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Colloque Adelf-Emois / Revue d’Épidémiologie et de Santé Publique 64S (2016) S5–S27
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Cancer du sein chez l’homme en France S. Dabakuyo-Yonli a,∗ , J. Cottenet b,c , A.-S. Mariet b,c , P. Arveux d , C. Quantin b,c,e,f a Centre Georges-Fran¸ cois-Leclerc, 21000 Dijon, France b Service de biostatistique et d’informatique médicale (DIM), CHRU de Dijon, 21000 Dijon, France c Inserm UMR 1181 « Biostatistics, Biomathematics, Pharmacoepidemiology and Infectious Diseases » (B2PHI), université de Bourgogne Franche-Comté, 21000 Dijon, France d Registre des cancers du sein et des cancers gynécologiques de Côte d’Or, 21000 Dijon, France e Inserm, CIC 1432, Dijon, France f Clinical investigation center, clinical epidemiology/clinical trials unit, Dijon university hospital, Dijon, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (S. Dabakuyo-Yonli) Introduction En France, il n’existe pas de données décrivant les caractéristiques cliniques ainsi que les traitements des hommes atteints de cancer du sein. L’objectif de cette étude était de décrire les caractéristiques cliniques et les traitements des hommes atteints de cancer du sein en France entre 2007 et 2013 et identifiés grâce aux données du PMSI national. Méthodes Les cas de cancer du sein infiltrant chez l’homme entre 2007 et 2013 ont été identifiés grâce aux données du PMSI national. La prévalence par année a été calculée en faisant le rapport entre le nombre de cas prévalents par année et la population franc¸aise pour l’année correspondante. Les données cliniques : âge, la présence de métastase, de ganglions et de comorbidités ainsi que les traitements par chimiothérapie, au moment de la chirurgie et dans l’année suivant la chirurgie ont été décrits. Résultats Huit mille trois cent vingt et un hommes (8321) ayant un cancer du sein ont été identifiés. L’âge moyen était de 67 ans (DS = 13). Entre 2007 à 2013, la prévalence est passée de 5,9.10−5 à 4,6.10−5 . La chirurgie a été effectuée pour 42 % des patients. Au moment du séjour en chirurgie, 2 % des patients avaient un stade métastatique, 22 % avaient des ganglions et 38 % avaient des comorbidités, majoritairement des maladies hypertensives et du diabète. Un an après la chirurgie, 5 % des patients présentaient des métastases et 38 % des patients avaient été traités par chimiothérapie. Discussion/Conclusion Nos résultats ont permis de fournir des données sur la prévalence, ainsi que les caractéristiques cliniques et les traitements du cancer du sein chez l’homme en France. Comme beaucoup d’autres maladies rares « orphelines », le cancer du sein chez l’homme est une maladie peu étudiée. La rareté de la maladie rend difficile la réalisation des essais cliniques prospectifs randomisés. D’autres travaux sont nécessaires pour mieux connaître cette maladie dont l’incidence est en hausse. Mots clés Cancer du sein ; Hommes Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.01.080 J5
Repérage des pathologies prises en charge à partir du Sniiram : étude des départements d’outremer et comparaison à la métropole
A. Filipovic-Pierucci ∗ , P. Tuppin , A. Cuerq , S. Samson , P. Denis , A. Fagot-Campagna Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (A. Filipovic-Pierucci) Introduction La CnamTS a développé et mis à disposition des utilisateurs la cartographie des patients, un outil détectant dans le Sniiram 56 pathologies à partir du recours aux soins. Ces données pourraient permettre d’étudier la santé d’une population à l’échelle nationale ou d’un territoire. Cette approche est illustrée en dressant un panorama des pathologies prises en charge en outremer. Méthode Le Sniiram a permis de comparer en 2012 les assurés du Régime général de Guadeloupe (79 % de la population), Martinique (82 %), Guyane (76 %) et Réunion (75 %) à ceux de métropole (76 %), pour la prise en charge
de 56 pathologies repérées à l’aide d’algorithmes (diagnostics hospitaliers et d’ALD, médicaments traceurs). Des ratios standardisés par âge et sexe entre résidents ou non en outremer ont été calculés pour la morbidité et la mortalité (SMR). Résultats Les résidents de tous les départements (Guadeloupe, Martinique, Guyane, Réunion) avaient plus fréquemment une prise en charge pour AVC (SMR 1,18;1,14;1,97;1,48), diabète (1,92;1,68;1,86;2,26), dialyse (2,68;2,37;3,79;4,45), infection VIH (2,16;1,44;6,44; sauf Réunion 0,48), troubles psychotiques (2,02;1,66; sauf Guyane 0,68;1,24) mais moins fréquemment pour troubles de l’humeur (0,68;0,42;0,20;0,56), troubles addictifs (0,57;0,85;0,44; sauf Réunion 1,43) et consommaient moins fréquemment un traitement anxiolytique (0,44;0,30;0,43;0,58) et antidépresseur (0,34;0,27;0,26;0,36). En Guadeloupe et Martinique, les cancers de la prostate étaient plus fréquemment retrouvés (2,32;2,26) et les syndromes coronaires aigus moins fréquemment (0,65;0,49) contrairement à La Réunion (1,32). Discussion Ces résultats concordants avec les connaissances épidémiologiques illustrent l’intérêt des algorithmes repérant les pathologies dans le Sniiram, malgré les limites de l’utilisation du recours aux soins comme proxy de l’état de santé qui génère des biais. L’exemple présenté ici montre une situation différente entre les quatre DOM et la métropole, mais contrastée entre DOM. Une stratégie de santé publique spécifique est justifiée, qui doit prendre en compte les contextes locaux de chaque DOM. Les données du Sniiram peuvent contribuer à assurer une meilleure adéquation entre les connaissances et l’action de santé publique au niveau national et régional. Mots clés Inégalités territoriales de santé ; Sniiram ; Algorithme de repérage des pathologies Déclaration de liens d’intérêts d’intérêts.
Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens
http://dx.doi.org/10.1016/j.respe.2016.01.081 J6
Prise en charge des patients atteints de sclérose en plaques en France en 2013–Consommations de soins et montants remboursés par l’Assurance maladie D. Lefeuvre a , J. Rudant a,∗ , S. Foulon b,c , A. Weill a , F. Alla a Caisse nationale d’assurance maladie des travailleurs salariés, Paris, France b CESP, Inserm, université Paris-Sud, UVSQ, université Paris-Saclay, Paris, France c Service de biostatistique et d’épidémiologie, Gustave Roussy, Villejuif, France ∗ Auteur correspondant. Adresse e-mail :
[email protected] (J. Rudant)
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Introduction La sclérose en plaques (SEP) est une maladie chronique invalidante nécessitant une prise en charge multidisciplinaire importante. L’objectif de cette étude était de décrire les consommations de soins et les montants remboursés par l’Assurance maladie des personnes atteintes de SEP. Méthodes Les consommations de soins en 2013 des personnes atteintes de SEP au 31 décembre 2012 et affiliées au régime général, ont été décrites à partir des données du Sniiram et du PMSI. L’identification des cas s’est faite sur la base des ALD et/ou des hospitalisations et/ou des invalidités pour SEP (code CIM10 = G35) et/ou des délivrances d’un traitement de fond spécifique de la SEP. Les montants remboursés par l’Assurance maladie en 2013 ont ensuite été comparés aux montants de 2004 rapportés dans une précédente publication de la CnamTS (patients en ALD). Résultats L’analyse a porté sur 90 288 personnes du régime général, y compris sections locales mutualistes. Les traitements de fond étaient délivrés à 38 % des personnes en 2013 (interféron bêta : 21 %, acétate de glatiramère : 9 %, fingolimod : 5 %, natalizumab : 5 %). L’hospitalisation concernait 45 % des personnes, dont 22 % ont été hospitalisées au moins une nuit. La SEP était le diagnostic principal ou le diagnostic relié pour 61 % des séjours (73 % des séjours en considérant aussi les diagnostics associés). Un patient sur deux a consulté un neurologue en 2013, en libéral ou en consultation externe (recommandation HAS : consultation annuelle). Vingt et un pourcent (21 %) des patients étaient en invalidité en 2013 et 15 % ont eu un arrêt de travail. Au total, en extrapolant les coûts à l’ensemble des régimes, le montant total remboursé par l’Assurance