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Presse Med. 2009; 38: 1876–1877 ß 2009 Elsevier Masson SAS. Tous droits réservés.
Un carcinome basocellulaire Eric Bouvard, Lise Moussu, Claude Bachmeyer, Gilles Grateau
Service de médecine interne, CHU Tenon, AP-HP, F-75020 Paris, France
Correspondance : Disponible sur internet le : 18 avril 2009
Eric Bouvard, Hôpital Tenon, Service de médecine interne, 4 rue de la Chine, F-75020 Paris, France.
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A basal cell carcinoma
U
ne femme de 95 ans a été hospitalisée pour la prise en charge d’une lésion cutanée infectée frontale droite (figure 1). Cette lésion (mesurant environ 9 7 cm) était un carcinome basocellulaire diagnostiqué 5 ans auparavant, un traitement chirurgical lui avait été proposé à l’époque mais devant son refus, la prise en charge n’a pas été poursuivie. La lésion était de grande taille lors de l’examen, jouxtant le bord supérieur de l’orbite, elle était colonisée par Pseudomonas aeruginosa. Une TDM cérébrale en fenêtre osseuse a éliminé une ostéite. Cette lésion n’était plus facilement accessible à la chirurgie la patiente a donc été traitée par radiothérapie.
Commentaires
Figure 1 1876
Carcinome basocellulaire frontal
Le carcinome basocellulaire est le cancer cutané le plus fréquent en Europe, en Australie et aux États-Unis, son incidence est en augmentation constante avec le vieillissement de la population. Ses principaux facteurs de risques sont génétiques associés à l’exposition aux ultraviolets. C’est un cancer à malignité locale sans potentiel métastastatique. Des facteurs de mauvais pronostic comme la taille ou le site anatomique (partie centrale de la face et notamment proche de l’oeil) ont été identifiés. La présence d’un carcinome basocellulaire prédispose à l’apparition d’une seconde lésion (33 à 70 % dans les 3 ans) [1], plus particulièrement chez les patients tome 38 > n812 > décembre 2009 doi: 10.1016/j.lpm.2008.11.022
âgés [2]. De nombreux traitements existent : chirurgicaux (excision, l’électrocoagulation, curetage), non chirurgicaux (radiothérapie, cryothérapie, photothérapie dynamique, immunomodulation avec l’imiquimod en cours de développement). Le traitement par radiothérapie a montré son efficacité et notamment chez les patients réticents à la chirurgie avec un taux de guérison à 5 ans de l’ordre de 91,3 % [3], mais avec un bénéfice esthétique inférieur [4]. L’absence de traitement initial chez notre patiente a été préjudiciable : risque de complications locales (atteinte
orbitaire, ostéite), esthétique, qualité de vie, coût (infirmière à domicile pour pansements, hospitalisation). Compte tenu de l’augmentation de l’espérance de vie et des complications du carcinome basocellulaire à moyen terme, le recours à un traitement doit être envisagé quel que soit l’âge au moment du diagnostic. La diversité des traitements disponibles permet de s’adapter au terrain et de respecter les souhaits du patient.
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Un carcinome basocellulaire
Conflits d’intérêts : aucun
Références
[2]
Marcil I, Stern RS. Risk of developing a sudsequent nonmelanoma skin cancer in patients with a history of nonmelanoma skin cancer : a critical review of the litterarture and meta-analysis. Arch of Dermatol 2000;136:1524-30. Van Iersel CA, Van de Velden HV, Kusters CD, Spauwen PH, Blokx WA, Kiemeney LA et al.
tome 38 > n812 > décembre 2009
[3]
Prognostic factors for a subsequent basal cell carcinoma: implications for follow up. Br J dermatol 2005;153:1078-80. Rowe DE, Carroll RJ, Day CLJr. Long-term recurrence rates in previously untreated (primary) basal cell carcinoma: implications for patients follow up. Dermatol surg oncol 1989;15:315-28.
[4]
Petit JY, Avril MF, Margulia A, Chassagne D, Gerbaulet A, Duvillard P et al. Evaluation of cosmetic result of a randomized trial comparing surgery and radiotherapy in the treatment of basal cell carcinoma of the face. Plast Reconstr Surg 2000;105: 2544-51.
1877
[1]