorge. La toxine de Panton-Valentine a été retrouvée dans 10 prélèvements, un SARM dans 5. La symptomatologie évoluait depuis 29,6 mois [1 ; 432] avec 6 épisodes/ an [1 ; 50] et 2 lésions/épisode [1 ; 10] en moyenne. Quarante-deux pts (58 %) avaient eu recours à la chirurgie, et 11 (15 %) avaient déjà été décontaminés. Pour 30 (42 %) pts, la symptomatologie avait débuté au décours d’un voyage à l’étranger. Neuf pts (12 %) étaient des professionnels de santé, 31 (43 %) avaient des cas dans leur entourage. Quatre pts étaient diabétiques (5,5 %), 6 (8 %) présentaient une immunodépression, 7 (9,7 %) avaient une dermatose chronique. Pour ceux présentant un épisode en consultation : 29 pts ont nécessité une chirurgie, 55 ont reçu une antibiothérapie systémique orale, 8 une antibiothérapie locale. Une décontamination complète a été prescrite chez 66 pts (92 %), la décontamination de l’entourage chez 40 pts (55 %), l’arrêt du rasage chez 40, l’utilisation de SHA et de linge de toilette personnel et lavé à 60° chez 58 pts. A 6 mois, 27 pts sur 58 réévalués ont récidivé (46 %), en moyenne 2 fois [1 ; 5], 18 (66%) ont refait au moins 1 décontamination. A 12 mois, 7 pts sur 53 réévalués ont récidivé (13 %), 5/7 (71 %) avaient récidivé à 6 mois, 3 (43 %) avaient réalisé une nouvelle décontamination entre 6 et 12 mois Conclusion Les patients atteints de staphylococcie cutanée récidivante ont fréquemment des cas dans l’entourage et/ou une acquisition à l’étranger et sont majoritairement sans antécédents médicaux. La décontamination nécessite d’associer plusieurs mesures et d’être répétée. Si l’efficacité à 6 mois est aléatoire, son efficacité à 1 an est plus probante. Aucun lien d’intérêt