Campagne de vaccination ROR en France

Campagne de vaccination ROR en France

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F

ACTUALITE

campagne de vaccination ROR en France a vaccination a constitud un pas de gdant vers la makrise de maladies autrefois considdrdes comme des fldaux. Ainsi la ddcouverte des premiers vaccins demeure-t-elle perque comme une victoire extraordinaire sur la fatalitd de maladies ddvastatrices telles que la variole, la tuberculose, la polyomidlite et la diphtdrie. Pasteur, dont on cdl~bre cette annde le centenaire de la mort et qui a mis au point le vaccin contre la rage, reste encore aujourd'hui une des figures embldmatiques de l'histoire de la m~decine. Actuellement, les vaccins peuvent prdvenir certaines infections bactdriennes (diphtdrie, coqueluche, tuberculose, tdtanos, etc) et virales (hdpatite B, grippe, polyomidlite, rougeole, oreillons, rubdole, rage), mais les maladies parasitaires y dchappent. Rdcemment, la recherche a permis d'adjoindre aux premieres ddcouvertes d'autres types de vaccins importants en termes de santd publique (grippe...) tout en facilitant leur utilisation : association de plusieurs vaccins (ROR), injection simultande mais en des sites diffdrents, diminution des effets secondaires et meilleure toldrance. Le principe de la vaccination est de confdrer une immunitd active et spdci~]que contre une maladie ddterminde (ou plusieurs dans le cas du ROR). Le vaccin inocule un agent pathog~ne attdnud ou inactivd de cette maladie qui permet de protdger l'organisme (vaccination prdventive ou prdvaccination) ou de combattre une maladie en dvolution en augmentant la rdsistance de l'organisme (vaccination curative ou curovaccination). Le bien-fond~ de la vaccination sur le plan mddical est incontestable. L'dradication de la variole, dont le vaccin a dtd 438

mis au point au XVIIIe si~cle, en fut le premier exemple. En outre, il n'existe aujourd'hui pratiquement aucun mddicament capable de lutter efficacement contre des infections virales telles que la rougeole, les oreillons, la rub~ole, la grippe ou l'hdpatite B. La vaccination reste la seule arme pour prdvenir ces maladies en dvitant la multiplication du virus dans l'organisme.

l a vaccination ROR

aujourd'hui

Les 4 anndes de sensibilisation ~ grand public ~ ont fait passer le taux de vaccination des nourrissons de 12 ~ 24 mois de 53% ~t 78% en 1993. -

Le vaccin R O R est connu de 83% des parents ayant des enfant ~tg~s de 1 -

2 ans.

- Les parents adherent largement ~ila vaccination R O R puisque pros de 8 sur 10 ont ddjfi fait vacciner leur enfant, et 73% de ceux qui ne l'ont pas encore fait disent en avoir l'intention. O n assiste fi une diminution notable de la frdquence de ces maladies et de leurs complications. -

le taux de couverture vaccinale stagne L'objectif des campagnes de promotion de la vaccination R O R qui se sont ddrouldes ces derni~res anndes dtait d'dtendre la couverture vaccinale de la rougeole, des oreillons et de la rubdole (ROR) chez les jeunes enfants. Les rdsultats obtenus peuvent ~tre considdrds comme encourageants.

Mais il reste des efforts importants ~i ddvelopper : s'il apparak que la couverture vaccinale au 24 e mois a r~guli~rement progressd, elle tend ~i stagner depuis 1993 ~ un taux qui laisse circuler le virus et expose la population non vaccinde ~t des contaminations d'autant plus dangereuses qu'elles surviendront ~tl'~tge adulte. Une dose de ROR, ~i l'~ge de 11/13 ans, devrait ~tre prochainement

Tableau. Les grandes dates de la vaccination. 1796 1885 1888 1889 1892 1921 1923 1927 1935 1937 1955 1960 1962 1966 1976 1986 1992

vaccin antivariolique vaccm antirabique vaccin antitypho'idique vaccin antityphique vaccin anticholdrique vaccin BCG vacc,n antidiphtdrique vacon antitdtanique vaccm anticoquelucheux vaccin antigrippal vaccin antipoliomydlite vaccm antirougeoleux vaccm antirubdoleux vaccin antiourlien vaccin antih~patite B mise sur le marchd du vaccin trivalent ROR mise sur le march~ du vaccin antihdpatite A et du vaccin anti-Haemophilus influenzae B

Jenner Pasteur Widal Chantemesse/Widal Koch Calmette/Gudrin Gleeny/Ramon Descombey/Ramon Gardner Francis/Magill Salk/Ldpine Enders Weller/Neva/Parkmann Weibel/Buynach Maupas/Hillemann

JOURNAL DE PEDIATRIE ET DE PUERICULTURE n° 7 - 1995

ACTUALITEintroduite dans le calendrier des vaccinations.

la rougeole Maladie infectieuse tr~s contagieuse (contagion directe par voie adrienne), la rougeole se caractdrise par une incubation de 10 jours avant l'apparition des sympt6mes : fi~vre dlevde, toux, larmoiement et &uption cutande sur l'ensemble du corps. Avant l'introduction du triple vaccin, l'incidence annuelle de la rougeole &ait &alu& ~ 460 000 cas, provoquant 100 encdphalites, 25 leucoencdphalites et 30 dd&s par an. Aujourd'hui, on peut constater une baisse du nombre de cas et une diminution des complications lides fi la contraction de la maladie. Cependant, le virus reste encore l'origine de 10 ~i 30 ddc~s par an. Les complications dventuelles dues ~tla contraction de la rougeole en font une maladle dont les dangers demeurent rdels : bronchopneumonie, otite, encdphalite sont autant de complications que la vaccination permet d'dviter. Hormis ces risques, le virus de la rougeole demeure particuli~rement dprouvant pour l'enrant : hospitalisation, absence scolaire (en moyenne 15 ~t20 jours). 44 000 cas ont dtd recensds en 1994. Grace ~ila vaccination, ce nombre diminue rdguli~rement : il &ait de 545 000 en 1987, de 400 000 en 1988 et de 75 000 en 1993. I1 faut noter que dans d'autres pays d'Europe, comme la Finlande ou le Danemark, la maladie est proche de l'dlimination.

les oreillons La contraction du virus ourlien (contagion directe par voie adrienne) entralne l'infection et l'inflammation des glandes parotides situdes sous les oreilles. Apr~s une pdriode d'incubation de 18 ~i 22 jours, la durde de la maladie (hors complications) est de 5 ~i 6 jours. Gr~tce ~t la vaccination, le nombre de cas de mdningites ourliennes a diminud consid&ablement. Les oreillons comportent des risques sdv~res : en particulier des complications nerveuses (mdningites, mdningoenc& phalites). Des cas de surditd et de pancrdatite peuvent dgalement se d&larer.

J O U R N A L DE P~'DIATRIE ET DE PUERICULTURE n ° 7' - 1995

Les suites de cette maladie peuvent &re particuli~rement dangereuses pour les garcons atteints apr~s la pubertd : en cas d'orchite (atteinte des glandes gdnitales), les oreillons peuvent entralner une atrophie testiculaire unilat&ale. La derni~re dpiddmie date de 1987, annde off l'on a recensd 500 000 cas. En 1992, on ddnombrait 137 000 cas, en 1993, 85 000, en 1994, 54 000, soit 31 000 cas de moins en 1 an. I1 apparalt que les 5-9 ans sont plus particuli~rement touchds avec 40% des cas.

nale de l'assurance-maladie des travailleurs salarids (CNAMTS) et le Comitd frangais d'dducation pour la santd (CFES) chargd de la conception et de la raise en place de cette campagne.

la rub~ole

de rdpondre ~t un imp&atif de santd publique : atteindre un taux de couverture vaccinale sup&ieur ~t 95% pour les nourrissons de 12 ~t 24 mois selon les objectifs fixds par I'OMS permettant, ~i terme, l'&adication des trois maladies.

Maladie infectieuse, contagieuse et dpiddmique, la rubdole se caractdrise par une &uption qui rappelle celle de la rougeole et de la scarlatine. Elle passe souvent inapergue de par sa durde limitde et ses sympt6mes peu d&eloppds. On constate une baisse rdguliSre du nombre de cas de rubdole ~i partir de 1984 et une stabilisation depuis 1989, ainsi qu'une diminution franche et rdguli~re du nombre de rubdoles congdnitales malformatives. Chaque annde, on ddnombre cependant 20 cas d'interruption thdrapeutique de grossesse pour rubdole. En effet, lorsqu'elle survient chez la femme enceinte non immunisde, elle peut provoquer un avortement ou des malformations du foetus : malformations congdnitales cardiaques, oculaires (cataracte, cdcitd) ou auditives (surditd) mais aussi, neurologiques, telles que des ddficiences mentales. Seule une vaccination avant la grossesse permet de pr&enir la maladie. En 1993, on ddnombrait encore 78 cas d'infections rubdoleuses pendant la grossesse, dont neuf rubdoles congdnitales. Les cas d'interruption th&apeutique de grossesse pour rubdole ont connu un net fldchissement (16 cas en 1993 contre 100 en 1987). I1 subsiste deux ~icinq cas de rubdoles congdnitales malformatives chaque annde depuis 1988.

la campagne ROR 1995 La campagne de vaccination R O R 1995 s'inscrit dans la continuitd des actions men&s depuis 1990 par trois partenaires : le minist~re de la Santd publique et de l'Assurance-maladie, la Caisse natio-

syst~matiser la vaccination ROR : un objectif majeur de sant~ publique La campagne R O R 1995 rdpond ~ldeux imp&atifs. - Augmenter le taux de couverture vaccinale. La campagne R O R a pour objet

- L u r e r contre lesfreim a la vaccination. La campagne 1995 d&eloppe une

action d'information et de sensibilisation susceptible de lever les principaux obstacles au rdflexe vaccinal : die s'appule fortement sur une action de communication en direction des mddecins. Portant sur la vaccination en gdndral, et sur la vaccination R O R en particulier, elle vise ?i la lois ~i les informer et ~ en faire des acteurs actifs de la campagne en valorisant leur r61e de prescripteurs.

le concept : alerter le public et faire progresser le concept du b~n~fice collectif de la vaccination Aujourd'hui, la vaccination R O R est consid&& ~ tort comme une vaccination de confort car la gravitd des trois maladies demeure largement sous-estimde. I1 n'y a pas de rdflexe vaccination suffisamment systdmatique. La campagne R O R lutte contre les prdjugds du public sur des maladies dites bdnignes en montrant que certaines peuvent avoir des suites beaucoup plus dangereuses qu'on ne le pense et en avan~ant l'idde qu'il est possible ~i terme d'dliminer ces maladies.

les cibles Sensibiliser et informer les parents de jeunes enfants et les mddecins. S'appuyer sur lespublics rdais.

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ACTUALITE

Pressef~minine parentale et presse magazine rdgionale : en-

Dans la perspective des objectifs f~:ds, la campagne R O R 1995 s'attache ~ conforter dans ]eur ddmarche de vaccination les publics acquis ~t la vaccination R O R et ~ mettre en place une action sp&ifique d'information et de sensibilisation ~t destination des publics plus r&icents.

cartage.

une campagne hors rn6dio Un d~pliant grand public (1,5 million d'exemplaires) destind ~i la m~re de famille et aux publics relais (pharmacies, centres de P M I , r~seaux d'~ducation pour la santd). I1 a pour objectif d'inciter fi la vaccination systdmatique partir de 12 mois en informant sur les maladies et les risques de complications. Le calendrier vaccinal joint permettra aux m~res de famille de rdpdrer les dates importantes de vaccination de leur enfant et les rappels ~t ne pas oublier.

les parents de tr~s jeunes enfants La vaccination associ~e R O R est vivement recommandde fi partir de 12 mois : la m~re apparait donc comme un acteur essentiel dans la ddmarche de vaccination. La campagne R O R 1995 s'adresse donc tout particuli~rement celle-ci pour crder les conditions d'une vaccination syst~matique.

La Lettre scientifique aux mddecins (100 000 exemplai-

les m6decins Conseiller, prescripteur, vaccinateur, le mddecin demeure l e , passage obligd ~ de l'acte vaccinal. La campagne 1995 en fait un acteur &ntral en mettant ~ sa disposition une information spdcifique et en valorisant son r61e et son conseil aupr~s des autres publics.

les publics relais Les pharmaciens, les professionnels paramddicaux et les services de protection materndle et infantile (PMI), ainsi que les r4seaux d'6ducation pour la santd et les caisses d'assurances-maladie, permettront de relayer la campagne et de rdpondre aux objectifs fix&.

le message : ,( rougeole, oreillons, rub~ole : 1 vaccin, 3 maladies de mains )) Le message de la campagne 1995 est volontairement direct et informatif : il s'agit de mobiliser la m~re de famille sur un objectifimportant de santd publique. La signature commune de la campagne

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vaccination, <
les principaux v~hicules de la carnpagne une

campagne rn6dia

Tdldvision : un film sera diffusd ~ la tdl& vision mettant en sc~ne la journde d'une m~re et de son enfant. Le spot montre comment, tous les jours, une m~re protSge son enfant des dangers de la vie (le froid, la circulation...), lui apporte tout ce dont il a besoin (nourriture, affection). Une voix offfdminine alerte cette m~re sur des dangers qu'elle ne soupqonnait pas : les maladies trop souvent considdrdes comme bdnignes et dont les complications peuvent s'avdrer graves. Radio : une s&ie de chroniques santd sur le th~me de la vaccination seront ~tla disposition des 600 radios locales fran~aises. Elles pourront faire l'objet d'une diffusion quotidienne.

res) : ce document d'information tMmatique a pour objectif de r@ondre aux interrogations des m d d e c i n s , de prdconiser un comportement prescripteur et de d&elopper des informations pr&ises sur le R O R notamment. Le Guide des vaccinations (75 000 exemplaires) : destind aux mddecins, ce guide rdactualisd en 1995 sera l'outil de rdf&ence. II peut ~tre demandd par tout mddecin. Lesforums scientifiques r~gionaux : ces rdunions s'adressent principalement aux mddecins gdndralistes et aux pddiatres. Organis& par les trois partenaires de la campagne ~i Marseille, Lyon et Toulouse, les forums rdgionaux permettront aux professionnels concernds de se rencontrer et de ddbattre sur le th~me des vaccinations (donndes scientifiques les plus rdcentes, meilleurs moyens d'am& liorer la couverture vaccinale, mode de collaboration entre les partenaires...). Les forums se d&ouleront ~t partir de novembre 1995.

Sources : Barom~tre santd 1993/1994 rdalisd parle CFES, le CNAMTS et le ministate des Affaires sociales, de la Santd et de la Ville (DGS) et Guide des vaccinations 1994.

JOURNAL DE PEDIATRIE El" DE PUERICULTURE n ° 7 - 1995