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et le TMZ a été choisi par analogie avec les autres carcinomes neuro-endocrines (notamment pancréatiques), où son efficacité a été démontrée, avec des taux de réponse allant jusqu’à 70 %. La régression tumorale observée cliniquement semble en rapport avec un effet thérapeutique du TMZ ; toutefois on ne peut exclure formellement une régression spontanée ou un simple phénomène inflammatoire. La place du TMZ mériterait d’être évaluée en néoadjuvant dans les formes localement avancées. Sa tolérance est en effet souvent meilleure que celle des polychimiothérapies intraveineuses, notamment chez le sujet âgé, et notre observation suggère son efficacité. Conclusion Le TMZ peut être efficace en néoadjuvant dans le CCM ; toutefois, il doit être évalué sur une plus grande série afin de préciser une possible place dans l’arsenal thérapeutique. Mots clés Carcinome de Merkel ; Témozolomide ; Traitement Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
de l’ADN amplifié et fixation d’adaptateurs, avant séquenc ¸age par polymérisation. Les résultats sont obtenus sous formes de dizaine de millions de séquences appelées « reads » dont les extrémités peuvent être chevauchantes et qui permettent de reconstituer les génomes entiers de pathogènes. L’analyse bio-informatique est une étape cruciale afin d’identifier les séquences obtenues et de les assigner à un microorganisme précis, par comparaison aux banques de données internationales telles que GenBank. Conclusion Le DFS n’est donc pas dû à un papillomavirus d’après les résultats d’une technique puissante de détection de pathogènes sans a priori, mais cette approche en médecine humaine et vétérinaire comparative peut apporter un éclairage nouveau sur la physiopathologie et la thérapeutique en médecine humaine. Mots clés Dermatofibrosacome ; Métagénomique ; Sarcoïdes cutanées équins Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts.
夽 Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf.
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.224 P053
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Carcinome basocellulaire localement avancé traité par radio-chimiothérapie concomitante夽
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La transdisciplinarité extrême au service de la dermatologie ? Thanh 1,2,3,∗ ,
Foulongne 2,4 ,
Guillot 1,2 ,
Pérot 5 ,
A. Du V. B. P. O. Dereure 1,2 , M. Eloit 3 1 Dermatologie, CHU, université de Montpellier, France 2 Unité Inserm 1058, université de Montpellier, France 3 Laboratoire découverte de pathogènes, institut Pasteur, unité 1117 biologie des infections, Paris, France 4 Laboratoire de virologie, CHU, université de Montpellier, France 5 Institut Pasteur, unité 1117 biologie des infections, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le dermatofibrosarcome de Darier-Ferrand (DFS) est une prolifération fibrohistiocytaire hypodermique, CD34 et vimentine+, facteur XIIIa, protéine S-100, actine muscle lisse et desmine−. Cette tumeur rare mais non exceptionnelle, à agressivité locale essentiellement (< 5 % de dissémination métastatique), est liée à une anomalie chromosomique somatique intratumorale aboutissant à un transcrit de fusion entre PDGF et COL1A1, qui participe à la croissance tumorale en activant continuellement le récepteur du PDGF. Les sarcoïdes cutanées du cheval (SCC) sont des lésions de morphologie et d’histopathologie analogues au DFS, sans anomalie chromosomique rapportée, mais l’imputabilité de l’oncoprotéine E5 du papillomavirus bovin (BPV 1 et 2) activant également le récepteur de PDGF a été établie. Par analogie, il paraissait intéressant de rechercher la présence d’un tel virus dans les DFS. Patients et méthodes Les échantillons congelés issus de 4 patients atteints de DFS étaient analysés par séquenc ¸age hautdébit. Résultats L’ADN de BPV2 était bien retrouvé dans l’échantillon contrôle de SCC viropositif (BPV2) mais pas dans les échantillons de DFS. Discussion Même infructueuse dans le cas des DFS et des SCC, cette approche de médecine comparative humaine/animale reste intéressante à l’ère des nouvelles techniques d’identification de pathogènes par séquenc ¸age haut-débit. En effet, la métagénomique microbienne désigne l’ensemble des analyses de tous les acides nucléiques des microorganismes présents dans un échantillon donné, en s’affranchissant de l’étape limitante de la culture. Elle suppose une amplification préalable de tous les génomes présents, grâce à un amorc ¸age non spécifique et à l’action d’une polymérase à ADN issue d’un phage (virus infectant uniquement les bactéries), capable d’un très haut rendement d’amplification de l’ADN. Une « librairie » d’ADN est enfin constituée par dénaturation
V. Braun ∗ , D. Mermin , A. Fauconneau , N. Ouhabrache , A. Pham-Ledard , M. Beylot-Barry Dermatologie, CHU de Bordeaux, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le traitement des carcinomes basocellulaires (CBC) est avant tout chirurgical. Cependant, certaines formes avancées y sont inaccessibles, de même qu’à la radiothérapie. Les inhibiteurs de hedgehog constituent alors une nouvelle option importante. Néanmoins, des situations de résistances primaires peuvent survenir et le choix thérapeutique est limité. L’association radio-chimiothérapie peut y avoir une place comme dans notre observation. Observations Un homme de 58 ans, éthylique, porteur d’un syndrome de Bazex et Dupré, consultait en 2011 pour de multiples CBC négligés du visage dont un ulcéré et infiltrant de la racine nasale s’étendant aux canthus internes. L’extension tumorale, après réunion de concertation pluridisciplinaire, faisait récuser chirurgie et radiothérapie, et l’indication d’un traitement par vismodegib était retenue. La progression des CBC se poursuivait dans un contexte d’observance médiocre. À 9 mois, le patient décidait l’arrêt du traitement et était perdu de vue. En janvier 2014, il était réadressé en urgence avec une progression majeure et destructrice avec envahissement osseux et orbitaire au scanner. Le vismodegib était repris 3 mois avec une bonne observance mais sans efficacité. Une radio-chimiothérapie concomitante était alors proposée : cisplatine hebdomadaire (40 mg/m2 ) et contacthérapie (46 Gy en 15 fractions). L’évolution clinique était rapidement favorable, mais devant la survenue à la 4e cure d’un sepsis sévère sur angiocholite avec insuffisance rénale, le traitement était remplacé par du carboplatine. À l’issue de 8 cures de sels de platine une rémission complète était obtenue sans récidive des zones traitées après 10 mois. Discussion La chirurgie et la radiothérapie exclusive n’avaient pas été retenues chez notre patient devant l’extension tumorale et le caractère multifocal de ses CBC, mais aussi du fait du contexte génétique pour lequel la radiothérapie est discutable. Le vismodegib trouvait ici son indication avec un taux de réponse attendu de 43 à 60 %. Cette efficacité est à nuancer avec les effets secondaires fréquents et l’existence de résistances le plus souvent secondaires ou primaires comme ici. Le traitement des CBC avancés par chimiothérapie est peu rapporté dans la littérature. De bons résultats sont rapportés avec le cisplatine entre 77 % et 83 % dans deux séries limitées en termes de nombre de patients (n = 46) et de recul
S528 (26 mois). Notre observation suggère son intérêt en association avec la radiothérapie de contact, ce qui n’a pas été rapporté jusqu’ici et qui mériterait d’être évalué en cas de résistance au vismodegib. Conclusion Les sels de platine, seuls ou associés à la radiothérapie, sont une option dans les CBC avancés en cas de résistance aux inhibiteurs de la voie hedgehog, chez des patients en bon état général. Mots clés Carcinome basocellulaire ; Chimiothérapie ; Radiothérapie Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽
Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf.
JDP 2015 d’antécédents de CBC, à des localisations autres que cervicofaciales et au caractère asymptomatique du CBC. Conclusion Nous rapportons une complication inhabituelle de CBC qui souligne le bénéfice apporté par le vismodégib dans des situations extrêmement évoluées, non opérables qui, dans ce cas, a probablement évité une évolution fatale. Mots clés Carcinome basocellulaire ; Méningoencéphalite ; Vismodegib Déclaration de liens d’intérêts Les auteurs déclarent ne pas avoir de liens d’intérêts. 夽 Iconographie disponible à l’adresse : http://www.em-consulte. com/pf/125/JDP2015iconographies.pdf.
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.226
http://dx.doi.org/10.1016/j.annder.2015.10.225 P055 P054
Une complication inhabituelle d’un carcinome basocellulaire夽 C. Capelle 1,∗ , C. Templier 1 , D. Mathieu 2 , A.S. Moreau 2 , F. Wallet 3 , E. Desmedt 1 , L. Mortier 1 1 Dermatologie, hôpital Claude-Huriez, CHRU de Lille, France 2 Réanimation, hôpital Salengro, CHRU de Lille, France 3 Bactériologie, CHRU de Lille, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Le carcinome basocellulaire (CBC) est la tumeur cutanée la plus fréquente, son pronostic est excellent mais négligé, il peut mettre en jeu le pronostic vital. Nous rapportons l’observation d’une patiente ayant présenté un CBC délabrant du cuir chevelu se compliquant d’une méningoencéphalite à Pasteurella Sp. Observations Une patiente de 76 ans était hospitalisée pour une volumineuse lésion délabrante et ulcérée de l’hémicrâne gauche évoluant depuis une dizaine d’années. Les biopsies cutanées confirmaient le diagnostic de CBC. Le bilan radiologique mettait en évidence une lyse complète de la tablette osseuse sur 15 centimètres de diamètre avec exposition de la dure-mère. L’état clinique de la patiente s’était rapidement dégradé avec apparition de troubles de la vigilance dans un contexte fébrile ayant nécessité un transfert en soins intensifs. La ponction lombaire mettait en évidence une hypercellularité à polynucléaires neutrophiles, une hypoglycorachie, une hyperprotéinorachie. La culture permettait l’isolement de Pasteurella multocida. Le diagnostic de méningoencéphalite bactérienne à P. multocida était retenu. Devant cette localisation bactérienne atypique et surprenante, en accord avec les infectiologues, une antibiothérapie par meropeneme, vancomycine et amikacine était débutée secondairement adaptée à l’antibiogramme par céfotaxime, permettant une évolution favorable. Devant le caractère extrêmement délabrant, aucun traitement chirurgical ou radiothérapie n’était envisageable et c’est un traitement par vismodégib 150 mg/jour qui était débuté. À 5 mois, on notait une évolution favorable avec apparition d’un tissu d’épidermisation. La tolérance du traitement était bonne hormis une alopécie de grade I. Discussion P. multocida est un bacille à Gram négatif appartenant à la famille des Pasteurellaceae. La contamination par brèche ostéoméningée est fréquente. Le contexte animalier est classique. L’infection peut mettre en jeu le pronostic vital. Dans notre cas, l’origine de cette surprenante infection peut être expliquée par le contact de salive canine sur la plaie de notre patiente. En effet, l’interrogatoire de la famille révélait un état d’incurie et qu’un de ses chiens avait pris l’habitude de dormir dans le lit de la patiente et de lui lécher la lésion. Notre cas soulève le retard de consultation du CBC longtemps négligé par les patients. Les données de la littérature estiment à 19,7 ± 14,7 mois le temps moyen d’attente avant la pose du diagnostic de CBC. Le retard du diagnostic est statistiquement associé à un âge supérieur à 65 ans, à l’absence
Efficacité et tolérance de l’interféron « petite dose » dans la maladie de Kaposi associée au VIH L. Rakotonarivo 1,∗ , B. Baroudjian 1 , C. Pagès 1 , J. Roux 1 , I. Chami 1 , M. Lafaurie 2 , N. De Castro 2 , J. Legoff 3 , C. Lemaignan 4 , J.-M. Molina 2 , M. Bagot 5 , C. Lebbé 1 1 Oncodermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 2 Maladies infectieuses et tropicales, hôpital Saint-Louis, Paris, France 3 Laboratoire de virologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 4 Oncologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France 5 Dermatologie, hôpital Saint-Louis, Paris, France ∗ Auteur correspondant. Introduction Les trithérapies antirétrovirales (HAART) ont divisé par 10 l’incidence de la maladie de Kaposi liée au VIH (MKVIH) qui représente encore 38 % des cas de SIDA inaugural. 7 % de MK restent actives malgré un bon contrôle immuno-virologique amenant à recourir à des chimiothérapies. Nous rapportons notre expérience de l’interféron ␣ (IFN) à petite dose, beaucoup mieux toléré que le schéma haute dose délivré avant l’arrivée des HAART. Patients et méthodes Cette étude rétrospective monocentrique a évalué l’efficacité (critères ACTG) et la tolérance (CTCAE) de l’IFN chez des MKVIH. Tous les patients ayant rec ¸u de l’IFN entre 1993 et 2015 ont été inclus, colligés grâce à une base de données de réunion de concertation pluridisciplinaire. Résultats Les données de 18 patients, 5 F et 13 H ont été revues, tous sous HAART, avec un taux de CD4 entre 2 et 1000/mm3 (médiane 302). Il existait 4 cas de maladie de Castleman associée ; la MK était purement cutanée n = 5, avec atteinte viscérale et/ou ganglionnaire n = 13 ; l’âge moyen était de 48 ans. Les doses d’IFN ␣ étaient de 3MU × 3/s n = 10 patients, 6 MUI × 3/s n = 1, 3 MU/j n = 1, 1 MU/j 5j/7 n = 1. L’IFN pégylé était administré chez 7 patients (0,5 à 1,5 g/kg/s) ; la durée moyenne de traitement était de 10 mois. Nous avons observé 12 réponses partielles (RP), tant sur les lésions cutanéomuqueuses que le lymphœdème, 4 stabilisations (SD), 1 progression dans un délai médian de 3 mois. Chez les patients répondeurs ou stabilisés, 8 progressions ont été observées à 5, 8, 36 et 60 mois de l’arrêt du traitement, dont 5 patients contrôlés sur le plan immuno-virologique. Les effets indésirables étaient une asthénie de grade 1 (n = 10), un syndrome dépressif de grade 2 régressif sous antidépresseurs (n = 6) avec poursuite du traitement, 2 cas de neutropénie grade 4 non compliquée, 1 cas de lymphopénie grade 4. Un patient est décédé d’une mycobactériose disséminée (lymphopénie profonde et forte réplication virale VIH) ; 1 patient a présenté un décès suspect de suicide 7 mois après le début du traitement sans syndrome dépressif préalable. Conclusion Le taux de RP de 67 % dans cette série de MKVIH est comparable à celui rapporté pour l’IFN dans les MK classiques.