Biologie médicale et évolution des mentalités

Biologie médicale et évolution des mentalités

I~ditorial Biologie m~dicale et evolution des mentalites La biologie clinique a connu ces dix derni6res ann6es de s6rieux bouleversements. L'immunoa...

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I~ditorial

Biologie m~dicale et evolution des mentalites

La biologie clinique a connu ces dix derni6res ann6es de s6rieux bouleversements. L'immunoanalyse a acquis droit de cite et la biologie moleculaire, & travers la PCR (polymerase chain reaction), apparaft a tous comme une source de progres. La possibilit6 de detecter de tres faibles quantites d'un analyte a toujours 6te I'un des objectifs majeurs des biologistes et la faculte de denombrer quelques copies de sequences genomiques ne peut qu'exciter I'inter6t. En termes de concentrations molaires, cela signifie que nous allons quitter la zone ,, familiere ,, des picomoles (10-12 mol) pour atteindre en nombre de copies, un chiffre aussi bas que deux. R6cemment, deux nouveaux prefixes sont apparus, zepto et yocto, qui correspondent respectivement & 10 -21 et & 10 -24. Compte tenu de la valeur du nombre d'Avogadro, on voit qu'une molecule ,, vraie ,, est represent~e par 1,7 yoctomol. Ces nouvelles unites sont & I'interieur de I'intervalle de mesure de la PCR. Pour utiliser avec profit cette PCR, il semble indispensable d'acquerir une disposition d'esprit particuli~re, dans la mesure oQ I'amplification demandee & un 6quipement d'analyse implique d'accroftre une masse initiale d'un facteur pouvant depasser le million. La pratique de la PCR doit etre accompagnee de precautions liees & trois preoccupations importantes : - 6tre sQr que les quelques copies amplifi~es proviennent bien de I'echantillon et non d'une contamination. L'etape de pr6paration de I'echantillon est extr6mement critique. Un courant d'air dans une hotte & flux laminaire peut contaminer un prel6vement - n6gatif ~, & cause d'un aerosol form6 pendant le pipettage d'un echantillon voisin ; - apprecier le degre de recuperation des quelques fragments d ' a c i d e nucleique initialement presents. En effet, il peut y avoir perte Iors de la preparation ou degradation & I'aide de nucleases apparues dans un r6actif & cause d'une contamination bact6rienne ; - s'assurer de la reproductibilite du r6sultat. II s'agit I& de ne pas travailler ,, en simple ~ sur les contr61es et les echantillons & analyser afin d'6viter au mieux une contamination due au hasard. Certains biologistes pourraient 6tre tent6s d'apprendre les techniques de PCR avant d'acqu6rir la ,, mentalit6 PCR ~ ; ils risquent de le faire a leurs frais. Par a i l l e u r s , I ' i n t r o d u c t i o n de la PCR dans un l a b o r a t o i r e doit ~tre accompagnee de la mise en place de procedures strictes pour le contr61e permanent de la qualite des analyses. L& aussi, un ,, reflexe PCR ~ doit permettre de developper des m~thodes adaptees et de mettre au point des echantillons de contr61e appropries. Le suivi de la sensibilite doit utiliser des contrSles ,, positifs faibles ,~ et des contr61es n6gatifs constitues des seuls reactifs et d'echantillons correctement etiquet~s comme n6gatifs. Ces exigences ne doivent pas rebuter les biologistes decides a employer une t e c h n i q u e analytique qui represente un progr~s decisif. ,/k c6te d'autres techniques de biologie moleculaire qui ne manqueront pas d'apparaTtre, la PCR est en passe d'entrer de plain-pied dans I'arsenal diagnostique des laboratoires de biologie clinique. Pr J Ingrand R 6 d a c t e u r en chef

PS. Je voudrais signaler deux articles abordant en detail I'arnplification in vitro des s6quences nucl6iques, r6dig6s par M Bogard (IBS, vol 9, n°2 et n°3).