Bénéfices de l’activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

Bénéfices de l’activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

Presse Med. 2017; 46: 794–807 Revue de la littérature CARDIOLOGIE en ligne sur / on line on www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com Bé...

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Presse Med. 2017; 46: 794–807

Revue de la littérature

CARDIOLOGIE

en ligne sur / on line on www.em-consulte.com/revue/lpm www.sciencedirect.com

Bénéfices de l'activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique Walid Bouaziz 1,2,6, Thomas Vogel 1,2, Elise Schmitt 1,2, Georges Kaltenbach 1, Bernard Geny 2,3, Pierre Olivier Lang 4,5

Disponible sur internet le : 28 juin 2017

1. Pôle de gériatrie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67091 Strasbourg cedex, France 2. EA-3072, faculté de médecine, institut de physiologie, université de Strasbourg, 67085 Strasbourg cedex, France 3. Service d'explorations fonctionnelles, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 67091 Strasbourg cedex, France 4. Service de gériatrie et de réadaptation gériatrique, centre hospitalier universitaire Vaudois (CHUV), 1011 Lausanne, Suisse 5. Health and wellbeing academy, Anglia Ruskin university, CB1 1PT Cambridge, Royaume-Uni 6. Faculté des sciences du sport, centre d'études des transformations par les activités physiques et sportives, université de Rouen, 76130 Mont-Saint-Aignan, France

Correspondance : Walid Bouaziz, Pôle de gériatrie, hôpitaux universitaires de Strasbourg, 83, rue Himmerich, 67091 Strasbourg cedex, France. [email protected]

Résumé Contexte > Les seniors sont la population où la sédentarité est la plus élevée. Objectif > Évaluer les bénéfices pour la santé de la pratique régulière d'une activité d'endurance

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(APTE), chez les seniors de 70 ans ou plus. Source documentaire > Revue systématique dans CINAHL Plus, Embase, Medline, PubMed Central, ScienceDirect, Scopus, Sport Discus et Web of Science avec une recherche par mots clés. Sélection des études > Deux lecteurs indépendants ont sélectionné les études d'intervention randomisées contrôlées, quasi-contrôlées et les études de cohorte observationnelles publiées en anglais. Résultats > Sur 3515 articles répertoriés, 87 études ont été inclues dans la revue systématique et ont été organisées selon les critères de jugement analysés. Les bénéfices de l'APTE ont clairement été démontrés sur la mortalité globale, la maladie coronarienne et neurovasculaire, le métabolisme du glucose et le diabète de type 2, le profil lipidique sanguin, la composition corporelle, la tension artérielle, les performances cardiorespiratoires, la force musculaire et les capacités fonctionnelles, et la qualité de vie des seniors de 70 ans ou plus. Plus récemment, des bénéfices en matière de prévention primaire et tertiaire des cancers et en prévention primaire et secondaire du déclin cognitif. Les effets sur la santé osseuse et le risque de chute restent encore à confirmer. Limite du travail > Les principales informations ne sont apportées que par des études publiées en langue anglaise. Conclusion > Cette revue confirme que l'APTE est un déterminant important de la santé et de la qualité de vie des seniors. Sa promotion dans cette population doit s'inscrire dans la continuité des

tome 46 > n89 > septembre 2017 http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2017.05.028 © 2017 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.

CARDIOLOGIE

efforts entrepris chez les plus jeunes et les seniors devraient être plus activement incités à participer aux programmes de réentraînement à l'effort.

Summary Health benefits of aerobic training programs in adults aged 70 or over: A systematic review Context > Seniors represent the population where sedentary is the highest. Objective > To evaluate of the exact health benefits of regular aerobic training (AT) in seniors aged

Revue de la littérature

Bénéfices de l'activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

70 years or older. Documentary source > Systematic review in CINAHL Plus, Embase, Medline, PubMed Central, ScienceDirect, Scopus, Sport Discus and Web of Science with a keyword search. Selection of studies > Two independent readers have selected randomized controlled and quasicontrolled studies and observational cohort studies published in English. Results > Of 3515 articles identified, 87 studies were included in the systematic review and categorized according to the analysed outcomes. The benefits of AT are clearly demonstrated on total mortality, coronary and neurovascular disease, glucose metabolism and type 2 diabetes, blood lipid profile, body composition, blood pressure, cardiorespiratory performances, muscle strength and functional capacity, and quality of life among senior aged 70 years or more. More recently, it has shown benefits for primary and tertiary prevention of cancer and primary and secondary prevention of cognitive decline. The benefits on bone health and the risk of falling are yet to confirm. Limitation of the work > The data of benefits result from studies published in English only. Conclusion > The AT is an important determinant of health and quality of life in seniors. Its promotion in this population should be part of the continuity of efforts undertaken among younger population. Thus, seniors should be more actively encouraged to engage in training programs.

Les bénéfices en matière de santé de la pratique régulière d'une activité physique (AP) sont bien reconnus dans la population générale. Ils concernent la santé cardio- et neurovasculaires, métaboliques, musculaire, ostéo-articulaire, mentale et cognitive, et la prévention de certains cancers [1–6]. L'AP est un déterminant fondamental de l'équilibre calorique et donc pondéral et de la composition corporelle. La Haute Autorité de santé (HAS) considère l'AP comme une prévention de nombreuses maladies, voire une thérapie à part entière [7]. La sédentarité se définit comme un niveau d'activité où la dépense énergétique avoisine celle du repos [8]. Selon l'OMS [9], elle est le quatrième facteur de risque de mortalité après l'HTA, le tabac, et le diabète et est associée à 25 % des cancers du sein et du côlon, 25 % des diabètes et 30 % des coronaropathies [10]. Dans le monde annuellement, près de cinq millions de décès sont en lien avec une de vie sédentaire [11]. Les seniors représentent la population où elle serait la plus prévalente, y compris en France [12,13]. Les objectifs de prévention en matière de vieillissement visent idéalement à favoriser un « vieillissement actif et en bonne

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santé » [14–17]. Il nous paraissait ainsi important d'analyser les évidences concernant les bénéfices de l'AP de type endurance (APTE) dans cette population. Parmi les trois modalités d'AP, l'APTE se distingue des exercices anaérobies (comme la musculation) qui augmentent la force musculaire à court terme et des exercices de flexibilité (comme les étirements) qui améliorent la mobilité musculo-articulaire [18]. L'American College of Sports Medicine définit l'exercice aérobie comme « toute activité qui sollicite largement les gros groupes musculaires, et qui peut être maintenue en continu et est de façon rythmée ». L'APTE cherche à améliorer l'endurance cardiovasculaire au travers d'activités telles que la randonnée, la natation, le vélo, la course à pied ou sur tapis roulant. Par définition, ces activités doivent être pratiquées à un niveau d'intensité moyen (50 à 80 % de la fréquence cardiaque maximale – FCmax) sur une durée suffisante d'au moins de 20 minutes, mais en pratique le bénéfice résulte de la combinaison de l'intensité, de la durée et de la périodicité des séances d'entraînements (appelé le volume d'AP) [19]. Les bénéfices reconnus, les plus récemment démontrés et ceux qui restent à confirmés en matière de prévention des maladies non transmissibles, de qualité de vie, et de mortalité sont ainsi présentés.

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Introduction

Revue de la littérature

W. Bouaziz, T. Vogel, E. Schmitt, G. Kaltenbach, B. Geny, P.O. Lang

Méthode de recherche et d'analyse Revue de la littérature La recherche documentaire s'est effectuée dans les bases de données CINAHL Plus, Embase, Medline, PubMed Central, ScienceDirect, Scopus, Sport Discus et Web of Science à l'aide de mots clés. Les articles publiés jusqu'au 31 janvier 2016 étaient considérés selon les titres, résumés, lorsque rédigés en anglais.

POL). En cas de divergence, l'inclusion était décidée après avis d'un troisième lecteur (TV) (figure 1).

Les bénéfices reconnus Dans cette partie, les études randomisées contrôlées sont présentées dans les tableaux I et II. Les études quasi-contrôlées et observationnelles sont présentées dans les tableaux A, B et C et accessible comme matériel supplémentaire en ligne.

Critères de sélection des publications

La mortalité

Les études d'intervention (randomisées contrôlées, quasicontrôlées, observationnelles) avec un programme d'APTE étaient sélectionnées par deux lecteurs indépendants (WB et

Le bénéfice rapporté sur la mortalité [2] est expliqué par la réduction de la mortalité cardiovasculaire et métabolique [20]. Les 15 études conduites chez les personnes de 70 ans ou plus

Figure 1

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Diagramme de la recherche en littérature. APTE : activité physique de type endurance

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Bénéfices de l'activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

TABLEAU I Présentations des études randomisées contrôlées ayant analysé l'impact de l'APTE chez les seniors de 70 ans ou plus sur la santé cardiovasculaire (tension artérielle et maladie coronarienne) et métabolique (métabolisme du glucose et diabète de type 2, profil lipidique et composition corporelle) Type du protocole

Critère de jugement

Résultats

Stahle et al. [38]

Ergocycle, 50 min/séance 3 fois/sem, 12 sem

Maladie coronarienne

A

Oerkild et al. [39]

50 min/séance, 2 fois/sem, 6 sem

Maladie coronarienne

A

Hersey et al. [49]

Marche/jogging, 50–85 % de FCréserve, 20–45 min/séance, 3 fois/sem, 24 sem

Concentration de l'insuline à jeun CT, TG % de MG MCT, IMC

A B A B

DiPietro et al. [50]

Marche/course sur mini-trampoline, 55–75 % de FCmax, 60 min/séance, 4 fois/sem, 16 sem

Taux d'élimination du glucose après un OGTT

A

Finucane et al. [51]

Ergocycle, 50–70 % de PMT, 60 min/séance, 3 fois/sem, 12 sem

Glycémie à jeun et HbA1c CT, TG, LDL-C, HDL-C MCT IMC, TT, MM TAS, TAD

B B A B B

DiPietro et al. [52]

Tapis roulant, 80 % de VO2max, 20 min/séance, 4 fois/sem, 36 sem

La résistance à l'insuline TAS, TAD

A B

Ergocycle, 75 % de VO2max, 40 min/séance, 4 à 5 fois/sem, 12 sem

Taux d'élimination du glucose par l'action de l'insuline Taux d'élimination du glucose non-oxydé

A A

Madden et al. [54]

Tapis roulant et ergocycle, 60–75 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 12 sem

Prévention secondaire du DT2

A

Madden et al. [55]

Tapis roulant et ergocycle à 50–85 % de FCmax, 60 min/séance, 3 fois/sem, 12 sem

Prévention secondaire du DT2 TAS, TAD

A B

Sung et Bae [56]

Marche, 55–75 % de FCmax 50 min/séance, 3 fois/sem, 24 sem

HbA1c

A

Martins et al. [60]

Ergocycle, 40–85 % de FCréserve, 45 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

CT, TG, LDL-C, HDL-C

B

Verissimo et al. [61]

Ergocycle, tapis roulant, rameur ergométrique, 60–80 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 32 sem

TG, HDL-C, TC/HDL-C TC, LDL-C

A A

Fahlman et al. [62]

Marche, 70 % de FCréserve, 20–50 min/séance, 3 fois/sem, 10 sem

TG, HDL-C, TC/HDL-C TC, LDL-C

A B

Nieman et al. [63]

Marche, 60 % de FCréserve, 30–40 min/séance, 5 fois/sem, 12 sem

TG, HDL-C CT, LDL-C

A B

Motoyama et al. [64]

Tapis roulant, 50 % de VO2max, 30 min/séance, 5 fois/sem, 36 sem

TC/HDL-C, HDL-C CT, TG, LDL-C

A B

Ergocycle, 50–70 % de VO2max, 30–45 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

MCT % de MG MM

A A B

Ergocycle, 60 % de VO2max, 15–40 min/séance, 3 fois/sem, 24 sem

% de MG MCT, IMC

A B

Marche, 24 sem

TAS TAD

A B

Coker et al. [53]

Lovell et al. [68]

Strasser et al. [70] Lee et al. [75]

tome 46 > n89 > septembre 2017

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Étude

Revue de la littérature

CARDIOLOGIE

Revue de la littérature

W. Bouaziz, T. Vogel, E. Schmitt, G. Kaltenbach, B. Geny, P.O. Lang

TABLEAU I (Suite). Étude

Type du protocole

Critère de jugement

Résultats

Cononie et al. [77]

Marche, jogging, marche rapide et tapis roulant, 50–85 % de VO2max, 20–45 min/séance, 3 fois/sem, 24 sem

TAM, TAD TAS

A B

Kitzman et al. [78]

Marche et ergocycle, 40 à 70 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

TAS, TAD

B

APTE : activité physique de type endurance ; A : effet significatif en faveur de l'APTE ; B : effet non-significative de l'APTE ; PMT : puissance maximal tolérée ; VO2max : consommation maximale de l'oxygène ; FC : fréquence ; OGTT : Oral Glucose Tolerance Test ; HbA1c : hémoglobine glyquée ; CT : cholestérol total ; HDL-C : high density lipoprotein-cholesterol ; LDLC : low density lipoprotein-cholesterol ; TG : triglycéride ; DT2 : diabète de type 2 ; IMC : indice de masse corporelle ; MCT : masse corporelle totale ; MG : masse grasse ; MM : masse maigre ; TT : tour du taille ; TAS : tension artérielle systolique ; TAD : tension artérielle diastolique ; TAM : tension artérielle moyenne ; sem : semaine.

TABLEAU II Présentations des études randomisées contrôlées ayant analysé l'impact de l'APTE chez les seniors de 70 ans ou plus sur les capacités d'endurance (performances cardiorespiratoires), fonctionnelles, la force musculaire et la qualité de vie Étude

Type du protocole

Critère de jugement

Résultats

DiPietro et al. [50]

Marche/course sur mini-trampoline, 55–75 % de FCmax, 60 min/séance, 4 fois/sem, 16 sem

VO2max

A

Kitzman et al. [78]

Marche et ergocycle, 40 à 70 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

VO2max Physical score, emotional score

A A

Martins et al. [60]

Ergocycle à 40–85 % de FCréserve, 45 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

Force des bras Lever de chaise enchaîné pendant 30 sec

A A

Lovell et al. [68]

Ergocycle, 50–70 % de VO2max, 30–45 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

Force et puissance des jambes Masse musculaire totale des jambes et du quadriceps

A A

Ergocycle, 60 % de VO2max, 15–40 min/séance, 3 fois/sem, 24 sem

1-RM du bench pull 1-RM du développé couché Force des jambes

A B B

Marche et des exercices d'aérobic, 50–80 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 18 sem

Moment de force des extenseurs des genoux Force des extenseurs des genoux

A

Strasser et al. [70]

Sipila et al. [84]

B Ozkaya et al. [85]

Ergocycle, 70 % de FCréserve, 20–50 min/séance, 3 fois/sem, 9 sem

Force des bras

A

Lee and Park [86]

Marche nordique, 60 min/séance, 3 fois/sem, 12 sem

Force du membre inférieur Force du membre supérieur

A A

Lovell et al. [87]

Ergocycle, 50–70 % de VO2max, 30–45 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

Force et puissance des jambes

A

Ergocycle, 40 ou 70 % de la FCréserve, 25 min/séance, 3 fois/sem, 10 sem

Lever de chaise enchaîné pendant 30 sec TM6

A

Mangione et al. [88]

A Pothirat et al. [89]

Ergocycle, 30–55 % de FCréserve 30–60 min/séance, 2 fois/sem, 48 sem

Force du membre inférieur et supérieur HRQoL

A

798

A Martins et al. [60]

Ergocycle, 40–85 % de FCréserve, 45 min/séance, 3 fois/sem, 16 sem

TM6

A

Hiyama et al. [93]

Marche > 3000 pas par jours, 4 sem

TUG Temps de la marche Marcher en tandem

A A A

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Bénéfices de l'activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

TABLEAU II (Suite). Étude

Type du protocole

Critère de jugement

Résultats

Marche, 60–70 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 15 sem

Vitesse de marche Longueur de la foulée

A A

Marche sur tapis roulant, 30 min/séance, 3 fois/sem, 12 sem

TM6 Physical function Role limitations/Physical Bodily pain General health Vitality Mental health Role limitations/emotional Social function

A A A A A A B B B

Ergocycle, 75 % de FCréserve, 30–35 min/séance, 3 fois/sem, 24–26 sem

Marche et équilibre

B

Lee et al. [75]

Marche, 24 sem

Équilibre

A

Miu et al. [99]

Tapis roulant, ergocycle et ergomètre des bras 45–60 min/séance, 2 fois/sem, 12 sem

SF-12

A

Marche sur tapis roulant, 50–95 % ou 70–75 % de FCmax 38 min ou 47/séance, 3 fois/sem, 12 sem

MacNew global score

A

Kemoun et al. [94] Tsai et al. [95]

Buchner et al. [96]

Wisloff et al. [98]

Revue de la littérature

CARDIOLOGIE

APTE : activité physique de type endurance ; A : effet significatif en faveur de l'APTE ; B : effet non-significative de l'APTE ; VO2max : consommation maximale de l'oxygène ; FC : fréquence cardiaque ; RM : répétition maximale ; TM6 : test de marche de 6 minutes ; TUG : time up and go ; SF : Short Form Health Survey ; HRQoL : health-related quality of life ; sec : seconde ; sem : semaine.

tome 46 > n89 > septembre 2017

La maladie coronarienne L'effet sur la maladie coronarienne résulte de l'amélioration de la circulation coronaire et dans les fibres myocardiques. Des mécanismes complémentaires, tels que la stabilisation de la plaque d'athérome (voir régression partielle) et la vasodilatation de la microcirculation myocardique sont incriminés. L'APTE est maintenant reconnue comme un bon moyen de prévention [36]. Seules 4 études se sont intéressées spécifiquement aux personnes de 70 ans ou plus (tableau I) mais apportent des résultats concordants [27,37–39]. Dans une cohorte de seniors  80 ans suivis sur 15 ans, une APTE  2/semaine diminuait les événements coronariens chez les sujets sains et chez les coronariens [37]. Le Honolulu Heart Program confirmait cet effet de prévention primaire dès une activité de faible intensité [27]. La survenue d'événements coronariens fatals ou non fatals était réduits de 20 % chez des marcheurs ( 1,5 miles/jour). En prévention secondaire ce bénéfice a été confirmé par 2 essais randomisés [38,39].

La maladie cérébrovasculaire Les effets sur la santé cérébrovasculaire s'expliquent par le meilleur contrôle des facteurs de risque, l'amélioration fonctionnelle, des capacités d'endurances et de la santé psychique. L'APTE a également une action via les facteurs de croissance

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rapportaient des résultats concordants [21–35]. Dans la Jerusalem Longitudinal Cohort Study [21], comparativement à celle observée chez des sédentaires, une réduction de la mortalité  70 ans (27,2 vs.15,2 % ; p < 0,001),  78 ans (40,8 vs. 26,1 % ; p < 0,001) et  85 ans (24,4 vs. 6,8 % ; p < 0,001) chez les pratiquants d'une APTE. Dans la Physician's Health Study, l'espérance de vie à 20 ans d'un homme actif de 72 ans se voyait être augmentée par rapport à celle d'un sédentaire (54,0 vs. 44,0 %) [23]. La pratique de la marche ou de la bicyclette  3  30 min/semaine réduisait la mortalité cardiovasculaire et globale [24]. Ces résultats soulèvent bien entendu la question de l'intensité optimale. Selon les auteurs, le bénéfice apparaît dès la pratique d'une APTE de faible intensité [26,27]. La relation « intensité-bénéfice » n'est cependant pas linéaire et continue et, pour certains, une intensité plus élevée n'apporte pas toujours de bénéfices supplémentaires [31]. Si l'intensité est importante, c'est surtout la dépense énergétique totale ou le volume d'AP (intensité  durée  périodicité) qui compte. Elle est mesurée en Metabolic Equivalent Task (1– 1,5 MET = sédentarité). Une relation « dose-réponse » linéaire inverse entre le volume d'AP et le taux de mortalité a été mesurée [32–35] et la pratique d'une APTE 5  30 min/semaine diminue plus le risque de mortalité globale et par maladie cardiovasculaire que 1  30 ou 1  60 min/semaine [34].

Revue de la littérature

W. Bouaziz, T. Vogel, E. Schmitt, G. Kaltenbach, B. Geny, P.O. Lang

neurogéniques [40]. Les 4 études identifiées rapportent toutes un bénéfice [41–43]. Dans une étude longitudinale, un entraînement intermittent sur 6 semaines favorisait la récupération des patients ayant eu un accident vasculaire cérébral (AVC) [41]. Il a été aussi mesuré une diminution des AVC silencieux [42]. Une relation « dose-effet » a été mesurée dans une étude transversale où une APTE d'intensité élevée ( 5 h/semaine) diminuait plus le risque d'AVC ischémiques qu'avec une intensité faible à modérée (< 5 h/semaine) [44].

Le métabolisme du glucose et le diabète de type 2 Un meilleur contrôle glycémique apparaît dès la première séance d'APTE. Une séance d'intensité modérée (45 min à 45 % de la VO2max) réduit l'incrément glycémique postprandial et cela par le recrutement des transporteurs musculaires du glucose (GLUT-4). L'effet sur la déplétion en glycogène, l'activation de l'AMP-activated protein kinase (AMP-k) et la réduction du stockage des lipides intramusculaires expliquent les effets à moyen et long termes de l'APTE [45]. Une sensibilisation à l'insuline est également observée avec le cumul des séances via une diminution de la masse grasse (MG) et une augmentation de la masse musculaire (MM) [46]. Une diminution de l'inflammation chronique de bas grade (« inflamm-aging ») a également été évoquée [47]. Chez les seniors, le bénéfice de l'APTE en prévention primaire du diabète a été analysé par 9 études [48–56] (tableau I). Il a été montré une diminution de l'insulinémie à jeun ( 31,2 % ; p = 0,017) et une augmentation de la sensibilité à l'insuline après un test d'hyperglycémie orale (OGTT) (31,7 % ; p = 0,018) [48]. Des résultats similaires ont été observés après 24 semaines d'APTE sur l'insulinémie après OGTT (16,0 %, p < 0,05) [49] et après 64 sessions d'APTE d'intensité modérée en comparaison à des séances de stretching et de yoga [50]. Douze semaines d'APTE n'avaient cependant pas d'effet sur l'hémoglobine glyquée (HbA1c) et la glycémie à jeun [51]. Le niveau d'intensité semble jouer un rôle important. Une diminution plus importante de la résistance à l'insuline était mesurée chez des femmes après un clamp euglycémique hyperinsulinémique et une APTE d'intensité élevée ( 21,0 % ; p = 0,02) en comparaison à une intensité modérée ( 16,0 % ; p = 0,17) [52]. Cette relation n'est cependant pas continue et un effet plafond existe car un allongement de la durée d'entraînement ou une intensité plus élevée n'apportaient pas d'amélioration supplémentaire [45].

Le profil lipidique

800

Les modifications de la composition plasmatique en lipides au cours du vieillissement exposent les seniors aux complications cardio-, neurovasculaires et métaboliques [57]. L'augmentation des taux de triglycérides (TG), du cholestérol total (CT), du low density lipoproteine-cholesterol (LDL-C) et la diminution du (high density lipoproteine-cholesterol [HDL-C]) conduit à un profile lipidique défavorable pour la santé [58] que l'APTE pourrait corriger [59].

Huit études se sont penchées sur la question [48,49,51,60–64] (tableau I). Si 3 n'ont rapporté aucune amélioration significative [49,51,60], la baisse du LDL-C et des TG et l'augmentation du HDL-C était similaire dans les 5 autres [48,61–64]. Comparativement aux contrôles, une APTE de courte durée chez des femmes améliorait le taux de TG ( 38,6 vs. 26,5 % ; p < 0,009), de HDL-C (25,0 vs. 7,6 % ; p < 0,009) et le CT/ HDL-C ( 14,5 vs. 10,8 % ; p < 0,001) [62]. Si on considère l'incidence des évènements cardio- et neurovasculaires, même une minime optimisation du profil lipidique doit être considérée dans une stratégie de réduction du risque absolu [59] surtout lorsque l'on considère les bénéfices cumulés de l'APTE sur les autres facteurs de risque.

La composition corporelle Les modifications de la composition corporelle lors du vieillissement favorisent l'augmentation de la MG et une réduction de MM [65,66] qui peut survenir sans modification de la masse corporelle totale (MCT) et de l'indice de masse corporelle (IMC) [67]. Plusieurs études ont montré un bénéfice de l'APTE sur la qualité de la composition corporelle. Chez les seniors, 7 études ont été retrouvées [48,49,51,68–71] avec des résultats variables selon les paramètres étudiés (tableau I). Evans et al. rapportaient une diminution de la MCT ( 2,7 % ; p = 0,025), de la MG (11,0 % ; p = 0,003) et du pourcentage de MG (9,0 % ; p = 0,007), sans impact sur la MM chez des seniors en bonne santé [48]. D'autres rapportaient une diminution de l'IMC (0,4 % ; p = 0,03) et du tour de taille (0,8 % ; p = 0,02) [51], ainsi que des modifications de la composition corporelle sans modification de la MCT témoignant du remplacement de la MG par la MM [69,70]. Sial et al. ont mesuré une augmentation de la MM (2,0 % ; p < 0,05) [70].

La tension artérielle La sédentarité est considérée comme un facteur de risque d'HTA et l'ensemble des données concordent pour un bénéfice de l'APTE sur le contrôle des valeurs de tension artérielle (TA) [2]. Cela ne résulte d'une combinaison de facteurs tels qu'une modification de la fonction endothéliale et une modulation neuro-hormonale [72]. Chez les seniors, les études sont cependant de petite taille et apportent des résultats divergents (tableau I). Dans une étude non randomisée chez des hypertendus, l'APTE diminuait la TA systolique (TAS), diastolique (TAD) et moyenne (TAM) de 10,8, 11,4 et 11,5 % respectivement (p < 0,01) [73]. Des résultats similaires étaient observés chez des non-hypertendus après 4 mois de marche à 50–70 % de la FCréserve [74]. Certains n'ont rapporté qu'un effet sur la TAS, la TAD ou la TAM [75–77] et d'autres aucun [51,54,55,78]. Cependant, même si l'effet est parfois infime, une diminution de 3 mmHg est associée à une diminution du risque d'AVC de 8– 14 %, de morbidité cardiaque de 5–9 % et de mortalité globale de 4 % [72].

tome 46 > n89 > septembre 2017

Le niveau de performance cardiorespiratoire maximal est un marqueur de l'état de santé général, du niveau de capacité fonctionnelle et de la survie [2]. Une VO2max < 15–18 mL/kg/ min compromet significativement la fonctionnalité des seniors et qui a été retenu par l'US Social Security Administration comme le seuil (femme-homme) de perte d'indépendance fonctionnelle [79]. Le bénéfice de l'APTE sur la VO2max des seniors est bien démontré. Dans une revue systématique, sur les 19 études incluses, 18 rapportaient une amélioration significative [80]. Des résultats similaires sur la VO2max ont été rapportés par d'autres [48,50] et notamment chez des personnes très âgées [76]. Dans un essai randomisé, l'APTE apportait des bénéfices chez des insuffisants cardiaques (11,0 vs. 1,4 % ; p < 0,0001) [78] (tableau II).

La force musculaire Dès 50 ans, une réduction de la MM est observée pour atteindre un déficit de 25 % à 65 ans. Cela résulte d'une perte des fibres de types II sollicitées lors des exercices intenses et rapides. Les fibres de type I, sollicitées lors des activités aérobies, sont par contre préservées [66]. Ces modifications en rapport avec une réduction de la capillarisation et des activités enzymatiques musculaires [81] sont potentiellement réversibles avec l'APTE [82,83]. Sur 11 études qui ont analysé cela chez les seniors [60,68–70,74,84–89] (tableau II), 8 rapportent des résultats positifs [60,68,69,85–89]. Un programme sur ergocycle de 12 semaines chez des femmes âgées augmentait la puissance (55,0 %) et la force isométrique maximale de l'extenseur du genou (31,0 %), la puissance (12,0 %) et la force du quadriceps (20,0 %), et le volume du quadriceps (12,0 %) (p < 0,05) [68]. Ces résultats étaient confirmés lors d'un programme conduit chez des sédentaires en bonne santé dans un essai randomisé [87]. Chez des patients avec une gonarthrose un programme d'APTE diminuait le temps mis pour se lever cinq fois d'une chaise ( 18,0 % ; p < 0,0001) [88] et une augmentation de 33,0 % de la force des bras et un gain de 50,0 % (p < 0,05) du nombre de répétitions au test du lever de chaise enchaîné sur 30 secondes après 48 séances d'APTE [60]. Chez des patients avec une BPCO, le groupe entraîné avait une amélioration significative de la force musculaire tant aux membres supérieurs (30,0 vs. 2,0 %) qu'inférieurs (27,0 vs. 3,5 %) [89].

Les capacités fonctionnelles Le niveau des performances fonctionnelles se dégrade au cours du vieillissement physiologique [66,90]. Cette dégradation est réversible sous l'effet d'une APTE qui apparaît dès lors comme un élément fondamental dans la prévention du déclin fonctionnel. Son impact chez personnes de 70 ans ou plus a été analysé par 9 études [60,75,89,91–96] (tableau II). Après une courte période d'entraînement à la marche était observé une amélioration de l'équilibre [92], ce qui était confirmé de façon

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contrôlée (vs. des sédentaires) après 6 mois de marche (durée d'appui unipodal yeux ouverts ; 134,0 % ; p < 0,05) [75]. Chez des patients déments, une étude randomisée rapportait une amélioration de la vitesse de marche (38,0 % vs. 17,0 % ; p < 0,01) et un allongement de la foulée (10,0 % vs. 14,0 % ; p < 0,01) après 45 séances de marche [94]. La distance parcourue au test de marche de 6 minutes était améliorée chez des patients arthrosiques du genou (9,0 % ; p < 0,0001) [89] ou avec une artériopathie occlusive périphérique [95].

La qualité de vie L'APTE régulière n'a pas uniquement des effets sur la santé physique mais également sur la santé psychique et mentale contribuant au bien-être et à la qualité de la vie [97]. Chez les seniors, l'effet sur la qualité de vie a été analysé par 5 études [78,89,95,98,99] (tableau II). Des études randomisées rapportaient l'amélioration de 5/8 items du SF-36 après 48 séances de marche sur tapis roulant [95] et des scores physique (31,0 % vs. 6,0 % ; p < 0,03) et émotionnel (32,0 % vs. 6,0 % ; p < 0,04) [78]. Un bénéfice sur la qualité de vie des seniors avec une BPCO était également mesuré [89].

Les bénéfices récemment identifiés Dans cette partie, les études randomisées contrôlées sont présentées dans le tableau III. Le descriptif des autres études est présenté dans les tableaux D et E (matériel supplémentaire en ligne).

Prévention des cancers Les évidences suggèrent que l'accumulation des séances d'APTE de haute intensité est associée à une réduction du risque de certains cancers [100]. Les principaux mécanismes seraient l'effet sur le poids, l'adiposité abdominale, la sensibilité à l'insuline, la régulation de certains facteurs de croissance et l'immunité cellulaire et l'« inflamm-aging » [47,101]. Une étude cas-témoins s'est penchée sur la prévention primaire des cancers chez les seniors [102]. Elle retrouvait une diminution de l'incidence du cancer de la prostate chez ceux qui pratiquaient une activité > 120 MET-heure (vs. < 40 MET-heure). En prévention secondaire, une étude pilote rapportait que la marche (5  30 min/semaine sur 6 semaines) diminuait de 19,0 % la fatigue, et de 10,0 et 23,0 % les douleurs et raideurs articulaires en cas de cancer du sein [103]. Dans le cancer du côlon, 150 min/semaine amélioraient de la qualité de vie [104,105]. Cet effet était aussi observé dans cancer de la vessie [106]. Dans des études de cohorte, une amélioration de la survie des patients avec un cancer du côlon était rapportée [107] ainsi qu'une relation dose-réponse inverse et le risque de mortalité par cancer [108].

Les performances cognitives Plus on pratique une activité physique, moins on serait à risque de développer une maladie d'Alzheimer [109]. Cet effet protecteur serait lié au meilleur contrôle des facteurs de risque

801

Les performances cardiorespiratoires

CARDIOLOGIE

Revue de la littérature

Bénéfices de l'activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

Revue de la littérature

W. Bouaziz, T. Vogel, E. Schmitt, G. Kaltenbach, B. Geny, P.O. Lang

TABLEAU III Présentations des études randomisées contrôlées ayant analysé l'impact de l'APTE chez les seniors de 70 ans ou plus sur la santé neurologique (performances cognitives) Étude

Type du protocole

Critère de jugement

Résultats

Hiyama et al. [93]

Marche > 3000 pas par jour, 4 sem

TMT-A, TMT-B

A

Kemoun et al. [94]

Marche, 60–70 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 15 sem

Rapid Evaluation of Cognitive Functions Test

A

Miu et al. [99]

Tapis roulant, ergocycle et ergomètre des bras, 45–60 min/séance, 2 fois/sem, 12 sem

MMSE

B

Venturelli et al. [113]

Marche, 30 min/séance 4 fois/sem, 24 sem

MMSE

A

Scherder et al. [114]

Marche, 30 min/séance

Category Naming Test

A

3 fois/sem, 6 sem

TMT-A, TMT-B, VLMT

B

Fonction exécutive

A

Test cognitif global

B

Bossers et al. [116]

Baker et al. [118]

Eggermont et al. [117]

Albinet et al. [118]

Marche, 30 min, 9 sem

Mémoire verbale et visuelle

B

Tapis roulant, ergocycle, elliptique, 75–85 % de FCréserve

TMT B

A

45–60 min/séance, 4 fois/sem, 24 sem

Fluence verbale

B

Marche, 30 min/séance, 5 fois/sem, 6 sem

Fonction exécutive La mémoire, Plan cognitif total

B

WSCT

A

Marche, des circuits d'endurance et course progressive, 40–60 % de FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 12 sem

B

APTE : activité physique de type endurance ; A : effet significatif en faveur de l'APTE ; B : effet non-significative de l'APTE ; FC : fréquence cardiaque ; MMSE : Mini Mental State Examination ; TMT : Trails Making Test ; VLMT : Verbal Learning and Memory Test ; WCST : Wisconsin Card Sorting Test ; sem : semaine.

vasculaires, à un effet neurotrophique, à la diminution de l'« inflamm-aging », ainsi qu'au maintien des liens sociaux et la réduction du stress psychologique [47,110]. Les bénéfices de l'APTE sur les performances cognitives ont été investigués au travers de 12 études [93,94,99,111–119] (tableau III). La grande majorité des résultats concorde vers une amélioration des performances globales et spécifiques, et ce, malgré l'hétérogénéité des populations étudiées (maladie d'Alzheimer [111–113], à corps de Lewy diffus [114] ou apparentée [94,115], mild cognitive impairment de type amnésique [116]). Des résultats négatifs étaient également rapportés [99,117]. En prévention primaire, 3  60 min d'APTE/semaine sur 12 semaines (40–60 % du FCréserve) diminuait le nombre des erreurs au Wisconsin Card Sorting Test en comparaison à des exercices de stretching [118]. Avec un programme de marche sur 4 semaines, une amélioration de certaines fonctions exécutives était mesurée chez des sédentaires arthrosiques [93].

Les bénéfices à confirmer

802

Le bénéfice de l'APTE sur la densité minéralisation osseuse (DMO), les chutes et le risque de fracture est encore débattu [2]. Malgré l'absence d'études randomisées contrôlées, certains

suggèrent une relation en « U » entre intensité et risque de fracture, une augmentation des chutes lors de certaines activités pouvant aussi y contribuer. Dans cette partie, les études randomisées contrôlées sont présentées dans le tableau IV. Le détail des autres études est présenté dans le tableau F (matériel supplémentaire online).

La minéralisation osseuse L'AP contribue à augmenter la DMO via la contrainte mécanique qui stimule la formation osseuse. Ce phénomène apparaît rapidement sans s'altérer avec le vieillissement [120]. Peu d'études ont évalué l'effet de l'APTE chez les séniors et les résultats sont contradictoires [121–124] (tableau IV). La course à pieds à une intensité modérée est associée une DMO plus élevée que chez des sédentaires ainsi qu'une DMO à la hanche et au tiers distal du radius supérieure que chez des nageurs [123]. Une étude de cohorte retrouvait aussi une relation dose-réponse entre APTE et DMO au niveau du trochanter et du col fémoral chez des femmes âgées de 75 ans ou plus [124].

Les fractures La relation entre APTE et le risque de fracture est complexe et son évaluation rendue difficile chez les seniors car les facteurs

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Bénéfices de l'activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

TABLEAU IV Présentations des études randomisées contrôlées ayant analysé l'impact de l'APTE chez les seniors de 70 ans ou plus sur la densité minérale osseuse et le risque de chute Étude Marques et al. [121]

Type du protocole

Critère de jugement

Résultats

Jogging et danse, 50–85 % de la FCréserve, 60 min/séance, 3 fois/sem, 32 sem

Trochanter et hanche totale

B

Groupe actif vs. groupe sédentaire

DMO totale

B

Ergocycle, 75 % de FCréserve, 30–35 min/séance, 3 fois/sem, 24–26 sem

Risque de chute

A

Ringsberg et al. [122] Buchner et al. [96]

Revue de la littérature

CARDIOLOGIE

APTE : activité physique de type endurance ; A : effet significatif en faveur de l'APTE ; B : effet non-significative de l'APTE ; DMO : densité minérale osseuse ; FC : fréquence cardiaque ; sem : semaine.

Le risque de chute De nombreuses études ont montré un effet bénéfique de la pratique d'un entraînement de type multimodal sur le risque de chute [18,130]. À notre connaissance, seules 2 se sont intéressées exclusivement à l'APTE [96,112] avec des résultats positifs (tableau IV).

Implications pratiques Chez les seniors, afin d'obtenir les bénéfices qui ont été décrits, il est recommandé de pratiquer  150 min d'APTE d'intensité modérée/semaine ou  75 min à une intensité soutenue, ou une combinaison équivalente d'activité d'intensité modérée et soutenue [131]. L'APTE doit être pratiquée par périodes  10 min. Pour des bénéfices supplémentaires sur le plan de la santé, la durée de l'APTE d'intensité modérée devrait être augmentée à 300 min/semaine ou à 150 min/semaine pour l'intensité soutenue. Pour les personnes dont la mobilité est réduite, une activité physique visant à améliorer l'équilibre et à prévenir les chutes au moins 3 jours/semaine est conseillée ainsi que des exercices de renforcement des principaux groupes musculaires  2 jours/semaine. Pour ceux dont l'état de santé ne permet pas de respecter cela, rester aussi actifs physiquement que leurs capacités et leur état le leur permettent est la proposition.

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Si ces recommandations ne sont pas très différentes de celles destinées à l'adulte plus jeune, il est important de garder à l'esprit qu'il n'y a, a priori, pas de contre-indication à pratiquer une APTE pour autant qu'elle soit adaptée. Les activités physiques intégrées à la vie quotidienne (se déplacer à pied ou à vélo, activités ménagères, jardinage) constituent une base qui doit être complétée par des activités qui sollicitent l'endurance, la force et l'équilibre. Ainsi, au-delà des chiffres, il faut encourager les seniors à être ou à rester les plus actifs possible. Il est ainsi important de valoriser les petits changements tout en favorisant l'accumulation de périodes d'activité et d'expliquer de façon pratique à quoi correspond 30 min d'activité physique/jour. Chez les seniors, les barrières à la pratique d'une AP ont été très peu étudiés [132]. Si la crainte d'aggraver une pathologie est souvent évoquée, hors des phases d'exacerbation, aucune pathologie chronique ne contre-indique une activité d'intensité modérée [132]. Il est impératif d'adapter l'intensité et de faire au préalable un bilan de santé si une activité d'intensité élevée est prévue. Le défi reste finalement de développer et de promouvoir des programmes structurés et adaptés dans une société de plus en plus sédentaire [12]. Un modèle porteur est le programme « sportsanté sur ordonnance » impulsé par l'Agence régional de santé (ARS) d'Alsace et pérennisé et étendu à l'ensemble du territoire par le vote de l'Assemblée nationale le 10 avril 2015 [133].

Conclusion Cette revue systématique démontre que l'APTE est un déterminant important de la santé des seniors, et ce, quel que soit leur âge et état de santé. Sa promotion dans cette population doit s'inscrire dans la continuité des efforts entrepris chez les plus jeunes et un encouragement actif des seniors à participer aux programmes de réentraînement actuellement développés. En plus des bénéfices pour la santé, l'activité physique contribue aussi à rompre le cercle vicieux qui lie la sédentarité et l'incidence des maladies chroniques, l'ensemble contribuant à un vieillissement de qualité. Déclaration de liens d'intérêts : les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d'intérêts.

803

de risque de chute et de fracture sont souvent multiples et intriqués (troubles de la marche, de l'équilibre, diminution du temps de réaction, déficits visuels et cognitifs, diminution de la force musculaire, sarcopénie, polypharmacie) [125–129]. Plusieurs études de cohortes prospectives ont montré que l'APTE diminuait le risque de fracture [125]. Chez des femmes pratiquant une activité d'intensité modérée et élevée le risque de fracture de hanche et vertébrale diminuait respectivement de 42 et 33 % [126]. Même pratiqué de façon récente, l'APTE serait bénéfique chez des seniors qui s'exerceraient au moins 3 h/ semaine [127]. Une étude longitudinale n'a pas retrouvé de bénéfice sur les fractures de l'extrémité supérieure du fémur et du poignet [128].

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Revue de la littérature

W. Bouaziz, T. Vogel, E. Schmitt, G. Kaltenbach, B. Geny, P.O. Lang

Matériel complémentaire Le matériel complémentaire accompagnant la version en ligne de cet article est disponible sur http:// www.sciencedirect.com et http://dx.doi.org/10.1016/j.lpm.2017.05.028.

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Bénéfices de l'activité physique en endurance chez les seniors âgés de 70 ans ou plus : une revue systématique

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